admetlt*, et qui veillera ce qu'aucun cu
rieux ne vienne troubler le recueillement des
parens qui voudront remplir un si douloureux
devoir.
- L'autopsie de M. le maréchal duc de Tré-
vise a été fait le 29, la Chancellerie de la
légion d'honneur, par MM. les docteurs
fiusson et Poirson, assistés de M. Julia de
Fontenelle. Le maréchal n'avait reçu qu'une
seule blessure, produite par une balle qui a
pénétré obliquement dans l'oreille gauche,
a fiacturé l'apophyse mastoïde, traversé les
muscles du cou, et a également fracturé l'a
pophyse de la seconde vertebre cervicale. On
a trouvé un épanchemenl sanguin considéra
ble dans le cerveau et dans le cervelet, avec
des caillots de sang. Au-dessus de la tête exis
tait une contusion, ainsi qu'à l'index de la
main droite; ce qui semble annoncer que M.
le marécbe! est tombé sur ces parties.
Le corps du maréchal a été conduit hier
matin de très bonne heure de l'hôtel de la
Chancellerie de la légion-d'honneur l'église
St-Paul;il était escorté parla troupe de ligne.
- Oo lit dans l'Univers religieux
D'après les renseignemens que nons avons
recueillis, le sieur Gérard se serait déjà trou
vé compromis dans l'a (faire des vingt-sept,
jugés aux assises de décembre i833et dans
celle du Pont-Royal On nous donne même
comme certain que, confronté avec plusieurs
sergrns de ville, il a été reconnu pour avoir
fait partie de la Société des droits de l'hom
me section des Bras Nus.
- Le Cdhstitutionnel de Loire et Cher
du 31contient ce qui suit
Oo a arrêté cette nuit, Blois, le fils du
comte JIl venait de Paris et allait pied.
On a également arrêté le nommé Blanchard,
qui avait été condamné a dix ans de réclusion
pour fait de chouannerie, et qui avait été gra
cié l'occasion de l'incendie de Saint-Michel.
On l'a trouvé nanti de 900 francs en or. Ces
deux individus sont inculpés d'être les émis
saires des auteurs de l'attentat de mardi.
Du 3. - Une députation des notables an
glais résidant Parisayant sa tête l'illustre
amiral Siduey Smitha présenté aujourd'hui
une adresse au roi, pour lui exprimer l'hor
reur dont les avait pénétrés l'atleotat exercé
sur sa personne, et le bonheur qu'ils avaient
éprouvé en apprenant qe* S. M. avait échappé
saine et sauve.
- Hier, les réceptions oot encore été très-
nombreuses.
- M. l'évéque d'Orléans, comme l'arche
vêque de Rouen, a ordonnésponiauément un
service et un 7e Deum.
- Le consistoiie de l'église réformée de
Paris a fait célébrer hier, dans ses deux tem
ples, Un service d'actifius de grâces, pour
remercier Dieu d'avoir préservé le roi et la
famille royale de l'attentai du a8 juillet.
- M. le maréchal Soull est atteudo tout
moment Puis.
x V.
- Le Journal de Paris se montre extrê
mement réservé sur les faits de l'instruction.
Oo y lit cependant que depuis hier l'instruc
tion a fait un pas immense, et que les résul
tats imporlaus que l'on a déjà obtenus per
mettent d'en espérer de plus importans encore.
Il se pourrait que ce que dit le Journal de
Paris se rattache nn bruit qui a couru ce
soir, et d'après lequel M. Lad vocal, député
et directeur des Gobelins, aurait reconnu
l'assassin pour être un Corse, nommé Fieschi,
ce dont le soi-disaut Gérard serait convenu.
Quand il a été reconnu par M. Ladvocal et
sou domestiqueil a paru très-déconcerié et
il a déchiré les appareils qui couvraient ses
blessures. Il s'en est suivi un changement
notable dans son état de santé. Cependant
aujourd'hui il va un peu mieux.
Il est positif que jusqu'aujourd'hui il n'a
encore fait aucune révélation. L'ouvrier lam
piste, Boireau, qui, dans différentes confron
tations, avait uié constamment qu'il counùl
Gérard, parait s'être gravement compromis
par un indication donuée avant que Gérard
eût été reconnu ponr Fieschi Pressé, dans un
interrogatoire, de rendre compte de l'emploi
dé sou temps dans la nuit du luodi au mardi
il aurait dit avoir passé celte nuit en compa
gnie d'un nommé Fieschidont il ne con
naissait ni l'adresse ni les anlécédens.
