FRANCE. ANGLETERRE. A minuit tout était rentré dans l'ordre. P. S. J'apprends au moment de terminer ma lettre, que les trois individus, cause pre mière de ces troubles, sont les nommés Minten, lieutenant d'artillerie Charles Perin, avocat Liègeet De Ryaussi de Liège. - S. M. le Roi partira aujourd'hui matin d'Oslende par Audenarde et Ninove,pour arriver avant ce soir en celte résidence. S. M. la Reine, accompagnée du jeune prince, par tiront aussi aujourd'hui d'Osteude, mais cou - cherontjà Audenarde, d'où ils partiront demain vendredi matin pour arriver midi au palais de Laeken. On apprend qu'immédiatement après les fêtes de septembre, S. M. se rendra avec les princes de Saxe-Cobourg, au camp de Bever- loo, pour y passer la revue des troupes qui y ont remplacé celles qui s'y trouvaient en piemier lieu. On y exécutera, dit-on, de grandes manœuvres et S. M. y remettra la croix de Léopold plusieurs militaiies. Le camp sera ensuite levé. Il n'y restera qu'un bataillon de garde. - L'Industriel du Hainaut rend compte des troubles qui ont eu lieu Mons et ajoute: Des rapports sur celle malheureuse allaite furent adressés par l'autorité locale M. le gouverneur de la province, et l'on dit que des aeprésentations out été faites pour obtenir le départ immédiat de la batterie qui a été si im prudemment compromise par l'un de ses officiers. Des renseignemens sont recueillis par l'ad- miuislration communale, en même temps que M. l'auditeur militaire poursuit l'instruction de celte affaire, et l'on ne doute pas que les citoyeus paisibles qui ont été insultés et mal traités, n'obtiennent une prompte justice de l'autorité soit civile, soit militaire qui devra en connaître. - Un grand nombre de petits navires sont employés constamment et exclusivement introduire en Angleterre des œufs de France. Chaque année il entre dans la Grande-Bre tagne 72,000,000 d'œufs d'Allemagne, des Pays-Bas, etc. La France figure pour 55 millions, c'est-à-dire pour les sept huitièmes, d'après la statistique dressée en Angleterre. Le ptix d'achat de chaque douzaine peut être estimé 42 centimes; il s'ensuit donc que l'anglelerre se rend annuellement tribu taire de la France pour plus de 4i 3>353 douzaines d'œufs on 1,925,000 francs. Le ftêi, les bénéfices du marchand qui transporte et de celui qui révend en détail, la casse, la détériorationetc., élève pour le consomma teur le prix primitif de l\i centimes 1 fr. 5o. La dépense totale du consommateur desœuis de France s'élève donc 4 8i2,5oo fr. Le droit d'entrée étant de 1 fr. 5o c. par 120 œufs, les œufs de France payent annuellement fisc d'Angleterre près d'un dtmi-million de dro:t d'entrée. La Belgique envoie égale ment des œufs eu Angleterre, Ou remarque même que depuis quelque temps cette denrée conserve des prix plus élevés que les autres années dans les mêmes saisons. Comme la nourriture des poulets consiste en grande partie en déchet, il serait iufiuiment utile que les cullivateus en augmentassent le nombre. Paris, 20 septembre. On écrit de Bayonne, 12 septembre: Les ebrisliuos demeurent inactifs sur tous les points de la ligne dans la direction de Bilbao et vers l'Ebre. Les régimens ne pensent pas se battre. Dans leurs rangs se sont or ganisés des clubs, nommés sociétés de Padilla, alliliésà la grande association des Communeros, qui, sous la direction de ses chefs de 1823, a commencé reparaître. 11 est difficile de croire que la restauration des Communeros puisse tirer les patriotes de leur apathie: cette secte politique tend au républicanisme, mais est peu nombreuse, bien qu'elle soit disséminée surtoute la sui face de l'Espagne. - Le butin que Basilio Garcia a conduit en Navarre est très-considérable: on dit que le numéraire seul s'élève cinq millions de réaux. i,25o,ooo fr. Bagages, marchandises et argeut étaient portés sur le dos de plus de 200mulets; et malgré l'immense embarrasque lui donnait ce convoiBasilio a échappé la poursuite des colonnes constitutionnelles. Le duc de Rivas est parti pour Gibraltar. Le général Yan Haelen a quitté l'armée; des perquisitions sévères sont faites