l'indépendance et l'inviolabilité de son territoire
et ses intérêts financiers.
Extrait du Journal de La Haye, rédigé par les
honorables Libry et Durand.
Il est évident maintenant que c'est l'asso
ciation belge qui organise le crime; l'association
«jui compte dans son sein un Tielemansun van
M.eenen, un Lesbroussart, et tant d'autres qui...
d'écarts en écarts en sont venus se souiller
enfiu de la complicité de vols et de pillages,
appelant opinion ou mesures politiques les
principes et la morale des forçats.
La carrière de ces hommes est finie. Non,
ce n'est pas la politique, c'est l'humanité qui
rompt pour jamais avec de tels misérables. Que
par eux l'aBarclue triomphe, ou que les lois
reprennent leur empire, le sort de leur vieillesse
est assuré d'avarice. Les noms des van Meenen,
des Lesbroussart, des Tielemansdes van de
Weyeretdelanld'aulres seront des noms flétris
pour ton jours. Leuropprobre survivra aux évé-
tièmens quels qu'ils soient. La main d'un hon
nête homme pourrait elle jamais toucher sans
rougir la maiu de celui qui aujourd'hui frater
nise avec des pillards et des voleurs?
Citer ces injurieuses niaiseries c'est en .faire
justice.
FRANCE.
Paris t js avril.
Le ministère, qui avait d'abord hésisté pren
dre un parti au sujet de l'affaire d'Alger,a dé
cidé, dans le conseil de. mercredi dernier, l'oc
cupation définitive, ainsi que la colonisation.
L'aperçu des dépenses de l'occupation pour
ï83t montre que l'euiretien des troupes en
Afrique sera à-peu-prèscouvert par les diver
ses recettes de la colonie. Le général Clause!
restera gouverneur d'Alger; mais il n'y retour
nera que l'automne prochain, si encore d'au
tres services plus importans ne l'appellent pas
ailleurs. {National.)
-- -M. le comte de Saint-Aulairé a loué Rome,
pour l'habiter un an, le superbe appartement
au palais Colonnadont le propriétaire est en ce
moment Naples. Jamais le représentant de la
nation française n'aura été logé avec tant de
magnificence.
- Sur le rapport du président du conseil, mi
nistre de l'intérieur, le roi vieut d'ordonner que
la statue de Napoléon sera rétablie sur la colon
ne dè la place Vendôme.
- La cause pour laquelle nous sommes l'objet
d'une nouvelle rigueurnous ne la devinons
pas plus que celle des précédentes saisies. Nous
citions le discours accablant de M. de Robaulx
contre notre politique extérieure; il renferme
sans doute des paroles sévères sur Louis-Phi
lippe, mais presque tous les journaux (les Dé-
hats eux-mêmes; rapportent ce discourset ils ne
sont pas saisis. Tribune.
- La garnison de Metz se compose en ce mo
ment de t i,3oo hommes et de 365o chevaux.
- On lit dans un journal de ce matin: Il y
a eu a Rome, le 31 mars, une congrégation ex
traordinaire des cardinauxdans laquelle le
Saint-Père a fait conuaître qu'un protocole a
été signé a Paris, par lequel la France, l'Au
triche, la Russie, la Prusse et l'Angleterre ga
rantissent Sa Sainteté l'intégrité de ses états.»
- Zucchi et les autres chefs de l'insurrection
italienne sont tombésentre les mains des Autri
chiens. Le bâtiment qui les transportail a été
pris sa sortie d'Aucône par une corvette au
trichienne. Gaz. de France.)
- Le bruit se répand que les Polonais vien
nent de remporter Groschow une nouvelle et
importante victoire sur les Russes. Le corps du
général Geismar aurait été entièrement détruit.
Cet officier, blessé grièvement, serait au nom
bre des prisonniers. Le maréchal JDiebitsch
serré de près par l'armée et les paysans, est en
fermé dans les marais et se trouve ainsi dans la
position la plus critique. Six mille prisonniers
et vingt-six pièces de canons sont le prix de
cette nouvelle victoire. Mes. de Chambres.)
- La cour des pairs, précidée par M. le ba
ron Pasquier s'est assemblée le 11 pour ju
ger MM. de Montbel, d'iiaussez et Capelle
ex-ministres de Charles X contumaces. Ils
ont été condamnés aux mêmes peines que leur
collègues.
