mit sut les lieux les rasseœbletneos se retirè
rent sans résistance devant les colonnes (fcs
chasseurs; mais ils se transportèrent presqu'en
même tems vers la maison de M. Steven, éditeur
du Journal de Gand. En un clin d'oeil les por
tes fuient enfoncées et la maison envahie par le
peuples; les presses furent brisees, les meubles
détruits et jetés la rivière; mais rien ne fut
emporté. Les efforts de l'autorité militaire furent
impuissans pour arrêter la dévastation. Cepen
dant on parvint repousser la foule dans toutes
les directions; les rues et les ponts lurent barrés
et la circulation empêchée. Vers neuf heures,
les rassemblemens avaient pris un caractère
moins tumultueux; les troupes parvinrent
faire évacuer la maison, et la multitude se retira.
On dit que quelques malveillans ont essayé
de troubler la tranquillité sur un autre point de
la ville et ont cassé des vitres cliez_M.de Graet,
rue de Bruxelles. Un bourgeois a été malheu
reusement tué dans la même rue par un militaire
du poste, qui croyait qu'on allait le désarmer.
A onze heures, la ville était aussi paisible
que dans les jours ordinaires toute la nuit, des
patrouilles de la garnison et de la garde bour
geoise ont parcouiu les divers quartiers. L'au
torité militaire et civile qui, dans toutes lescir-
constauces critiques,a déployé taut d'activité et
de courage, a encore accompli sa tâche avec un
zèle et une modération dignes des plus grands
«loges.
Ce matin, des individus se sont tranportés
dans les caves de M. Steven et s'y sont emparés
de quelques bouteilles de vin. L'autorité, qui
en a été informée tems, a fait garder la maison.
En ce moment, les dernières traces de l'agi
tation commencent s'effacer. Quand les bons
■citoyens veulent l'ordre, il u'y a pas de dangers
craindre.
PROCLAMATION.
Gantois
Depuis longtems vous vous conduisez comme
de bons citoyens, de vrais patriotes. Hier, vous
vous êtes porté des violences que condamnent
les lois et la morale publique.
Gantois vous vous êtes laissé séduire par des
perfides. Le véritable patriotisme réside dans le
respect des lois. Repoussez ceux qui vous por
tent la violence; ce sont vos plus cruels enne
mis. Ils veulent l'anarchie, et l'anarchie nous
conduirait notre perte.
Gantois nous avons fait la révolution pour
consacrer l'inviolabilité des personnes et des
propriétés. Je maintiendrai ce principe conser
vateur par la force des armessi vous n'êtes
pas assez sages pour le respecter.
Gand, le 36 mars i83i.
Le général de divisionbaron Duvivier.
Du 27. - Le calme est rétabli: Gand a repris
sa physionomie accoutumée; mais il est encore
dans son sein des hommes qu'aucune expérience
n'éclaire et qui ne se plaisent que dans le mal
heur et lesdésordres. Une proclamation, publiée
sans nom d'auteur ni d'imprimeur, a été répan
due plusieurs milliers d'exemplaires; cet écrit
incendiaire appelle ouvertement les Gantois aux
armes et représente, sous les couleurs les
plus noires, les citoyens les plus dévoués la
cause nationale. Nous avons assez fait voir la
peine que nous ont causé les excès commis, il y
a deux jours, en cette ville; nous avons fait
plusnous avons voulu les prévenir; mais les
auteurs de l'écrit infâme s'imaginent-ils que la
véritable cause de ces excès soit inconnue; elle
est dans le journal même que leur écrit anno-
nyme a remplacé. C'est en déversant chaque
jour l'outrage sur tout ce que la patrie compte
de défenseurs zélés, qu'ils sont parvenus enfin
mettre le comble une exaspération qu'ils
ont eux-mêmes fomentée. Si les efforts de la
police, pour arrêter les désordres, ont été inu
tiles c'est encore eux-mêmes qu'ils doivent
s'en prendre ces excès dont tous les vrais
patriotes gémissent, ils les ont eux-mêmes vou
lus et sans doute ils ont espéré parvenir par là 1
au but qu'ils n'ont pu atteindre en appelant les
Grégoire et les Bast dans nos murs et eu pro- 1
diguant l'or, afin de mettre celte ville et le roy au- I
me entier feu et sang. On ne l'ignore pas,
c'est la guerre civile que tendent tous leurs
efforts et c'est dans ce but qu'ils ont répandu
l'écrit anonyme que nous signalons. Mais qu'
ils 11e se flattent pas de réussir dans leurs iufâ-
mes projets, le patriotisme éclairé des Gaulois,
le bon esprit qui les auime ainsi que tous les
Belges garantiront de leurs fureurs uotre belle
patrie.
