vaient remis entre les mains de l'autorité sont restés avec lui sous les verroux, et se trouvent au secret aussi bien que lui. Ils partagent sa captivité, et reçoivent une indemnité pour la mission qui leur est donnée de le distraire et de l'occuper; ils jouent avec lui aux cartes, aux dames, aux dominos. La blessure de Fieschi continue de donner des inquiétudes raison de son extrême gravité, quoiqu'aucun indice fâcheux ne se soit manifesté jusqu'à présent qui annonce une crise. Les plus gran des précautions sont prises pour écarter du prisonnier tout sujet de préoccupation. 11 a subi la dernière opération nécessitée par ses blessures, avec une fermeté, une im passibilité stoïques, qui attestent autant de force physique que de force d'âme dans cet homme d'une uature extraordinaire. Pour percer une tumeur formée par le coup dont il avait été atteint l'épaule, on lui a enfoncé un instrument de plus de six pouces de lon gueur, sans qu'il lui soit échappé un criun mouvement qui trahît la douleur qu'il éprou vait. Lundi a eu lieu son premier interrogatoire. Jusqu'alors, les visites qu'il a reçues des mi nistres et des magistrats chargés de l'iustruc- tiou n'avaient point de caractère ofiieiel Fieschi n'ajjamais répondu que d'une manière évasive, et plus souvent n'a rien voulu ré pondre aux questions amenées dans les con versations que l'on cherchait établir avec lui. Il a donné des détails circonstanciés sur l'exécution de sou attentat et l'organisation de la machine, mais voilà tout. Il avait consenti causer avec M. Lavocat, et lui laisser écrire les confideuces qu'il pourrait lui faire. Ces conftdences ont été tellement astucieuses et si bien calculées, que M. Lavocat convient lui même n'avoir pu en tirer aucune conséquence. Fieschi ne veut point avoir agi pour le compte des ré publicains', il ne veut pas davaulage avoir été l'agent des légitimistes. Il veut que per sonne ne partage avec Fieschi l'attentai de Fieschi et la célébrité qu'il doit attacher son nom. «Vous qui connaissez mes opinions, disait-il M. Lavocat, croyez-vous que si je pouvais compromettre quelque haut person nage, attacher ma cause et lier mon sort quelque notabilité, j'hésiterais un instant? Moi qui les déteste tous, croyez-vous, par exemple, que je me refuserais le plaisir de monter l'échafaud en compagnie avec un pair de France. Fieschi est toul-à-fail convalescent. Il se lèveet tous les jours on lui fait faire une promenade sur un piéau qui lui est réservé. Ou prend les plus grands soins pour sa santé; tout ce qu'il demande ou paraît désirer lui est aussitôt accordé. Les magistiats qui interrogent l'accusé le traitent avec des égards qui contribuent le calmer et accélérer sa guérison. La chambre dans laquelle Fieschi est en fermé est voûtée et assez sombre, mais très- propre; elle est suffisamment meublée; la fenêtre et le lit sont garnis de rideaux blancs. Un second lit est dressé dans un coin de cette pièce pour un individu qui passe la nuit au près du détenu. Dix-huit ou vingt personnes sont, dit-on, plus ou moins compromises, ce qui donnerait au procès plus de durée qu'on n'avait d'abord supposé, et ce qui impose l'instruction une extension considérable. Ou pense toutefois qu'on n'est arrivé encore àaucune découverte importante, du moins quant la pensée supé rieure qui aurait conçu et dirigé cette machi nation. On paraît croire que le nommé Maurey, que Fieschi désignait indifféremment sous le nom de Xoncle et du payeurpourrait faire des révélations. Mais cet individu se renferme dans un silence absolu sur tout ce qui se rattache l'événement; il est dans un état habituel d'irritation sur les quel les formes polies de MM. les pairs instructeurs ne peu vent rien. On dit qu'il y a très-peu de jours, au moment où M. Pasquier lui adressait la paroleMauray s'est élancé vers. M. le pré sident avec rage, et ce n'est pas sans peine qu'ou l'a retenu, et il fallut se