-n A - présence d'une cinrlamnatioti mort. Il a re fuse de se pourvoir en grâce. lia fait tranquillement ces réflexions Je suis vieux: la tiuiure ne me réservait que quelques années seulement la maladie dont je surs atteint ne me laissait que quelques jours encore; qu'importe de mourir un mo ment plus tôt, un moment plus tard! Mais je proteste qire je suis innocent. Si Fieschi avait agi mou égard comme j'ai agi a l'égard de Beschercela serait autrement. Fepin s'est montré beaucoup plus calme qu'on ne s'y attendait généi aleiiienl. A la suite de la lecture, il s'est borné dire: Je voudrais verser des larmes je n'ai plus de larmes, la source est taiie. Il a demandé le jour de l'exécution; on pense bien que ce désir n'a pas été satisfait. Il a cru que ce si lence sigmfiiil qu'il subirait sa peine immé diatement; alors le soin de ses affaires maté rielle l'a piéoccupé un instant. Il a dit qu'il aurait besoin d'uu mois pour arranget ses af faires de famille. Enfin Boireau a reçu la fatale visite. A ces mol de i'arrêt: Déclarons lloircau complice des crimes ci dessus spécifiés, ce jeune liointneesl tombé a lu renveise dans un ané antissement complet; c'est seulement quand il a pu comprendre qu'il n'eiait atteint que d'une peine de 20 ans de détention qu'il s'est un peu remis. Bescher avait été mis en liberté le 16 au soir immédiatement après ia piouoiiciuiioii Ue l'arrêt eu séance publique. Immédiatement après la lecture de l'arrêt, les camisoles de force ont éié mise aux quatre condamnés. Fieschi avait demandé que celle précaution ue fût pas piise sou egatd mais il a dû s'y soumettre, comme les autres. Ce pendant un journal aflii rue qu'on l'en a débar rassé pour tairecesser l état d'itriiaiiouauquel l'avait fait arriver celle contrariété. Le i(i encore Nina Lassave a été introduite auprès de Fieschi. La femme de Fepin a aussi été admise au près de sou mari; nous n'essaierons pas de décrire tout ce que cette entrevue a eu de déchirant. En sortant de la prison, cette mal heureuse épouse est allee se jeter aux genoux de M. le procureur-général, en imploiaui la giûce de son mari ou nous assuie, qu'aiteu- dri par ses larmes, M. Martin du Nord s'est rendu auprès de M. legarde des sceaux, nous ignorons encore le lésultal dectiiedeiuaiche. - Fieschi a témoigne une giande joie lors qu'il s'est vu debanassé de la ca tu isole de force. L)u reste, il repousse hautement luuie idée de suicide. Je veux, auiait-rl dumou rir sur l'echafaud pour servir d'exemple, je leur ferai une moi t connue ils n'en om jama s vue!.... La parole d'un Corse est saciée.... Tenezon m'ouvi irait les pur tes de tua pi bon cl on me doriuerail rendez-vous pour demaiu dix heures, la barrière S'-Jacques, j'y Serais dix heures moins uu quart. Une ordonnance a été rendue, qui dispense Fieschi du voile noir des parricides et aussi de marcher ou pieds l'echafaud. Louis- Philippe, dans Cet acte officiel, regrette que la mort des victimes de l'attentat du 28 juillet ne lui pei mette pas de taire une giàce plus complété. Ce sont MM. Ladvocat, Parquin et Chiix- d Est-Ange qui se sont liarrspoi lés auprès de Al. le prefet de police, et qui oui déclaré qu'ils se. reudaietil garaus de la parole de Fieschi et ont obtenu sans difficulté l'autori sation de lui faire ôter la camisole de loice. Dans tous les auties entretiens de cette jouinee, Fieschi a paru surtout dominé par deux pensees il se montrait inquiet de l'opi nion qu'on abrait de lui eu Coise, et plaignait le soit de JNma Lassave. «Que pensera-1-on de moi en Corse? disait - il a M« Fatorni comment jugera-l-on ma conduite devant la cour des palis et nies 1 evél,liions Il est ntullieuieuv d'entraîner ainsi avec moi deux hommes a l'éch ifaud.... Mais j ai demandé leur giâce.... D'ailleurs je n'ai dit que la véiire. Nina lui ayant dit que si elle ne venait pas le lendemain il ue devait pas eu é:re elonne, qu'elle se proposait de faite des déniai elles. «Air! c'est mutile 111.1 pauvre peine s'est écue Fieschi en l'mtei loiupauije ue me fais pas illusion; on m'avait bieu donné des espé- lauceson m'avait parle de in'envoyer quatre mille lieues niais je ne l'ai jamais cru; mou