M. le président Vos relations avec Ali mais placé dix pas, j'arrivai trop lard le Coup partait, je reçus immédiatement la com motion. Je lui frappai sur le bras; je crois que c'est cette secousse qui fit tomber la canne par terre. En un clein-d'œil Alibaud fui en touré; dix personnes tombèrent sur lui en même temps que moi il y eut un mom< nt de confusion; Alibaud fut entraîné au poste. J'élais exiièinement ému; il me serait impos sible de préciser ce qui s'est passé. D 11 tésulte de votre déposition que vous connaissiez Alibaud d'une tnanièie lies-posi tive. - R. Vers la fin de novembre, je ciois, Alibaud se présenta chtz moi; j'étais absent, il reviul le lendemain et me fil des ollres de service comme commis voyageur. Je le pris ses meinères pour un commis-voyageur Consommé. 11 me montra son passeport, me donna son adresse Je lui dis ue repasser, que j'y leflécliirais, que j'avais besoin d uu com mis-voyageur. Le témoin raconte qu'il confia des cannes- fusil l'accusé, qui les lui rendit moins une, qu'il prélendit avoir petdue dans un cale, où on la lui a va il volee. On présente la canne fusil au témoin; il la recounaît pour être celle qu'il a livrée Alibaud? - R Je lui ai remis deux cents cartouches avec les échantillons. Je crois qu'il me les a rendues. L). N eu a-i-il pas garde? - R. Je ne me le rappelle pas. M. Frichonquincaillier, rue Dauphine, 5g, reconnaît Alibaud pour lui avoir vendu un peiit paquet de pou tre de deux onces, dont il a dit qu'il avait besoin pour faite uu essai. Il le lui a replis moyennant uue perte de 10 sous sur un franc ^5 centimes. Le témoin reconnaît l'accusé en ce qu'il avait une figure pas tiop douce et pot lait beaucoup de baibe sous le menton. M. Alaurintenant hôte! garni tue de Va lois- Baiave, n° 5: Je reconnais l'accusé pour l'avoir logé pendant deux mois; il est entré chez moi au mois de novembie, et il en est sorii au mois de janvier. Je sais qu'il n'était pas heureux. Quelques jours avant de me quitter il demanda au portier du charbon et une main de papier. Le portier m'en prévint; je soupçonnai que ce pouvait être pour s'as phyxier; je défendis de lui donner ce charbon, et je le fis prier de mouler chez moi Je lui demandai dans quel but il voulait avoir du charbon; il m'avoua que c'était pour s'as phyxier. Je l'engageai renoncer ce projet. M. le président Alibaud, est-il vrai que vous ayez demandé du chatbou pour vous asphyxier - alibaud: oui. M. le procureur général: Vous aviez doue renoncé vos projets. silibaud: Je voyais que je ne pouvais pas réussir. Plusieurs témoins. cb<z qui Alibaud a logé Ou qui l'ont fréquenté, donnent des i éta ls sur sa vie privée qui était assez régulieie, ils tgnoraietit ses opinions politiques, ses pioj'ls, il avait quelques dettes, qu'il s'était engagé ,(.3> payer a la fin de juin et de juillet. M. Léonce Fraisse déclare être âgé de vingt ans, commis-voyageur pour sou frère rue Bourbon-Villeneuve n° 34* D. N'étiez-vous pas intimement lié avec Alibaud? - R. Je l'ai connu étant militaire Libourue,où il remplissait les fonctions de fourrier. Je l'ai rencoutré Paris, il y a six mois. Nous avons renoué connaissance de meuré quelque temps ensemble rue Bourbou- Vdleneuve, u° 24 Alibaud m'euvoya chez M Dtvismes rappotter deux cannes, et garda la troisième qu'il pi étendit lui avoir élé voiée dans un café; mais il gardait la canne pour aller Perpignanchez son père, et il comp tait la payer a la fin du mois Quelque temps après M. Alibaud entra chez Al. Ëatiza en qudiié de commis; il espéiail avec ce qu'il gagnerait pouvoir payer la canne. 