(3).
prisonnier» qui aussitôt a été assommé et jeté
l'eau par-dessus le pont d'Arcole. L'autre,
mis dans un fiacre a été emmené au galop la
Force par les dragons de la garde municipale.
Trois ou quatre hommes soupçonnés d'era-
poisonnemenl ont été jetés dans la Seine. D'au
tres ont été déchirés par morceaux la barrière
du Maine. Des jeunes gensentre autres M.
Hypo lite Royer-Collardchef de la division
des beaux-artset M. Oizille fils employé au
ministère de l'intérieur ont été poursuivis par
des attroupemens qui les accablaient d'outrages
furieux. Ils n'ont dû leur salut qu'aux postes
militaires dans lesquels ils se sont jetés.
Ce matin cet enivrement barbare a cédé aux
mesures de l'administrationet surtout aux avis
de la presse.
Le jeune homme tué avant-hier, rue St. De
nis était sur le trottoirdevant un marchand de
vin Une femme le voyant incertain de la rou
te qu'il suivait l'apostropha eu lui criant est-
lu un empoisonneur? Ace mol, le marchand
sort de sou comptoir veut faire expliquer le
jeune homme; celui ci vivement interpelié, bal
butie repond mal la foule s'amasse on pré
sente ce malheureux du vin dans le broc qu'on
suppose empoisonné par lui; il refuse de boire
et il est aussitôt renversé et déchiré. Cependant
ce jenue homme est un employé du ministère
du commerce, nommé Dufer, parent de M. Joly
architecte.
- Des chimistes expérimentés ont été chargés
d'analiser des vins de toutes qualités récueillis
chez un grand nombre de débilans chez cent
cinquante environs pas une trace de poison n'a
été reconnu. Dans quelques qualités de vin infé
rieures ils ont sigualé seulement la présence
d une petite quantité de cidre.
Des fioles du pain, des dragées, de la vian
de saisis et signalés comme empoisonnés ont
été soumis également l'analyse ils ont recon
nus purs de toute substance vénéneuse.
Des personnes arrêtées sur la clameur publi
que ont été attentivement visitées interrogées.
Il n'est résulté de toutes les recherches que la
preuve de leur parfaite innocence.
Ainsi toutes les vérifications les plus scru
puleuses n'ont abouti qu'à démontrer de la ma
nière la plus évidente, la fausseté l'absurdité
des bruits répandus.
- Nous avons la douleur d'apprendre que
malgré les soins que l'on Se donne pour les éclai
rer beaucoup d'individus dans les classes po
pulaires continuent nier l'exislance du choléra
Le bruit des empoisonneursqui peut-être a
donné quelques ames atroces la pensée de
transformer ce qui fut d'abord une fable en une
effrayante réalité occupe toujours exclusive
ment leur pensée et chose étrange, malgré les
avertissemens qu'on a donnés du danger qu'il y
avait se livrer des excès de boisson malgré
l'idée de ces erapoisonnemens auxquels ils croi
ent si follement, ils n'en continuent pas moins de
fréquenter les cabarets ils semble que pour
quelques uns ce vin frelaté quidans tous les
temps, et poison part, est une boisson si dan
gereuse soit un alimeut de première nécessité
auquel on ne peut renoncer quelqne chance
qu'il y aità le prendre; jamais aveuglemeut plus
déplorable ne s'est rencontré. [Nouvelliste.)
- Voici le dernier relevé officiel depuis avant-
hier quatre heures dn soir jusque hier midi
329 personnes atteintes, dont 221 du sexe
masculin108 ou sexe féminin morts ,116,
dont 72 hommes44 femmes.
Total général depuis le commencement de la
maladie atteints 1381 morts510.
Le bulletin du choléra comptait déjà ce ma
tin cent quatre-vingt-deux deux cents mala
des depuis hier midiet près de deux cents
morts.
Le nombre des convalescences augmente;
un hospice de convalescence va être établi dans
la maison de campagne de Mgr. l'archevêque
de Paris il est probable que sous peu de jours
il en sera établi un second dans les environs de
la capitale.
- La conférence a décidé, sur la demande de
l'Autrichede la Prusse et de la Russieque le
protocole resterait ouvert jusqu'au 10 avril. On
est sans espoir cependant que la ratification de
la Russie soit échangée celle époque.
(Messager.)
Du 6. - On lit dans le Moniteur:
La tranquillité rétablie, le 4 au soira con
tinué aujourd'hui (5) sur tous les points de la
capitale. L'article que le Moniteur a publié
hier, sur les tristes scènes du 4- a été placardé
sur tous les murs de Paris, par les soins de M.
le préfet de police. On se pressait l'eniour.
Nous avons déjà fait remarquer que dans
tous les pays que le choléra avait envahis, le
nombre des malades augmentait piogressivement
pendant un certain nombre de jours, qu'ensuite
l'épidémie demeurait stationnaire peu près
pendant la même espace de temps, et qu'enfin
elle diminuait rapidement jusqu'à son extinction
totale nous avons fait pareillement observer
que l'épidémie était surtout meurtrière son
début, mais que, passé les premiers jours, le
nombre des mortalités allait toujours décrois
sant comparativement celui des malades.
