- On écrit de Valenciennes i3 avril
Le bruit qui a couru d'une guerre qui de
vait avoir lieu dans le Luxembourg et la for
mation des corps francs que l'on organise en
Belgique ont mis eu activité cette exubéran
ce de la population qui déjà avait pris part
la révolution des Pays-Bas parmi les volon
taires. 11 passe journellement a notre frontière,
mais isolémentdes jeunes gens qui vont en
Belgique pour prendre part la guerre si elle
a lieu dans ce pays. Ces hommes ont soin de
ne pas marcher en troupe et ils ue sont pas
armés ostensiblement. lis ue font pas partie
ainsi qu'on en avait faussement répandu le
bruit, des régimens en garnison dans les vil
les de la froutière. Ce sont des volontaires et
non des déserteurs on sait d'ailleurs de reste
que le soldat français ue quitte pas facilement
son drapeau. Echo de la Frontière.
LE PRINCE DE SAXE-COBOURG.
Jusqu'ici nous ne sommes pas encore occu
pés de la dépulatiou que nos ministres ont fait
partir pour Londres, et nous éprouvons quel
que répugnance le faire. Le moment est-il
bien choisi pour recommencer ces pitoyables
négociations qui nous ont mis a deux doigts de
notre perle? Comment le croire quand nous
▼oyons rappeler l'envoyé belge qui n'a pu se
faire recevoir par la diplomatie? quand la na
tion excédée de lassitudeen appelle grands
cris aux armes et que déjà de grands sacrifices
pécuniaires pèsent sur elle A-t-on au moins
pour motiver une telle démarche, une espéran
ce fondée du succès la cour de Londres est-
elle bien disposée uousaccorder notre deman
de, et le succès même, si tant est qu'on y par
vienne répoudra t-il aux vœux de la nation
recevra-t-il l'assentiment de nos mandataires?
Bien de tout cela ne nouslparau [trouvé. Si l'An
gleterre était disposée en notre faveur, elle au
rait commencé par recevoir uotre envoyé elle
ne l'eut [tas laissé partir sans avoir daigné le
reconnaître et dans la supposition que la na
tion consente se placer sous le sceptre d'un
prince anglo-saxondans la supposition que la
France, la France qnia refusé la couronne pour
le duc de Nemours la France dont les jour
naux ministériels ne cessent de protester contre
Une telle combinaison consente recevoir un
prince anglais pour voisin est on sûr que ce
prince lui-même acceptera les conditions que
nous lui imposons? Voudra-t-il renfermer son
pouvoir dans les limites étroites que lui tracera
notre pacte fondamental En voilà bien assez
ce nous semble, pour prouver, l'évidence,
3u'il en sera de cette nouvelle tentative comme
e toutes les autres et que nous en serons en
core pour les fiais que va nécessiter le séjour
Londres de quatre députés sans compter la
perte infiniment plus considérable d'un tems
que nous pourrions employer si utilement pur
ger le sol de la patrie de la présence des Hol
landais.
