Le a3 de ce mois, trois heures après-
midi, M. Duvivier, commandant supérieur,
forma une colonne d'attaque pour culbuter
les Bédouins. Elle se composait de 200 hom
mes des chasseurs pied d'Afrique, de ï5o
hommes du 59e, de 100 Zouaves, de 100 Po
lonais, d'un escadron de cavalerie et de deux
pièces de montagne. Une partie de celte co
lonne se précipita au pas de charge sur la
montagne où les ennemis étaient embusqués
tandis que la cavalerie et les Polonais tour
naient la position droite. Notre colonne
essuya un feu assez vif de la part des Bédouins;
mais ces montagnards n'eurent pas le temps
de recharger leurs armes ils purent la fuite
dans toutes les directions, en poussant des
hurlemeus.
Notre colonne les poursuivit avec achar
nement pendant plus d'une lieue saus leur
donner de répit, dans un terrain bouleversé,
coupé de profonds ravins, de rochers, et
leur mit une cinquantaine d'hommes hors de
combat.
Les Kabiles furent donc culbutés et menés
tambour ballant pendant environ une lieue
jusqu'auprès de leurs villages, où ils se re
tranchèrent, Là il fallut les attaquer corps-à-
corps. Les chasseurs pied d'Afrique se
chargèrent de cette commission; et voyant
qu'ils avaient de la peine débusquer leurs
ennemis, ils mirent le feu au village, puis s'é
lancèrent la baïonnette, travers les flam
més, sur ceux qui résistaient. Il péril dans
cette lutte une vingtaine de Bédouins. De notre
côté nous avons eu trois officiers blessés un
sergent de Zouaves tuéet huit sous-officiers
ou soldats blessés.
- La Chambre des Députésdans sa sé
ance d'hier voté le chiffre total du budget
des dépenses pour 1835 il s'élève un mil-
lard neuf millions huit mille cinq cent
trente-un franes. 11 a été adopté sur 3i i vo-
taus par 241 voix contre 72.
- On écrit de Zurich
Le gouvernement français paraît disposé
arrrèter que dorénavant les marchandises ve
nait de la Suisse en France en transit, ne se
ront plus soumises l'examen détaillé des
douanes. Ou éqargnera ainsi la Suisse les
4/5 des frais et des longueurs qu'entraîne le
système actuel des douanes français.
- Nous apprenons, dit le Journal de Ge
nève que dans la nouvelle note russe qui
avec une autre de Prusse, est venue appuyer
les notes sarde et autrichienne, M. de Severine
s'exprime nettement sur les sociétés suisses
qu'il a voulu désigner dans sa première note
et dont il demande la dissolution. 11 s'agit des
sociétés fédérale et des sociétés de carabiniers.
Le même journal rapporte que près d'une
centaine de jeunes gens se sont concertés pour
organiser leurs frais un corps franc, dans
le cas où la guerre viendrait éclater.
Le comité central de la société nationale
de sûreté fédérale vient d'adresser une circu-
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laire tous les comités cantonnaux pour leur
signaler les projets que méditent certains ca
binets étrangers, de concert avec la faction
aristocratique de Berne, et pour les inviter
observer aussi attentivement que possible les
ennemis de la liberté dans toutes leurs dé
marches ténébreuses.
- Le gouvernement a reçu des nouvelles de
Madrid jusqu'au 5 mai. La nouvelle du traité,
entre les quatre puissances y avait été ac
cueillie avec enthousiasme. La ville a été
illuminée en l'honneur de cet événement, qui
va exercer une si heureuse iuflueuce sur l'a
venir de la Péninsule.
Du 12. - Quelques colonels, ayant der
nièrement souscrit ou eogagé le corps d'offi
ciers qu'ils commandent souscrire en faveur
des blessés ou des familles des militaires qui
ont succombé en avril dernier soit Lyon
soit Paris, le ministre de la guerre a écrit
MM. les lieutenans-géuéraux commandant les
divisions territoriales ou d'armée que, sans
blâmer positivement cette mesnre, elle lui
semblait contraire aux lois de la discipline.
Il engage en conséquence ces officiers géné
raux prescrire aux chefs de corps et aux
officiers en particulier, de s'abstenir de toute
initiative de ce genre, et d'attendre qu'ils
aient reçu l'ordre d'agir spontanément.
