(3) s'explique sur les hommes avec tonte la con venance possiblesur le système et les choses avec une entière liberté. Ici le ministre aborde l'afTaire de la réins tallation du ministère actuel et proteste contre toute idée d'ambition qu'on pourrait leur supposer. Il passe ensuite la partie de son discours consacrée la defense du système. Il est, dit- il, ministre de la révolution de juillet, pour lui résister, en la dirigeant; ni lui, ni sef collègues, ne craignent de dire: nous sommes les ministres de la résistance. Mais, dira-t-on, tout le monde veut ré sister donc il faut s'entendre sur les cas et sur l'action même de la résistancequi a eu ses limites posées par la charte d'août i83o il faut savoir fermer l'oreille ces cris nobles, mais insensés de Pologne, d'Italie: il faut aussi savoir l'intérieur se servir des lois qu'on a dissoudre les gardes nationaux qui abusent de leur uniforme; et quand le combat est dans la rue, il faut avoir le courage de donner des ordres, doii pas impitoyables, comme l'a dit la méchanceté, mais inflexibles; il faut s'armer de toute la loi, surtout lors qu'on sait que le lendemain on n'en abusera pas dans l'ivresse de la victoire. Car je défie qui que ce soit de dire que nous soyons ja mais sortis de la r ésistance légale mais dans cette résistance, nous déclarons vouloir nous maintenir tant que nous resterons ministres du roi. (Bruits divers.) C'est tort, dit le ministre, qu'on croit que dous tenons au pouvoir, quand on y a louché on ne le quitte pas; ce sont des soucis dévorans une captivité sans consolation un pilori en butte toutes les calomnies; ce n'est pas le pouvoirc'est le système que nous défendons; qu'on nous prenne le pou voir, mais qu'on conserve le système. (Aux centres, très-bien très-bien M. Thiers descend de la tribune après deux heures; la chambre est pendant quelques ins- tans fort agitée. M. Passy occupe la iribuue. (Il est 3 heures 20 minutes.) Fin de la séance du 5. M. Passy dit ce qui s'est passé lors de la formation, et de la décomposition du minis tère dont il a fait partie. Voilà, messieurs, les faits dans toute leur simplicité, je n'ai pas un mot y ajouter, dit-il, en finissant. M. Charles Dupin: Messieurs, mon ho norable collègue, M. Passy, vient de vous exposer les motifs qui l'ont engagé entrer au ministère. A ces motifs, il s'en joiguait un de plus pour moi; c'était l'annonce que M. Passy, vice-président de la chambrenommé par une immense majorité parlementaire, fe rait partie du cabinet. En accordant, ajoute-t-il, MM. les mi nistres qu'ils ont accompli avec courage un austère devoir, nous, messieurs, du moins, moi, je dis qu'avec le même courage, pour faire face de semblables circonstances peut-être aurait-il été possible de trouver des moyens plus heureux. Plusieurs voix au banc des ministres: Les quels? M. Charles Dupin Je ne veux pas ce sujet entrer dans de plus grands détails. A gauche: Très-bien Vous avez compris ma pensée; je ne veux pas aller au-delà pour n'enflammer aucune passion. M. Teste donne aussi quelquesexplicatious qui ne font connaître aucun fait nouveau. M. Etienne: Messieurs, je suis rappelé sur le terrain de l'adresse que vous avez vo lée. J'y suis rappelé forcémentd'après les paroles que j'ai entendu prononcer par M. le ministre de l'intérieur. Il a parlé plusieurs fois d'équivoque, de réticences. li a parlé d'un commencement de session qui a été peu significatif, et qui avait laissé une grande incertitude dans les esprits. L'honorable urateur discute l'adresse dans son ensemble et dans ses divers paragraphes, et n'y voit rien qui prête un sens énigmati- que. Il ne ci oit pas possible la chambre de donner une adhésion complète au système du ministère, sans tomber en contradiction avec son vote. M. Pelet de la Lozère remplace M. le pré sident au fautenil. M. Dupin: Je me suis toujours montré jaloux des prérogatives de la chambre, et lors même que je me serais fait une idée exagérée de ses prérogatives, je