huées par le peuple et ce fut avec peine qu'elles
arrivèrent l'hôtel de ville sans éprouver de
mauvais traitemens. Là elles demandèrent la
commission de sûreté des moyens de protection
pour se rendre leur domicile. M. Verlieyen
commissaire du gouvernementet M. le major
de l'Eau lés escortèrent;mais la foule les pour
suivit et, dans la rue des Feignes, elle poussa
des cris et fit des démonstrations offensives.
Avant d'arriver la maison de M. Legrelle, où
loge le général, les dames et les membres de la
commission étaient tellement pressés que le
major de l'Eau s'empara de la baïonnette d'un
soldat, menaça les plus audacieux et finit par en
imposer la multitude. Ou arriva sans accident,
et les dames se réfugièrent chez Al. Legrelle.
On parvint enfin dissiper la foule, laquelle
on put faire comprendre qu'il existe une sur
veillance telle que toute trahison est impossible
et qu'elle doit s'en rapporter l'autorité pour
la sûreté publique et l'exécution des lois.
- La plus grande agitation et la plus grande
inquiétude ont régné ici le 27 et 28.
Tous les bataillons de volontaires étaient
successivement arrivés, et après avoir été logés
deux jours chez les bourgeois, ils devaient en
trer le 28, dans les casernes qui avaient été
préparées pour eux jusqu'à leur organisation.
Ils s'y sont refusé, et c'est chose déplorer. Ils
avaient chargé ostensiblement leurs armes et
parcouraient la ville en tout sens en proférant
des menaces.
On avait d'abord adopté l'emploi des mesures
graves mais un parti plus raisonnable a été
Èris. Ils sont partis pour Lierre, Herenthals et
boni. Voici la çause de l'insurbordination des
volontaires? Arrivés ici, nul iudice de mécon
tentement; mais au bout de quelques heures,
lorsqu'ils s'étaient répandu ça et là daus quel
ques cabarets, la perfidie avait joué son rôle.
Ils avaient de l'argentils étaient ivres, et puis
daus leurs discours ils étaient vendus niais
non livrés. Bref, des bourgeois ont été arrêtés
en flagrant délit; un conseil de guerre s'est as
semblé pour juger cette affaire,et le bruit court
qu'aujourd'hui (29), même ils seront fusillés.
Justice.
- On annonce que le général vicomte de
Beaulieu a remis sa. démission entre les mains
de M. le régent. Nous sommes certains du
moins que ces motifs sont honorables comme
l'a été constamment la conduite du noble géné
ral. Cette démission si elle est acceptée ex
citera surtout dans notre provincedes re
grets très vifs et qui participeront du mécon
tentement. Nous espérons que le gouvernement
y réfléchira II faut la ville d'Anvers un hom
me de tête et de résolution et qui réunisse la
prudence l'énergie elle s'estimait heureuse
de l'avoir trouvé et se reposait sur lui elle le
redemandeet la voix de tous les militaires
s'unit celle de tous ses citoyens.
Journal d'envers.
FRANCE.
Paris 3o avril.
L'Agence générale pour la défense de la
liberté religieuse en France, vient de fon
der une école gratuite d'externes, sans autori
sation de l'université, rue des Beaux-Arts
N° 5 Paris. MM. C. de Coux l'abbé La-
cordaire et le vicomte Monlalembertmembres
de l'agencedonneront l'instruction aux en-
fans et assument sur eux-mêmes la responsa
bilité légale de l'entreprise. L'école s'ouvrira
Je 9 mai les enfans ne seront admis que sachant
lire et écrire. L'enseignement comprendra la
doctrine chrétienne les étémens du françois,
du latin du grec et du calculsauf l'éten
dre par la suite s'il y a lieu,
- Depuis qn'une députation belge s'est rendue
Londres pour sonder le prince de Saxe-Co-
bourg sur sa disposition accepter le trône de
la Belgique le Courrier anglais traite les Bel
ges avec beaucoup plus de bienveillance. Ce
changement dans sa polémique frappe tout le
monde.
- L'Agence générale a fait tirer i,5oo
exemplaires la Déclaration présentée au
Saint Siège par les rédacteurs de l'A venir,
qu'elle se propose de répandre dans les diocèses
où ces doctrines éprouvent le plus de difficultés,
faute d'être bien connues.
- Le Courrier F/wrpars assure que la Suisse
n'a poinf l'intention de désarmer; elle affectue
seulement une transposition de troupes néces
sité parsa pauvreté et son manque de ressource.
Les conlingenssout renvoyés dans leurs cautons
respectifs et restent en pleine disponibilité.
- Le pape, par un édil du 14 avril, a institué
deux commissions, l'une civile, l'autre militaire,
pour juger: la première, tous les individus de
l'ordre civil; la seconde, tous les militaires qui
seront signalés par la police comme auteurs et
propagateurs de la dernière insurrection, soit
par des actes, des écrits, des conseils, ou par
les armes. Les ecclésiastiques seront jugés par
la commission civile, laquelle on adjoindra un
membre du clergé. La commission civile siégera
Ancône, et la commission militaire Borne.
Les accusés ne pourront se prévaloir d'aucune
immunité. La peine de la confiscation, portée
pas les lois existantes, se bornera la séques
tration préalable des biens propres des coupa
bles, et en suite une amende égale aux sommes
qu'ils auront souscrites pour la rébellion. Tous
les fonctionnaires qui aurout pris part celle-ci
perdront leur emploi. Tous les corps de troupes
qui se sont trouvés statiounés daus les provinces
révoltées sout dissous. Amnistie est accordée
tous ceux qui-n'ont pas occupé de grade au-
dessus de celui de capitaine.