- L'indemnité accordée aux militaires
blessés lors de la dernière émeute, leur a été
payée, là semaine dernière, dans les hôpitaux
où ils sont actuellement traités. Les sommes
qui reviennent aux familles des morts ont été
déposées la caisse des consignations.
- La Sentinelle des Pyrénées rapporte
que M. Achille Marast, parent d'un des ré
dacteurs de la Tribune et qui, depuis la
révolution, avait été constamment élu colo
nel de la garde nationale d'Orthez, a, celle
fois-ciété écarté de ce grade par les mêmes
électeurs.
- Depuis quelques jours, dit un journal,
les caberets (le Paris et de la baulieue sont
devenus l'objet de la plus active surveillance.
Des rapports ont fait connaître la police
que les sections de la Société des Droits de
l'Homme avaient de fréquentes réunions.
Elles s'assemblent, dit-on, par quarts, c'est-
dire par cinq hommes, au lieu de vingt,
dont chaque section est compose; celui qui
piéside porte le titre de commandeuret
transmet au chef de section le résultat des
délibération de sa faction. Plusieurs mandats
d'amener ont été signés hier soir, et ont dû
être mis exécutiou ce malin la pointe du
jour. Quotidienne.
- La chambre de commerce de Lyon se
propose de faire prochainement en cette ville
une exposition publique laquelle ne seraient
admises que des soieries étrangères. Cette
exposition aurait pour but d'établir précisé
ment le point de perfection auquel est arrivée
en ce genre l'industrie, et d'indiquer dos
fabricans les progrès qu'il ont faire pour
pouvoir lutter avantageusement contre les
étrangers.
Du i3. - L'état de M. le colonel Cbapuis,
blessé le i3 avriln'est pas aussi satisfaisant
qu'on avait pu l'espérer d'abord. Sa blessure
est d'une nature ne se cicatriser que lente
ment quatre esquilles ont déjà été succes
sivement retirées et plusieurs autres doivent
l'être encore. Le colonel n'a pas pu encore
quitter le lit, et une flevre continue le mine
depuis plusieurs semaines.
- Il résulte d'une correspondance publiée
par le Courrier de Lyon que M. Terme et
M. Chiuard tous deux adjoints avaient of
fert d'entrer en pour parler avec les insurgés,
mais que la proposition a été rejetée par le
préfet.
- Le conseil municipal de Thionville s'est
refusé voter des fonds pour les blessés de
Lyon.
- Il paraît, d'après plusieurs journaux,
que la réception de la duchesse de Berry
la cour d'Autriche n'a pas été aussi bienveil
lante qu'il a été dit. On lui aurait, entr'autres,
refusé le château deSchœnbtuuu qu'on avait
demandé pour sa résidence.
ANGLETERRE.
Londres 11 mai.
UDeuouvelleemeute vient d'avoir lieu dans
le comité de Limerick, la foire de Croom,
lundi; il y a eu un conflit sérieux avec la
police. Vers six heures du soir, deux rassem-
blemens qui s'étaient pris de querelle com
mencèrent se battre dans les rues. La police
intervint et s'empara de quatre des combat-
tans qu'elle garda. Pendant le trajet la ca
serne, les paysans dégagèrent deux des
prisonniers, mais la police réussit garder les
deux autres qu'elle couduisit au corps-de-
garde. Dès ce moment, la caserne fut l'objet
d'un siège, et de toutes parts ou assaillit les
hommes de la police coups de pierres. On
remarque uu individu plus exalté que les
autres qui avait renversé une charette, sur
le milieu du chemin et quide derrière cette
barricade, ne cessait de lancer des pierres.
Un des hommes de la police, montant uds
fenêtre du corps-de-garde, lui envoya une
balle qui, le frappant la tête, l'éiendii mort
sur la place. Un pauvre mendiant, qui re
gardait ce qui se passait, fut tué presque au
même instant d'uu coup de feu; ainsi qu'une
jeune femme nommée Burden.
- Le Standard dit que la maladie dn duc
de Susscx frère du roia pris un tel carac
tère de gravité, qu'on avait dit ce prince
dans le plus imminent danger, cependant le
Standard assure que d'après les renseigne-
inens qu il a pris il reste encore quelque
espoir.
- On écrit de Lima 14 novembre
Le plus grand désordre règne dans cette
ville. Quatre présidens se disputent le pou
voir j soutenus par differeus partis une