crime est trop giaud! C'est pas erreur qu'on a annoncé qu'une requête en giâce avait été adressée au 101 eu faveur de Fieschi. La proposition en a elé laite en effet par un de ses défenseurs; mais les deux autres ont pensé, ainsi que M. Lad- vocal, que celte démarche ne devait être leniee, parce qu'elle tr'olfrail aucune chauce du succès. Fieschi a chargé son confesseur de payer ses dettes, lesquelles s'élevaieut it>5 i'r. il se trouve eucore redevable euveis Fcpm de 19 jr. t leschi a chargé M. Ladvocat de la puhli- cariou de sa vie et du compte rendu de sou procès. Cette œuvie doit ëue vendue au pro fil de Niua Lassave. Le condamne témoigne beaucoup d'inquiétude sur le soit a venir de Celte femiue et il la recommande tous ceux qui vieuueiit le visiter. Morey conserve la stoïcité qu'il a déployée jusqu'à ce jour Pépin commue aussi a se montrer ass.-z calme 11 a bien, la vénte, fan mander Al. Fasquier, niais il ne lui a f.,11 que des aveux et pas de révélations. Aucune nouvelle personne n'a été compromise par lui, et sou entretien avec Al. le président n'a roule que sur des faits lui peis>>u<>. is Alorey se contenie, dii la Quotidiennede répeler: Foui quoi ue puis je muurir, ou ue SUIS je pas mon d'un coup de tusil? Al. l'ubbe Ci ivei a ete appelé plusieurs fois dans le jour par Fieschi et l'un d ses corn.' plic-s nous ne savons pis euco lequel; l'autre a demande M. Fellerirr, prêtre de Saitn-Sulpice, qui s'est un uediairuieiu rendu dans la ptison. Depuis la condamnation de Morey, tM« Du pont, son avocat, a pu le visiter. L'imper- luibable stoïcisme de Morey ne s'est pas dé ni -mi. Au moment de la séparationil a paru legerenieiit ému; une larm, nouillé sa pau- prere; niais, reprenant bi c ou calme, il a'embrassé son défenseur eu saut Dans l'état de soulh ance où je ui j aime mieux la peine de moi 1 que a «us de prison. La population est vivement préoccupée de ce lu"ubie eveueiiienl Nous pouvons assurer O 1 que, sur les bitnls répandus apies la pro^ 011- cialioti de l'arrêt que le* condamnés seraient exécutes immédiatement, plu» de quinze mille jieisounes se sont jroi let-s a la batneie Sauil- Jacques et plus de qnmze mille la place de la hoquette, d'un côté iout-a-iait opposé, paice qu'il avait eie question de choisir çe lieu pour tiieàiie de 1 exécution. - Le 18 l'occasion de la mot 1 de Me Laetitia, méie de l'eriipeieur Napoléon, ou a déposé toute la journée des coin ormes d'immortelles au pied de la colonne Vendôme.C. Franç.) - FieschiFepm et Morey ont été executes le 1 ij au malin, 8 lieui es, a la uai rièle 8' J ac quis. Depuis cinq Heures du tuuiiu, toutes les 1 ues qui aboiuissateul a celles que devait lluveiser le cor tege elaieul occupées par la troupe de ligue et la gaide municipale. Les condamnés devaient se rendit du Lux- embouig a la place de la banieie Saml -Jac ques, jiar la glande avenue de Observatoire, la lue d Enfer a dioue, et, eu revenant sur ia gauche, le boulevaid Saint Jac ,Ues jus que sur la place au haut de la rue du fau bourg, où lectiitaud était dressé. Les tues de l Est et de l'Ouest, piesque parallèles l'allee de l'Obs ivaione, la 1 ue d Enfer de puis l'endroit où elle se teutiil avec la rue de 1 Est, toutes les tues qui y viennent aboutir, le boulevaid Mout-Fainasse et la rue Notre- Daine-des-Champs jusqu'à la rue de Clie- vieuse, étaient iiileidties au jmbirc. Un fort piquet de lioupes de ligne était place a chaque Cuiii de tue, et, de oisiauce en distance, ti$ étaient soutenu par dt s piquets de di agoni ou de gai des municipaux. L'an ivee de ce lugubre cortège et l'exé cution elle même 11 uni jias fan cesser 1rs cris confus et tour le lumulie qui se taisait enten dre depuis plusieurs heures. Fepm «si le premier monté sur l'échafauJ, d un jias plu* tenue que sa contenance aux debacs ue l aurait fait supposer. Au nromeui où les exécuteurs les dépouillaient du manteau dont il clail enveloppe, il a agile sa léte et prononcé quelques paroles pour jiroicsler, dii-oti, une deiuiere fois de son innocence. Uu moment apiés il n'était plus. Alorey a marche ensuite au supplice sou-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1836 | | pagina 2