Bruxelles, rS avril. Xa proclamation tin comité a excité le plus '«if enthousiasme.; de nombreux volontaires se sont déjà présentés aux membres du comité pour partir; le comité, danssa séance du 11 au soir, a résolurjue MM. Mellinet et Donckier se rendraient avec M. Faider auprès du ministre de la guerre pour s'entendre avec lui sur les moyens d'organiser -ces volontaires et pour le presser de faire confectionner des fusils et de faire répare: les vieux comme on l'a fait en France en i8i5. Le r r plus de 1,200 enrôleraens volontaires, assure-t-on,sesont faits hors la porte deSchaer- bek. - Le bataillon infernal qui a été formé en quelques jours, est parti hier pour l'armée. - Partout le nombre des enrôlemens volon taires est considérable. Il s'élève~a plus de 5oo •depuis deuxâjours Bruxelles. Le ministre de la guerre disait hier aux membres de l'asso ciation .patriotique qui lui ont été envoyés en -députalion, que les huit'bataiilons de volon- *toires-donl la formation vient d'être ordonnée raison d'un par province, auraient pu se com pléter A Bruxelles seulement. Un Ier détache ment de-ces braves jeunes gens est parti hier four Moos, où ils recevront des armes et des uniformes. - La tranquillité publique a failli être trou blée Lokeren. Le 7 de ce mois, vers le soir, un attroupement de trois quatre cents person nes s'était formé devant la fabrique et la de- neure de MM. TrOùvriez. Uu homme encou rageait cette multitude tout dévaster. Déjà-il s'était précipité, plusieurs reprises, sur la pot te pour l'enfoncer, lorsque M. Cornelis, de Termonde, lieutenant des guidesde la Meuse, ■se jetale sabre la main, au milieu de la foule -et s'empara du provocateur qui fut immédiate ment incarcéré. Personne n'opposa de résistance. Les habilaus ont pris les armes, La ville est fort calme. - On mande de Naraur, 12 avril: - a 11 vient d'arriver en notre ville une batterie, composée de quatre pièces et de deux obusiers, venant de bruxeltes et se dirigeant sur Arlon. Une lettre de Strasbourg arrivée en celte ville nous informe que les Alsaciens sont prêts, «t vivement désireux de voler au secouisdes Luxembourgeois. L'entrée d'une armée de la confédération dans le grand-duché sera le si gnal d'une réunion de héros français en Belgi que. Ces généreux frères se sonléquipés a leurs frais; outre les armes de tout genre, ils ont réuni des sommes d'argent pour faire face aux dépenses de la guerre contre les ennemis de l'indépendance des Luxembourgeois. On nous mande également qu'il se foi me Metz un "corps d'armée de volontaires qui s'engagent combattre leurs frais pour la même fin. Déjà trois mille hommes environ y ont signé leur engagement. Cet élan ne peut manquer d'élec- triser tous les amis de la liberté. Aiusi l'on ap- prendra enfin ceux qui défendent la traite des nègresqu'il n'est pas en leur pouvoir de faire 1if traite des blancs. - On écrit d'Anvers, 12 avril Hier soir l'on a arrêté une voitiye chargée de pommes de terre et de beurre qu'un paysan introduisait dans la citadelle. Le bruit circule en ville que Chassé a écrit au général commandant de la province pour lui ordonner de désarmer les forts, et lui intimer qu'en cas de refus il recommencerait les hostilités. Deux cuirassiers de la garnison de Breda viennent d'arriver avec armes et bagages. Ils ont traversé les avant-postes le pistolet au poing. On les croit Bruxellois. Aujourd'hui le général commandant la province, M. Hardy de Beaulieu a été visiter les forts. Avant-hier, vers cinq heures du soir, des hollandais ont lancé contre le peuple, sans provocation aucune, des fenêtres de l'arsenal, des pierres; aussitôt une douzaine d'hommes, au plus, s'empressèrent de leur riposter avec un acharnement tel que si les chefs militaires n'é taient intervenus, il aurait pu s'ensuivre de grands malheurs. De suite les postes ont été renforcés. Voici uu tableau mentionné da«s l'ordonnance de M. le Régent du 8 de ce moisrelativement la formation et solde de 8 bataillons de volontaires francs. COMPOSITION. TRAITEMENT ET SOLDE. TOTAL. par jour, par mois, par moi». Major commandant île balaillou. j> îifi66o;3 21666273 4 Capitainesa33 33 17a 533 33 i;3 4 Lieuleoaus. 