ne craiudrais pas de l'avouer. Je le dis avec amerlune, les vœux de la chambre ont été méprisés (mouvement) les créditsont été sans cesse dépassésmalgré vos plaintes réitirées, exprimées dans trois adres ses consécutives. J'en étais humilié pour la chambre, aussi j'ai toujours insisté sur la nécessité de renfermer les dépenses dans les allocations des budgets Qand la chambre fut convoqué, je rappelai encore celte nécessité dans l'adresse. Quand nous sommes venus de nos départemens, nous n'avons pas trouvé que tout était le mieux dans le meilleur des mondes possible. (Rire prolongé.) Le caractère de celte chambre, sa mission était d'affermir la dynastie et en même temps les institutions de juillet. La chambre devait remplir sa mission car ce n'est pas l'illusion la déception, l'apparence du gouvernement représentatif, mais sa réalité qu'a voulu le pays. (Nombrenx applaudissemens sur tous les bancs de la chambre.) Le vole eut lieu une grande majorité. Ja mais minorité plus faible n'avait prolesté contre un projet. L'adresse, messieurs, fut acceptée par le public. Le maréchal Gérard vint entrer au con seil. (Écoutons Ce que vous ne savez peut- être pas, c'est moi qui fut son instigateur; ce fut en me tendant la maiu qu'il accepta le pouvoir. C'est moi qui avais eu déjà l'honneur de décider Casimir Périer. Son âme sympa thisait avec le mienne. Si je n'ai pas voulu être ministre avec lui, c'estmessieursque seul depuis long-temps sur la brèche, j'avais conquis déjà une immense impopularité. (Ri res et bruit.) Ouij'avais conquis l'impopu larité du désordre, l'impopularité de l'émeute et des assassins. ANGLETERRE. Londres 7 décembre. Lord Spencer a eu une entrevue, le 3a vec S. M., laquelle il a présenté une adresse des administrations municipales de Glascow, de Leith des habitans de Grénockde Pei ih et de beaucoup d'autres localitésoù l'on se plaint du changement de ministère. - On lit dans le Standard journal tory, et un des principaux organes du uouveau ministère anglais: Les journaux carlistes en France ont der nièrement pris un ton qui pourrait devenir très-nuisible leur pays, et attirer 1rs plus grands désastres encore sur le malheureux parti de la branche exilée. Ils semblent croire que la nouvelle administration anglaise s'é carterait de la politique du cabinet de lord Melbourne assez pour favoriser des tentatives ayant pour but de troubler l'ordre établi en France. Jamais déception ne fut plus gros sière. La politique du cabinet venir, autant qu'il nous est permis de la connaître, sera aussi décidément et aussi absolument pacifi que qu'elle pourra l'être, sans compromettre la dignité ou les intérêts de l'Angleterre. Ou- blie-l-on que Louis-Philippe et le nouvel ordre de choses personnifié en lui ont été re connus avec empressement par le gouverne ment anglais en août i83o? Oublie-t-on que les conservateurs respectent les traités dans l'esprit et dans la lettre, et que nous sommes tenus par traité d'être aussi fidèles alliés de Louis-Philippe Cependant, la loyauté et l'infortune sont des titres au respect, mais le devoir, pour une nation, de ne pas violer les traitésle devoir plus sacré encore pour des hommes comme agens moraux, de ne pas allumer la guerre au sein d'une communauté pacifique, ces obligations exigent impérieusement que l'Angleterre réprouve de la manière la moins équivoque toute tentative ayant pour but le renversement de la dynastie actuelle de France; et devant ces devoirs sacrés doivent se taire tous sentimens de sympathie ou de pitié, même honorables. D'ailleurs, la cause carliste en France est lout-à-fait désesperée, même avec l'assistance de l'Angleterre, si la ligue du despotisme ne les soutenait toutes deux, et c'est là une alliance laquelle le peuple d'Angleterre ne consentira jamais. Ce serait donc de la barbarie de laisser les carlistes se bercer de quelque espoir la suite du dernier changement.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1834 | | pagina 3