que des ouvriers vont travailler la citadelle,
et que le général Chassé leur donne un florin
par jour. Les autorités militaires n'ont pas assez
de surveillance,-et je suis sûr, très sûr, que
l'on communique beaucoup avec la citadelle.
J'ai entendu des oiliciers deJa garnison qui,
discourant entre eux, disaient que certainement
le prince d'Orange ne tarderait pas arriver.
Nous avons beaucoup d'officiers dont les opi
nions sont suspectes. On devraiul les signaler.
11 est tems qu'une association patriotique fasse
connaître les bons et les mauvais Belges.»
- On nous écrit de Grammont: S'il im
porte de signaler les abusc'est surtout lorsque
leur existance compromet les institutions les
plus belles et les plus utiles. L'élection des offi
ciers et sous officiers de la garde civique s'est
passée ici d'une manière scandaleuse. Le scrutin
atcretj trouvé sans doute tiop lent, n'a pas été
observé, cl les chefs ont été proclamés haute
voix par des groupes d'hommes qu'ils avaient
copieusement régales. Les aubergistes sont les
seuls qui ne se plaignent pas de l'affaire. Je
vous étonnerai peu eu vous disant que nous
comptons sept brasseurs parmi nos officiers. Le
major-commandant sera sans doute quelque
gros marchand de vin.
- On dit que le vicomte de Culhat doit être
transféré S' Bernard quelques indices fai
sant craindre sa présence en notre ville. Qua
rte individus, qui avaient fait partie de sa
troupe sont entrés m la uuit dernière en notre
ville et on a lieu de ne pas les croire étran
gers aux différentes tentatives-d'assassinat qui
se succèdent.
- Deux caissons ont été dirigés ce matin
de notre ville sur Eecloo. Quatre pièces d'ar
tillerie sout arrivées hier d'Audenarde pour la
destination de Bruxelles.
Du 3o.- Il n'est moyens si lâches dontlesoran-
gistes se fassent scrupule pour parvenir leurs
fins. Des femmes de gardes civiques ont reçu
Sous couverts de lettres, de petites lithogra
phies représentant leurs maris décapités et de
signés par leurs noms et prénoms, afin que
l'intention fût d'autant plus claire. Une dame,
enceinte s'est dernièrement évanouie l'aspect
d'une aussi horrible image. Est-ce par ces in
fâmes manœuvres qu'on espère décourager la
milice citoyenne et la faire renoncer la dé
fense des personnes et des propriétés Une
cause est bien désespérée lorsque ses défen
seurs en sont réduits de pareils expédiens.
- Une lettre 3e Londres contient ce qui
suit: C'est tort que le Sun donne les noms
de quelques bâtimens de guerre prétenduement
destinés pour l'Escaut les navires qu'il dé
signe ont une autre destination.
- Le Messagerjournal semi-officiel du
ministère français, publie, sous la forme de
on ditla nouvelle d'une occupation de la
Belgique par les Françaisles Prussiens et les
Anglais en rapprochant cet on dit de l'assu
rance que donnait hier la France Nouvelle
autre journal ministérielque les Belges vou
laient se réunir la Franceon comprend le
but de l'article du Messager.
La menace qu'il contient nous effraie peu
c'est une vielle rouerie diplomatique qui ne
nous empêcherapoint de prendre prompte-
menl un parti décisif pour faire sortir la Bel
gique de l'état de marasme dans lequel l'ont
plongé six mois de négociations. La France,
quoi qu'en dise son gouvernement, ne prêtera
jamais les mains un partage plus odieux en
core que celui de la Pologne une interven
tion sans excuseune conquête sans justice
et sans gloire. Indépendant.
- On écrit deMayence, 16 mars: «La com
mission de la navigation du Rhin est depuis
quelques jours dans une grande activité elle
s'occupe de conclure un règlement définitif
quoique M. le plénipotentiaire prussien ne soit
5
pas encore de retour ici. 11 paraît que les au
tres plénipotentiaires sont disposés acquiescer
aux demandes de la Hollande et effacer An
vers du règlement définitif. Cette disposition
aurait pour résultat, outre l'exclusion des ma
rins étrangers de la navigation du Rhin que
le mouopoie du commerce de ce fleuve resterait
comme auparavant entre les mains des Hollan
dais, et qu'eD outre leur propre commerce ac
querrait par la suppression des droits d'étape
Cologue et Mayence une extension consi
dérable aux dépens du commerce allemand.»
Bruxelless 6 mars.
On dit qu'un officier supérieur est parti avec
mission d'arrêter deux officiers-généraux, sup-
çonnés d'intelligence avec l'ennemi. Plusieurs
officiers d'étal-major doivent partir aussi dans
la journée.
- Toute la soirée d'hier a été extrêmement
agitée, le peuple s'est amassé autour du Waux-
Hall: des milliers d'individus s'y trouvaient
criant: Privent les Belges! bas les Hol
landais point de réunion la France
Des cris de joie et de guerredes chants pa
triotiques ont reteuti toute la nuit dans les rues;
les mots de f^ive la libertévivent les Bel
ges! haine aux traîtres! étaient sur toutes les
lèvres, et le peuple répète de nouveau son cri
de gloire: Nous sommes vendusmais non
livrés
- Borremans a été interrogé hier après-midi
par des membres de la haute cour militaire, dé
légués cet effet, en présence de l'auditeur
général il n'a été transféré la prison des Pe
tits- Carmes que vers les deux heures du malin,
tant on craignait pour sa vie, si le transfert eut
eu heu le jour.
Des arbres de la liberté avaient été arrachés
en plusieurs, endroits; les chasseurs et le peuple
les ont replantés cette nuit. Belge.j
- Un nombre considérable de volontaires
parcoureut en ce moment la ville avec un dra
peau brabançon.
