13 position dans la nnit du 8 au 9, se dirigeant dit-on vers Plock. On a entendu hier toute la journée le bruit du canoa dans la direction de Modlin. - Les francs-archer commandés par le colo nel Kuszel ont joué aux troupes russes Obory une scène assez plaisante. Ayant empaillé six unitormes complets, ils placèrent les mane- quins en faction sur la rive gauche de la Vis- tule. Les Russes voyant la vedette composée de leurs plus dangereux ennemis firent tirer sur eux les plus habiles tirailleurs: mais qu'elle fut leur surprise de voir tous les coups man- qués enfin après beaucoup de tentatives in fructueuses, ils se doutèrent du subterfuge cessèrent d'inquiéter nos rivages. - Il nons arrive de la Galiicie des jeunes gensnon-seulement de maisons polonaises mais aussi des volontaires allemands, il y a quel ques jours que le fils du conseiller de la cour d'Appel-Webes, et celui du conseiller du gou- nement fiettzenheim s'enrôlèrent sous nos dra peaux. - Le 13 marsla diète le projet d'accor der encore aux différentes commissions du gouvernement uu crédit extraordinaire de 34,000,000 fi. - La banque de Pologne fait savoir que le tirage de la série des obligations partielles qui a été tirée dernièrementaura lieu le g et du rera jusqu'au 14, - Le général Morawski a été nommé mi nistre de la guerre en remplacement du général Brasinski. Les colonels de cavalerie Kamiens- ki, RuttieSkarzynski et Kicki ont été nom més généraux de brigade. - Par un ordre du jour du 6 le généralis sime a nommé le général de division YVryck- zenki chef de la force armée national du paiàii- nal de Cracovie. - Le généralissime actuel de l'armée polo naise est une des têtes les plus exallées de Jaf révolution. - Le feld-marécbal, Diebitsch a adressé au colonel Ledochouwkicommandant de Mod- Hn'j une lettre dâns laquelle on remarque les passages suivans M. le colonel Dieu protecteur de la juste cause a donné la victoire aux troupés impé riales. Les Polonais se sont battus avec une intrépidité digne d'une meilleure cause. Leur enthousiasme guerrier devrait se calmer au jourd'hui et le carnage cesserait..... Pour mettre fin aux malheurs qui accablent la Po logne il suffit de renouveler des sermens dont rteu ne peut vous dégager. La générosité de l'empereur s'étendra sur les repentans: il a promis pardon et amnistie tous ceux qui sont égarés. A celle lettre du général Diebitsch le co lonel Lodochowskia fait une réponse néga tive que la Gazette de Berlin ne publie pas. P OS T-SCR1P TU M. Varsovie, 14 mars. Les troupes polonaisesl'exception de la garnison de la tète du pontde Praga et de 5,000 hommes qui sont restés Varsovie ont quitté la capitale et se sont dirigées en deux corps, au nord et au sud, vers les points de la rive gauche de la Vistule où l'on présume que les Russes tenteront le passage du fleuve. L'étal de la blessure que le général Chlo- picki a reçue, dans la sanglante bataille du a5 février, a tellement empiré, que l'on ne peut pas espérer son rétablissement avant quelques semaines. Dans ces circonstances, on dit qu'il a exprime le désir d'être transporté Qracovie. Une lettre de celte dernière ville ajoute qu'on y cherche déjà une demeure pour le général. Le 9les Russes se retirèrent de Praga jusqu'à YVawer. Dans ce village était placé le quartier- géneral de Geismar qui l'on a remis le com mandement des troupes russes restées près de Varsovie. Le lendemain le général Jankowski s'avança de notre côté, jusqu'à Wawer pour reconnaître les positions de l'eunemi. Les cava liers d'Augustow rompirent un corps des cosa ques qui couvrait les forces russes, dans cette reconnaissance, les Polonais eurent a hommes tués et ao blessés. Il paraît que l'ennemi tient encore ses positions avec i5à 20 mille hommes d'infanterie, de cavalerie et d'artillerie. Hier, nousavons appris que le général Dwer- nicki a taillé en pièces un bataillon russe et qu'il a pris l'ennemi 3 canons. On lit dans un rapport officie] dn comman dant de la forteresse de Zaraose qu'à la suite de dépêches