Nousavoos reçu des lettres de Gênesen
date du 28. A cette époque, la division
navale qui vient d'être armée dans ce port
n'avait pas encore mis la voile. C'est M.
l'amiral Serra qui en a le commandement. Sa
destination est toujours un mystère, mais
d'après le mouvement que se donnent les
partisans de D. Miguel et de D. Carlos dans
ce pays, il y a lieu de croire que Charles-
Albert va tenter de seconder les efforts des
deux prétendans. Le roi de Sai daigne était
Gènes depuis le 5. Il fait manoeuvrer presque
journellement les troupes qu'il a concentrées
sur ce pointet l'escadre, composée de huit
bâtintens, dont deux vaisseaux rasés et deux
frégates. On fait deS levées extraordinaires
de marins, et les bâiittrens génois qui se trou-
vent dehors n'ont garde de rentrer, ils per
draient leurs équipages. L'escadre russe
n'était pas encore arrivée, mais on l'attendait
incessamment devant l'île de Sardaigne.
- Le Journal de Paris publie la lettre
suivante deTarbes, en date du 2 décembre
a Hier vers deux heures du matin envi
ron 200 carlistes en fuite ont passé devant le
port de Hieumajou, se dirigeant vers la Na-
vaire. Ils ont annoncé être suivis par un
grand nombre des leurs, qui, comme eux
ne veulent plus servir, et vont se retirer dans
leurs foyers. Une surveillance exacte est éta
blie pour garantir la vallée d'Aure.
- On éciit de Bayonne, 3 décembre:
Les dernières nouvelles du quartier car
liste sont en date d'Onâte, 3o uovembre. Le
quartier-général d'Eguiase trouvait toujours,
cette époque, dans les environs d'Estella.
Le général Villaréal, la tête de quelques
bataillons, avait fait le 28 un mouvement
dans la direction de Viltoria: on assure que
les bataillons carlistes qui étaient lrun ont
quitte celle ville, et y laissant la garnison,
pour se rapprocher de S»-Sébastien: ou ajoute
même que leurs batteties balaient toutes les
«venues decclte ville. Leur projet est, dit on,
d'attaquer Guitaria, petit port quelque
distance ayant une baie magnifique: un châ
teau fort occupé par les cbtisiinos défend
cette place. Les démonstrations faites par les
carlistes dans les environs de S'-Sébastien y
entretiennent l'inquiétude, et y augmenient la
cherté des vivres. L'intervention portugaise
se réduitjusqu'à ce jour, l'apparition de
100 Portugais Zamora qui, après 48 heures
de séjour ont repris la route de Portugal.
- On écrit de la fi ornière, ief décembre:
Depuis le 30 novembre une fabrique d'ar-
fnes a été établie par les carlistes, dans le
village de Baguedans vallée d'Amescoa 70
armuriers travaillent remettre en état les
vieux fusils; ils reçoiveot par jour 6 réaux
et 2 rations.
Des vaisseaux de guere anglais détachés
de Malte sodI dans notre golfe depuis huit
ou dix jours, comme pour faire la corure-
panje de» bricks russes qui mouillent la
Goulette. Les bâtimens turci demeurent, loti -
jours dans les mêmes stations; un ici, un a
Bizerte et deux au Cap Bon, non compris
ceux qui vont et viennent de Tripoli. On dit
qu'il y a une goélette Tabarah ponr les
communications entre la Porte ottomane et
le bey de Gonstanline. Depuis le passage de
XAlacrily, il ne paraît point de Fraoçais;
seulement il y a dans les eaux de Bone et de
Collo une couple de petits armeineus.
On s'attend voir arriver avant la fia de
l'année l'escadre or romane-
Les affaiies de Ti ipoli ne s'arrangent guère.
Les turcs sont refoulés dans la ville, et leurs
sorties sont plutôt désastreuses qu'utiles. Des
substances arrivent par mer; mais le mauvais
teras les rendra diflictles si les pachas ne s'ar
rangent pas avec les campagnardsqui gar
dent eu assez grand nombre une partie de la
côte.
- Depuis une huitaine de jours, M. de
Talleyraud est obligé de garder les apparle-
mens, par suite d'iudisposilions qui augmen
tent avee l'âge. Tous les soirs maintenant il
a petit comité dans sa chambre autour de son
fauteuil; ce comité, comme ou le pense bien,
est composé de petsonnes de choix; aussi
assure-1 ou que le chef de l'étal se rend à-
peu-près tous les soirs, depuis quelques jours,
par le jardin des Tuileries, escorté seulement
de quelques officiers, auprès du vieux di
plomate, dont la conversation est toujours
jeune et pleine de veuve. M. de Talleyraud
louche 83 aunée. Bon Sens.
