il H0iAËâ$20«, JOURNAL DR LA FLANDRE OCCIDENTALE. N° 1701. MERCREDI, 10 DÉCEMBRE, i834. XVIIImc Annee. Z/abonnement ce Journal estpour les villes et arrondissent, de Courtrai et d'Ypres, de fr.5 35 par trimestreet de fr. 6-35 C. pour toute la Belgique,/ranc de port par la poste. Prix des Insertions en Petit- Romain, 17 et. par ligne; et toutes celles en-dessous de 6 lignes se paient 1 franc. OUVERTURE DES PORTES DR LA VILLI. Du iT au 5i décembre6 1/2 h. FERMETURE DES PORTES DE LA VILLE* Du ir au 3i décembre5 heures BELGIQUE. Ypres, 10 décembre. Le tribunal de première instance d'Ypres a jugé sur les plaidoiries de M8 Comyn, que le juge ment qui accorde la faculté de plaider gratis sans que la partie adverse ait comparu, n'est pas sus ceptible d'opposition. Un officier a, dit-on, causé du tapage au S1-Andréparce qu'on refusait de lui rendre un gage qu'il y avait laissé, tant qu'il ne payait pas écot. Un ancien jardinier vieillard, de g4 an' nommé Bailluest décédé l'hospice dit, la Relie. M. A mare, ancien apothicaire, est décédé h Ixelles-lez-Bruxelles. Il était dans un état com plet de démence. DE CStîSU&lB DIS ÏHiS&TRIBS» La décision de la chambre des représentans qui soumet les théâtres une espèce de censure a révélé tardivement l'existence en Belgique d'un parti qui marche inpudemment sous la bannière de l'immoralité, qui ose se déclarer en face de l'Europe le protecteur de la débauche, et pour qui tout frein la lubricité la plus infâme est un attentat la liberté. Qu'importe l'homme de bien la proscription du vice, h la patrie, la colère de ses apôtres, au gouvernement, les irépigne- inens et les sifflets d'une troupe de libertins? Dans les temps difficilesce qu'il faut aux peu ples, c'est l'austérité qui donne le courage, et l'instruction qui le dirige: on défend mal la li berté, quand on languit dans les chaînes de la mollesse. Ainsi ce qui mérite l'attention des citoyens dans ce qui se passe, ce n'est point la disparition prochaine de quelques obscénités des plus révol- tanter du répertoire des spectacles, c'est là un bien s'il est exécutable; ni les hurlemens et les menaces de ceux qui demandent la Tour de Neslc; les graveleux sont lâches et ne peuvent rien; mais, c'est d'un côté, la légèreté inouie de la chambre passer sur une question que l'on signa lait comme empiétant sur la constitution, et de l'autre l'effrayant abyme de corruption dans lequel une classe d'hommes, qu'on appelle hon nêtes se trouve plongée. La constitution est le pivot autour duquel tournent tous les rouages de notre existence so ciale; de cette base dépendent toutes les libertés dont nous jouissons dans le présent, avec les dé- veloppemens dont ils sont susceptibles, et le gage de leur durée et de leur perfectibilité dans l'ave nir. Celui qui dérange une lettre la constitution, porte une main sacrilège sur les destinées de la nation, et la fait dévierautant qu'il le peut, d'une route qu'a tracée sa volonté souveraine. Tout ce qui touche la constitution est donc important, et très-impoi tantet la gravité croît mesure qu'on s'en approche, tellement qu'on ne saurait perser son vote sans un examen appro fondi sur des objets de cette nature sans en courir au moins le reproche de n'être pas la hauteur de sa position. Il est constant que la discussion sur la surveillance des représentations théâtrales touchait de près plusieurs libertés des plus essentielles. De plus, avouons franchement que l'article, tel qu'il a été volé, blesse notre pacte fondamental. Si les plaisanteries bouffon nes de M. Jullien sur le salut et les vêpres sont indignes d'une assemblée législative, les argumens du ministre de la justice n'en soutiennent pas davantage une sérieuse critique. Tout le monde sent l'inapplicabilité des lois républicaines qu'on voulait exnumcr des archives de Robespierre; il saute aux yeux quelle immense différence il y a entre le but auquel on visait en g5 et celui d'à présent; entre l'energie révolutionnaire qu'on voulait alimenter, et la fureur des mauvaises passions que l'on prétend éteindre. La distinction entre les diverses libertés, pour en conclure que la liberté des théâtres n'existe point, n'est pas de meilleur aloi. Le congrèstoujours grand dans ses vues et libéral dans ses opinionsne s'arrê tait pas des subtilités dWce genre. Quand il décrétait une liberté il la décrétait large et sans arrière-pensée, avec toute son extension, avec toutes ses conséquences. Or, soit que l'on consi dère la représentation d'un drame comme l'ex pression