11 me dit qu'il gardait la canne pour tuer de petits oiseaux, quand serait de reloui Pei piguan auprès de sou père. - D. Ne vous a t il jamais f.nl aucune confidence et mis dans le cas de soupçonner le crime qu'il préméditait - R. Jamais, Alibaud m'a toujours paru un homme estimable. - D Quel était l'emploi de son temps quand il a eie avec vous - R. Nous étions tous deux sans place, paice que j'avais eu une altercation avec mon frère, M. Alibaud fut enchanté de me retrouver. Nous allions nous piomener ensemble, et ne réunions que le soir pour nous coucher. - D. Ne vous êies- vous pas beaucoup promené du côté des Tui leries - R. Non, Monsieur, c'était du Palais- Royal ou du bou!ev,ud Saint-Denis. - D. A quelle époque l'ornée? - R. Il y a de cela cinq mois. Noir. os camarades d'enfauce uous nous s s retrouvés avec plaisir. Ahbaud était un jeune homme rangé. Les journaux ont inventé outes sortes de choses sur M Ahbaud; ils ont attaque sou honneur et ses n œuis: ce sont autant de calomnies et de mensonge®. M. le président: Ces calomnies et ces men songes sont bien peu de chose, et pcsenl bien peu dans la balance de la justice en compa raison de l'accusation qui pèse sur Alibaud. M. frraisse Léonce): Ou peut être honnête homme et avoir eu un moment d'erreur. Marques d'étonnement. M. le président: Témoin, prenez garde ce que vous dues, vous pai lez de l'honneur d'un homme sur qui pèse une pareille accusation. M. le procureur général: C'est traiter bieD légèrement le crime de régicide. M L. FraisseJe dis qu'il a commis une erreur en se liviant un acte de désespoir. M le président: Vous excusez un sembla ble crime. M. L Fraisse: Je nedis pas qu'il a bien fait. M. le président: Mais vous appelez cela une erreur. M. L. Fraisse: Je dis qu'il s'est égaré... C'est uu ciime politique... baud ont dû ctrè bien intimes. 11 est difficile que dans cette liaison si intime vous n'ayei pas pu pénétrer quelque chose de ses projets* Ni. L. Fraisse: Si réellement j'avais connut le projet d'Aliband, il ne l'aurait pas exécuté; je me serais attaché lui comme son ombre* M. le président: N'avez vous pas eu quel que discussion d opinion avec Alibaud. Le témoin: Il était plus avancé que moi..; 11 éiait un peu plus exalté que moi. M. le président: N'avez-vous pas discuté ensemble le système de Robespierre M L. Fraisse: Quelque fois le système de Sl-Just, que je n'approuvais pas qui selod uioî, était un sysieme de sang. Plusieurs autres dépositions sont relatives la moralité de l'accusé. Il est résulté en ou tre qu'un ancien sous-officier qui a servi avec lui, lui a offert uu emploi trois jours avant l'attentai. Ce témoin connaissait le dé nuement auquel il était léduit. M. Corbière âgé de 3 1 ans négociant Perpignan, reçut plusieurs lettres ou Alibaud demandait sa recommandation dans une de ces iettres, il annonçait I intention de se brûler la cervelle ou d'attenter aux jours d'un au guste personnage. Je pensai devoir dire un avocat de Perpignan, M. Pigas, ce qui se passait, et le consulter sur ce que j'avais faire. Cet avocat me répondit: Cela est safis doute exagéré; il est inutile lie répond^ a de semblables lettres. Je m'adressai un autre avocat de Perpignan, M. Dellros, qui me donna le même conseil; celui de ne pas répon dre. Enfin, je reçus une qualiième lettre. Ces messieurs me dirent de ne pas répondre que ces lettres ne pouvaient venir que d'un cer veau malade. Je restai tranquille. D. Que contenait positivement la dernière lettre? - I». Celte lettre est du 3 maielle étaii foit longue; autant que je puis me rap peler, il y avait ces mots qui se trouvaient aussi dans la seconde et la troisième: a Que sa position éiait liès-m.ilheuieuse qu'il était dégoûté de la vie, et qu'il attenterait ses jours ou ceux d'un peisot.nage auguste. Sensation prolongée. D. Il ne semble résulter clairement de ces lettres que vous connaissiez sou intention d'attenter a la vie du Roi? - R, A la vie-d'uu personnage auguste. D. Mais vous ne dites pas la vérité entière, Celte lettre a dû rester suffisamment ptesenle votre esprit pour que vous vous souveniez bien de ces teimes, puisque vous avez con sulté ce sujet deux avocats. Vous devez savoir qu'il s agissait du roi. - R II y avait A la vie de Philippe... (Mouvement mais le roi n'était jamais nommé dans ces lettres. Je n'ai pas pu due daus ma déclaration que c'était du roi qu'il s'agissait, mais je crois me rappeier qu'il y avait Philippe. L). Ne vous demauda-t-il pas de l'argent? - R. Oui, Monsieur. Quand vous me rap pelez mes souvenus, je vous réponds saus

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Le Propagateur (1818-1871) | 1836 | | pagina 3