L'étal ci-dessous semble indiquer que la mar
che du choléra ne différera guère Paris de ce
qu'elle a été dans les autres pays. Le nombre
des personnes atteintes s'est élevé 470 dans la
journée, et celui des décès 168, c'est-à-dire,
environ un tiers. Les convalescences se mul
tiplient, et les chances de guérison s'augmen
tent chaque jour, toutes les fois que la maladie
n'atteint pas des corps usés par l'habitude des
liqueurs fortes et des excès. Plusieurs médecins
ont aussi mauifesté l'opinion que l'augmentation
du nombre des malades avait été influeucée par
les déplorables désordres qui ont eu lieu dans
les journées des 3 et 4 avril.
S. M. a bien voulu offrir au ministre du com
merce de mettre la disposition de l'adminis
tration l'hôtel de Longueville, pour y établir
un hôpital temporaire.
- Une chose a fait un bien infini, c'est la per
manence et la publicité des analyses chimiques
qui ont eu lieu la préfecture de police, et d'où
il résulte que l'idée des empoisonnemeus doit
disparaître de tous les esprits avec les preuves
de la fausseté de ces tentatives.
- On lit dans le Journal du Commerce
Aux faits d'une barbarie inouiequiont souillé
la journée d'avant-hier et que confirme le récit
du Moniteuril faut eu ajouter un qui présente
des caractères de cruauté plus atroces peut-être
encore. C'est Vaugirard qui en a été. le théâtre.
Deux jeunes gens qui venaient, dit-on, d'a
cheter du chlorure dans une manufacture de
produits chimiques, ont été signalés comme
erapoisoDueurs; conduits chez je commissaire,
- Annte.
ce magistrat les interrogeait.
ger qui pouvait en résulteril
nés, ce qu'on prétend, go uioi
pour désabuser la foule mais l'irritation n
été calmée par cette épreuve. Ces malheurt'
ont été arrachés de chez le commissaire, malgré
les efforts de quelques gardes municipaux; ils
ont été littéralement roués coups de barre de
fer, lardés de coups d'alêne et de couteauxet
c« n'est qu'après avoir épuisé les tortures de
tous genres qu'on les a achevés. Puis, leurs ca
davres ont été traînés dans la commune.
- Voici le dernier relevé officiel d'avant-hier
midi jusques hier même heure:
470 personnes atteintesdont 319 du sexe
masculin, i5i du sexe féminin; morts 168,
dont 127 hommes, 41 femmes.
Total général depuis le commencement delà
maladie: atteints, i85i morts, 670.
Du y. - Voici le dernier relevé officiel depuis
avan-hier midi jusque hier même heure
509 personnes atteintes, dont 335 du sexe
masculin, 174 du sexe féminin; morts, 242,
dont i65 hommes, 77 femmes.
Total géréral depuis le commencement de la
maladie atteints 2,36o; morts ,912.
Le choléra a gardé aujourd'hui la même
marche à-peu-près qu'il a suivi hier, mais hier,
les bulletins sont restés un peu au dessous de la
vérité, beaucoupde cassurveunsen ville n'ayant
pu être constatés.
- Depuis l'invasion du choléra 224 sous-offi
ciers et soldats de tous les corps de ligne, infan-
fanterie, cavalerie, etc., stationnés Parijj et
dans la baulieue, en ont été atteints. Aujour
d'hui, midi, il en restait i35 sur ce nombre
aux hôpitaux, 75 sont morts et /4 guéris.
- On remarque un changement notable dans
la physionomie morale de la population indigente
et ouvrière de la capitale. A ces accès de fureur,
celle incrédulité si géuérale au sujet du cho
léra a succédé un profond découragement. Les
nombreuses victimes qu'elle voit tomber autour
d'elle ont fait une profonde impression et il y
a maintenant bien peu d'incrédules.
- On lit dans le Courrier français
La diplomatie paraît croire fermement,
Londres, que les ratifications de la Prusse et de
l'Autriche, ainsi que les pleins pouvoirs pour les
échanger, arriveront la conférence pour le 10
de ce mois. On pense que celle de Pélersbourg
ne parviendra pas avant le t5.
- Des dépêches sont arrivées hier soir de Bru
xelles M. Casimir Périer; elles furent portées
M. Sébastiani cause de l'indisposition du pré
sident du conseil. Il paraît que le gouvernement
belge a demandé au ministère français de tenir
sur la frontière du Nord des troujjes toutes prê
tes pour entrer en Belgiquu, daus le cas d'une
attaque imprévue de la part du roi Guillaume.
- Il païaît que la justice informe sur les at
tentats dont plusieurs citoyens ont été les victi
mes ces jours derniers, et qu'elle est sur la trace
de quelques-uns des coupables.
(Correspondance particulière.)
Paris5 avril.
On dirait qu'on prend tous les moyens possi
bles d'effrayer. Ou jette 7 ou 8 personnes sur
un seul corbillard et il y a un agent de police
qui vacomme hier la chose s'est faite rue d'en
fer criant par les maisons Y a-î-il des mot ts
ici....!