armes: la victoire et la liberté ne se quitteront
l'attention. Vêtus de blouses vertes et armés
outre l'arc et le carquois, desabreset des pis
tolets, ils pourraient échapper légèrement aux
poursuites et recommencer avec avantage, tan
tôt sur un point, tantôt sur Un autre, harce
ler l'ennemi sans exposer inconsidérément.
Pourquoi ne tormerions-nousyças jiussi une
ou deux légions étrangères de nordrbrabançons,
allemands et suisses qui ne cessent de passer des
drapeaux hollandais sous les nôtres? pense-t
on les evéntmetisde l'Allemagne et des cantons
n'exercent pas d'influence sur les mercenaires
même que le despote balave a fait venir de ces
contrées si longtemps asservies? Donnons ces
hommes l'étendard aux trois couleurs et la tou-
clranie devise: liberté pour nous et pour vous.
Il suffira de leur approché pour soulever les
populations catholiques du Brabant-Septen-
trional, de la Flandre-Zélaudaise, delà Guel-
dre et de la Hollande même.
- L'siIgemeen Handels- Blad d'Amster
dam, du g avril, contient un long article qui
tend prouver que le gouvernement du roi
Guillaume a de fortes raisons pour ue pas croi
re l'attachement des Brabançons du Nord
pour la cause de la famille d Orange-Nassau.
G and a 6 avril.
Depuis les révolutions de juillet et de sep
tembre,il n'est rieu dont on ait autant parlé, aux
tribunes publiques et dans les journaux, que de
la sympathie des peuples; et certes, si les rois
agissent de concert pour affermir et souvent
outrer leur pouvoir, il est bien naturel que les
peuples se donnent la main pour resserrer ce
pouvoir dans ses justes bornes, en se conservant
eux-mêmes de sages libertés. Mais cette sym
pathie peut-elle être entière saus qu'il ait com
munauté de principes et de doctrines? Nous ne
le peusons pas. Les Français, tels que s'efforce
de les faire le gouvernement de Louis-Philippe,
qui rénient le principe de leur révolution et
renversent le signe sacré de la liberté, peuvent-
ils s'uuir complètement nous? Les Italiens des
états romains qui détruisent un gouvernement,
auquel ils n'ont rien demandé et dont iis n'ont
point se plaindre, s'accorderont-ils parfaite
ment avec nous? La seule réunion qui existe
entre les Français de la résistance et nous se
fonde sur le besoin d'une liberté commune,
mais au-delà combien de choses nous séparent/
Il est une nation qui ne sépare point Dieu de la
Libertéqui défend la fois sa religion et ses
droits civils, l'héroïque nation polonaise; c'est
pour elle que les Belges doivent éprouver une
sympathie franche et expansive c'est pour les
victoires dont elle étonne le Nord esclave qu'ils
doivent réserver leurs applaudissemeDS.
Aussi u'est-il point d'homme parmi dous,
capable de sentir son cœur s'émouvoir aux
noms sacrés de patrie et d'honneur, qui n'ait
répandu des larmes de joie la vue de la mar
che triomphante des nobles guerries de la Po
logne. Leurs daogers sont nos dangers, leurs
victoires semblent les nôtres, et en effet c'est
leurs efforts peut-être que nous devrons l'exis
tence et la liberté. Mais s'il nous suffit de les
admirer et de leur applaudir, cela suffit-il
notre gouvernement? Nedevrail-il pass'inslruire
par leur exemple et chercher aussi l'indépen
dance par le glaive, au lieu de la demander
une diplomatie tortueuse et dégoûtante? Si les
Polonais avaient suivi notre exemple et attendu
leur salut des intrigans de Vienne et de Berlin,
nous n'aurions saus doute qu'à pleurer le mal
heur de ce peuple de braves il a su se tenir en
garde contre les protocoles, et le voilà qui s'é
lève rayonnant de gloireabattant ses pieds
l'orgueil des Czars et se donnant une indépen
dance que les potentats, n'oseront lui contester.
