J OURNA UX HOLLANDAIS.
carlistes, un parti, qui n'est ni république, ni
Henri V, procédé bas bruit, mais non sans au
dace pourtant. Pendant quelque temps, on a
adressé gratispresque tous les oflicicrs de
l'armée du Nord, un journal qui se donne pour
le Moniteur de la fa m i 1 le e l du parti Bonaparte.
Mais on a poussé encore plus loin les choses.
Unenuee de femmes aimables est venue charruer
la solititude du camp; et des officiers, qui ont
pu plus particulièremsnt étudier la missioD de
ces amazones, croient avoir découvert que celle
mission était toute politique, et qu'elle se rat-
tachait des projets de séduction et d'espionnage
la fois en faveur de la cause du fils de l'homme.
- On dit que le gouvernement anglais de
mande la France d'accorder au commerce
anglais un privilège pour la pêche au corail
sur les côtes d'Afrique. Le gouvernement an
glais proposerait de payer une redevance an
nuelle assez forte. Ce serait M. PauletTbompon
qui aurait été envoyé en Frauce pour traiter
ce sujet. Il paraît que le ministère français n'est
pas éloigné d'accéder aux vues de l'Angleterre;
ce serait toujours un acheminement la teddi-
tion d'Alger, l'Angleterre.
- Ou parle d'un emprunt que le ministère est
sur le point de contracter. On parle aussi d'un
grand emprunt russe que des agensde Nicolas
sont chargés de négocier tant Paris, qu'à
Londres.
- La diplomatie est oisive en ce moment-, elle
reçoit bien des courriers, mais ils ne sont poi leurs
d'aucune dépêches importantes un courrier ex
traordinaire venant de S'-Pétersbourg, et un
autre venaul de Bruxellessont arrives le 5, au
ministère des affaires étrangèi es, le pi emier n'ap
portait que des missions pour des objets ordi
naires de l'ambassade le second avait plusieurs
lettres exprimant la certitude où l'on esl en Bel
gique que la paix ne sera point troublée actuel
lement mais que les difficultés élevées par le roi
Guillaume entraîneraient de nombreux débats
avant d'être terminées: son but esl de gagner
du temps, de lasser la patience du peuple belge
la du peuple français, et de rendre l'étal de paix
actuel plus pénible que l'état de guerre par les
incertitudes désagréables où nous nous trouvons;
puis, en outre, les membre de la conférence de
Londres, pour faire apprécier leur importance,
et évitant la guerre, seraient désolées que les
choses fussent terminées prompteroent.
- L'organisation militaire delà France ne tardera
pas être complète; le ministère s'est empressé
d'accomplir tous les engagemens qu'il avait pris
ce sujet. Aujourd'hui M. le président du conseil
a présenté la chambre des députée un projet de
loi qui promettra de mobiliser trois cents batail-
Ions gardes nationale en 55 jours.
Les considérations qui ont précédé la lecture du
projet et le projet lni-méme ont été accueillis avec
une satisfaction unanime. Parmi les honnorables
membres de l'opposition qui ont manifesté leur
adhésionnous ne doutons pas qu'il n'y en ait
beaucoup dont l'approbation a été sincère, Mais
pour les autres, quels regrets ne doivent ils pas
éprouver de se voir enlever ainsi un texte de dé
clamation commode Encore un chef d'accusation
auquel il leur faut renoncer.
,^aus 'a séance d'aujourd'hui, on a continue
•a discussion sur la loi de recrutement: plusieurs
articles ont été adoptés et l'on pense que la loi
sera définitivement votée ce soir.
- Le duc d'Aumale entre comme élève interne
au collège de Henri IV. Il a été présenté ce ma
tin au proviseur par son précepteur M.Cuvilier-
Fleury. Le jeune prince suivra la classe du sep
tième.
3
L'intention du roi est qu'il fasse au collège son
cours complet d'étude. Il y remplacera le prince
de Joinville son frère qui destiné la marine,
a été forcé d'interrompre ses classes, pour se li
vrer-des études spéciales plus en rapport avec
la carrière qu'il embrasse.
- On écrit de Lyon le 3 novembre
L'agitation continue parmi les ouvriers. Au
jourd'hui des groupes nombreux se sont successi
vement formés et dissipés sur la place des Ter-
ccaux. Ce soir ils avaient reparu et laissaient aper
cevoir des dispositions peu rassurantes. Des mesures
de prévoyance avaient été prises pour en préve
nir les effets. Le passage par l'hôtel-de-ville était
interdit, et un nombreux piquet de garde natio
nale stationait sous le péristyle du grand théâ
tre.
- M. de Rodchild traduit pour la seconde fois
devant le tribunal de police municipalepour n'a
voir pas fait numéroter son cabriolet suivant le3
ordonnances de police s'est vu attendu la réci
dive condamné 48 heures de prison.
ANGLETERRE.
Londresi Novembre
L'obstination du roi de Hollande re clamer
des droits que toutes l'Europe lui refuse ce
doit surprendre que ceux qui ne connaissent
pas le ressort de 1 intrigue qui fait mouvoir ce
monarque il serait insensé de croire que ce
roi veuille compromettre sa couroune ett jeltant
le gant la France et l'Angleterre, s'il n'é
tait pas sûr d'être soutenu dans la lutte.
