ï?ou5 n'avons pas encore cet excellent
éclairage mais le gaz s'étend de jour en
jour. On l'a vu depuis longtemps Bruxelles
et a Gand Liège Namur Louvain vont
probablement eu jouir également. Le temps
viendra où chaque ville aura son foyer. Un
manufacturier de Termonde avait, dit-on,
formé le projet de l'établir pour l'usage de
sa fabrique. Une villetelle qne la nôtre
ira versée de canaux et de rivières, a besoin
d'un bon éclairage. S'il y avait question d'un
pareil établissement pour la ville entière nous
pensons que notre régence ne négligerait
rien pour remplacer, par celte belle lumière,
les reverbères de nos rueset nos habitaus
concourraient l'eovi l'encouragement
d'une entreprise aussi utile.
FRANCE.
Paris 5 janvier.
M. Gaillard instructeur en chef des trou
pes du sultan Madmoud est arrivé Paris
on ignore encore le but de sa mission. M.
Gaillard est un ancien sous-ollicierde l'armée
française couvert de blessures et le pre
mier des Européens que le grand-seigueur
ait admis son service.
Du 6. - La fêle ajourné par suite de la
discussion de l'adresse sera donnée par le roi
mercredi aux Tuileries. Des invitations ont
clé envoyées uu grand nombre de membres
de l'opposition.
- Le premier bal masqué de l'Opéra avait
attiré une foule considérable, La recclle s'est
élevée i5,ooo fr.
- M. Tbiers a reçu un rapport des maîtres
de forges de France, d'après lequel ils décla
rent qu'il leur sera impossible avant un laps
de temps assez grand, de fournir la quantité
de fer nécessaire pour l'établissement des
diverses routes en fer qu'on se propose de
mettre exécution. En conséquence le minis
tre de France sera forcé de demander la
chambre des députés une loi permettant l'in
troduction des fers anglais sans aucun droit
d'importation s'il veut que l'ouvrage marche
rapidement.
- Le roi de Naples a gracié au moment
même où ils marchaient au supplice deux sol
dats condamnés pour attentat sa vie.
- Nous apprenons de Valence que le mou
vement insurrectionnel tenté aux envirous de
Si-Felipe vieut d'ètrecomprim#. Avant même
l'arrivée des troupes royales, les liabitans des
campagnes avaient pris les armes et dispersé
les rebelles. Leur chef Magranet a été arrêté
cl fusillé. Journal de Paris.
- Ou écr it de Madrid, le a5 décembre:
Don Carlos fait en Portugal de concert
avec don Miguel des préparatifs pour péné
trer en Espagne et s'emparer par un coup de
main de la capitale.
Des navires ont été achetés en Angleterre
pour le compte des deux prétendans, et on
traiteunemprunlcârliste pour aider la guerre
civile les projets des carlistes qui oui des
ramifications nombreuses dans tout le royau-
a
me i sont d'attaquer par deux ou trois points
la fois la frontière espagnole-portugaise, et
c'est pour cela que notre frontière se fortifie
du côté de Huelva,en y envoyant des trou
pes par Cadix, en même temps que l'on ap-
provisonne Badajoz pour le mettre en état
de défense, et qu'on surveille les côtes de la
Galice au moyen d'un corps de troupes sous
le commandement de Morillo.
- On écrit de Bayonne, rer janvier:
Zabalaest retourné en Navarre Lardizabal
s'est réuni Valdespina, et tous deux se sont
portés du côté d'Aspey tia.
Les nouvelles officielles de l'Aragon du
i5 décembre, données par le capitaine géné
ral Espelata, portent que les factieux ont
lout-â fait disparu de ce royaume.
- Des troupes de la division des Pyrénées
orientales, qui sont sous le commandement
du général Lejeune, gardent les défilés qui
mènent vers l'Aragon, depuis les Hautes-
Pyrénées jusqu'à la vallée de Roucal. Ce sont
i a bataillons et 4 escadrons formant euviron
10,000 hommes.
- D'après une lettre de Madrid, du a5 dé
cembre, le choléra aurait cessé Cadix et
Malaga.
