cette fois de faire sortir de Sie-Pélagie les sept
insurgés lyonnais condamnés la déportation
par la cour des pairsc'est-à-dire MM. Beau-
ne Martin, Albert, Desvoyes, Lafoud, llu-
gon et Reverchon.
Voici comment a été découvert le complot
11 y a quelques jours la police s'aperçut
qu'une personne qui occupait le rez-de-
chaussée et le premier étage d'une maison
située rue de la Clef, n. ig, en face le pavillon
occupé Sainte-Pélagie par les sept dépor
tés avait déménagé presque subitementbien
que ce ne fût pas une époque de terme. On
remarqua que les personnes qui l'avaient rem
placés dans ce logement tenaient souvent le
rez-de-chaussée fermé des heures où il ne
l'était pas ordinairement. Ces indices, et quel
ques autres qui ne tardèrent pas s'y joindre,
firent penser qu'il se tramait quelque chose
dans cette maison, et aujourd'hui, vers qua
tre heures de l'après-midi, M. le préfet de
police y ordonna une perquisiliou qui pro
duisit bientôt la découverte complète du
complot.
Le rez-de-chaussée de la maison n. 19
était occupé par uu sieur Leclerc, épicier.
Pensaut bien que c'était par les caves que l'on
devait chercher communiquer avec le pa
villon des détenus, ou ordonna au sieur Le
clerc d'ouvrir la trappe qui fermait la sien
ne; cette injonction, le sieur Leclerc se
troubla et devînt si tremblant en déclarant qu'il
n'y avait rien dans sa cave, que son émotion
acheva de confirmer les soupçons: on y des
cendit sur-le-champ, et l'on y découvrit un
trou déjà très-profondpratiqué dans la di
rection du pavillon des déportés, au fond on
y saisit trois individus eu train d'y travailler
activement.
Ces truis individus ont été arrêtés sur-le-
champ, ainsi que Leclercq, sa femme et
d'autres personnes de la maison soupçonnées
de complicité.
Ils ont déclaré se nommer: Argout (Nico
las), imprimeur, demeurant rue Planche-
Mibrayn. 3Duval (Mathurin)manœuvre,
demeurant rue Sainl-Germain-Mooceau et
Périer (Michel), avocat Lyon. On a trouvé
sur le sieur Aigoul une lettre dans laquelle
on lui recommandait de ne pas travailler la
nuit, parce que les coups pourraient s'en
tendre de la prison. Les 7 déportés ont été
immédiatement transférés Bicétre. Jde P.)
- Un lialieo, nommé Auguste Conseil a
été arrêté Cbâleaurouxle 16 de ce mois,
comme prévenu de l'attentat du a8 juillet.
Cet individu faisait partie d'un détachement
de volontaires parisiens recrutés pour l'Es
pagne.
- On écrit de Madrid, le 17,3 heures du
matin:
Une course devait avoir lieu hier sur la
place du combat des Taureaux. Deux com
pagnies du 3< bataillon de la milice urbaine
ctaienl de service. Par un pressentiment peut-
a
être de ce qui allait arriver, la population
n'avait montré que peu de son empressement
ordinaire pour ce spectacle favori; avant mê
me que la course commençaiton avait appris
que les deux compagnies de la milice urbaine
devaient proclamer la constitution en ren
trant dans leur quartiersitué sur la place
Major. Cette rumeur ne tarda pas recevoir
sa confirmation; les deux compagnies défi
lèrent, musique en tête, au Pradro, et pre
nant la direction de leur quartier, elle se
rangèrent en bataille sur la place.
Le tambour battit aux champs et les offi
ciers, quittant les raDgs pour se former en
cercle, délibérèrent pendant plus d'un quart-
d'beure. Cette délibération fut très-animée,
de vives paroles y furent échangées. Le public
attendait avec auxiété la décisioo qui svrait
prise. L'avis des officiers fut que la troupe
ne devait se permettre aucune démonstration;
et déjà le public, entendant donner l'ordre de
rompre les rangscommençait se retirer, dans
la persuation que celle sage décisioo des of
ficiers devait maintenir l'ordre.