Nous avons obtenu des renseignemens ce
sujet de notre correspondance particulière, qui
prouvent entièrement nos assertions.
Tout le monde fut surpris celte époque
que l'armée hollandaisequi était dans une
désorganisation complète en 182g, et qui avait
donné des preuves de grande lâcheté et d'un
niauque total de discipline en i83o, présentât
tout-à-coup en t83t un aspect si formidable
en attaquant soudainement la Belgique le
secret néanmoins de sa bravoure n'a pas été
un problème pour tout le monde.
Le roi de prusse avait permis aux agens de
S. M. hollandaise de lever dans les provinces
rhénanes plus de i5,ooô hommes tous anciens
soldats ces hommes furent éparpillié soi
gneusement dans l'armée hollandaise de maniè
re ce que dans chaque compagnie le quart
au moins se composa de sujets prussiens.
Le projet du prince d'Orange était de mar
cher tout droit Bruxellc, et en cas de succès
le roi de Prusse aurait fait marcher 80,000
hommes pour soutenir son allié. Ce projet était
basé sur la prétendue faiblesse de la France.
ESPAGNE
Madridle 17 Octobre,
La cour est dans de sérieuses alarmes les
courtisans ont perdu leur jactance habituelle. Un
courrier arrivé hier, a apporté des dépêches
de don Miguel par lesquelles le prince in
forme le roi que, s'il ne lui envoil en toute
hâte des troupes, il lui esl impossible de se tenir
Lisbonne. L'ambassadeur de Portugal a été
appelé aussitôt. S: E. ne s'attendait pas aux
tristes nouvelles qu'elle allait apprendre elle
resta une heure au palais et lorsqne'elle sortit
on remarqua qu'elle se retirait morne et la tête
laissée ce qui donne lieu des conjectures qui
seront connu dans le courant ds la jourpée.
HOLLANDE.
La Haye3 Novembre.
Le a5 du mois dernier, a eu lieu dans l'Escaut
près le fort de Rath un événement malheureux
qui auroit pu avoir les suites les plus fâcheuses sans
le courage de quelques marins. Le pilote J. Day,
le quartiermaitre D. Pronck et le matelot C. Bur-
ger, tous appartenant l'équipage de la cannon-
nière 11° 38, stationné devant le fort S te. Marie,
s'étaient rendus dans une chaloupe ouverte Bath.
pour y chercher des lettres et faire quelques cour
ses; celles-ci faites ils repartent, mais arrivés
quelque distance du portleur équipage est sub
mergé par la force des vagues et fa force du vent.
Heureusement une chaloupe se trouvait'dans les
environs les hommes qui la montaient ayant
vu ce qui venait de passer n'hésitèrent pas, mal
gré l'éminence du danger, se diriger de ce côté
et eurent le bonheur d'arriver assez tôt pour sau
ver les nauffrages qui s'étaient accrochés la
chaloupemais qui affaiblis par les efforts qu'ils
avaient faits, allaient trouver la mort dans les
flots.
- Un ouvrier h trouvé, près le village ter Hey-
de dans les dunesune médaille très curieuse
du tems du tyran Marcus-Aurelius-Victorinus.
Le cabinet des médaillés du roi de Hollande en a
fàit l'acquisition.
D'après des lettres particulières de Hollande on
se plaint beaucoup en cette ville de l'état d'incer
titude où l'on est toujours au sujet de la résolution
du cabinet de La Haye, sur l'acceptation ou le rejet
définitif du traité de paix proposé par la conféren
ce et bien qued'une part on trouve plusieurs
stipulations de ce traité très-défavorableset mê
me en quelque sorte ruineuse pour le commerce de
la hollande en généralet pour celui d'Ams'erdam
et de Rotterdam en particulier et que d'autre
part on ne craigne pas beaucoup l'intervention
armées des puissances, dont le protocole n° 5o me
nace la hollande, les hollandais préféreraient ce
pendant généralement que le gouvernement accep
tât les propositions, ne fût-ce que pour voir licencier
ces troupes nombreuses dont l'entretien devient de
plus en plus onéreux aux pays déjà assez épuisé
par des fortes contributions et de grands sacrifices
tant volontaire qu'imposés, et pour rétablir les,
communications avec plusieurs pays limitrophes.
CORRESPONDANCE.
A Monsieur l'Editeur du Phoïagateur.
Wytscliaete 12 Novembre i85i
Monsieur I'Editecr
Je viens avec confianceréclamer de votre
attachement la chose publique l'insertion dans
vos colonnes de ce qui suit.
Peu après les désastres "d'août, j'adressai au Roi
des Belges, VÊpilre insérée au n" i35y( 60 de
votre journal 3i août dernier. Il est inutile d'a
jouter que cette Pétition resta sans réponse. La
chancellerie ou bureaucratie belge a du moins
depuis notre glorieuse révolution cette différence
d'avee le cabinet ou la secrétairerie d'état et les
autres départemens ministériels, du gouvernement
d'écbu c'est qu'elle ne se donne plus la peint
(grande, en effet de répondre.... On en convien
dra je l'espère avec moi voilà qui est plus expé-
ditif, infiniment moins dispendieux; infiniment
et, sur-tout, éminemment plus constitutionnel!....
C'est une des mille et une économies improvisées
comme par enchantement, dont on votera noLre
budget nationall'an de grâce.... 0n suppléera
la lacune.