Fieschi avait jusqu'en i834 un petit em
ploi de la ville de Paris; il était, dans la
rue du Mont-de-l'Alouette, chargé du service
d'une des vannes de la rivière de Biévre. Il
avait dû cette place sa fausse qualité de
condamné politique de la restauration. Eo
réalité, il avait passé au bagne dix ans, pour
vol d'une vache, et avait obtenu de MM. T.
Sébastiaui et Lemperoni, dont il avait surpris
la religion, uu certificat constatant le carac
tère politique de la peine qu'il avait subi en
i834< Quand la vérité fut connue, il perdit
sou emploi, et fut poursuivi en restitution du
secours qu'en outre il avait touché comme
condamné politique.
Quand il loua sur le boulevard du Temple,
sous le nom de Gérardl'appartement ou le
crime a été commison lui demanda un ré
pondant; il était accompagné d'un monsieur
âgé et bien misqui se porta sa caution et
comme ou demandait ce monsieur son nom
et soo adresse, il répondit, après quelque hé
sitation il est plus simple de payer six mois
d'avance, et il paya eu effet 400 fr. pour
deux termes. Depuis, ce même monsieur ve
nait assez souvent cbrx Gérard, qui le dé
signait sous le 00m de Yoncle. Il y était venu
la veille de l'atteutal, et, dit-on, le mutin
même.
- Une cinquantaine de personnes, arrêtées
par suite de l'événement du 28 juilletoot
été remises en liberté hier soir, neuf heures
et demie. L'interrogatoire qu'elles ont subi
s'est borné quelques questions sur l'emploi
de leur temps dans la journée. Lrs rédac
teurs ou gérans de journaux qui étaient dé-,
posés dans la même salle n'ont pas été élargis.
- Une souscription est ouverte daus le dé
partement du Nord pour élever un monument
la mémoire du maréchal Mortier, sur la
place du Cateauets'il est possibleeu face
de la maison où il naquit.
- Le Messager et le J. du Commerce
ainsi que d'autres journaux, s'impriment daus
le local de leur rédaction avec le matériel
d'imprimeurs établis ailleurs, et ce eo vertu
d'une autorisation du gouvernement. Cette
autorisation a été retirée aux imprimeurs de
ces deux feuilles.
Du 4. - Les personnes qui ont vu hier la
reine et les princes ont été frappées de l'al
tération de leurs traits. On conçoit l'effet qu'à
dû produire sur elle la première impressiou
de l'affreux événement du a8. Le roi lui-mê
me parait souffrant, mais la force morale
commande chez lui la force physique, et lui
a permis de supporter la fatigue d'uue journée
dans laquelle les députatious se sont succédé
de mauiére ne pas lui laisser uu instant de
repos.
- Oo raconte que l'auteur de l'attentat, en
achetant les objets nécessaires son projet,
u'avail point donné le nom de Gérard, mais
celui de Fieschi. Oo se souvint que M. Lad-
vocal avait eu uo domestique de ce nom. M.
Gisquet se rendit chez M. Ladvocal, et,
après une conversation indifférente eo appa
rence M. Gisquet,aurait dit M. Ladvocal,
qu'il le quittait pour aller interroger Gérard.
M. Ladvocal pria M. le préfet de police de
lui fournir les moyens de voir cet homme. M.
Gisquet,«qui d'abord eut l'air de résister,
cédaen Hii donnant un ordre apporter
peudant qu'il procéderait l'iulerrogatoire.
Le Journal qui publie ce fait ajoute:
Les choses se passèrent comme il était fa
cile de les prévoir. Dès qu'il eut apperçu le
prétendu Gérard, M. Ladvocal aurait dit
M. Gisquet Vous êtes dans l'erreur sur le
uom de cet individu; ce n'est pas Gérard,
c'est Fieschi qu'il se nomme. De soo côté
ce dernier, entendant la confideoce de sou
ancien maître, se serait crié: «Je suis perdu!»
Il parait que M. Ladvocat qui, dans plu
sieurs circonstances, avait recommandé Fies
chi pour lui faire obtenir des secours, a rendu
bon compte de sa bravoure personnelle. Il a
dit qu'en juillet i83o, cet homme s'était
battu avec courage, et qu'en juiu i8ia, il
a marché eo habit bourgeois contre les ré
publicains. Servant d'éclaireur aux gardes
nationaux que commandait M. Ladvocat, il
était le premier monter sur les barricades et
affïouler les coups de fusil, n'ayant qu'un
simple pistolet la maio.
- Oo écrit d'Orléans, a août;
Depuis quelques jours noire ville est tra
versée fréquemment par de petits détache-1
mens de volontaires parisiens qui se rendent
en Espagne.