&«iter. îl disait qu'il y avait des patriotes bien j>eu généreux qui ne venaient pas au secours de leurs amis qui en avaient besoin. RI. le procureur-général l'accusé): Vous avouez que ces lettres ont été écrites par vous? - Alibaud: Oui, monsieur. M. le procureur - général Dans une de ces dernières lettres, vous avez déclaré posi tivement l'intention d'attentat aux jours d'un auguste personnage et de vous suicider. L'accusé Je ne me rappelle pas le con- L tenu des lettres. M. le procureur général: Témoin Corbière, vous avez exprimé hier des regrets très-vifs de n'avoir pas préveuu l'attentat en déoou- çaol l'autorité les confidences qui vous avaient été faites; vous avez exprimé des sen- timens qu'il est bon de rappeler: vous avez dit que si vous saviez les jours du,Roi menacés vous vous placeriez entre lui et la balle. M. Corbièreje le confirme hautement il y a bien de la différence entre des opinions politiques et un assassinat. Plusieurs témoins déposent encore sur la «noralilé d'Alibaud. La liste de témoins étant épuisée la séance «si levée cinq heures et continuée demain pour le réquisitoire de M. le procureur-gé- «éral et pour les plaidoiries. Audience du A onze heures, cinq gardes municipaux conduisent Alibaud son banc, et aussitôt après l'appel nominal la parole est donnée au procureur-géuéral. RI. Martin (du nord) fait ud grand éloge du gouvernement et du dévoûmeni de Louis Philippe, puis repétant les paroles qui se trouvent eu tête de l'acte d'accusation, il croit pouvoir assurer que, bien que les doctrines qui ont inspiré l'idée du crime Fieschi et ses complices soient aussi celles qui ont poussé Alibeau attenter la vie du roi, ce dernier néanmoins est l'œuvre d'un seul homme. Après avoir rappelé le fait, M. le procu reur-général donne lecture de son réquisi toire, ainsi conçu: Attendu qu'il résulte de l'instruction et des débats que dans la journée du a5 juin *836, Louis Alibaud s'est rendu coupable d'attentat contre la vie du roi; Attendu que ce crime est prévu par lesart. l», i3, 86, 88 du code pénal, requérons qu'il plaise la cour de déclarer Alibaud coupable et lui faire l'application des peines pwtées par les articles sus-énoncés M« Ch. Ledru prend ensuite la parole. Messieurs, dit-il, le défenseur d'un homme accusé de régicide, doit nécessairement dire un mol de lui-même, je vous parlerai donc de ma première entrevue avec Alibaud: lors que j'entrai dans sa prison je lui dis: Alibaud Vous avez commis le crime de régicide, crime affreux, et vous avez, dit-on, déclaré aux magistrats que votre regret etau ae n avoir pas réussi? Oui, me répondit-il et je sais que les lois demandent ma tête et vous ne pouvez la sauver; mais ce qu'on me demande encore ce que vous pouvez me faire rendre: c'est la pureté de ma vie passée, c'est l'honneur de ma famille. Alors, je me crus devant un mourant, qui me confiait ses volontés dernières. Permettez-moi, messieurs, de jeter quel ques regards sur sa vie passée Voici une note biographique que l'accusé lui- même m'a re mise: Ici Me Ledru fait une lecture de cette no tice biographique, ensuite il continue ainsi: En vérité, je ne saurais quel système plai der devant vous si je n'avais la confiance de parler devant les hommes d'état éclairés, devant des philosophes qui, en présence de la vie passée d'Alibaud, sentiront que la pen sée de son crime n'a pu sortir que d'un cer veau égaré. Vous le dirai - je, messiruis, celte nuit demandant conseil mes réflexious et cherchant comment appuyer l'appel que je me proposais de faire votre clemence, je pensai ce livre du grand Co "ille et je lus toute entière cette piece de Cir .a, où sodI soulevées tant de grandes questions politiques; où Auguste faisant l'office de juge se montre si sage et si adroit en pardonnant cet homme qu'il avait comblé de tant de bienfaits, et qui voulait l'assassiner. Vous, messieurs, quelle est votre pensée lorsque cet homme est traduit devant vous: de venger