- Ort assurait aujourd'hui que l'expédition
contre Abd-el-Cader était ajournée: la sai
son des pluies aurait, dit-on, rendu imprati
cables nos soldats les routes qu'ils doivent
parcouiir, et d'ailleurs les troupes expédi-
lionnaites n'étaient pas encore toutes rendues
Oran. Par suite de celle détermination, le
séjour du duc d'Orléans en Afrique devenant
pour le moment sans objet, on annonçait le
prochain retour du prince Parts Constit
- On s'occupe beaucoupdit-onau mi
nistère de la marine, de mettre notre flotte
sur un pied respectable. Tous les plus forts
vaisseaux et les plus fortes frégates eu état de
prendre bientôt la mer, ont fixé particulière
ment l'attention de l'amiral Duperré. Le
ministre de la marine, pour mettre, en cas de
guerre, chacun des navires de notre escadre
même de lutter individuellement avec les
navires analogues de l'escadre américaine,
a songé ne mettre provisoirement la mer
que des vaisseaux de 100 110 canons et
des frégates de 3o,en augmentant d'un tiers
ou d'un quart le personnel d'équipage de
chucun de ces navires de l'étal. Ou sait que
dans la dernière guerre, les vaisseaux et les
frégates des États-Unis, dits de 74 cl 44
canons portaient, les uns eu batterie et sur
les gaillards, 100 1 to canons, et les autres
de 60 64 pièces d'artillerie de gros calibre,
avec des équipages d'un quart ou d'un tiers
pltls nombreux que les équipages auglai*.
Celte leçon de l'expérience n'a pas été perdué
ce qu'il paraît pour l'amiral Dupefré, qui
cherche, avec toute espèce d'hostilités, ré
tablir l'équilibre, sous le rapport du ibatéliel
et du personnel -, entre nos forces el celle*
contre lesquelles elles seront peut-être ap*
pelées lutter. du Hdvre.)
-Dans le cours de la semaine dernière*
on a signé bon nombre d'assurances.tous
risques de mer et de guerresoit Sur navires
destinés pour les Étais Unis, soit sur navires
ayant tout autre destination. Les primes
n'ont subi, depuis la semaine précédente, que
de faibles augmentations. On peut en dire au*
tant de ce qui s'est faitaubâvre. A Londres,
les primes différent très-peu de celles aux
quelles on souscrit Paris. En générai, le
commerce paraît croire au maintien de la paix
avec les Etats Unismais consent payer
des primes modérées pour avoir loulesécurité
dans ses transactions d'outre-mer.
ANGLETERRE.
Londres7. décembre.
On rapporte, dit le Standarddans son
article de bourse, que le Lord des liesba
teau vapeur qui transporte des troupes de
Lisbonne Barcelonne, a été obligé de relâ
cher Gibraltar, par suite d'une mutinerie
des militaires, où plusieurs d'entr'eux ont
été tués,
- Ou s'occupe surtout la bourse de la
malheureuse discussion soulevée eotre la
France et les Étals-Unis. On a beaucoup
parlé aussi du prochain départ de lord Wil
liam Beutinck eu mission spéciale ptès fa
cour de Lisbonne pour réclamer de la part
de dona Maria l'exécution du quadruple
traité el ramener s'il est possible le parti de
$dldauha aux affaires.
Les primes de guerre demandées pat- les
assureurs sur les navires français ou améri
cains tournant le cap de Bonne-Espérance
étaient de 5 guidées sans compter tes
risques ordinaires de la navigation. Nous
pouvons annoncer qu'uue assurance a été
faite avant-hier sur un navire français frété
pour la Chine 3 guiués.
ALLEMAGNE,
-
Francfort 4 décembre.
On écrit des frontières d'Espagnele a4
novembre, au Journal de Francfort:
Le bruit court que l'escadre russe, qui est
entrée dans la Méditerranée, tient hiverne^
dans les eaux de Palma. L'escadre des États-
Unis, qui est Mahon, paraît ne vouloir
pas en soriir de sitôt. D'un auire côté si
comme, on le dit, Charles V devait venir en
Catalogne avec r5,ooo hommes, on peut eu
conclure que l'avenir est gros d'évéuemeus.