Voici un petit échantillon de cette pièce:
Gantois I Vous résignerez vous souffrir
encore longtems? Une révolution insensée a
ruiné votre iudustrie, anéanti votre commerce,
et fait d'une ville opulante un séjour de deuil
et de misère mais ces maux qui vous sont
communs avec le reste de la Belgique, n'apai
saient pas le courroux de nos oppresseurs.
a Quelle humiliation profonde Une ville
naguère si grande par les Arts et l'Indus
trie tremblante maintenant sous le fouet de
quelques hommes ignoraus fripons et débau
chés, qui osent s'asseoir sur les sièges de nos ma
gistrats municipaux honteusement destitués!...
a N'attendez plus rien de personne Ce ré
gent qu'on vousdonuoil pour un homme probe
et juste n'est qu'un homme faible et sa fai
blesse le rend complice de tous les attentais
qui épouvautenl la Belgique. Plus d'espoir
qu'eu vous mêmes, plus de salut que dans vo
tre courage.
«Levez-vous donc Gantois Une plus
longue inertie serait non seulement un crime
et une lâcheté, 11e serait encore un mauvais cal
cul Le malheur d'un ami ou d'un voisin que
vous contempleriez d'un œil indifférent au
jourd'hui, tomberait sur vous demain.,..
Noble cité de Gand, deslinguée entre tou
tes villes de la Belgique par vos malheurs
c'est vous donner l'exemple la patriein
dignée d'une domination avilissante tourne
les yeux vers vos murs et en attend le signal
de la délivrance. Que d'obscurs lyianuaux
soient renversés que le règne de la lerreui fi
nisse. Elevez la voixelle trouvera de l'écho
dans tout le pays.
Du 3 8. - L'agence patriotique vient de par-
1er au pays de manière raillier toutes les opi
nions indépendantes. Plus de Nassau mais pas
de réunion la France, rien même qui puisse
indirectement aboutir àun si déplorable résultat;
telle est ladouble penséeque réalise le Manifes
te de l'^4ssocialionale nation belge que nous
donnons ci-après. Le généreux langage des pa
triotes qui se sodI mis la téle de celte grande
entreprise nous garantit que notre indépendance
ne sera pas une vaine déclaration de principes,
mais uue réalitécontre laquelle ne prévaudront
ni l'intrigue, Di la puissauce des étrangers.
ASSOCIATION NATIONALE BELGE.
manifeste.
Belges! Nos compatriotes, nos amis nos frères!
Il est des époques où l'indépendance et l'hon
neur d'une nation, menacés par les intrigues
du dedans et du dehors, ne peuvent être sauvés
que par une haute manifestation de la volonté
générale.
Ce moment est venu pour les Belges.
Serrons-nous autour du drapeau de septem
bre: la patrie sera sauvée par l'union de ses
en fans.
Que le concours de tous les citoyens seconde
l'action du gouvernement quifort désormais
de cette adhésion imposante, retrouvera l'éner
gie nécessaire pour achever l'œuvre de la révo
lution.
Nos représentans ont décrété l'exclusion des
Nassau; et l'intrigue favorise encore les pré
tentions d'une race déchue.