russes iuterceplées, il envoya àUseilug uu détachement pour réduire les Russes, avant qu'ils pussent opérer leur jonction avec les trou pes qui arrivent de Volhyniejquecetle expédition a complètement réussi, et que le résultat de cette victoire a été la prise de 360 hommes parmi lesquels se trouveut le lieutenant-colonel Bo- homelic blessé et 8 officiers subalternes, de quelques centaines de chevaux, de 3oo armes feu, de gibernes et de havre-sacs. L'eunemi a laissé sur le champ de bataille 70 hommes tués parmi lesquels le colouel Czerwony. Les polo- uais ont eu 10 hommes tués et 4 blessés. Le corps russe du prince Scachhofskoy se rassemble dans les environs de Plock. La partie sud-est de la Pologne est complè tement délivrée des Russes et le paitisau général Dwernicki avec sou corps franc, bat la cam pagne au-delà de Lubliu. -- Le 6m* régiment de uhlansnommé les en fans de Varsovie, commandé par le colo nel Wolowics, est parti le 8 d'ici. Avant de se mettre en marche, il a fait halte devant l'hôtel- de-ville, pour prendre congé de Varsovie, qui se glorifie d'avoir mis eu campagne un si beau régimeut. M. Weugrzetzki, président de la vil le, a harangué, eu peu de mots, ces jeunes mi litaires. 11 leur a proposé pour modèles les guerriers qui ont prouvé récemment leur tlFec- tion et leur dévouement pour la patrie. Eusuite M. Kropiwnitzki, aumônier du régiment, a firononcé un discours où il a tracé uu tableau îistorique des exploits guerriers des polonais, et a engagé les jeunes militaires les émiter. Ce régiment se distingue par le choix des hom mes et des chevaux. NOTICE BIOGRAPHIQUE. SUR LE MINISTÈRE FRANÇAIS. Tous les partis se plaignaient en France de n'être Îias gouvernés. M. Casimir Périer a été appelé a tête des affaires pour constituer enfin un gou vernement. On a vu en lui un homme d'ordrej, riche, ayant la considération des amis de la li berté et pourtant opposer la marche de la ré volution. Quelque contradictoire que soit cette idée, elle est juste voilà pourquoi on l'a choisi. Quoiqu'il en soit, nous avons pensé quJil était bon de faire connaître les hommes appelés gou verner la Franee en mars i85i nous en dirons ce que nous savons, en rendant justice même ceux, dont nous ne .saurions approuver les opinions sans nous arrêter aux réflexions qu'à déjà fait naître la séance du x8 courant et e n nous bor nant pour aujourd'hui au simple rôle de narrateurs. M. Casimir Périer est né Grenoble en 1777 il est par conséquent âgé de 55 àas. Il paraît plus vieux que son âge par suite d un état ha bituel de mauvaise santé qui doit avoir affaibli déjà ses facultés. Sa figure est grande et maigre sa physionomie, expressive mâle et pleine de no blesse. Ses traits étaient bien, il y a quelques annéesmais la maladie a considérablement af fecté son physique et son moral. Casimir Périer a été soldat; il fit les campagnes de 1799 et de 1800, comme adjudant du génie; il quitta la pro fession militaire la paix d'Amiens et forma avec son-frère Scipion une maison de banque Paris.^ Doué d'une grande activité, il s'appliqua pendant les douze années qui suivirent cette époque de sa vie, et la raffinerie du sucre, et aux amélio rations des manufactures de glace et de coton. Il était tout la fois bon chimiste, banquier hono rable, .respectable manufacturier citoyen riche et estimé. Sous l'empire, il ne prit aucune part il le politique. Il était attaché Napoléon, sentant pour tant que la France ne pouvait espérer ni bon heur ni liberté avec lui. 11 vit la restauration avec indiilérence; la charte de Louis XVIII fut ce qui la lui rendit supportable, En i8iti, il publia un écrit contre les emprunts l'étranger, et dé montra dans un style élégant et serré les inconvé— niens qui résultent du système qui fait emprunter de 1 argent aux autres nations. En 1817 élu dé puté par le département de la Seineil alla s'as seoir l'extreme gauche. L'un des adversaires les plus constans les pl us infatigables et les plus élo- quens des Bourbons el; de leurs créatures, il agit toujours de concert avec ceux qu'il va mainte nant combattre et jamais avec ceux dont on as sure qu'il vient d'épouser les doctrines. Il s'opposa sans cesse avec force toute restriction quelconque la liberté de'Ja presse. 