A 3 ANGLETERRE. des magistrats instructeurs de Paris. Un in dividu mentionné dans ces papiers et habitant le département de l'Eure s'est suicidé, sans que personne dans le pays qu'il habitait puisse assigner un motif quelconque cet acte de désespoir. Seulement on a su qu'après avoir lu un journal venant de Paris il était immé diatement monté dans sa chambre et s'était brûlé la cervelle. Le nom de ce malheureux n'a cependant été imprimé dans aucun jour nal et n'a jamais été question de lui propos de l'attentat du a8 juillet. - On parle de nouveau de la construction du chemin de fer de Paris Lille par Amiens. Les futurs directeurs des travaux sont venus ici pour reconnaître les lieux et ils en ont déposé les plans la mairie. Ce chemin pas serait devaul Henri-Ville, le long du bou levard de l'Est, traverserait la Somme et ensuite le marais de Riveri. Il serait construit en quatre ans, et la portiou entre Paris et Amiens pourrait être fréquentée en deux ans. Les dépenses sont estimées a5 millions. - Un décret de la régente a ordonné l'é tablissement provisoire de députations pro vinciales dans la Péninsule, sut les principales bases suivantes: 11 y aura dans chaque province une dé- putalion composée provisoirement du gou verneur civil, de l'intendant des fiuauces, d'un juge pour chacun des districts judiciai res de la province et d'un secrétaire sans droit de vote, nommé par la députation. Le gou verneur civil en sera le président né. Voici les conditions d'éligibilité pour être député d'une province: r° Etre Espagnol ou avoir été naturalisé; a° avoir a5 années accomplies; savoir lire et écrire; 3° avoir résidé quatre années dans la province et deux dans le district avec une existence indépendante; 4° posséder une reute annuelle de 6ooo réaux de vellon dont 3ooo sur une propriété foncière ou industrielle, ou vivre honorablement d'une profession d'avo cat, de médecin ou de fonctions dans les sciences de l'instruction. L'éltclion des députés aura lieu au scrutin secret et la majorité absolue. Les fonctions de député provincial dureront trois années, et les députations seront renouvelées par moitié chaque 18 mois. - La Quotidienne publie une lettre, dans laquelle M. Michaud raconte la visite qu'il a faite récemment, Ham, M. de Polignac et M. Cbantaleuze. En voici les principaux passages En quittant le commandantnous avons traversé la cour; on nous a ouvert une petite porte, côté de laquelle veille une sentinelle, et nous sommes entrés dans un corps de bâ timent où logent les prisonniers. MM. de Cbantelauze et Guernon de Ranville sont au rez-de chaussée, MM. de Polignac et de Pey- ronnet au premier. J'ai commcucé mes visites par le prince de Polignac. Les lecteurs qui m'ont suivi en Orient savent quels encoura- gemens il m'avait donnés pour mon grand voyage; la dernière fois que je l'avais vu, c'était au ministère des affaires étrangères, une prison était le lieu où je venais le remer cier, et lui rendre compte de ma mission. Les révolutions n'ont rien ôté au prince de sa fermeté et de son courage; il n'a rién perdu de cette aménité d'esprit, de cette philosophie douce et bonne qui vient du cœur. Je lui ai présenté M. Poujoulat, mon jeune compagnon aux pays d'outre-meret notre conversation a roulé sur les régions que ious avons parcourues. Le prince m'a de mandé quel effet avait produit la prise d'Al ger. Jamais événementlui ai-je répondu ne fil une aussi vive sensation chez les peu ples qui habitent les côtes de la Méditerranée, et le retentissement de celte victoire a été si grand, si univercel, qu'après la révolution de juillet, et dans un temps où personne en France ne songeait plus l'Orient, elle a suffi pour maintenir partout l'honneur et la gloire du nom français. Le prince de Poliguac charme les heures toujours si lentes de la captivité par la lecture et la musique quel quefois il confie des feuilles volantes ses méditations et ses souvenirs; ces feuilles sur lesquelles il m'a été permis de jeter les yeux sont comme les éloquentes