7600 300 00 8 Sous-lienteoaus. a 58 33 ij3 46666273 1 Officier payen^étêôinptable. 7500 75 00 i Officier disante dé 2« classe. a 7500 75 00 1 Officier ctesauté de3e classe. a 5o 00 5o 00 1 Adjudant-tous-officier1 00 a 3o 00 4 Serj;eaus-majors. 7? 9000 I fi Sergens. 60 a a 28800 4 Fourriersa Co a a 7100 32 Caporaux. 35 a a 33600 16 Tambours.- 3o 1 j 00 487 Volontaires i5 n 365'a 60 L'effectif d'un bataillon est de 20 offiéiers et de 56o sous-offiçieps et soldats, coûtant l'état il. 63ag 16 i[2 par mois, ce qui fait pour 8 batail lons, .160 oificiers44®° sous-officiers et sol dats emportant ensemble une solde par mois de il. 5o,635 35 1 [2. Le mois calculé 5o jours. DE 11 COMMISSION CHARGÉE DE L'ENQUETE SUE LES CAU SES DES TROUBLES ET DU TILL1GE. M. le ministre de l'intérieur dans la profession de foi du nouveau ministère au' congrès, attri bue les troubles et les pillages qui ont désolé notre ville l'audacieuse perversité de quelques écrivains orangistes. Tout le inonde sait en effet que depuis plu sieurs semaines les partissans de la famille pros crite annonçaient ouvertement le retour du prince d'Orange dans nos murs. Qui leur avait inspiré tant de confiance qui les avait égarés au point d'oser concevoir la pensée de renverser par des trames ténébreuses l'œuvre de septembre Il faut le dire: ce n'est pas seulement le res pect du pouvoir pour la liberté de la presse, car le peuple qui s'est rué sur les maisons des fiersonnes signalées comme orangistes, ne lit pas es journaux: mais c'est la faiblesse du gouver nement qui, en négligeant de faire punir promp- tement de grands coupablesa soulevé la colère populaire; c'est la nomination aux plut hauts emplois d'individus réprouvés par l'opinion pu blique ou notoirement connus par leurs opinions orangistesqui a fait naître dans tous les es prits la défiance et la crainte de la trahison. Que l'on jette un coup-d'œîl dans tous les bu reaux de l'administrationsur tous les rangs de l'armée. En général, quels hommes occupent les pla ces quels hommes portent les épaulettes Sont-ce ceux qui se sont sacrifiés d la cause de la révolution Sont-ce ceux qui ont versé leur sang pour la cause de la liberté Non, ils perdent presque tous inutilement leur tems écrire des pétitions, et se présenter aux audiences des ministres. Mais vienne quel- qu'agent de l'ancien pouvoir, vienne quelqu'olfi- cier de l'ancienne armée: vite on l'accueilleou le choyé et bientôt on le voit placé; il obtient même de l'avancement. Aussijusqu'à ce jourpour mériter quelque faveur, valait-il beaucoup mieux avoir bien ser vi Guillaume que bien servi la patrie. Mais le peuple qui s'aperçait de toutes ces injustices, qui vait le* traîtres rester impunis, qui se fatigue des menées' ennemies d'une fac tion impopulaire, que le peu d'énergie du gou vernement encourage; le peuple qui voit ceux qui les vexaient sous le régime hollandais con tinuer le vexer aujourd'hui, qui se fatigue de la prolongation du provisoire, qui voit sa misère augmenter de jour en jour par la stagna tion du commerce; le peuple enfin qui voit la trahison vouloir détruire ce que lui seul a