Comment nos ministres ne s'aperçoivent-ils
pas du nouveau piège qu'on nous tend? qu'ils
consultent le bon sens public, et de tous côtés
ou leur dira: Gardez-vous enfin de ces puissan
ces qui n'ont travaillé jusqu'ici qu'à nous re
placer sous le joug ignominieux des tyrans que
nous avons chassés. Ne le voyez vous pas? L'é
nergique résistance du peuple leur a prouvé que
le moment ne serait pas favorable il est dans
l'iutérêt de leur machéavelisme de paraître
abandonner un projet qu'elles ont voulu exé
cuter par les moyens les plus infâmes plus de
prince d'Orange, elles le sentent, mais ce qu'il
leur importe aujourd'huic'est de gagner du
temsc'est de nous offrir un nouveau leurre
quelque nouvelle combinaison, le prince de
Saxe-Cobourg auquel on n'a sougé que très
peu jusqu'à présent. Ceci nécessitera les dé
marches, des négociations que l'on trouvera
l'art de prolonger, d'abord par des consente-
mens exprimés d'une manière douteuse et con
ditionnelle, puis par des consentemens formels
si les instances deviennent trop pressantes et
sauf présenter alors des conditions inadmis
sibles. Par là nous continuerons le provisoire,
nous achèverons d'épuiser la nation belge, et
«quand elle en sera réduite celte extrémité
nous verrons apparaître de nouveau l'homme
inévitable. Ministres, tel est le piège que l'ou
vous tend, tel est l'abîme où l'on nous entraîne,
et il est douloureux pour la nation que ce soit
après une si longue et si cruelle expérience. Il
est douloureux qu'un langage si ferme tenu
la tribune soit démenti sitôt par la démarche
notre avisla plus imprévoyante et la plus
pitoyable. Au moins, ne mettez pas le com
ble une démarche aussi fausse, en laissant
échapper l'occasion qui se présente pour déli
vrer entièrement notre beau pays, que le nom
de négocier un prince ne vous empêche pas de
remarquer l'état auquel se trouve réduite la
Hollande: ses ressources épuisées, les esprits
abattus et consternés, les vieux amis de la li
berté se réveillant au cri de détresse de la na
tion, le gouvernement contraint de l'armer
contre l'ennemi du dehors, tandis que l'oppo
sition se lève menaçante au-dedans, les moyens
de défense rendus inutiles par la désertion et
le découragement. Quelles circonstances favo
rables pour nous de reprendre nos avantages
de séconrir nos frères du Luxembourg du
Limbourg et de la Flandre-Zélandaise qui nous
tendent encore les bras après que nous les avons
lâchement abandonnés. Que nos ministres le
sachent une terrible responsabilité pesera sur
ceux quiauront perdu, en négociations infruc
tueuses un tems que réclame si impérieuse
ment le salut de la patrie
Journal des Flandres.
Bruxelless4 avril
Le bruit s'est répandu ce soirque quatre dé
putés de l'opposition hollandaise se trouvent en
ce moment Bruxelles; ils n'auraient pas de
caractère officiel, mais leur présence concorde-
rail avec ce que nous avons dit précédemment
du désir qui anime une forte portion des mem
bres des états-généraux réunis La Haye, du
rétablissement le plus prompt de relations de
bon voisinage avec nous.
- Plusieurs députés des Flandres se sont déjà
réunis pour se concerter sur les moyens d'assu
rer le rejet de la combinaison de M. Lebeau,
relative au prince de Saxe-Cobourg.(Emane.)
- Il s'était élevé des doutes sur la question de
savoir si les ecclésiastiques doivent prêter le
serment requis par le décret du congrès en date
du 5 mars. Le ministre de l'intérieur vient d'a
dresser aux gouverneurs une circulaire inter
prétative de ce décret, qui les dispense de cette
formalitépar la raisou que le ministère reli
gieux est étranger l'administration publique.
- Quand dans les provinces méridionales, on
apprit que le ministère dépéchait des membres
du congrès au prince de Saxe-Cobourg, pour
le prier humblement d'accepter la couronne, il
n'y eut qu'une voix pour réprouver une telle
pensée; àNamur, Philippeville, Mons, Liège,
Verviers etc., on proleste hautement contre
cette combinaison considérée comme anti natio
nale; nous pouvons assurer que plusieurs de
ces villes employeronl tous les moyeus qui se
ront en leur pouvoir pour repousser la domi
nation de l'Angleterre; elles le feront d'autant
plus volontiers aujourd'hui, qu'elles verront
dans le triomphe de l'aristocratie anglaise une
cause flagrante de guerre contre la France et
les principes de i83o* (Emancipation.)