inspirations du malheur, et les souvenirs qu'elles retracent, sont exempts d'amertume. L'illustre prison nier préside l'éducation de ses eufans il est en cela bien secondé par Mm« la princesse de Polignac femme d'un très-haut mérite. Ces jeunes enfaos, dont l'un a onze ans, l'autre ueuf, montrent des dispositions heu reuses, et rien n'est plus touchant que leur teudresse pour leurs parens. Je suis entré dans la chambre M. de Pey- ronnetqui u'est séparée de celle de M. de Polignac que par un étroit corridor. Les phi losophes du portique supportaient la douleur, mais il n'y a pas chez M. de Peyronnet, comme chez euxsingularité et aflectaiion; il ne se plaiot ni du passé, ni du présent toutes les incommodités de la prisontoutes les rigueurs de la captivité, il les accepte sans murmurer. Je n'ai entendu de sa bouche qu'une seule plainte; il souffre beaucoup des yeux; ce mal l'empêche de travailler. M. de Peyronnet s'estjfait, depuis qu'il est en prison, une existence toute nouvelle; après avoir été un avocat célèbre un magistrat distingué un ministre, il s'est fait homme de lettres avec toutes les qualités et toutes les conditions. Aussi n'avons-nous parlé que littérature, et j'avais besoin de regarder les bareaux de fenêtres et les murs de la prison, pour me ressouvenir que nous n'étious pas dans une académie. Je regrette bien vivement de n'avoir pu visiter les autres prisonniers de Ham; mais on m'avait fait jurer de ue voir que ceux pour lesquels j'avais une permission. Londres, 18 octobre. Des lettres particulières de La Haye disent que le bruit court qu'à son retour de Kalisch et de Tœplitz, le prioce Frédéric fera con naître certaines propositions de la part des puissances du Nord, ayant pour but de ter miner les différends existans avec la Belgique; mais tout ce qu'on disait cet égard était très-vague. Le fait est que le prince d'Orange avait été invité se rendre aux grandes re vues des troupes russes et prussiennes, mais que S. A. R. n'a pu s'absenter. Sou frère, le le prince Frédéric, second fils du roiet l'un des officiers distingués de l'armée hollandaise, l'a remplacé dans celte mission simplement de courtoisie. On a été fort étonné La Haye du chan gement qui paraît devoir s'opérer dans les relations diplomatiques de la Hollande avec les cours de Londres et de Paris, aucune dé marche n'ayant été faite cet égard par le gouvernement hollandais. On ignore si l'ini tiative a été prise Paris ou Londres; mais ce qui est certain, c'est qu'il ne faut pas en inférer qu'aucun changement se soit opéré dans la manière dont le gouvernement hol landais envisage celte question vitale. {M.-P.) ALLEMAGNE. Francfort16 octobre. On e'erit de Vienne, le r r octobre: L'empereur de Russie est parti de Vienne pour retournera Prague, le io 5 heures après-midi. Il est passé par la ville en reve nant de Schœnbrun en calèche découverte une foule immense se pressait sur son passage. Avant le départ de l'empereur, l'archidu^ç Palatin est encore arrivé l'hôtel de l'ambas sade russe pour y faire ses adieux ce mo narque. Trois fois les hauts personnages se sont embrassés, visiblement affligés de devoir se quitter. Le 9, S. M. l'empereur a dîné chez Char-; les X, Bustieraed. Là police notifia officiellement au général Skrznezky qui fut commandant en chef de l'armée polonaise insurgée, que pour le cas où il lui serait le moins du monde désagréable de se trouver Praguependant le séjour qu'y ferait l'empereur de Russie il lui était libre de passer ce temps Lintz, mais que sa famille pouvait rester Prague. Le génétal répondit, qu'il userait de celte faculté, mais qu'il amenait sa famille. (G. d'sd ugsbourg.) - On écrit des frontières d'Italie la Ga~ zette d? Augsbourgs, que plusieurs carlistes français ont été obligé de quitter le Piémont Quoique le roi de Sardaigne ne soit pas par tisan de la révolution de juillet, dit le cor respondant, il ne veut pas cependant donner

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Le Propagateur (1818-1871) | 1835 | | pagina 3