fait se fâche un beau jouril s'irrite contre ceux qui par de mesquines intriguesveulent lui im poser une famille dont la rapacité a causé tous nos maux et comme le gouvernement semble ne pas vouloir faire justice, il se fait justice lui- même et cette justice est violente terrible corn-* me ta haine qui l'anime. Pour constater tout cela et ne constater que cela, il n'était pas ce semble, nécessaire d'orga niser une commission d'enquête. Anvers, 12 avril. Le io, il y a eu sur la place de Meir, une des parades les plus brillantes qu'on ait vues depuis bien des années, autant par le nombre et la beauté des troupes que par l'afflueuce que ce spectacle militaire avait attirée. On a surtout admiré un régiment de lanciers et un escadron de chasseurs. La beauté des hommes, leur ex pression et leur altitude martiale et l'élégance de leur tenue ont été généralement remarquées. - On nous écrit d'Arloii Quinze dix- huit cents hommes, quatre pièces d'artillerie ét cent lanciers prussiens, sont venus de Luxem bourg jusqu'à mi chemin d'Arlon; une com pagnie de grenadiers et de chasseurs du Lu xembourg, a dés des habitans avec quatre mé- chans canons, se préparaient leur opposer une forte résistance. (Escaut.) HOLLANDE. La Haye 5 avril. S M. a fait une grande distribution des insi gnes de ses ordres aux militaires qui se sont le plus distingué dans la campagne de Java. Ou remarque parmi les nouveaux chevaliers le ma jor-d'état major de Stuers et le capitaine van Geen, fils du général. - Le prince Frédéric a passé la revue des gardes communales Breda et a reçu, dans la même ville, la visite d'un officier belgevrai semblablement envoyé la Haye par le régeut de la Belgique. - Le prince d'Orange est arrivé le 2/f mars, Rotterdam, venant de La Haye et allant, dit-on Luxembourg. - Un service de correspondance militaire vient d'être organisé pour l'armée mobile, sous la direction de M. Morjouxci devant directeur des postes Gand. - La ville de Rotterdam a volé une taba tière d'or au matelot Hobeyn qui s'est distin gué dans l'attaque d'un bateau pêcheur belge Philippine. La ville d'Amsterdam va lui faire aussi sou cadeau. - L'amiral hollandais de Heydenau service de Russie, a fait tenir l'ambassadeur du roi Guillaume pi ès le cabinet de S1 Pélersbourg la somme de cent florins pour sa part de sous cription au monument de van Speyck. - Les donis en faveur de l'état ne cessent point. Le relevé des seuls mois de novembre et décembre dernier a présenté fl. 319,662 comptant. Le capitaine lieutenant Vaudegraaf commandant la SyrèneSumatravient d'en voyer en son nom ainsi que pour son équi page fl. 678 80 pour les besoins de la marine. Ces largesses de la part d'un peuple écono me prouvant une frayeur horrible d'être en vahis par les Belges. - Le ministre des affaires étrangèies a pro noncé dans la seconde chambre des états-géné raux un discours dans lequel, apprés avoir rappelé l'adhésion de la Hollande aux protocoles des grandes puissances, il s'est plaint vivement du peu de déférence que les Belges ont eue pour ces mêmes protocolesen ne respectant pas les frontières désignées, en annonçant publique ment la reprise prochaine des hostilités, et en forçant par conséquent la Hollande des dé penses sans bornes pour se gaiahlir contre leurs' aggressions. En terminant, il a manifesté l'es poir que le temps n'est peut êlrepas éloigné où les grandes puissances s'opposeront avec vi gueur aux iujustes prétentions des Belges. Mais, tout événemenlla Hoilaode ne cessera pas de prendre toutes les mesures nécessaires pour

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Le Propagateur (1818-1871) | 1831 | | pagina 2