- La question électorale qui a fait si long
temps eu France le tourment de Charles X le
poursuit jusqu'au sein de sa retraite. Dernière
ment il a été forcé d'illuminer son palais, l'oc
casion de la seconde lecture du bill. C'était déjà
un assez grand chagrin pour lui, mais ne voilà-
t-il pas que le roi d'Angleterre indique Holy-
Rood même comme le lieu où se feront les élec
tions des pairs d'Ecosse. Charles X va être
obligé d'assister ce spectacle, il sera témoin
malgré lui de la réunion d'hommes assemblés
Orocéder un scrutin indépendant et plus
scours libéral pourra venir frapper sou
oreille endurcie par les vaines flatteries dont il
est encore l'objet dans son exil.
- On lit dans la Sentinelle des Deux-Sé-
vres 24 avril:
Ou annouce l'arrivée dans le Bocage de
plusieurs compagnies de gendarmerie mobile.
Le gouvernement sent le besoiu d'agir avec
vigueur et ensemble. Le commandement de
toutes les forces dirigées contre les bandes de
Diot, vient d'être partagé entre M. le colonel
Brault, commandant de la gme légion de gen
darmerie et M. le colonel Vincent, le premier
résidera Bressuire et le second Chollet.
- Un officier de gendarmerie, envoyé en
Bretagne avec une mission extraordinaire du
gouvernement est arrivé le 28 de Vitré, ap
portant, dit un journal, la nouvelle de la capitu
lation des bandes qui parcourent ce pays.
- On écrit de Beauvoir Loire Inférieure
que les douaniers se sont réunis aux troupes de
ligne et ont fait une battue dans le Marais.
- Les fournitures faire aux troupes de la
confédération germanique destinées rétablir
l'autorité du roi grand-duc de Luxembourg
dans le grand-duché de ce nom ont été adju
gées le 28 de ce mois au sieur Rolschild et
cotnp.de Cologne. L'adjudicataire recevra
une avance de 100,000 fl., en traites «tu !a ban
que d'Amsterdam et dés qu'il aura formé d«s
magasins pour un mois d'entretien il obtien
dra un compte du moulant. On évalue la dé
pense 35o,ooo fl. par mois. C'est un poids
euorme qui va peser sur le Grand-Duché.
Journal de Luxembourg.
ANGLETERRE.
Londres2 8 avril.
Tout ami de l'ordre doit désirer voir la cou
ronne de la Belgique conférée une personne
si digne de celle distinction que le prince Léo-
pold, et nous prenonsla liberté de faiie observer
S. A. R. qu'elle pourrait trouver pis. Le |>eu-
ple belge le recevra bras ouverts. La France
et l'Angleterre garantiront la sûreté et l'indé
pendance de son pays, et il rencontrera parmi
les classes bien élevees et bien infoimées de ses
nouveaux projets beaucoup de vrai patriotisme
et de libéralisme. Le seul fait que la couronue
soit offerte un protestant par un peuple ca
tholique, doit le convaincre que ce peuple n'e.<t
pas aussi bigot qu'on le représente, et nous
sommes certains que lorsque l'irritation excitée
par les folles tentatives des orangisles pour ré
tablir la maison de Nassau, aura cessé, lesclasses
inférieures reviendront leurs habitudes d'in
dustrie et de calme. Le prince rie Cobourg ne
doit pas être si difficile. 11 est en quelque sorte
propriété publique, et doit savoir sacrifier quel
ques-unes de ses aisances particulières au pays
qui l'a adopté. Quand il refléchit qu'en accep
tant la couronne de la Belgiqueil rend un
service important l'Angleterre, et contribue a
la paix de l'Europe, il doit sentir combien
celte acceptation sera honorable de sa par1.
- A Manchester, le peuple a brûlé Hunt en
effigie, et le peuple a dansé sur les cendres.
- Le premier ministre anglais, lord Grcy, est
gravement indisposé.
- La duchesse d'Angoulême vient d'arriver
GJasgouw, d'où elle doit faire une tournée
dans Je nord de l'Ecosse.
- Les lettres de Liverpool et de Manchester
annoncent que la nouvelle de la dissolution du
parlement y a causé une satisfaction dont ou
ne se rappelle pas avoir jamais vu uu pareil
témoignage. 11 semble que l'eDtiemi du genre
humain est mort, et en effet le génie du mal qui
a si longiems traversé le pays a pas de géant,
est maintenant daus la poussière. Uu roi hon-
nète homme s'est présenté comme le vengeur
des droits deses peuples, et la cause de la raison
et de la justice a triomphé de l'oppression et de
la corruption. (Courrier.)
- Au dîner que le prince Saxe-Cobourg a
douné aux députés belgesS A. R. était as
sise entre M. de Mérode et M. Vilain Xllll.
Les députes dîneront lundi2 mai chez le
premier ministre lord Grey.
Le prince Léopold Georges Chrétien Frédé
ric de Saxe-Cobourg est ne le 16 décembre
1790 il est veuf, depuis le 6 novembre 1817
de Charlotte Auguste, fille de Georges IV,
il est né luthérien.
RÉVOLUTION A DRESL'E.
Des lettres de Leipzig annoncent que le
peuple de Dresde esten pleine révolution contre
le gouvernement. On s'y battait avec fureur
dans les rues, et il avait déjà péri une quantité
de moude. Plusieuisquailiersde la ville élaienl
en flammes.
Le correspondant de Nuremberg donne I. s
nouvelles suivante de Dresde, en date de Leip
zig, le 30 avril au matin: les nouvelles qu'on
reçoit de Dresde sont toujours plus affligeantes,
le feu continuait encore hier au soir. Les rebel
les se sont retirés dans le faubourg de YVild-