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JOURNAL DYPRES
N° 131S et i3ig.
XI Vme A N N E E.
L'ABONNEMENT
AU
Est, pour la ville et son arrondissement,
fl. 1-75, P.-B., par trimestre; et 5 il.,
pour toute la Belgique franc déport,
par la poste.
INSERTIONS.
Prix 8 cents par ligne; et toutes cel
les en dessous de 7 lignes se paient
60 cents.
f v
EDI, Ier Avril, i83i.
OUVERTURE
DES PORTES DE LA VILLE.
Du i au 16 Avril, 4 '/a heures.
FERMETURE
DES PORTES DE LA VILLE.
Du 1 au 16 Avril, 8 heures.
18 iioi&cr&f m*
JOURNAL DYPRES,
BELGIQUE. Ypresi6r Avril.
Le 30 mars, sont arrivée en cette ville, en
viron 600 miliciens de la levée de 1850, pour
être incorporée dans le S"" régiment, la plupart
de ces miliciens sont déjà habillé.
- Hier après-midi, est arrivé dans nos murs un
bataillon du S""» régiment, venant de Bruxelles.
On mande de Gand 26 mars
Ce n'est pas uniquement la mutation intégrale
de notre ministère et la reprise des réunions
patriotiques qui alimentent aujourd'hui les
conversations politiques; la convocation du
congrèsavant l'époque qu'il s'était assignéea
sa paît aussi dans la curiosité générale et ouvre
un vaste champ aux conjectures.
Le fait u'est plus douteux, l'arrêté du régent
est publié et nos députés oui reçu la lettre close
qui les rappelle au congrès; quelle serait la cause
de cette messure? serait-ce la non-réussite de
l'emprunt onéreux qu'on voulait nous faire
contracter l'étranger Nous n'y voyons pas
en ce cas un motif d'alarme. Emprunter en An
gleterre dans les circonstances où se trouve
l'Europe et spécialement la Belgique, était une
opération financière difficile concilier avec
les intérêts du pays. 11 faut sans doute pourvoir
aux besoins du trésor et le mettre en mesure
.d'égaler par ses revenus les dépenses faire
pour mettre l'armée sur un pied respectable et
raviver les autres branches de l'administration;
mais le nouveau conseil trouvera sans doute
des moyens onéreux et plus efficaces pour at
teindre ce but. Dans la plupart des provinces,
dans les communes rurales surtout, on paie avec
beaucoup de zèle les contributions, mais un
^nombre considérable encore de propriétaires
orangistes ne paient point et défendent leurs
fermiers de payer, pourquoi a-t-on la foiblesse
de laisser impunie cette insulte aux lois? Quand
même lesiinauces seraient dans l'état le plus flo
rissant, un tel abus ne devrait pas être souffert.
On songera peut-être un empruul forcé: c'est
un moyen odieux et extrême sans doute, mais
les dangers du pays sont extrêmes aussi, et ceux
qui s'éleveraient contre ce moyen seraient pré
cisément ceux-là qui obligent le gouvernement
y recourir. Nous devrions cependant exami
ner la chose de plus près, avant de l'approuver
entièrement. Serait-ce la question des protoco
les, la question de la guerre ou de la paix, qui
a déterminé le régent convoquer le congrès?
Sur ce point, il ne peut y avoir beaucoup de
dissentimens parmi nos mandataires. L'armistice
nous a été aussi fatal que la conduite bizarre,
pour ne pas dire monstrueuse, du cabinet fran
çais envers les hommes et les peuples du mou
vement. Sans ce funeste armisticenotre sol in-:
dépendant ne serait plus soillé par les pas des
soldats hollandais, notre population des fron
tières ne serait pas alarmée tous les jours par
leurs attaques perfides, nos frères du Brabaut-
Septentrional ne porteraient plus de couleurs
odieuses; au lieu de nous menacer, autant que
peut le faire un habitant d'outre-Moerdykles
Hollandais auraient songé leur république, si
opulente et si glorieuse sous les Witl et les
Heinsius, pour se débarraser du roi que la
Sainte-Alliance leur a octroyé, et un pacte fondé
sur les besoins mutuels unirait déjà les deux
parties des Pays-Bas. L'armistice, au contraire,
a fait naître le découragement ou l'insubordina
tion dans une partie de notre armée; tout en
donnanl l'ennemi le tems de se reconnaître et
d'acheter prix d'or des troupes nouvelles, il a
donné le moyen aux ennemis de l'intérieur
d'ourdir des intrigues nouvelles, de calomnier
la révolution et de la rendre réellement pesante
par la prolongation du provisoire. Nos repré-
sentans n'ont pusedéfendre sans doute d'accep
ter une proposition qui devait arrêter l'effusion
du sang, mais n'auraient ils pas dû répondre
aux protocolipares: Point du suspension d'ar
mes, aussi longtems qu'un Hollandais armé pro
fanera un pouce du territoire belge? a Ils ne
l'ont pas fait, parce que le gouvernement pro
visoire avait trop avancé les choses; aujourd'hui
que l'opinion leur sera laissée, ils n'hésiteront
pas, ils sauront préférer une geurre dangereuse
même une paix fuueste et déshonorante.
