flou* pouvions peut-être désespérer alors et de
mander grâce la conférence de Londres; mais
l'héroïque résistance de nos frères bous ayaut
montré depuis la Sainte Alliance dans les boues
de la Pologne, c'est 1831 qui duil être déboui
puisque les grandes puissances ont la tête pen
chée.
Après avoir langui lohglems dans l'atmos
phère de la diplomatie, nous pouvons aujour
d'hui en sortir hardiment et prendre le chemin
qui mène au seul définitif qui ne soit pas illu
soire, je veux dire: notre indépendancedé
gagée de tout appui mensonger nous arrivant
miséricordieusement de Londres avec Le fiel
de 18là caché sous ses hypocrites apparen
ces.
Tout ce qui nous est venu jusqu'ici des puis
sances médiatrices et protectrices, assemblées
au-délà du détroit, n'a été pour nous qu'hosti
lités imprimés nous ne serons pas assez sim
ples que de recevoir pour derniere protection.
une hostilité vivante.
Et d'ailleurs, la France souffrirait-elle que
nous fussions aux genoux de l'Angleterre? Pas
plus que ceile ci, de nous voir aux genoux de
la France II est un bou moyen de les accorder,
c'est de ne nous avilir, ni au profit de l'une ni
au profil de l'autre. L'alliance de la Belgique
et de là France est une toute autre question
car pour être alliés des Français, il suffit que
i.ous soyons libres et Beiges.
Voilà huit mois que nous poursuivons \e. dé
finitif et qu'il nous échappe tous les jours
comme un fantôme, et pourquoi cela? parce
que nous nous sommes mis eu léte que protec
tion et alliance étaient synonymes. Matériel
lement parlant, les intérêts généraux de la
France, de la Belgique et de la Hollande ont
besoin de voir se rétablir de.s relations inter
rompues notre détriment réciproque. Mora
lementnous n'avons besoin que de la liberté.
Cesl la seule chose quijailau jourd'hui de l'avenir
en Europe, c'est le seul appui que le tems n'ait
pas miné sa base, parce qu'il est aussi éternel
que Dieu
11 nous resté confier nos institutions la
garde d'un pouvoir véritablement national, au
tour duquel vienne se grouper la confiance de
'tous, Mais ne faut-il pas d'abord que ces insti
tutions puissent parcourir le sol de notre patrie
sacs trébucher paiioui sur des ennemis?
Il y aurait une slupide cruauté provoquer
la guerre, si toute autre voie pouvait nous me
ner bonne fin; mais si elle est nécessaire, la
retarder est une inhumanité, car c'est réchauf
fer le germe des inquiétudes et des dissensions
intestines.
Les armées belge et hollandaises sont seules
et resteront seules en présence. - Sans appui
dans les intérêts de leur propre nation, les sol
dats de Guillaume n'ont plus rien faire chez
nous qu'à se venger. Les nôtres, que toute la
Belgique entourera de son enthousiasme, ont
balayer de leur sol les mercenaires qui l'ont
exploité quinze ans. Vengeance sans but, lâ
cheté donc d'un eôlé invincible besoin de li
berté, donc courage de l'autre. C'est assez pour
savoir qui sera le triomphe.
La question du chef de l'état paraîtra
alors beaucoup moins difficile résoudre.
Le définitif dans les personnes sera l'ex
pression du définitif dans les choses. Une
fois arrivés là, nous croirons rêver, quand nous
nous souviendrons d'avoir passé les mers pour
aller mendier quelque sceptre hétérogène qui
Eut nous aider a soutenir le poids de notre fi
erté, quelqu'homme qui se nommât duc ou
prince et qui eût l'avantage de ne pas être
Belge 1 Journal des Flandres.)
1 ;Un Polonais seul pourrait être aussi Belge qu'un
Belge. Celui—là du moins viendrait nous 9 pur
de toute influence des cabinets et de toutes stipula-^
tion sécrétés y comme l'a dit M. de Aobiano.
3
Bruxellesy mai.
Le 6, l'association belge a envoyé une dépu-
tation composée de M>1. Leshroussaitle gé-
néial Donchier et Feigneaux pour demander
que l'on révoquât l'ordie donné de retirer aux
sapeurs-pompiers de Gand leurs Canou ces
messieurs n'ayant pas trouvé le ministre lui ont
laissé une lellie explicative de leur mission.
- On assuiequ'hier le6à minuit M le minis-
tie de la guerre a fait partir M. le capitaine aide-
de-canip de Haivau. On espère que c'est pour
révoquer les ordres dont on se plaignait.
- L'association nationale a écrit au président
du congies pour l'engagera convoquer cette
assemblée le plutôt possible.
- MM. le colonel Pletinckx et van Reraoor-
lere assistaient le G, la seance du comité de
l'association.
- Dans l'interrogatoire qu'ils ont subi de
vant M. le président des prochaines assises du
Brabanl-Méridionalle lieutenant colonel Er
nest Grégoire a designé pour ses défenseurs
M* de Pauw, avocat Gand, et M« Ad. Bayel,
avocat Liège le capitaine Hulleau d'Origny
a désigné MM. Kolliu avocat Courtray et
Balliiiavocat Gand le professeur Jacque-
myus a designé M* H0II111et peur le capitaiue
BaslM* Aliard a été designé d'office.
C'est par erreur que cette affaire a été an
noncé pour le iG mai ce jour est ce lui de l'ou
verture des assices.
- L'ex colonel Borremans a été extrait le 6,
11 heures du soirdes Pelils-Çarmes et
immédiatement transpoi lésous bonne escorte
la prison de S1 Beinaid.
