Il tlOiAftAYlVl»
SAMEDI, 16 JUIN, 183a.
JOUBNAL D YPRES,
POLITIQUE, JUDICIAIRE ET NOTARIAL. - ACTES DU GOUVERNEMENT.
BELGIQUE.
N° I44'2 ET i443.
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Du i ar/3i Juin9 i|2
Ypres iG juin.
Moniieur Ch. de BROUCKÈREet l'UXIOX.
Rédaction du 29 mai. - Cet article n'a pu être
inséré pluslôt.
Enfin vaincu par la tentationetcomme on
dit, grillant dans sa peau M. Cb. de Brouckère s'est
élancé, d'un bond, dans la polémique de Journaux.
Il a fait trois enjambées; et voilà, ou peu près,
l'arène franchie: c'est le pas de charge des dieux
d'Homère. Prof data. M. Ch. de Brouckère! - Ne nous
demandez pas, du reste, le bulletin ojficiel de la
première journée de l'ex-triple ministre: le tout est
consigné dans une Lettre l'Indépendant i48,
27 mai), datée, modestement, du vendredi, 25 mai,
i832. Nous y renvoyons les amateurs.... et pour
cause. Toutefois, nous nous permettrons quelques
petits mots d'explication. PardonM. Ch. de Brouc
kère, de la liberté grande!... C'est encore une outre
cuidance unioniste. - D'abord, ample lecture prise
et reprise du petit chef-d'œuvre épistolaire de
l'homme aux trois ministériatsnous n'y avons ex
ploré, nous, humbles et simples, que des récrimi
nations des réticenceset des éloges, d'un bout
l'autre; c'est dire:-trois colonnes, très-indépen-
dantescomme chacun le sait, ou ne le sait pas, de
l'Indépendant. 11 va, sans dire, que les récriminations
sont contre 1'Union catholico-libérale; - les réticen
ces idem; bref, les éloges (1), pour lui, M. Ch. de
Brouckère: ce qui, soit dit en passant, est aussi
modeste que logique et péremptoirc. - Le moi, ce
misérable, ce diabolique moi, domine toute la pièce
curieuse.... Aussi, nous donnerons-nous bien de
garde, nous prolétaires, ou plébéiens, de I'Union,
d'aller, l'exemple du grand-homme, exhumer
une ribambelle d'antécédens et ce, pour donner du
relief nos faits et gestes.... A quoi bon, en définitif
répondre, par des contre-récriminations, ou par des
argumens de cette force-là, des récriminations,
sinon injustes, au moins, tout fait, intempestives?...
Et, puis, Jl. Ch.de Brouckère, que nous importe,
nous qu'importe, la Belgique, que l'on vous ait,
ou non biographietout vif? - que vous soyez, ou
non, de TIndépendant et du Méphistophélèsl -
Que nous importe tout cet attirail ad hommem
que vous étalez avec tant de complaisance et de
pudibondité (2)?.... Certes, vous ne voulez pas nous
jeter de la poudre aux yeux ce qui subodorerait
son charlatan son faiseurde 5o pas la ronde....
Finalement, on trouve de tout dans VÉpître apolo
gétique de M. Ch. de Brouckèrç ouide tout....
fors d'une seule espèce, la vérité peu essentielle;
c'est dire: - la réfutation (d'ailleurs, si facile,
n'est-ce pas, M. Ch. de Brouckère des infiniment
(1) Nous mentionnerons, icimais rien que pour mémoire
le malencontreux es.ai de souserrptiuu (Le Boullo. eic.
vulonlaire, avortée dans son germe, ou nom de l'armee,
rei ouuaiasante. On sait qu'au lieu de quelque apothéose eu
guise de monument, la tentative, on r'.-née, n'a produit....
Tien de plus saillant qu'une paire de pistolets.... nascetuer
ridiculus mus. Rtsum leneatisamicit
(a) Il ne nous a paru guère adroit, pas même M. Ch de Br.,
a 1er eu emprunter, et de for t restrictifs même, jusque* dans
les articles, du Journal des Nandrcs.
minimes griefs que I'Union, que l'immense majorité
de la Nation a l'iniquité l'insolence, d'arguer, la
charge de l'homme indispensable, encyclopédique....
Telles sont, entre autres gentillesses, si nous avons
quelque peu de mémoire: - Le licenciement des corps-
francs et toutes les légalités et rémunérations qui
s'y rapportent; - le nompareil marché Hambrouck
- les millions, soit alloués au ministère de Brouc-
kérien soit répétés en sous-œuvre; - l'affaire Sté-
vende toutes les cosstitutionnalités possibles,
certes la plus patente, la plus honorable, etc., etc.
- Voilà ce dont M. Ch. de Brouckère, au lieu de
nous régaler, abirato, de sa kyrielle laudative,
aurait dû toucher un petit mot.... C'est ce qu'il n'a
point fait.... Tour de gobelets incomparable: car,
indubitablement, voilà, tout jamaisles faits et
gestes de ÛI. Ch. de Brouckère escamotés de notre
mémoire, nous tous.... Concluons. L'ex-triple
ministre, qui n'est point de I'Union - qui, avec ce
genre de franchise lequel lui est spécial (car tout
est spécial chez lui), acclame l'imtulité, la cessa
tion de I'Unionisme belge - quienfin comme nous
l'avons dit plus haut, franchit, d'un bond, la
carrière: - a, du moins (c'est une justice que nous
nous faisons un devoir de lui rendre), le mérite de
se montrer, entièrement, nu.... Plus de ménage-
mens, plus de circonlocutions:
Chassez le naturel, il revient au galop.
In caudâ venenum. Restait la queue écborcher.