Il en est qui ne sont pas éloignés de croire
que lecongrès n'est convoqué qu'atin qu'il puisse
se dissoudre plutôtet l'arrêté du 19 marsqui
ordonne la confection des listes électorales pour
le i5 avril, vient l'appui de celle opinion. Que
deviendrait alors le bill d'exclusion des Nassau?
Quel serait le résultat d'élections nouvelles dans
la position où l'iropéritie de quelques hommes
et la perfidie de quelques aulies a placé la na
tion belge?
Quelle que soit la cause qui oblige le gou
vernement convoquer nos mandataires, nous
espérons qu'ils ne tàrderont pas de se rendre
cet appel. Ils ont donné trop de preuves de dé
vouement depuis cinq mois, pour qu'on puisse
leur faire l'injure de craindre le contraire.
- On lit dans le Journal des Flandres
«Gand a été témoin le a5, d'une scène bien affli
geante. Plus d'une fois nous avons signalé les
malheurs qui devaient produire inévitablement
les imprudences et les tentatives absurdes des
partisans de la dynastie déchue: nos paroles
ont été inutiles et la même tactique a été conti
nuée. Serons nous mieux entendus après les dé
sordres qui viennent d'avoir lieu et qui nous
menacent peut-êtreencore Ces désordres, nous
les désapprouvons de toutes nos forces, nous
sommes aussi indignés qu'affligés de ces sennes
lumulleuses et inexcusables qui semblent nous
préparer aux horreurs de l'anarchie; il faut que
la vindicte des lois atteigne les coupables et que
l'autorité veille pour prévenir des nouveaux dé
sordres: on n'ignore pas où pourraient nous
conduire la condescendance et la faiblesse.
Nous allons exposer les faits tels qu'ils nous
ont été rapportés, si quelques inexactitudes se
glissent dans notre récit, nous nous ferons un
devoir de les restifier.
Uo caporal de la garde municipal avait été
fort maltraitéil y a quelques jours, par des
bateliers francs. La nouvelle s'élaut répandue
le a5 que le caporal était mort l'hôpitalla
suite de ses blessures, une vive agitation se ma
nifesta parmi les gardes municipaux. Quelques
uns de d'entre eux résolurent de venger leur
camarade et se transportèrent hors de la porte
d'Anvers, la recherche des batelier francs. Ar
rivés la vieille citadelle, un franc bateliers s'est
trouvé sur leur passage, qui les a insultés et qui
s'est mis crier: f ive le prince d'Orange
Des rassemblemens se formèrent aussitôt le
peuple s'empara du batelier lechargea d'impré
cations et fit retentir les cris: Privent les Bel
ges mort aux traîtres mort aux orangistes!
Vers 4 heures de l'après-midi, une foule con
sidérable se porta au Marché aux Grains, la
cave, où les bateliers francs avaient porté des
blessures graves au garde municipal; on y brisa
les vîtres, les vers et les bouteilles; sur ces en
trefaites, arrivèrent le commandant de la garde
urbaine et les commandant des sapeurs pompiers,
qui firent évacuer la maison et engagèrent les
soldats, qui s'y trouvaient, rentrer dans leurs
casernes. Mais de nouveaux groupes se refor
mèrent presqu'aussitôl et l'aspect de la multi
tude devint plus menaçant. La générale battit
dans toutes les quartiers, et eu un instant toute
la garnison se trouva sous les armes. Les points
menacés furent couverts par une force impo
sante; plusieurs colonnes furent dirigées vers le
Marché-aux-Grains. Mais les portes de la mai
son du sieur Prévost avaient déjà été enfoncées
et le mobilier jeté sur la place. On entendit des
voix au milieu des groupes: Tout ce qui a ap
partenu cet orangiste doit être détruit 1 Le
général Duvivier et Je général Wauthier, ac
compagnés de leurs aides de-camp, et Je com
mandant de place, avec ses adjudaus, se rtndt-