- Le ministre de la guere vient de mettre
la disposition du ministre de l'intérieur cinq
mille fusils qui seront envoyés daus le Luxem
bourg et de Limbourg pour servir armer au
tant de gardes civiques de ces deux provinces.
- Le tribunal correctionnel de cette ville a
condamné aujourd'hui six mois d'emprison
nement le nommé Vanderlioeve qui avait ar
raché l'épaulette du capitaiue Brias, le jour
de l'affaire du colonel Borremans. Le même
jugement condamne un mois J. B. Vanham-
niepour rébellion envers la garde civique.
J. Opdenbosch, prévenu d'outrage envers celte
garde a été renvoyé des poursuites.
- Une dame avait demandé l'autorisation de
pouvoir contracter mariage avec son beaufils
M. le ministre de la justice lui a répondu, le
a3 avrilpar un refus motivé sur ce que l'art.
161 du code civil prohibe formellement tout
mariage en ligne directe aussi bien entre alliés
qu'entre pareus et que le législateur ne per
met d'accorder des dispenses que pour parenté
en ligne collatérale.
- On avait répandu dans la ville le bruit que
dans la soirée d'hierle 6devait avoir lieu un
mouvement oiangisle; elle s'est passée fort
tranquillement.
- M. Alex. Gendebien membre du cougrès
et vice président de l'association belge, vient
de proposer MM. les membres de la commis
sion des secours et récompenses d'ouvrir une
souscripliou eu faveur des braves qui se dé
vouent au salut de la pairie si cette proposi
tion est acceptée il s'inscrit pour quatre pen
sions de cent francs chacune qu'il s'engage
payer comme supplément la pension qui^era
allouée par le gouvernement aux braves que
des blessures mettront hors d'état de pourvoir
leurs besoins. Deux de Ces pensions seront
consacrées aux deux premiers braves qui seroDt
mutilés au service de la batterie d'artillerie
dont le fils aîné de M. Geudebien fait partie.
Les deux autres pensions seront pour les deux
premieis braves du régiment de chasseurs
chevaldans lequel sert le second fils de M.
Geudebien qui seront mutilés.
- Le sieur Hatiwaerls, courrier du cabinet
belge, est parti cette Doit ;6t, une heure de
celte ville avec des dépêches pour Londres.
- Le major Kessels, qui avait été mis en li
berté provisoire avant le jugement de l'affaire
v Boiremans s'est de nouveau constitué prison
nier aux Petits-Carmes.
- L association belge a envoyé une dépu-
tation au général de Beaulieu, pour lui expii-
rner les regrets que sa démissien fait naître.
- L Emancipation dit que le bruit s'est
répandu daus la journée que M. Lehardy de
Beaulieu pouvait être appelé au miuisière de la
guerre.
- La destitution de M. le baron de Lambert*,
gouverneur de la Flandre-Orientale, est arrê
tée. On parle aussi de chaogemeus dans les au
torités militaires.
- Celle nuit ^6), une heure, deux escadrons
du 2,ne chasseurs cheval ont reçu l'ordre de
de partir pour Gand; cet ordre a été exécuté
la pointe du jour. Ces troupes ont ordie de
se rendre leur destination en une seule étape:
ellçs devront donc arriver ce soir Gand.
sinvers8 mai.
Les relations avec la Hollande ont toujours
été tolétées dans l'intérêt réciproque des deux
nations, lorsque les individus étaient porteurs
de passe-ports en règle. Mais les Hollandais
ayant, dans diverses occasions, refusé de laisser
passer avec des passeports belges, un officier
d'élat-major a été expédié vers le général hol
landais van Geen, pour notifier qu'il sera usé
de représailles l'égaid des porteurs de passe
ports hollandais.
- Trois cents hommes du 4e régiment d'in
fanterie belge,en garnison Tournay, viennent
d'arriver.
- Nous apprenons, au moment de mettresous
presse, que les deux compagnies du 3ni° régi
ment, qui sont parties ce matin cinq heures
pour S1. Bernard, refusent d entrer la caserne.
Craignantdisent-ils, d'être trahis, ils veulent
absolument marcher sur la frontière ou bivoua
quer. Nous attendons de nouveaux reuseigne-
meos.
- Ce matin quelques coups de fusil ont été
tirés sur des cauots hollandais passant devant
la ville. Il paraît qu'il n'y avait aucun ordre de
tirer sur les embarcations hollandaises en pas
sant les forts, et que contre ordre a été donné
tout de suite pour prévenir cette hostilité.
- Un bataillon du neuvième régiment est
entré ce matin en ville on attend demain deux
autres bataillons du même régiment et la cin
quième division.
- Daus la nuit du 4 1 il y a eu UDe révolte
très sérieuse la citadelle, excitée par les sol
dats du Brabanl-Septentrional. Plusieurs sol
dats auraient été fusillés.
- Quatre déserteurs de la Citadelle sont ar
rivés hier eu ville, vers dix heures du soir.
Deux sont de Brunswick et les autres sont du
nord de l'Allemagne. Voici ce qu'ils rappor
tent sur la situation de la garnison
Les soldats se plaignent beaucoup de la
nourriture; ils reçoivent delà viande fraîche
deux fois par semaine; les autres joursou
leur donne de la viande salce et du lard, qui
sont presque dans un état de corruption; ils
n'ont plus de pommes de terre et n'ont d'au
tres legumes que des poids secs. Le pain est
aboodanl quoique de mauvaise qualité.
L'eau des puits est très insalubre et le plus
souvent on boit de l'Escautce qui occasionne
de nombreuses maladies; lescaserues sont d'une
malpropreté repoussanteet de toutes ces cau
ses réunies il résulte que chaque semaine
un trausport de malades part pour Berg-op-
Zoom.
Le service est très multiplié et les exercices
journaliers dégoûtent et démoralissent le soldat