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1* grande roule de Boom vis-à-vis la citadelle.
Beaucoup de soldats et de voloutaires accourus
de la ville se jetèrent en tirailleurs dans les jar
dins la fnssillade devint plus vive. Quelques
soldais Hollandais qui s'étaient aventurés jus
que sur la rouie entre la lunette de S1 Laurent
et celle du K<el rebroussèrent de suite chemin
pour se cacher dernière leurs murailles. Le gé
néral baron de Faillyaccompagné de M. le
colonel de tabor du major de l'Lau qui avait
placé les postes et d'un side-de-camp se ren
dit sur 1rs lieux pour tacher de faire cesser le
feu, beaucoup plus meurtrier pour nos soldats
que pour les Hollandais abrites derniere leurs
forts. L'ardeur et l'animosiié de nos soldats
étaient telles que la nuit plus que les dangers
qu'ils courraient ne put faire cesser le feu.
Malgré cela noire perte a été légère on assure
que celle des Hollandais a été plus considéra
ble; ils doivent avoir perdu deux officiers et
plusieurs hommes. De notre côté un ca
pitaine des volontaires a été blessécomme
nous l'avons dit d'un coup de feu la cuisse
un officier des lanciers un sergeant major et
une douzaine d'hommes tant bourgeois que
militaires ont été blessés. On a remarqué avec
indignation que les soldats hoilaudais ont tiré
plusieurs coups de fusils de la citadelle sur des
bourgeois qui étaient sur le rempart près la
porte des Beguines et même sur ceux qui pas
saient sur l'esplanade ainsi que du côté de la
rue des Moniiay- urs et de la rue du Couvent
quoiqu'il n'y eut pas d hommes aimes daus
Ces directions.
Extrait de l'Escaut.
Dans la nu't du samedi au dimanche, les Hollan
dais qui osent tout dans l'ombre et dernière les
murs, s'étaient emparés du tort S' Laurent hors
la porte des Béguines compris dans le terrain
neutre et qui, suivant les conventions, devait
rester inoccupé. Ils ont coupé la route et formé
un chemin du fort la citadelle. Ils travaillaient
toute la journée élever des ouvrages sur le fort.
Déjà dans la matinée du dimanche, ils avaient
fait feu sur des enfans qui leur disaient des
injures et sur des personnes inollçnsives qui, le
coeur gros d'indignation, s'étaient trop rappro
chées du point de la chaussée, théâtre de leurs
travaux, il ne fut plus possible de contenir les
trompes que le général de Faillir avait disposées
autour du fort de manière repousser toute sortie
de l'ennemi, si, contre toute probabitilitéil
s'était avisé de vouloir se montrer en campagne.
Nous les avons vu partir, nos hraves leur joie
de marcher l'ennemi était grande; ils faisaient
retentir l'air de chants patriotiques et tendaient
la main aux passans, en exprimant, par des
phrases entrecoupées, le plaisir de voir enlin les
Hollandais face face. Aussi la journée d'avant-
hier a prouvé de quel côté était le véritable cou
rage. Malgré l'inégalité de la partie, nos soldats
ont bravement été attaquer l'ennemi qui tirait
de dernière les murailles et les remparts, ce qui
ne l'a pas empêché de perdre nn officier et deux
ou trois soldats. De notre côténous comptons
une quinzaine de blessés, parmi lesquels un offi
cier de la légion Belge parisienne; ce brave se
relevait de tems en tems du brancard sur le-
uel il a été transporté la vi le pour s'écrier
'une voix faible: Vivent les Belges! Heureux
celui qui meurt pour son pays
C'était un beau spectacle que de voir courir
la fusillade et de jeunes gens patriotes de notre
ville et des officiers de lanciers armés de fusils
de Chasse et des soldats des dill'érens corps sta
tionnés dans les environs; un borain, voltigeur
du 3œ« régiment, a abattu fort adroitement un
officier ennemi, qui un moment s'était montré
sur les remparts pour voir au juste de quel coté
venait le feu. M. Michaux, lieutenant de notre
i" régiment de lanciers, a été légèrement blessé
h l'épaule.
Le plus grand enthousiasme animait tant les
bourgeois que les soldats qui tous voulaient tirer
vengeance de l'attaque fait sur des citoyens sans
armes. Plusieurs membres de la garde civique, de
la compagnie franche de de Corteret de Carpenlier,
ainsi que du bataillon franc récemment organisé
en cette ville coururent aussi en armes sur les lieux.