Voici le paragraphe que M. Alphonse de
Lamartine a proposé, dans la séance du 4 de
la chambre des députésde substituer au
paragraphe du projet de l'adresserelative
ment la Turquie
a Nous avons la confiance que V. M., dans
la haute prévoyance que les ébranlemens
d'Orieul appclent et inspirentouvrira dès-à-
présent les négociations nécessaires pour pré
venir la rupture de l'équilibre européen, et
en même temps pour empêcher qu'un événe
ment qui doit changer la face du monde, et
élargir le domaine de la civilisation ne de
vienne le signal d'une guerre stérile et d'une
lutte sans résultat pour l'humanité.
Voici les considérations que l'orateur a
fait valoir l'appui de sa proposition
Nous ue connaissons pas la marche des
négociations. Nous ne connaissons pas la
pensée du gouvernement français, ni celle de
ses alliés les plus intimes dans la question de.
l'Orient. Ce que uotis savonsmessieurs
c'est que l'Orient s'écroule: c'est que ce
vaste et puissant empire qui fit si longtemps
trembler la chrétienté tout entière, n'est plus
qu'une ombre, qu'un nom qu'un cadavre!
C'est que cette question grosse de l'avenir
du monde, éclatera au premier jour devant
vous! Soyez donc prêts, messieurs, et, pour
être prêtsne prenez point d'engagemens
préalables.
Je me réserve, lorsque la discussion du
budget ou quelque autre circonstance plus
grave me ramèueront devaut vous, de vous
donner cette matière des renseignemens et des
idées moius indignes de sa gravité.
Aujourd'hui deux mots vous suffiraient
messieurs si vous vouliez renfermer encore
votre politique étrangère dans le cercle égoïs
te et étroit des intérêt soi-disans exclusifs
et des rivalités vanitieuses si ces mots de
progrès socialde philantrophied'humanité,
de lumières croissantes dont vous êtes avec
raison si fiers et si jaloux dans tout ce qui
tient aux développemens intérieurs des peu
ples si ces mots dis-je ne doivent avoir
aucune signification dans les rapports des
nations enlr'ellcs dans cette haute tutelle
des intérêts généraux de l'humanité tutelle
que la Providence confie aux gouverneraens;
si vous voulez vous traîner jamais dans l'or
nière battue de la routine des chancelleries
des protocolesdes traditions diplomatiques,
votezmessieursvotez le paragraphe tel
qu'on vous le propose vous rentrerez ainsi
dans les mesquines habitudes du passé vous
trahirez la sainte la généreuse confiance du
pays que l'Europe que l'humanité tout en
tière placeut en vous en vous les représen-
tans de leurs lumières de leur conscience et
de leur volonté vous perdrez la précieuse
l'unique occasion peut-être de faire un bien
sans bornes l'humanitéde créer de régé
nérer un continent tout entier de rendre des
patries des nations celle partie de la terre
qui les a presque toutes dévorées.
Vous aurez une guerremessieursune
guerre d'inléiêts exclusifs, une guerre d'a
mours propres stérile vous jetterez dans ce
gouffre sanglant les trésors les populations
de l'Europeetje ne crains pa» de le dire
et j'en appelé l'âge futur pour démontrer ou
pour justifier ces paroles, ces trésors que
vous aurez prodigués ce sang humain que
vous aurez immolé n'empêcheront rien de ce
que vous aurez voulu prévenir la Russie
son tour campera Constantinople.
Si au contrairemessieursvous vous
élevez la hauteur de votre propre pensée
et des destinées de celle rare époque; si vous
répudiez généreusement et hardiment la poli
tique étroite des soi-disant intérêts exclusifs,
si vous entrez vous-mêmes et si vous faites
entrer l'Europe après vous dans la pratique
large de haute morale de philanlropiede
progrès social de l'humanité si vous consi
dérez la question d'Orient dans ses rapports
avec les progrès de lumières, avec la marche
de la civilisalon général vous obtiendrez
je l'espèresans tirer un coup de canon
sans compromettre la vie d'un hommele
plus vaste, le plus sublime résultat qu'il n'a
été donné aucune politique de réaliser; vous
paitagerez en etifans prédestinés de la Pro-
vindeuce le vaste et magnifique héritage que
la mort naturelle de l'empire d'Ofient on vie
pour les nations européennes vous assiérez
les nations rivales et mal assises de l'Occident
sur ses bases plus larges plus naturelles, et
par la même plus solides vous sèmerez der
rière vous comme Gadmus des hommes et
des nations sur cette terre d'où ils désertent
aujourd'huiet vous préparerez ainsi votre
mémoire la bénédiction de deux coutinens.
Cette initiative messieurs est assez belle
pour qu'une chambre française soit glorieuse