- Le général Belliard est arrivé le 10, trois
heures et demie, de Bruxelles. L'honorable gé
néral avait eudit-on, avant son départ, une
explication assez vive avec le ministère belge
au sujet de la question du Luxembourg.
Courrier Français.
- La nouvelle de la victoire des Polonais a
répandu dans tout Paris la joie la plus vive.
Avant hier et hier un grand nombre de maisons
particulières ont été illuminées.
- On annonce que soixante députés se sont
joints hier aux 70 qui avaient soucrit pour
l'emprunt uational au pair.
- On lit dans une lettre publiée par le Mo
niteur sur la souscription patriotique de M,
Henry Rodrigues:
a La nation anglaise, en 1797, avait donné
un exemple pareil; les trois pour cent étaient
4'7» 'es cinq pour cent 62, la banque venait
de suspendre ses paiemens en numéraire, une
révolte avait éclaté dans la floue stationnée
l'embouchure de la Tamise, et l'Angleterre était
en guerre avec la France depuis plus de quatre
anslorsque sir Robert Peelpère du oernier
ministre de l'intérieur, se mit la tête d'une
souscription nationale pour 10,000 liv. steil.
(25o,ooo fr.) etdouna une impulsion telle qu'en
peu d'heuresun empruut de i5 millions de
livres sterl. 375 millions) en 5 pour cent et
au pairfut rempli et versé en partie dans
les caisses de la banque.
POLOGNE.
Bulletin Officiel.
Varsovie, 1" avril.
Le commandant en chef ayant appris que le
maréchal Diébitsch avait partagé ses forces, et
qu'il n'avait laissé qu'un seul Corps-d'armée pour
observer la capitale, prit la résolution de passer
avec une grande partie de ses troupes sur la rive
droite de la vistule. Après avoir tnvoyé précédem-
ment le général Uminski vers Ostrolenka pour tenir
en échec le corps du général Sacken et les gardes
qui s'avançaient, il quitta Varsovie dans la nuit
30 au 31 mars, et attaquà Wawer le corps du
général Geismarqui s'était retranché dans des
positions très fortes et très avantageuses. Pendant
que l'avant-garde de l'ariqpe polonaise engageait
le combat avec quatre régimens d'infanterie russe,
«le général Rybinski parut avec sa division 'la
droite de l'ennemi il attaqua, enleva la baïon—
nette ses redoutes et ses retranchemensdétruisit
tout un régiment, força tout un autre mettre bas
les armesprit trois caponsdeux drapeaux et
le contraignit une retraite précipitée. Dans ce
combat, qui dura plus de deux heures, la brigade
commandée par le colonel Romarino s'esè distin-
guée particulièrement: l'ennemi, forcé de quitter
les positions avantageuses qu'il a gardées et forti-
fiées depuis la bataille du ig février, se retira
Milosna; il tenta de nous résister, mais il plia sous
le feu de notre infanterie qui déborda de deux
a côtés.
A mesure que l'ennemi se retirait vfers Minsk il
recevait de nouveaux renforts; il tenta donc plu
ie sieurs fois de maintenir les positions avantageuses
que le terrain lui présentaitbiais toute résistance
de sa part fut inutile. Nos troupes le poussaient
vigoureusement,et il ne s'arrêta qu'à Dembeweilki,
où il rejoignit le corps du général Rosen qui oc—
cupait une position militaire fortifiée. Ce fut alors,
cinq heures de l'après midi, que la résistance de-
vint plus opiniâtre. Le combat dura jusqu'à dix
heures du soir. Notre artillerie prit les positions du
centre; nos tirailleurs débordèrent de deux côtés,
le feu fut nourri et soutenu mais après un com-
bat de quelques heures, l'ennemi fut mis en
déroute, abandonna ses positions nos troupes, et
se retira aver précipitation. Ses pertes sont très-
considérables on les évalue a 2,000 hommes
<1 tant tués que blessés. Beaucoup d'officiers ont péri,
entre autres'autres le colonel commandaut le régi-
ment de Wiina. Nous avons fait 6,000 prl'son-
niers, car des bataillons entiers ont été forcés de
o poser les armes; et nous venons d'apprendre
l'instantqu'aujourd'hui même, on amène encore
continuellement de nouveaux prisonniers au quar—
tier-général.