- Le bruit des armes, l'aspect des canons,
les mouvemens de nos troupes, jettent l'épou
vante et la terreur dans les rangs de nos enne
mis. Les soldats sous les ordres de Chassé, dé
goûtés du séjour de la citadelle d'Anvers, se
lévoltenlà chaque iuslant; leur chef croit les
punir en les chargeant de chaînes et les embar
quant pour la Hollande; ils préfèrent cependant
Cette humiliation la vaine gloire de braver
les dangers dont ils sont menaces, les fléaux qui
les accablent. A Maestrichl, la garoisou entière
est dans la plusgrande consternation, pour éviter
une défection complète, Dibbeis est obligé de
tenir les portes de la ville constamment fermées,
mais la démoralisation fait d'immenses progrès.
Les mineurs, occupés des travaux extérieurs,
travaillent avec répugnance, et pour les conte
nir il faut mettre sous les armes un nombre dou
ble d'hommes, chargés de leur garde, et au
moindre mouvement ils sont couchés en joue.
Des postes entiers désertent. Idem.
Anversu4 Avril.
f
Le gouvernement hollandais remarque avec
anxiété que nous prenons de sérieuses mesuies
de défense et d'attaque sur l'Escaut et sur les
frontières vers le Brabant-Seplentrional.
- Le 2 3, vers dix heures du soir, deux hom
mes, porteurs de fausse monnaie, ont été ar
rêtés au quartier dit den Riedyckoù ils
avaient présenté, dans un cabaret, une pièce
de 3 florins reconnue fausse une patrouille de
pompiers les ayant poursuivis, l'un deux qui
avait pris la direction du port fut arrêté piès
de la sentinelle;celui-ci ignorant ce qui passait
accourut. Le coupable, profitant des pourpar
lers s'échappa et prit la fuite.
Son complice a éiéanêtéetcouduit en prison.
On a trouvé sur luidans une bourse de toile
43 pièces fausses de 3 fl., 33 de r fl. etc.
- M. le vicomte de Beaulieu vient de donner
uu arrêté, tendant autoriser le conseil de dis
cipline delà garde civique, envoyer, par
extraordinaire et par l'intermédiaire de la ré
gence, des logemens militaires au domicile des
individus, appartenant la garde susdite, qui,
s'étant refusé ou se refuseraient au service, au
raient été condamnés de ce chef et n'auraient
pas satisfait leur charge. Cet arrêté a été ren
du en vertu de l'art. 53 du décret du 11 janvier
j8I5.
- En peu de tems, on a élevé un grand nom-
brede batteries qui présentent qu'une ligne d'en-*
viron deux cents pièces de canon de 36 et de
48 et d'un nombre proportionné de mortiers
servis par d'habiles aitilleurs. Ainsi, le passage
de l'Escaut se trouve défendu comme il ne i'a
jamais été et de manière s'opposer efficacement
toute tentative de bâtimeus de guerre pour
forcer ce passage.
La ville présente un aspect militaire que les
circonstances rendent nécessaire et qui, nous
l'espérons, tic tardera pas être remplacé par
le tableau plus riant que présente le développe
ment du commerce et de l'industrie. Mais c'est
par uu puissant appareil de guerre que l'on
conquiert la paix et ses bienfaits. Aussi notre
ville est protégée et défeudue par 600 pièces
d'artillerie, pourvues d'un matériel immense, et
elle possédé une garnisou nombreuse et pleine
d'ardeur.
- Cette nuit le bateau vapeur le Cu
raçao est venu de Flessingue en lade du Pyp
Tabakmais comme son feu n'est pas éteint
ou persse qu'il descendra la rivière.
- Oo dit que Chassé a écrit au général de
Beaulieu, que si l'on tirait encore sur des bâti—
mens hollandais, il réduirait la ville d'Anvers en
cendres. Le général a répondu que Je premier
boulet qu'il lancerait dans la vill» serait le signal
de la mort du dernier hollandais en Belgique.
- Les voloiilnirescootinueulà se piesciner en
foule; plus de 700sont déjà iocriis.