Que le ministère belge montre qu'il est digne
de présider aux destinées d'une brave nation,
qu'il s'epflamme aux cris de victoire dont reten
tissent le Bug et la Vislule, qu'il en appelle aux
a
pas.
v La prorogation de la chambre française au
i5 juin prochain est généralement regardée
comme une dissolution; la réélection n'est un
mystère pour personne. Le discours du trône,
que nous publions sous la rubrique de Paris,
est d'uue longueur inusitée, mais aussi d'une
nullité complété. Pas un mot de la question du
Luxembourg, qui touche de si près l'honneur
et la sûrete de la France; rien de clair ni de
frauesur la politique de la Fraticeà ootreégard.
Même réserve au sujet de la Pologne. On y
chercherait en vain quelques paroles d'encoura-
gemeol,de sympathie, ou même de simple bien
veillance pour uu peuple qui fait en ce moment
l'admiration de l'univers! Ce discours ne se
recommande la curiosité publique que par les
éloges qui y sont prodigués la chambre des
députés, et par quelques assertions imprudentes
des conseillers du Louis-Philippe, Le minis
tère, demande 11 Avenir^ a-t-il le droit de dire
que la plus grande partie des promesses conte
nues dans la charte ont été tenues? S'il a ce
droit s'il est vrai que la liberté de conscience
la liberté d'enseiguement, la liberté d'association
aient obtenu de nouvelles garanties depuis huit
mois; s'il ose proclamer la face de la France
que la loi des communes et la loi électorale
remplissent les vœux qu'elle avait formés, nous
n'avons rien dire. Mais au contraire, s'il est
vrai que (es chambres et le ministère ont man
qué leurs devoirs au point de ne pas nous
voler un budget; s'il est vrai que toutes uos li
bertés restent encore la merci des hommes du
parquetcomment exprimer les réflexions que
fait naître un langage si peu en harmonie avec
les faits?
Une lettre d'Arlon, en date du 20, qui nous
est communiquée par uu membre du comité de
l'association nationale de cette ville, contient
les détails suivans: ce Je suis bien aisedepouvoir
vous apprendre aujourd'hui que le gouverne
ment a tenu parole quant l'armement du
Grand-Duché. Il vient d'arriver ici quelques
lanciers qui nous serviront d'éclaireurs. Nous
avons encore reçu hier et aujourd'hui les ren
forts suivans; Martelange, 120 hommes;
Harbuy la Neuve, 120; Atert, 400; Bas-
togne, 34° hommes, et une batterie d'artillerie
composée de six bouches feu et de 110 che
vaux. Un détachemecl de 32o hommes doit
arriver demain Ai Ion. Comme je vous l'ai dit
hier, il y a déjà ici près de 460 hommes, et les
garnisons de Namur et de Liège d'après les
assurances qui nous odI été données par le gou
vernement, seront entièrement notre disposi
tion au moment du pétil. Vous savez aussi que
le gouvernement a autorisé dans notre province
la formation de deux autres bataillons de volon
taires, forts chacun de 600 hommes. Le colonel
Buzen publiera, aux premiers jours, une pro
clamation cet égard. Je viens de voir une lettre
d'une personne digue de confiance d'après la
quelle plusieurs jeunes gens de bonne famille de
Luxembourg attendent l'appel pour s'enrôler.
Je dois vous rappeler aussi qu'il y a encore
deux compagnies du corps franc de M. Claisse,
Bouillon, et que partout la garde civique est
animée du meilleur esprit.
- Le 22 au soir, on a arrêtésur la route de
West-Capelle un espion hollandais, nommé
Janssens et domicilié S,e-Anne. Il était porteur
de plusieurs lettres, qui étaient cachées dans ses
gants et dans ses bas. Après avoir été gardé a
vue durant toute la nuitil a été transféré
Bruges sous bonne escorte. La veille il avait
été renvoyé de cette dernière villeet conduit par
la police jusques hors la porte de Damme.