la société? de venger le roi? Non, votre justice est une justice qui doit être utile, avoir des conséquences; croyez que votre clémence désarmerait bien des bras; votre clémence serait plus ifficace que le spectable de l'échafaud, spectacle qui, vous le voyez n'a pas désarmé Alibaud. M. le président Alibaud, avez-vous quelque chose ajouter votre défense? - Oui, monsieur. Alibaud: Oni monsieur, je n'ai jamais eu l'intention de défendre ma tête, je sui» venu vous l'apporter loyalemeol, je croyais que vousl'auriez prise de même, un conspirateur, je le sais, léussit ou meurt. Moi je ne voulais pas tomber vivant dans les mains de mes en nemis et dans l'accusation que l'on a diiigée contre moi, on a cherché m'enlever plus que la vie, mais ce qui m'est bien plus cher, 1'hoDneur (se tournant vers le parquet oui l'accusation est empreinte de haine, le fiel, de calomnie; je ne croyais pas que des magistrats St haut placés, descendissent si bas. M. le procureur-général qui poursuit les assassins du roi avec tant d'instance, ne pour suivrait sans doute pas de même les assassins du peuple, mais pour uous, peuple qui voulons sortir de l'esclavage, notre dernier moyeu c'est le régicide. M. le président. Alibaud, nous De pou vons laisser exposer de pareilles doctrines; asseyez-vous. Alibaud. Alors je confie ce manuscrit mon défenseur. M le président cela ne se peut pas, celte pièce appartient au piocès. Me Ledru. M. le président peut être sûr de ma disciélion. M. le président. Non, non, déposé au grelfe. - La piece est déposée. M« Boyeur se lève et commence ainsi: Messieurs je ne puis laisser mon citent sous l'impression défavoiable qu'uni pioduite ses paroles sonores. Alibaudinterrompant M le défenseur. Si vous voul> z implorei pour moi la pitié, ne Continuez pas. Je ne veux que la haine ou l'estime de nies concitoyens. Apiès line répliqué de M le procureur- généial, M le président s'adresse Alibaud. - accusé je vous ai interrompu dans un roo- momenl ou, contre votre piopre inléiét, vous faisiez l'apologie du régicide; maintenant si vous êtes plus cduie, vous pouvez continuer votre defense. AlibaudMa defense est le manuscrit que vous m'avez fait retirer. (Le manusciil est rendu Alibaud; mais peine en a-l-il lu quelques lignes, que le bruit, des i timeurs couvre sa voix). M. le président: C'est toujouis la même chose, vous ne pouvez conto ui r. Alibaud, en se rasseyant. Il y a des vérités qu un- sont pas bonnes pour touies lesoreilli-s. A midi et demi 1rs gardes reconduisent Alibeau dans sa prison, et la cour se retire pour délibérer. A deux lientes elle rentre en séance au milieu du plus piofond silence, et M. le pré sident piouonce un anèl qui condamne Ali baud la peine de panicides; ordonne que le condamne seia conduit au lieu de supplice jiieds nus, eucli- mise, couvert d'un voile noir, que pendant la lectuie de l'arrêt il testeia sur l'échafaud exposé aux rcgaids du public et sera ensuite iininédialemenl exécuté Moi t. Suivant la foi me adoplée par la cour des pairs, l'accuse n'assiste pas la heture de son arrêt. Le samedi 3o juillet i856, 2 heures de relevée, en l'bôtel du Petit-Ypresen la ville d'Ypres, il sera procédé par le notaire RENTY, VAdju dication d'une très-belle Ferme, bien plantée d'arbres; contenant en totalité 20 hectares y2 are* 67 cenliaies et suivant le cadastre a5 hectares 60 ares 70 centiares s tuée entre les chaussées 'le BrugPs et de Zonnrbeke, sur le territoire de la vi'.le d'Y près, sauf quatre parties en la commune d« Langbeinarck occupé' par Phiiippe-Joteph Ba taille jusqu'au 1e1 octobie s8,| 1 au piix u« i^ou francs par an outre les impositions. Mise prix 48,000 francs. Les conditions de cette vente ainsi que le plat! figuratif de la Ferme sont déposés en l'élude dudil notaire RENTY Pelile-Haces, n" 26 a Y près. Yprt, Imprimwi* de Lamu-Muxtu*, Grand'-Plac«, vi»-à-Ti* la Grand'-Garde-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1836 | | pagina 4