- On assure que le colonel Borremans a fait de graves et nombreuses révélations sur le complots en faveur du prince d'Orange. - Les informations dans le procès du major Kessels soul leur le point d'être terminées. La cour pourra juger cette affaire incessamment. - L'association Belge obtint chaque heure de nombreuses adhésions. Hier lundi, les blessés des glorieuses journées de septembre se sont rendus la commission des récompenses pour signer la liste; tous ont juré de verser jusqu'à la dernière goutte de leur sang pour la défense d'une cause qui leur doit déjà son triomphe. Des comités correspondans se forment partout dans les provinces. L'espace nous manque pour donner cet égard les détails qui nous arrivent de toutes parts. - Nous extrayons les on dit suivans du Mes sager, parce que uolre devoir est d'abord de tout faire connaître. Pourtant nous avons quel que raison de n'y pas croire, puisque la nou velle d'une flotte anglaise en destination pour l'Escaut est positivement démentie aujourd'hui. a Oa dit que si le roi de Hollande persistait vouloir envahir la Belgique avec son armée le pays serait protégé par une occupation ainsi répartie: La Prusse porterait un corps d'armée dans le pays de Luxembourg et dans celui de Liège; La France occuperait MonsNamur, Bru xelles, Tournay et Charleroy. L'Angleterre aurait une flotte dans l'Escaut, et débarquerait des troupes destinées occuper Anvers, Gand, Bruges et Ostende. D'autres disent que ce n'est pas contre le roi de Hollande que serait dirigé la menace de cet envahissementmais contre les Belges mêmes, pous (es engager donner leur adhésion aux derniers protocole qui leur imposent diverses charges envers la Hollande, et qui excluent le grand-duché de Luxembourg du territoire de la Belgique. Il est certainau surplusque les troupes prussiennes du Rhin sout prévenus de se tenir prêtes marches au premier moment, et que les officiers oui déjà reçu l'indemnité de guerre connue chez nous sous le nom de gratification d'entrée en campagne. - Il y a des prévisions malheureuses. Nous disions ces jours dernier: <t On dit et il paraît certain que M. Sauvage, de Liège, vient de «t se faire adjuger la forniture des nouveaux gouvernans, lesquels par conséquent, seront pris exclusivement dans la province de Liège.» Depuis lors ont été nommés Ministre de l'intérieur, M. Sauvage de Liège. Ministre de l'extérieur, M. Lebeau de Liège. Ministre sans portefeuille, M. Devaux de Liège. Commandant du BrabautM. Malherbe de Liège. Chef ou ministre de la policeM. Rogier de Liège. On attend maintenant la nomination de Mes sieurs Gerlache et Raikem. Du 3g. Trois officiers du i«bal. du régiment des chasseurs en garnison Gand qui étaient venus présenter au régent une protestation de tout le corps d'officiers contre toute tentative de corruption et de leur attachement la cause de l'indépendance, se sont rendus au local de l'as sociation et en ont signé l'acte au nom de tous leurs camarades. Un officier du Ier bataillon en garnison An vers s'est rendu également l'association la il a déclaré que, le u5, tous les officiers supérieurs en garnisoo dans cette ville et les environs avaient été convoqués, tous furent présens le énéral Nypels occosta le colonel Coitin et lui it: Nous devons marcher sur Bruxelles; déjà les Liégeois nous ont prévenus; il faut renverser le régent et proclamer, le prince d'Orange. Si nous arrivons les derniers nous ne serons pas placés. i;, i Lecolonel Coitin se fâchant répondit: Je dois maintenir de toutes mes forces le gouvernement établi par le peupleet c'est au peuple seul le renverser s'il n'en est pas content. Le colonel monta alors au salon où se trouvaient tous les officiers supérieurs du 3me et 4mc bataillons. Le général Vandersmissen leur dit: Messieurs, je vous engage marcher sur Bruxelles, ren verser le régent; a5,ooo Liégois ont déjà opéré ce mouvement, et j'ai 25,000.000 ma dispo- sition. Les colonels Cotin et Clomp s'emportè rent. Coitin s'écria: Vous êtes uu traître, je vous ferai fusiller par mes soldants, je ne re connais plus vos ordres. Le colonel Clomp ajouta qu'après de longues années de service, il ne déshonerait pas ses épauleltes. Ces deux co lonels et tous les officiers potestèrent unanime ment, et enlr'aulres les majors Nauw et Hardi, qu'ils n'agiraient que par les ordres du gouver nement, qu'ils resteraient fidèles la cause du peuple, que rien ne pourrait les faire dévier de leurs principes; que si le peuple et le gouver nement choisissaient le prince ils sauraient ce qu'ils auraient faire, et qu'à l'avenir ils ne reconnaîtraient que les ordres du régent. Le colonel Coitin a réunie l'instant son ba taillon, lui a fait part de cette intrigue, a changé le mot d'ordre pour sa troupea défendu de reconnaître les deux générauxet a fait lui- même la tête de sa troupede nombreuses patrouilles. Pendant ce tems, on offrait de l'argent dis crétion aux troupes, et l'on répondait parmi ces braves les bruits les plus absurdes, enlr' autres que tout la garde civique de Bruxelles était portée pour le prince, qu'il était la citadelle avec 25,000,000 de florinset qu'il ferait sou entrée le dimanche Anvers. Le plaD des oraDgistes est déjoué: un membre de l'association, le colonel Rodenbach, s'est rendu l'instantavec l'officier, chez le minis tre de la guerre. Belge - Un de nos amis nous communique la lettre suivante: n Berchem, 37 mars 1831 a Je m'empresse de te faire part des événe- nemens qui viennent de se passer ici. Le géné ral Vandersmissen a fait appeler hier tous les chefs de corps qui se trouvent Anvers et aux environs; il doit leur avoir fait part d'un projet