Nous avons pris 12 canons, beaucoup de cais-
sons avec leurs munitions, et beaucoup «l'armes.
Les régimens de faucheurs ayant demandé des
armes, on leur a assigné celles que l'ennemi avait
it laissées sur le champ de bataille ils allèrent les
chercher, et revinrent armés de fusils. Le combat
n'ayant cessé qu'à dix heures du soir, et l'armée
étant fatiguée après une inarche de vingt heures,
il fut impossible de poursuivre l'ennemi.
Cependant les suites de ce combat nous promet-
tenl des résultats immenses, car le général en
chef, conformément au plan qu'il a si heureuse-
ment conçu, se propose d'attaquer les cantonne-
mens dispersés du maréchal Diébitsch et de le
séparer des renforts qui lui arrivent. Noui espé-
rons que cette opération militaire si hardie et si
ingénieusement combinée, amènera les résultats,
les plus importans, et assurera une victoire com-
plète aux nobles défenseurs de la liberté et de
l'indépendance nationale.
u Le président du gouvernement nationalle
prinze Czartoriski, M. B...., membre du gouverne-
ment, et le comte Malachowki, ministre des affai-
a res étrangères, ont accompagné le commandant
en chef depuis le commencement de l'affaire
jusqu'au soiret après avoir partagé tous se*
«dangers, ils ont été témoins du triomphe qui
a couronné cette mémorable journée.
Voici la lettre même du généralisisme écrite au
camp de Dembewielkie 31 mars 10 heures du soir
Dembewielkie esta 4 milles de Varsovie et l raille
de Minsk), au gouvernement national
Avant d'informer le gouvernement national de»
a événemens importans d'aujourd'huije dois lui
a dire que comme l'armée a marché et combattu
toute la journée, il a été impossible de recueillir
les rapports partiels pour rendre un compte com-
plet ae l'affaire. Forcé de remettre ce soin un
moment où je serai plus libre, je me hâte
cependant de porter la connaissance du gouver-
ncment le sésultat général.
Aujourd'hui l'avànt-garde de l'armée nationale,
s'est jetée sur le corps du général Geismar qui
«occupait une forte position VVaver. Après une
lutte de deux corps, ce corps a été débusqué et
poursuivi sur la route de Minsk. Partout où l'en-
lierai, aidé par de nouveaux renfortsqui lui ar-
a rivaient continuellementvoulait profiter des po
rt sitions que cette route présente très souventse*
efforts n'ont fait que l'entraîner dans de nouvelles
a pertes. Enfin, tout le corps du général Rosen réuie
Dembewielkie a essayé de nous arrêter; le coin-
bat qui a eu lieu sur ce point, s'est terminé par
l'entière défaite de l'ennemi et la prise de se*
positions.
a Dans ce jour glorieux pour les armées polonaises,
a l'ennemi a fait une perte considérable; elle peut
s'élever de cinq six mille hommes en tués et
blessés autant que l'on peut en juger jusqu'à
présent.
a parmi les prisonniers se trouvent le général
Lewandorski plusieurs officiers supérieurs et
beaucoup de bas officiers. Nous avons pris deux
drapeauxune quinzaine de canons, dont une
partie avec attelages, une quinzaine de caissons
remplis de munitions, et quelques milliers de fusils.
Cette victoire est d'autant plus avantageuse pour
les armées polonaisesqu'elle n'a été achetée de
notre part que par une perte peu considérable; ce
qu'il faut attribuer l'attaque imprévue que
nous avons faite, attaque t[ue nous avons soutenue
a pendant toute la journée avec le plus grand achar-
a nement. Plusieurs bataillons ennemis ont été taillés
en pièces sur le champ de bataille, d'autres ont
été en entier faits prisonniers. Etant depuis vingt
heures chevalil ne m'est pas possible de pré-
sentér un rapport plus complet. Je prie seulement
le gouvernement national d'ordonner un service
solennel pour remercier Dieu d'avoir daigné bénir
nos armes.
Le commandant en c4e/'ZzmsEC£i.
Varsovie, 1" avril i85i.
«TJn officier parti du quartier-général une
heure de l'après-midi, par ordre du commandant
I en chef, vient d'apporter au gouvernement natio-
nal la nouvelle de nouveaux succès qui ont
1 signaléaujourd'hui le dévouement «le notre bé«o«—
que armée. L'ennemi fit une nouvelle tentative