Les Hollandais ne discontinuent pas leurs
travaux de défense. Ed ce moment, ils s'occu
pent construire une forte batterie du côté de
Lapschuere. On dit que 4°o hommes sont ar
rivés l'Ecluse; la nnsere y est son comble
- On vient de saisir Anvers une certaine
quantité de fausse monnaie que l'on tentait
d'introduire dans la circulation. Ces monnaies
consistent en pièces d'un florin et des trois flo
rins. La première porte le millésime de 1819; ta
seconde de 1824: la tranche de celle-ci ne
porte pas les mots God zy met ons.
- Le duc de Saxe-Weiuiar, par arrêté du 16
de ce mois, a pourvu la composition du per
sonnel de la cour supérieure de justice pou. le
Grand-Duché. M. Maiéchal est nommé piési-
dent de la cour. Les fonctions du procureur-
général seront remplies par M. Wilmar.
- Ou reçoit de Francfort les nouvelles les
plus contradictoires sur les armemeus de la
confédération germauique; les journaux alle
mands gardent le silence sur les armemens et
fixent l'invasion au in mai; des lettres particu
lières les reculent au mois de juin; les journaux
ministériels français ont annoncé que la question
entière serait teuue en suspens pendant deux
mois. Une dernière lettre du 10 avril, que nous
recevons l'instant, contient ce qui suit: L'o
pinion reçue dans les cercles diplomatiques est
que les troupes de la confédération germanique
ue se mettront pas en route pour le grand-
duché de Luxembourg avant le mois de juin.
Les différens état n'ont pas encore fourni leur
contingentet il y en a même, tel que Dane-
niarck, qui ne songent pas le fournil. Les
Hessais sont prêts ainsi que les Prussiens. Au
reste, la grande questiou qui occupe l'Alle
magne n'est pas le Luxembourg mais la na
vigation du Khin; et les Allemands se b:. iront
difficilement pour le roi de Hollaude qui veut
détruire leur commerce.
- Les volontaires de Fleurusque se sont
distingués aux journées de septembreBru
xelles. sont de uouveau prêts marcher pour
défendre la liberté et l'indépendance nationale.
- Il a. été déclaré que la navigation de la
Meuse devait être libre aussi bien que celle <Je
l'Escaut. Le général Dibbels refusa tout lois
aux bateaux liégois la faculté de traverser
Maeslricht, disant qu'il ne consentirait ce
passage que lorsque le canal du Zuidwillem
yaert serait réparé. Les belges se sont mis
l'œuvre et le canal a été réparé. Eh bien! une
sommation vient d'être adressé M. Dibb- tset
M. Dibbets arépoudu qu'on ne pouvait accorder
le passage par une ville déclarée en étal de
siège
- 11 y a quelques jours, M. le baron de Beek-
man, gouverneur civil, Maestricbl, a obtenu
sa démission honorable du roi Guillaume.
M. de Beekman est remplacé par un com
missaire hollandaisdont on ignore encore le
nom. Le roi Guillaume vient de métamorphoser
tous ses gouverneurs en commissaires.
On a récemment ordonné tous les habitans
de Maestriclu de payer sur le champleuis con
tributions foncières en entier et leuis contribu
tions personnelles avant le 25 mai, si elles excé
dent 40 fl et, avant le a5 juin, si elles se trou
vent au-dessous.
- On écrit de La Haye, i4 avril: M. le
baron Fagel, notre ambassadeur Paris, est
arrivé ici ce matin trois heures; et avant cinq
heures il était déjà chez le roiqui l'a fort bien
reçu et l'a tenu près de deux heures en confé
rence particulière.
- Nous apprenons que dans la province de
Luxembourg l'enthousiasme est son comble;
avec le secours des volontairesbelges, soutenus
par dix milles hommes de troupes de ligne, ils
disent hautement qu'il ne redoutent point cent
mille hommes. Un grand nombre d'habitans se
font préparer des habitations dans le fond des
bois et dans les rochers; ils les approvisionnent
de vins, de genièvre, de jambons, de plomb,
de poudre etc. Vienne la confédération
Courrier de la Sambre.