«- Le peuple a été planter un arbre de la li
berté au milieu de la cour de la caserne de S'°.
Elisabeth, pour épurer, disait-il, un lieu souillé
par la trahison.
- Quelques batteries d'artillerie sont parties
ce matin de Bruxelles pour porter du renfort
nos troupes. - Le général Niellon est aussi re
tourné sou poste.
- Il est arrivé ce masin un courrier de Paris,
portant des dépêches au gouvernement.
- Nous tenons de source certaine que RI. le
baron Vanderlindeu-d'Hooghvorsf, général en
chef de la garde civique, a fait abandon au
trésor de l'état des 17,600 fl. qui lui reviennent
dans la somme allouée par le congrès aux mem
bres du gouvernement provisoire.
Nous avons acquis la certitude que les bruits
répoudus sur le compte de M. le général
d'Hooghvorstsur son refus de prêter le ser
ment, sont d'infâmes calomnies. Indépendant
- L'association nationale porte ses fruits ce
matin, le capitaine Richard est parti pour Maes-
tricht avec deux cent volontaires, engagés de
puis deux jours.
- Des officiers des chasseurssous les ordres
du colonel Borremans, viennent de rendre pu
blique par la voie des journauxla protesta
tion suivante
Bruxelles, 25 mars i85i.
Par suite des événemens qui ont eu lieu hier,
et aujourd'hui matiu, des soupçons qui peuvent
compromettre notre honneur et notre patrio
tisme, paraissent planer sur nous. Nous devons
la patrie et nous-mêmes de faire ici un pro
fession de foi franche et entière. Nous avons
combattu versé notre sang pour exclure ja
mais la famille de Nassau du trône de la Belgi
que. Vienne le jour du danger, nous nous
dévouerons encore pour la même cause, nos
opinions sont toujours les mêmes, et nous re
pousserons de quelque part qu'elle vienne,
toute espèce d'intrigue qui tendrait nous eu
faire dévier.
Les évéuemens se pressent en n'ayant pu ras
sembler toute le corps des officiers du a* balail-
lou du 1" régiment des chasseurs pied nous
nous hâtons de vous faire passer la préseule
protestationsuivie seulement d'un certain
nombre de signatures, ne doutant pas que nos
collègues ne suivent notre exemple.
D'ans, capitaine; Ulman, liautecœur, premiers
beuienans; Roland, WalchaerisTournois,
Kuborn,Scholheymans, Anl. Herode, Mahié,
sous-lieutenans, officiers du premier régi
ment de chasseurs que commandait M. Bor
remans.
aS mars, minuit.
Des groupes nombreux se sont portés ce soir
devant l'hôtel du ministère de la guerre et la
pristfhen demaudaut le colonel Borremans.
Eusuite ils sont allés dans la rue deBerlaimont,
où ils ont brisé les presses du y rai Patriote
mais sans toucher la maison d'habitation.
Dans le même moment, vers onze heures, uu
rassemblement se formait rue de la Paille; plu
sieurs hommesaprès de longs effortsont
parvenus enfoncer la porte du logis de M.
l'avocat Spiuaei, et se disposaient a briser les
meubles au rez-de-chaussée, lorsque des pa
trouilles sout surveuus. La garde civique a été
sur pied presque toute la ouit; nons ue connais
sons pas encore tous les détails de ces scènes de
dévastation. Courrier.
- L'agitation populaire s'est reproduite ce
soir plus bruyaute. Le peuple, informé que le
colonel Borremans avait été transféré la pri—1
son de Petits-Carmes,s'est transporté autour de
cette prison en poussant des cris, qui attestaient
plus encore un désir de justice qu'un désir de
vengeance envers un homme que la voix publi
que accuse d'un graud crime. Le général Vatt-
dvrmeeren, accompagné du capitaine Nique, se
transporta la caserne. Il voulut essayer de
la persuasion pour agir sur cette foule. Un
groupe uotnbreux en prit occasion pour exiger
de lui qu'il les conduisît chez le régent. Une
députât ion fut choisie parmi ces hommes pour
expliquer d'abord les causes du mëconteulement
qui éclatait parmi le peuple. Le régent leur tint
le langage de la raison qu'on lui connaîtpuis
s'adressant du haut de son balcon la foule as
semblée, il promit prompte et sévère justice
envers les coupables.
Nous regrettons d'avoir ajouter ces détails
que dans la soirée, la maison du journal Le
y rai Patriote a été assaillie.
Une patroille de la garde civique,qui a voulu
tenter de s'opposer aux dégâtss'est trouvée
en partie désarmée. Dans ce désordre, un ou
deux bourgeois ont été blessés.
- L'acte d'association compte aujourd'hui
Biuxcllrs seulement prés de 3,000 adhésions.
Les aides-de-camp du régentte ministre de la
guerre, l'étal-major général, et la presque to
talité des officiers qui se trouvent dansla capitale
y ont apposé leur signature.
- Od parle de l'arrestation des deux officiers
supérieurs revêtus de Commandemeosimportans.
L'un d'eux, le général Vandersmisses, com
mandant de la province d'Anvers, doit avoir
été arrêté par les oiliciers même qu'il haranguait
pour les engager accueillir le piince d'Orange.
L'armee a repoussé avec indignation les ouver
ture qu'on lui a faites au nom du pouvoir déchu.
- La haute coi r de justice militaire s'occupe
activement de l'instruction de l'affaire dn colo
nel Borremans. Son interrogatoire et la déposi
tion des deux le moi 11s principaux ont eu heu
vendredi dernier. Cette première information,
commentée 7 heures du soir dudit jour, a
duré jusqu'à a heutes du matin.
D'autre témoins ont encore été entendus de
puis lorsj l'instruction poursuit avec célérités.