Une vive fusillade s'engagea vers les quatre heures
de l'après-midi et dura jusqu'au soir; allors elle se
ralentit et vers 9 heures ou n'entendait plus que
quelque coups de fusils isolés. L'ardeur des com-
pagnards était si grande que nous en avons vu de
diflérenles communes se transporter en masse sur
les lieux et demander des armes.
Le général de Failly suivi par la foule qui se
pressait rur son passage, aux cris de vive notre
brave généralsorti de la porte, se rendit sur
les lieux, et resta exposé au feu de la citadelle et
du fort; sa conduite est au-dessus de tout éloge,
et au moment du péril il aura vu avec satisfaction
combien est grande en lui la confiance des babitans
et de la garnison. Le colonel Coitin et le colonel
de Tabor sont aussi restés constamment exposés au
feu, sur la route qui conduit au fort; officiers su
périeurs, inférieurs et soldats, tous montraient le
même enthousiasme.
Une centaine de tirailleurs francs, nouvellement
formés, ont traversé les fossés de la ville pour
être plutôt sur les lieux.
La garde civique s'est rendue simultanément au
poste de la Bourseoù on a distribué des armes,
et des patrouilles parcoururent la ville pour proté
ger la tranquillité intérieure.
Le 16, au matin, les Hollandais ont tirés sur
les nôtres qui allaient ramasser les blessés que l'on
n'avait pas trouvés hier.
Le général Defailly a écrit Chassé qu'il le somme
de rendre le fort dont il s'est emparé contre la foi
des traités. Nous croyons qu'il est de l'honneur
et de la dignité du peuple belge de ne pas souffrir
que l'ennerqi se rende maître d'un fort déclaré
neutre. Nous pensons qu'on devrait l'y forcer s'il
ne s'empresse de l'abandonner.
On élève trois batteries aux alentours du fort
dont les Hollandais viennent de s'emparer: on
prétend que l'on y transportera des mortiers cet
après-midi.
ÉVÉNEMFNS D'ANVERS.
Bruxelles, 18 mai.
A M. le ministre de la guerre.
Nous avons l'honneur de vous addresser la réponse
que vient de nous faire M. le général Chassé, com
mandant de la citadelle d'Anvers, la lettre que
nous lui avions écrite, le 16. Vous verrez toutes ses
bonnes intentions pour le maintien de la paix, et
tout ce qu'il oITre de faire pour cela. Nous sommes
persuadés que les mêmes sentimens animent le gou
vernement de la Belgique, et qu'il en donnera de
nouvelles preuves en remettant les choses dans l'état
où elles étaient avant les derniers événemens d'An
vers du 14, ainsi que le général Chassé propose de
le faire de son côté.
Nous avons l'honneur de vous prier, Monsieur le
ministre, d'agréer l'assurance de notre haute consi
dération.
Signé, Auo. Belliard, lieutenant-général,
comte et pair de France; Ch. Whits.
Quartier-général, citadelle d'Anvers, 17 mai iS5i.
Monsieur le général Belliard l,
J'ai l'honneur d'accuser la réception de la lettre
en date d'hier, dont votre excellence et M. Charles
Whiteont bien voulu m'bonorer, et je m'empresse
de témoigner vus excellences, les assurances les
plus formelles, que l'occupation de la lunette Saint-
Laurent ne s'est effectuée de ma part que pour me
garantir contre une attaque, sans les moindres in
tentions hostiles, et purement défensives.
En même tems que je n'ai du donner pe plus
grandes preuves de mon désir de prévenir la reprise
des hostilités, et d'éviter les désastres qui en pour
raient suivre, qu'en tolérant les travaux assidus
de la part des autorités militaires belges, malgré
mes réclamations et leurs protestations.
Néanmoins, après la réception de votre honorée,
je veux continuer donner des preuves de mon dé
sir concourir au maintien de l'armistice et des
conventions arrêtées, desquelles je me fais l'honneur
de vous adresser une copie et du moment que les
autorités militaires belges, stationnées Anvers,
veulent cesser leurs travaux assidus et retirer leur
armement d'attaquer qu'ils ont déjà placé devant
la lunette St.-Laurent, ainsi que leurs troupes et
postes, jusqu'à la ligne de démarcation, arrêtée
dans l'art. 2 desdites conventions, je cessserai de
même immédiatement tous les travaux de restau
ration, ou augmentation de la lunette St.-Laurent,
laissant tout dans le statua quo avec une simple
garde de police, sur ladite lunette pour prévenir
les dégâts que la populace pourrait y essayer, com
me c'est fréquemment arrivé, pendant l'hiver passé,
et qui m'ont porté alors des réclamations auxquel
les on a fait droit.