hâter beau coup pour retirer de ses maius M. le prési dent de la cour des pairs. Ou ignore encore quelle époque le pro cès pourra s'ouvrir. Les employés et huissiers de la chambre des pairs ont été prévenus qu'après le vote des lois actuellement délibé rées par les députés, il y aurait une vacance qui se prolongerait jusqu'au i« novembre ou plus lard, peut-être jusqu'au i«r octobre seu- iemeot, si, cette époque, uo nombre suffi sant de pairs pouvaient être réunis. Tel serait alors l'ordre des travaux de MM. les pairs: i° le procès de Fieschi; a° la fin du procès d'avril. - Des officiers revenant d'Afrique ont écrit Paris de Pdlma où ils font leur quarantaine. Non seulement ils ne disent rien de la pré tendue proclamation de don Carlos; mais ils affirment que Mayorque et toutes les Baléares sont eu mouvement dans un sens bieDS op posé, eu communication active, politique, avec Barcelone et Valence, et que plusieurs carlistes se sont embarqués pour éviter les suites de l'explosion laquelle ou s'attend. Les cinq îles, qui avec la Catalogne et Va lence faisaient partie de l'aDcieDue couronne aragonaise, ont une population d'au moins 200,000 âmes. - On écrit de Madrid, i3 août: Une portion de la garnison de Madrid, dont le gouvernement se méfiait, a été ren voyée l'armée du Nord, et les casernes se ront occupées par des auxiliaires anglais ou portugais. - Ou écrit d'Alexandrie31 juillet La peste a cessé en Egypte, mais le cho léra fléau presque aussi redoutable, a pris au Caire; il y meurt io fa cholériques pa^ jour. - M. de Chateaubriand a écrit la Quoti-• dienneune lettre dans laquelle il dit aux ministres actuels Je vous épargne des reproches que la terre entière vous fait; je ue vous demande point raison de vos sermeos je me contente rai de vous dire que vous n'êtes pas au bout de votre tâche; que dans la route périlleuse où vous vous eogagez la suite de tous les gouvernemeus qui se sont perdusil ne vous reste qu'à poursuivre celte roule jusqu'à l'abîme. Vous n'avez rien fait tant que vous n'avez pas rétabli la censure. Il n'y a d'effi cace envers la liberté de la presse que la cen sure. Une loi violente peut tuer l'homme; la censure seule lue l'idée, et c'est l'idée qui ruine notre système. Préparez-vous donc établir cette censure, et le jour où vous l'é tablirez, vous mourrez. J'espérais être assez prés de ma tombe pour éviter les révolutions qui menacent l'a venir, mais l'esprit de vertige qui a saisi le pouvoir me fait craindre que les révolutions ne marchent encore plus vile que ma vie. - M. Cosnes de Ginestas a été arrêté Gi- nestas, près de Narbonue. 11 est parti le 17, pour Paris, par la diligence, entre deux gendarmes. M. Cosues est fière d'nu ancien maître de Fieschi. - Les lettres de Madrid du 18 au soir an noncent que le ministère est modifié daus le sens du gouvernement. ANGLETERRE. Londres24 août. On peut voir maintenant la comète l'Ouest, mais faiblement, l'aide d'un télescope, entre une et deux heures du malin pourvu que le ciel soit dégagé. La comète ue sera visible l'œil nu que daus la seconde semaine d'octo bre. On l'a verra alors dans l'hémisphère septentrional. A l'époque de l'apparitiou de la dernière comète, le temps était très-chaud comme actuellement et la vigne était très- belle et très-productive. Globe. ALLEMAGNE- Francfort20 août. Le ier août, huit des meilleurs nageurs de la garnison autriebieone de Brigance se sont engagés par uoe gageure de traverser la nage le lac de Constance, de Brigance Lindau, distance de près d'une lieue d'Aile^ magne. Ils sont partis dix heures et a heures 57 minutes un soldat nommé Tulaja a le premier mis pied terre au pont de Lin dau; 32 minutes plus tard le premier lieute nant de Cepharowitsch l'a suivi. Les autres 6 n'ont gagné que la moitié ou deux tiers de la distance et se sont fait recevoir par les

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1835 | | pagina 3