Voici comment, en maître, M. Cb. de Brouckère
s'entire - a Au reste, ces incidens ont un bon côté,
a Ils nous dévoilent petit petit les prétentions
du clergé, et nous font voir qu'il n'a pas changé,
a II est, aujourd'hui, comme il a toujours été,
comme il sera dans la durée des siècles: it (Ab
M. Cb. de Br. vous rendez, aussi, des oracles?...)
avide de pouvoir, et aspirant la domination
o temporelleMais je rougirais {rougissezM.
Cb. de Br rougissez car il y a de quoi rougir
a d'être, plus long-temps, dupe (prenons acte de
l'aveu oh la bonne dupe que M. Ch. de Br.) d'un
parti dont la fourberie et l'ambition sont évidentes,
k aujourd'hui, pour les hommes les moins clair-
voyans. - Signé- C. de BrouckIire, membre de
la chambre des représentons.
Après la citation d'une pareille profession de foi
de la part d'un des coryphées du pseudo-Libéra
lisme il n'y a plus rien a dire. - Nous laissonsaux
organes de I'Uniondes plumes plus exercées, plus
éloquentes que la nôtre, le surplus delà tâche. Ils
ne feront point défaut; et, certes, ils expulseront
victorieusement M. Ch. de Brouckère, de ses derniers
retranchemens. Ainsiau flambeau de la Vérité et
de la Justice, doivent rentrer, dans le néant, des
réputations usurpées des grands-hommes postiches.
L. de VVolïf.
L'UNION* - Liberté en tout et pour tous.
flTl* Il paraîtra, peut-être, a quelques individua
lités sinon hors d'œuvre, ou moins explétif, de
revenir sur une question épuisée, sur une question
si victorieiftement résolue, et par le fait, et par le
droit. Union liberté en toutet pour tous Cepen
dant, cette question, l'inopportune et iracondc le
vée de boucliers de M. Ch. de Brouckère, s'accotant
de ces MM. de Indépendantf vient de la soulever
de nouveau et plus hostilement qu'oneques.... Bref,
ces coryphées, ou ces adeptes de l'anti-Unionisme
ontenfin déposé le masque dont, au reste, per
sonne n'était, pour peu qu'il y vît clair, ni la dupe,
ni l'adhèrent. - On sait, et de reste, comment la
Presse vraiment libérale, par ses organes le plus
accrédités, les plus éloquens a répondu M. Ch.
de Brouckère et l'Indépendantou ce qui est
parfaitement la même chose, l'Indépendant et a
M. Ch. de Brouckère.... - On connaît, spécialement,
l'argument terrible, le grand cheval de bataille de
l'ost rétro-libéral Liberté pour tous (En tout est
l'index, chez les libéraux doctrinaires.) - Voici
comment le Journal des Flandres, qui, quand il
est lui-même combat, k l'avant-garde, avec au
tant de logique, et de force, que de succès, rétorque
la liberté pour tous des Indépendantistes - Li
berté tout, et pour tous tel est, et tel fut, toujours,
le grand axiome de I'Union. Liberté pour tous telle
est la maxime qu'y oppose l'Indépendant. La liberté
en tout, et pour tous, comprend toutes les libertés.
Elle a l'avantage d'avoir des limites précises et cer
taines. Elle est basée sur le sens-commun, et l'accord,
unanime de tous les vrais amis de la liberté. La li
berté pour tous n'a d'autre base que l'opinion indi
viduelle. Elle peut se restreindre, ou s'élargir, au
gré de 1 arbitraire, parce que ses bornes ne sont
point déterminés. Ses adeptes pourrontpar consé-
quant, s'ils le trouvent propos, se défaire de
toutes les libertés que les incommodent, et ne garder
que celles qui servent leurs intérêts, ou entrent dans
leurs caprices, a - Voici comment le même Journal
termine cet article remarquable, auquel nous nous
rallions sans restriction aucune: - «Vous n'êtes pas
unionistes, et vous, vous constituez juges de l'op
portunité de la rupture de I'Union! Vous proclamez
cette rupture; et, cependant, vous croyez I'Union
nécessaire. Ali nous, aussi nous croyons la né
cessité del Union; et c'est, parce que nous y croyons,
que nous professons ses principes, et que nous ne
reculons devant aucune de ses conséquences. Vous
voulez laisser I'Union pour ce qu'elle est: eh bien!
trêve, donc, de débats! trêve de récriminations!
Pratiquez votre liberté pour tous: nous la prati
querons, de notre côté, mais sur une échelle plus
vaste, en l'associant la liberté en tout Pratiquez-
la paix; et nous pourrons, du moins, nous entehdre,
sous ce rapport, en attendant que nous nous enten
dions, sous celui de la liberté en tout: car nous
avons foi la durée de cette liberté, parce que, hors
de-la, il est craindre qu'il n'y ait, toujours plus
ou moins de tyrannie, plus ou moins d'arbitraire,
i58. )-Combattant sous les bannières du vrai
Libéralisme, notre profession de foi, nous, ne
saurait être suspecte; et, de même que nous com
battrons, toute outrance, les Faiseurs la Cama-
rilla, Variti-Umonismeetc., de même nous pour
suivrons, jusque dans ses derniers retranchemens
toute coterie, toute caste, toule faction, n'importé
laquelle qui prétendrait ériger sa suprématieaux
dépenses des libertés publiques L. \\-
Le 13, a eu lieu la procession solennelle, l'oc
casion du jubilé bisséculaire de la confrérie de.
S S Rocb Adrien, et Hubert, instituée l'église
S'-Jacques. S. S. Grégoire XVI avait daigné accor
der en commémoration de cette fête, des indulgen
ces plénières.) foute la ville a pris part cette