pour dé couvrir le lieu de sa retraite. - M'ne la comtesse de Lipano (la veuve de Murât) est arrivée Paris. - On a arrêté le 19 dans la rue de la Harpe deux individus qui ont appartenu l'admi nistration des télégraphes et qui ont abusé des sigues pour former une communication télé graphique commerciale. - Des troubles assez graves ont eu lieu le 15 septembre au soir Nantes par suite de la condamnation de quelques ouvriers maçons prévenus de coalition. Quand la force armée est sortie du Bonffay pour reconduire les condamnés eu prison, elle a été assaillie d'une grêle de pierres et de bouteilles, et chaque débouché de rues, les vociférations redou blaient contre l'escorte et le tribunal. On a commencé élever des barricades. Une tren taine d individus, des enfans pour la plupart ont été arrêtés. Le maire a convoqué la garde nationale, pour qu'elle marche s'il y avait encore du désordre. Londres20 septembre. On lit dans le Globe La constitution de 1820 a été proclamée Lisbonne, par la garde nationale et la po pulace, auxquelles les troupes de ligne se sont jointes. Oq écrit de cette ville, en date du 10: Malgré l'activité et la violence de l'oppo sition, le ministère avait laissé la ville avec une faible garnison. Hier après-midi, sous prétexte de recevoir les députés ultra-répu blicains du Douro, un grand nombre de gardes nationaux se rassembla sur la terrace do Pozo. Les députés débarquèrent 4 heures, au bruit de la musique et des acclamations en faveur de la constitution de 1820. Le colonel de la garde municipale, qui avait succédé un officier de l'opposition fut insulté et mal traité. Les cris de vive la constitution conti nuèrent, dans les rues, et vers le soir 3 baiaillo» de garde nationale se réunirent et les tambours des autres battirent la générale. Vers une heure du matin, lès chefs des insurgés formè rent des groupes sur divers points de la ville, et se réunirent ensuite sur la place du Rocio en criant encore vive la constitution mais ils ne paraissaient pas vouloir en venir des voies de fait. La reine et le prince n'étaient arrivés Cintra qu'à 4 heures après-midi, justement au moment où l'agilatiou commen çait. Les ministres et le conseil d'état se réuni rent vers le soir au palais ds Necessitade, mais n'appréhendaient pas un mouvement sérieux. Néaumoins on avait fait sortir les troupes des casernes, et 10 heures du matin, le 5e ca- cadores ainsi que le 4e de cavalerie et un petit détachement d'artillerie se réunirent sur la Place du Palais. Le colonel des cacadores s'avança seul vers la garde nationale et le harangua dans l'es poir de l'engager se retirer, mais il fut im médiatement abandonné par sa troupe et obligé lui-même de se retirer. Les autres régimens allaient également fraterniser avec les insur gés, il était alors 2 heures du matin. Une députation fut envoyée la reine pour conjurer S. M. d'accepter la constitution de 1820, et pour ordonner qu'elle fut immé diatement proclamée. Gomme les ministres et le conseil étaient encore assemblés au palais et voyant qu'il n'y avait pas moyen de s'opposer la volonté du peuple, la reine répondit qu'elle se décidait spontanément jurer iaconstitution, et qu'elle nommait le comte de Lumiares et le vicomte de Sa Bandeira pour former une nouvelle administration; le premier est nommé ministre de la guerre, le second ministre des finances. Au déclin du jour, les batteries du château firent une déch u ge et immédiatement après toute la garde nationale se rassembla et se réuuil la troupe de ligne, et défila ensuite devant le palais, portant des branches de lauriers au bout des baïonnettes; la reine parut au balcon accompagnée du prince et de toute la cour, tous paraissaient consternés; les troupes en passant accueillirent la reine par de faibles acclamations. La cavaleiie et la garde municipale firent retentir leurs vivats avec une violence qui tenait de l'insulte. La reine et le prince montrèrent un sang-froid imperturbable pendant tout le temps que dura

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Le Propagateur (1818-1871) | 1836 | | pagina 2