de trahison. Lés différens corps se trouvant ici devaient marcher sur Bruxelleset proclamer le prince d'Orange; notre colonel a répondu qu'il était placé par le gouvernement, nommé par la nationet qu'il n'agirait que par ses or dres, qu'il resterait fidèle la cause du peuple, que rien ne pourrait le faire dévier de ses prin cipes; que si le peuple et son gouvernement choisissait le prince pour souverain, il saurait ce qu'il aurait faire, mais qu'à l'avenir il n'agirait que d'après les ordres de notre régent. Il vient de nous communiquer ceci après la pa rade, tous les officiers étaient rassemblés; je n'ai pu te rendre que le sens de ses paroles, son improvisation était ferme et pleine de chaleur; nous n'avons pu l'écouter jusqu'à la fin, les bravos l'ont interrompu. Il est si rare dans le moment actuel de voir un homme qui ne soit pas traître. Emancipation. - Nous tenons de source certaiue qu'un rap port concernant le complot tramé par quelques officiers du ier régiment de lanciers, a été remis ce malin au ministre de la guerre. Nous espérons que chacun fera son devoir et qu'on ne nous placera pas dans la dure nécessité de réclamer justice, et de prouver que dous avons le droit de la demander. Indépendant. - Nous apprenons que M. le ministre delà justice a donné des ordres formels pour impri mer la procédure contre le lieutenant-colonel Grégoire une marche rapide. Si l'affaire n'était pas en état pour la session ordinaire des assises, il sera propablemeul ouvertes des accises ex traordinaires. L'auditeur près la haute-cour militaire a reçu les mêmes ordres pour la procédure charge du colonel Borremans. - On apprend que dans la nuit qui a précédé l'arrivée de M. le général Niellon son corps d'arméeon avait enlevé cette brigade son ar tillerie et ses caissons d'infanterie par ordre de M. le général commandant la division. - On dit que l'ordre est donné d'arrêter le général Vandersmissen. On parle aussi de l'ar restation ordonnée de plusieurs autre officiers dans diverses garnisons. Suivant des bruits gé néralement accrédités, une vaste tramecontre- révolutioDnaire était ourdie et devait produire ses effets Bruxelles, dimanche passé. L'arres tation de Borremans paraît avoir été la première cause qui a fait échouer le complot. - Le 27uu rassemblement nombreux s'est formé a Maliues et s'est transporté en plein jour au domicile de M. le commissaire du gouverne ment, près le tribunal de première instance, dont il a exigé un ordre d'élargissement pour tous les détenus par suite des désordres qui avaient eu lieu Malines lors de la retraite des Hollandais. M. le commissaire du gouvernement, pris ou dépourvu, a été obligé de délivrer l'or dre, et les prisonniers demandés ont été élargis. L'attroupement s'est ensuite dispersé. Des me sures énergiques ont été prises sur-le-champ par l'autorité, pour que de pareils désordres ue se renouvellent plus. POST-SCR1PTUM. Liège, 2g mars. Des excès déplorables ont été commis la nuit dernière. Vers les 10 heures du soir, des groupe» nombreux se sont formés devant la maison dernière S'-Thomasoù s'imprime un nouveau journal, VEchoappartenant l'opinion orangiste. Le ma tériel de l'imprimerie, ainsi que tous les meubles ont été brisés et jetés dans la rue. L'intervention de la garde civique n'a pu arrêter le désordre. Ce matin le peuple est encore retourné la mémemaison et a achevé de détruire ce qui restait encore sur pied. Vers les n heures du soir, une partie de la foule du peuple s'était portée vers l'habitation de l'un de nos plus riches négociantM. Orban. Le peuple commença par casser les vitres et les volets de deux croisées de la maison la garde civique voulut s'interposer l'exaspération du peu ple rendit ses efforts mutiles. Alors, le peuple qui avait paru un moment in décis s'introduisit dans l'intérieur de l'habitation et se mit briser tout ce qui s'y trouvait une immense quantité de meubles et d'autres objets furent lancés dans la rue où on les détruisait. On ne peut se faire une idée de l'acharnement avec lequel ces gens égarés se livraient ces scènes affligeantes de désordre surtout après qu'ils eurent trouvé dans la maison le chiffre du roi Guillaume, surmonté d'une couronne qui était tracé en lettre d'or sur un morceau de tôle de fer; ils l'exposè rent aux regards du public assemblé devant la maison. Cependant leur nombre augmentait ils descen dirent dans les caves, s'emparèrent d'une quantité de bouteilles de liqueuss et de vinet se mirent boire. Il y en eut qui burent ou point qu'on en en a trouvé plusieurs morts ivres. Ce qu'ils ne purent enlever dans les caves, ils le détruisirent, de manière qu'on y nageait dans le vin et les li queurs. La garde civique veillait ce qu'il ne fût rien emporté des meubles et des autres objets qui gis- saient épars dans la rue. Elle a arrête quelques in dividus sur lesquels elle a trouvé des objets dérobés, et entr'autres l'imprimeur de VEcho dont les presses venaient d'être brisées il em portait deux bouteilles de vin et paraissait pris de boisson. Pendant que ce* scènes de dévastation se pas saient dans l'habitation de M. Orban quelques in dividus les répétaient dans la maison de m. Ste- phani, ancien directeur de police; là aussi tout a été détruit et jeté dans la rue. Nous nous sentons le cœur oppressé en rappor tant ces faitset peine avons-nous assez de force pour achever un récit si attristant. On croyait que le désordre avait cessémais ce matin une foule gens s'est portée encoresans qu'on s'en doutât, la maison de AI. de Alacarsur

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Le Propagateur (1818-1871) | 1831 | | pagina 4