Nos représentans ont décrété l'indépendance
de la Belgique, et cettte indépendance a été
compromise, par uue trop longue confiance dans
la parole des rois.
Avec un chef imposé ou seulement indiqué
par l'étranger, notre indépendance ne serait
qu'uue chimère, et notre iévolution que du
tems et du sang perdus Soyons Belges, et ter
minons la révolution, comme nous l'avous com
mencée, par nous mêmes.
Mais, avant tout, soyons prêts la guerre.
Le guerre, puisqu'il le faut, aux barbares
qui occupent encore une pailie de notre terri
toire.
La guerre, pour mettre fin un ordre de
choses qui, loin d'offrir les avantages matériels
de la paix, froisse, plus que la guerre, les in
térêts du commerce, de l'iuduslrie et de l'agri
culture.
La guerre, pour rejeter le fardeau de la
dette hollandaise, pour échapper au morcelle
ment de uotre territoire et a l'iqqrrobre européen
que nous réservent les complices de Guillaume.
La guerre, pour couper court aux tentatives
de corruption; il est tems d'opposer le fer l'or.
La guerre, puisqu'il le faut, pour faciliter
toutes les solutions.
El qu'ou ne craigne pas l'intervention étran
gère.
Depuis longtems notre liberté serait anéantie,
si, au milieu de leurs propres embarras, les rois
pouvaiul quelque chose contre elle.
Les Polonais, comprimés eiilie trois états
dont la politique combinée tend l'asservisse
ment de celte héroïque nation, repoussent ce
pendant les hordes innombrables et aguerries
de l'autocrate. Nous, c'est seulement au roi de
Hollande, et un peuple déjà fatigué du joug,
que nous avons faire. Les différens intérêts qui
divisent les puissances dont nous sommes en
tourés sout une sûre garantie de l'indépendance
que nous saurons vouloir.
Lessoldatsde l'Autriche et de la Prusse pour
raient concourir étouffer la liberté Varsovie;
jamais les grands peuples de France et d'An
gleterre ne prêteront leur appui aux prétentions
du despote hollandais. Et l'invasion, tùl elle
imminente, l'évilerous-nous en usant nos forces
dans de plus longues hésitations?
Les partisans d'une famille qui vous a oppri
més pendant quinze ans au profit de la Hollande,
et que vous avez chassédu sol de la Belgique,
recommencent, pour vous ramener le prince
d'Orange des manœuvres qu'enhardirait uotrë
longanimité.
Le peuple a répondu leurs provocations:
Plus de N assau
Belges, l'instant est venu d'agir.
Une association s'est formée Bruxelles et
daus les provinces pour mainteiiir, au prix de
tous les sacrifices, l'intégrité du territoire
l'indépendance nationale et l'exclusion per
pétuelle des Nassau. Hâtez vous de prendre
part celte œuvre de salut.
Belges, ne comptons que sur nous seuls; la
liberté se prend et ne se demande pas.
Obéissance la constitution! respect la
propriété, l'ordre public!
P^ive la Belgique! f^ive la liberté! yive
l'indépendance
Le comité:
SignéF. Tielemans, avocat, président; A Gen-
debien, membre du congrès, vice-président;
Vas Meenes, membre du congrès, vice-président;
F. Bavet, secrétaire; Wallez secrétaire- au mi
nistère des affaires étrarigères; secrétaire; de Facqs,
membre du congres, trésorieb; Franz Faidez sub
stitut du commissaire du gouvernement, tréso
rier; A. Bartels, ex-banni Eue. Fkicnkaox, mé
decin Ph. Lesbroussart administrateur-général
de l'instruction publique, Blarcnies, membre du
congrès; Doncxiergénéra! de brigade; Ducfétiaux,'
rédacteur du Courtier-, Levas, rédacteur du Belge
P. Rodinbacu, colonel.
- INous extrayons ce qui suit d'une lettre
d'Anvers,àla date du aOmats: «Oum'informe