11 combattit avec succès les systèmes financiers de Corvetto, Roy.Villèle et Polignac; repoussa avec chaleur la mesure de l'indemnité des émigrés, enfin il a poussé l'oppo sition aux Bourbons et leur gouvernement plus loin que la plupart de ses contemporains. S'il ne fut pas au iond du cœur républicain il marcha avec ce parti. Il éleva la voix en faveur des Grecs, des Italiens, des Espagnols des Portugais. Des pre miers pour opposer l'odieuse politique extérieure qui amena l'invasion d'Espagne, et le renverse ment des cortès il fut encore des premiers pour- concourir au soulagement des Espagnols et Italiens qui cherchaient en brance un réfuge contre la tyrannie. En juillet i85o, il était de la députation que se rendit aux luileries, pour demander Raguse une suspension d'armes et proposer de négocier avec l'ex-monarque. Nommé ministre des finances par Charles X, au trente juillet quand iL était trop tard pour négocierquand la souveraineté du peuple avait déjà triomphé, cette nomination lui est reprochée. Depuis la révolution il a été prési dent de la chambre des députés, et membre du conseil royal sans portefeuille sous le ministère Guizot. Casimir Périer, homme de bon sens, et d'un es prit éclairécontractécomme soldatune ha bitude d'ordre et d'obéissance. On a voulu en le nommant ministre de l'intérieur, créer un épou vantai! ceux qui troublent le repos public. Son humeur naturelle est altière et impétueuse. Le mauvais état de sa santé avec la tourmente des aifaires publiques et privéesl'ont aigri et le rendent parfois irritable outre mesure. Quelques- uns prédisent que Sébastiani et Casimir Périer seront dans un état perpétuel d'opposition et de dispute. Ainsi, du talent, un grand attachement Louis- Philippe et la Charte, un vif désir de déve lopper la prospérité de la France et son bonheur, personne n'en doute. Mais que fera-t-il de toutes ces qualités au milieu des singulier collègues qu'il s'est choisis. C'est, coup-sûr, le ministère le plus curieux qui se soit encore vu dans les pages du Moniteur. Nous allons les passer en revue les uns après autres. M. C. Périer, président du conseilministre de l'intérieur, avait toujours siégé jusqu'à présent l'extrême gauche qu'il vient de recevoir mission de combattre. Le baron Lotus, ministre des Jtnancesancien prêtre; sous la restauration, ministre de Louis XVI1L Un des 221 qui votèrent la fameuse adresse, membre du ministère Guizot, il appartient no minativement au centre gauche mais réellement au centre droit riche capitaliste; ami de l'ordre et plus encore des hauts prix de rente enfin jé suite politique dans lequel la France n'a jamais eu confiance. C'est la pire de toutes les nominations. Barthe garde des sceaux habile jurisconsulte, éloquent ami de Louis-Philippe. Incliant gauche, également éloigné de l'extrême et du centre. En- nemi de la branche aînée des Bourbonsayant grande peur des républicains, frémissant au mot de napoléoniste, avocat de la paix, il marchera avec Casimir Périer dans le système prujetté con tre les perturbateurs mais ne s'accordera jamais avec le maréchal Soult qui veut la guerre avec les Autrichiens au sujet de l'Italie, la guerre avec les Russes pour sauver la Pologne. Montalivit. Instruction publique. 11 était il y a peu de jours l'intérieur on sait ce qu'il y a fàit. Quand Lafayettc était tout-puissant Mon- tavilet était son ombre. Il était le disciple de Laffitte, quand celui-ci était président du con seil. Barthe est aujourd'hui son menlor. Monta— livet est bon pour s'opposer pendant quelque temps la révolution, mais trop jeune pour être-à l'Ins truction il n'a pas de principes suffisamment ar rêtés pour être ministre. Nous lui devons toute—

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Le Propagateur (1818-1871) | 1831 | | pagina 3