Pour que de l'une et l'autre part on fût assuré
de l'observation des mesures susditesil serait sou
haiter que M. le général, commandant Anvers,
s'entendit avec moi pour déléguer des officiers
chargés d'arrêter et marquer la ligne de démarcation
en dehors de la ville, par des poteaux.
En attendant, je ferai arrêter immédiatementde
mon côté, les travaux ladite lunette, jusqu'à ce
que je voie le résultat des hons offices que vos ex
cellences veulent bien s'intéresser accorder au bien
être et la continuation de l'armistice et des con
ventions.
Ne croyant pas pouvoir donner de plus grandis
preuves de la sincérité de mes principesj'ai l'hon
neur, M le général, de prier vos excellences, d'a
gréer les assurances de ma très haute considération
Le lieutenant-général, commandant supé
rieur de la citadelle d'Anvers
Signé baron Chassé.
Ponr copie: Signé le général comte A. Belliard.
Pour copie conforme r
Le secrétaire du conseil des ministres,
Signé J. Vandkrlwdek.
- Le général Belliard, ambassadeur de France.
accompagné de M. White, sont arrivés, le 16,
en ville. On croit que ce voyage est relatif aux
derniers événemens et que le général a voulu
prendre sur les lieux connaissance des faits ft
de l'état des choses; il est reparti cette nuit
pour Bruxelles.
- Il est passé le t6, par cette ville un cour
rier venant de Bruxelles et se rendant a La Haye-
- M. le général Tieken de Terhove vient
prendre coiumendemeut de notre division roi-
itaire
- 11 est sorti le 17, au matin de l'arsenal, un«
batterie de douze pièces de campagne, per
cussion, avec tout matériel nécessaire.
- Le général du génie Goblet, ex-ministre
de la guerre, est arrivé Anvers. On peut at
tribuer sa présence aux travaux d'attaque et de
défense qui s'exécutent eu ce morneul avec uue
prodigieuse activité.
- Le 18 une corvette de la rade de Lilloa
monté la ri\ière et a stationné devant le fort
S« Marie ainsi il y a présentement trois cor-
veites et une canonnière dans les environs du
Fyp-Tabak par contre une corvette de Lillo
est descendue la rivière où il ne reste que le
brik Echo il paraît qu'il y a un changement
de position sur toute la ligue de l'escadre hol
landaise. Le prince Frédéric, qui est le persou-
nage dont nous soupçonnions la piéseuce
bord a inspecté hier matin tous les navii .s
de guerre et aura sans doute ordonné ce muu-
vemeut. Il n'a pas cru devoir venir jusques de
vant la villeexaminer la positiou forcée de
ses cauouuiéresla ligue de nos batteries et la
formidable altitude de uoue système de dé
fense.
- L'activité prodigieuse qui règne dans les
travaux du génie pour rétablissement de bat
teries, daus le quartier S1 Laurent, excile
l'élonnement et l'admiration.
Depuis dimanche, ces travaux n'ont pas
cessé un instant déjà six batteries sont établis
et l'on continue avec une incroyable ardeur
eu élever d'autres et établir un chemin cou
vert qui commence aux glacis de la poile de
Malines. Les militaires sont infatigables et leur
zèle leur faisant oublier la fatigue leur per
met peine quelques instaus de repos.
- Lorsque l'affaire a commencé dimanche
après midiles Hollandais ont de suite fait ren
trer tous les Suisses dans la citadelle tant ils
se défient d'eux quelques jours avant ils en
avaient fait partir 4°° Puur 'a Hollande. 11
n'est pas étonnant qu ils sont enclins la dé
sertion car il leur était promis 3o florins
d'engagemeut et au lieu de leur payer ou leur
a retenu cet argent pour payer leur équipe
ment en outre leur paie n'est pas eu compa
raison de celle de nos troupes.
- Le pouvoir magique qu'exerce la blouse
sur les soldats de Guillaume s'est eucore main-