Tout-à-coup les soldats, qui venaient
de rompre les rangs, se reformèrent en co
lonnes serrées, aux cris de J^ive la liberté!
f^ive la constitution! Au momeut même,
des coups de feu furent tirés en l'air, pendant
que les miliciens répétaient le cri de f^ive
la libertéuiux armes! Celle première
décharge de mousqueterie était évidemment
uu sigual conveou; car peine avait il été
donné que toutes les rues aboutissant la pla
ce Major se trouvaient cernées par des af-
fidés et par les miliciens eux-mêmes. A
chaque instant, les cris de la liberté
devenaient plus violens et ils se répétaient au
loiD, pendaut que les tambours de la milice
se répandaient dans tous les quartiers de la
ville, battant la générale. Le bruit du tam
bour, les cris de liberté qui s'y mêlaieot avec
enthousiasme mirent bieutôl la ville en émoi,
De toutes parts, la milice urbaine, prévenue
de ce qui allait se passeraffluait sur les places
désignées pour la concentration des troupes.
a Les 1", 3* et 4e bataillons eurent en
un instant rejoint le bataillon stationné sur
le place major le 3e bataillon se portait en
même temps la place del Reyoù toute la
cavalerie de la milice accourut bride abattue.
Ces escadrons ne pouvaient statiouner sur la
place dont on barricadait toutes 'es avenues
avec les charrettes qui se rendaient au mar
ché. La cavalerie, eu se rendant au Pradro,
y avait trouvé la garnison rangée en bataille,
et celle-ci, loin de mettre obstacle sa mar
che, fraternisa avec elle, sans cependant
vouloir engager sa responsabilité. Les trou
pes de la garnison ont passé toute la nuit en
observation au Pradro. Cette immobilité
a permis aux insurgés d'élever de toutes parts
des barricades, et ce maliu les rues de la ca
pitale, interceptées par des charrettes et des
palissades, présentent un étrauge spectacle.
Dans la grande rue mêmeon voit un large
fossé creusé dans le but d'empêcher la cava
lerie de pénétrer dans ce quartier.
Les troupes de la garnison, rangées en
bataille au pradro, se composent du 3e ré
giment de cavalerie légère, deux régimens
de la garde, uu bataillon de milice provin
ciale de la garde un escadion de grenadiers
chevalun escadron de cuirassiei s et le 31
de ligne; ta pièces d'artillerie sont disposées
sur la place.
Sept heures du mat. - Le général Quesa-
da habillé en paysan s'est présenté la ca
serne des miliciens urbains. Il a voulu se
porter médiateur, et conseilla aux pétition
naires d'abandonner leur attitude hostile, de
détruire les barricades et d'avoir coufiance
en S. M. Il s'est rendu personnellement res
ponsable de tout ce qu'il a promis, mais ses
propositions oui été rejetées.
Midi. - Le. général Quesada est de nou
veau en conférence avec les chefs de la milice
urbaine; il est ai rivé onze heures la caserne.
Le général Quirago vient d'arriver aussi.
Le duc d'Abrautes, don Feusto-Galvez,
commandaos, et don J. Maria Sauz, second
commandant de la milice urbaine, soul restés
pendant toute la nuit la tête de leurs ba-
taiIIons. Des miliciens urbains appartenant
l'infanterie et la cavalerie sont arrivés des
bourgs voisins. Ils sont allés rejoindre leurs
camarades sur la place Major. Entre onze
heures et demie et midi, une commission
composée des ministres résidens du conseil
de régence et du surintendant-général de la
police, s'est réunie au ministère de l'intérieur
pour prendre les mesures commandées par
la gravité des circonstances.
3 heures et demie. - Le général Quesada
n'ayant pu obtenir de la milice ut haine qu'elle
quittât son attitude hostile quoiqu'il lui eut
dit quil avait lieu de croire que la réponse de
L. M. serait favorable, vient de faire prendre
de nouvelles positions aux troupes. Revista
On écrit de Madrid, le 17 au soir:
Force est restée la loi. La capitale vient
d'être déclarée en état de siège.
Du aé. - Aujourd'hui midi, les deux
garçons de la tribune des journalistesde la
chambre des députés, nul été coufronlés avec
Fieschi, qui était porteur de journaux, l'un
d'eux l'a parfaitement reconnu.
On assure que Fieschi continue d'être dans
un? ignorence peu près complète des dé
sastres du 38 juillet. Aussitôt qu'il a été ai
le iol par sa mécanique irifernalc.il s'est efforce
de fuir, sans avoir considéré les efïels de
l'cxplosiou. Au momeut oit l'on s'est empare
de lui, il était sans connaissance, et cet éva
nouissement a duré jusqu'à pies son ai 1 ivee
dans la prison. Depuis lors, 00 a évité avec
soin de lui laisser parvenir aucun renseigne
ment du dehors. Les quatre hommes qui I