d'une opinion soit qu'on la regarde comme une réunion de citoyens rassemblés dans un but littéraire ou moral, quelque malsaine que soit la morale que l'on respire habituellement dans les parterres, toujours est-il qu'elle a droit de se tenir sous l'abri tutélaire de ces deux ga ranties, qu'elle doit échapper ainsi toutes les scrutations préventives, et peut s'avancer im punément jusqu'aux limites des délits prévus. On a pu en penser autrement en France, où les droits sont resserrés dans des limites plus étroites, ou la liberté d'allocution est rejetëe en principe. La différence des principes explique la différence des conséquences, ce qui est légal sous la charte française, peut ne pas l'être sous la constitution belge. Le devoir est de ne commettre aucune déviation de ne permettre aucune usurpation, aucun empiétement sur le terrain constitutionnel; parce que chaque empiétement, si mince qu'il soit, en fait convoiter un autre qui en amène un troi sième. Il n'y a pas une liberté qui ne déplaise quelqu'un, s'il l'on venait pouvoir en étouffer une, il n'est pas douteux que des efforts seraient faits pour en briser une seconde, et que dans la luttes elles périraient toutes. D'ailleurs, ces irré vérences envers l'arche du salut public ôtent un scrupule de la vie politique, diminuent le respect pour la légalité et refroidissent l'ardeur du peuple, en fesant entrevoir tous les changemens comme possibles jusqu'à l'anéantissement de son indépendance. Nous serions beaucoup trop longs si nous ajou tions ce qui précède l'inutilité de la disposition que les représentans ont prise dans l'application et la position critique où elle pourrait placer plus d'une fois les bourgmestres entre l'accomplisse ment de leur charge et la crainte des troubles. Mais ce que n'autorisait ni l'impuissance ni l'illégalité si l'on veut, de la censure des specta cles c'est cette tempête de scandales que quelques êtres dépourvus de tout sentiment de pudeur semblant avoir seuls excitée parmi la foule des théâtres de Gand et de la capitale. La mesure était mauvaise soit mais indépendamment qu' elle était incontestablement dictée par l'amour du bien public, toutes les choses restent encore entières pour la faire rejeter par les voies légales des pétitions, des protestations et de la presse. Ils ont mieux aimé, eux, descendre aux imbécilles clameurs contre les prêtres et aux saloperies de la Tour de Neslc se montrer irrités contre toute idée de bonnes mœurs n'applaudir qu'à des allusions brutes et élever un chiffon de crapule contre l'étendard de la vertu. Certes le choix des moyens n'est pas heureux pour faire triompher un principe, et ce n'est pas dans le sens de ces perturbateurs que M. Gendebien a parlé. On écrit de Bruxelles, 7 décembre: Il y aura demain un grand dîner chez M. de Muelenaereministre des affaires etc., auquel sont invités plusieurs membres du corps diploma tique et des chambres. Plusieurs journaux ont fait connaître que des requêtes avaient été trouvées chez divers marchands détaillans de cette ville, qu'il était inconvenant de les laisser tomber dans la main de tout le monde. Le Moniteur contient un article où M. Vinchent, secrétaire-général du ministère de la justice, avoue que ce fait existe; mais il ajoute que c'est la suite d'une négligence inconcevable puisqu'il avait été expressément recommandé ceux qui en ont fait le triage de mettre partpour être conservées toutes pièces autres que de simples requêtes. La vente de ces papiers n'a d'ailleurs eu lieu dit-il, que sans son autorisation, attendu qu'il n'avait pas cru devoir consulter ce sujet le ministre etdès qu'il apprit le faitil fit aus sitôt reprendre ces papiers, qui furent rendus volontairement, et dont une petite quantité seu lement avait été employée, et des mesures sont prises pour qu'un pareil abus ae se reproduise plus. L'arrestation provisoire exercée par un ban quier de Bruxelles, contre le sieur Samsom, fils d'un riche banquier de Londres, pour le somme énorme de 200 mille francs, vient d'être main tenue par jugement du tribunal de Bruxelles. Voici une partie de la fin de la discussion de la deuxième chambre des états-généraux sur le projet tendaut au paiement en entier de l'intérêt de la dette pour i854 M. le ministre des finances dit qu'après les discours des orateurs qui ont défendu le projetil aurait pu garderie silence, s'il n'obéissait pas un sentiment de respect et d'amitié pour lacham-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1834 | | pagina 1