veau ministère, il faut l'avouer, D'à rien de
flatteur. Porté au pouvoir par uo mouvement
populaire brusque et spontané pour les uns,
tandis que tant d'autres le regardent comme
un coup depuis longtemps préparé, le minis
tère succède des hommes qui avaient quel
que crédit, et qui avaient su procurer au pays
des ressourses considérables. Les ministres
succèdent leurs embarras sans hériter de
leur crédit; appelés au pouvoir par la solda
tesque et la populace, ils peuvent être expul
sés plus tard par l'émeute. Les paitisansdu
despotisme ont salué par des cris de joie ce
triomphe populaire, parce qu'ils, le croient
éphémère, et ils voient dans la révolution de
la capitale le signal de la crise qui pourrait
leur rendre des chances de restauration. Les
modérés de tous les partis ne voient qu'en
tremblant cette carrière ouverte des désas
tres sans nombre. Les récens exemples de
l'Espagne n'ont certainement pas peu contri
bué a préparer les esprits convenir en une
^évolution les tentatives faites pour renverser
un ministère.
L'infante dona Isabelle-Marie a refusé de
prêter serment la constitution; la marquise
de Loulé l'a jurée. La première refuse même
de recevoir sa pension du gouvernement ac
tuel. La seconde espère que ses enfans seront
déclarés princes du sang, et qu'ils succéde
ront a dona Matia si celle-ci meurt sans pos
térité. Le ptince Ferdinand est foi tentent
opposé la constitution.
Lorsque les foi ts saluaient le rétablissement
de la constitution de 1820, le biick fiançais
y répondit; les vaisseaux anglais gardèrent
un silence profond.
- On a reçu des nouvelles de Lisbonne du
a3:
Le 3e anniversaire de l'arrivée de la reine
Lisbonne a été célébté le a3 par des suives
d'artilleiie des forts et des vaisseaux anglais
et français. 11 devait y avoir audience solen
nelle, les ministres et un gtand nombre d'of-
ficiers de la garde nationale s'étaient tendus
au palais, mais une indisposition subite de la
reiue l'empêcha de les recevoir.
- Le 231 'anniversaire de la prestation de
Serment de Jean V'1 la constitution de 1820,
a été célébré de la même manière, l'exception
des salves d'artillerie des vaisseaux étrangers.
L'ambassadeur anglais a promis L reine
un secours de 1000 matins si elle voulait se
rendre bord de la flotte. Elle a refusé.
- Quelle que soit l'issue des det niers évé-
nemeus de Lisbonne il est une chose que
l'on peut regarder connue positive c'est que
la situation financière de ce pays éprouvé
une secousse dont elle ne se relèvera pas de
long-temps. Les contributions seront payées
d'.flicilemeul. 11 y a peu de jouis, M. Ferreira
Ptnto Bastos a tiié sur l'Augleletre uti effet
de 5ooo liv. st. que l'on croit être pour le
compte du gouvernement. Le taux du change
exigé sur le billet a été énorme bien que la
3
solvabilité du tireur soit connue. Il est pro
bable qu'après l'arrivée du Manchester
Londres on ne négligera rien pour obtenir
du baron de Moncorvo une partie des som
mes qui sont sa disposition pour le paiement
des deux dividendes prochaius. Il faut espérer
que l'on ne reuissera pas distraire ces fonds
de leur distination. [Mçrning Post.)
- Le Times termine un article sur les
événemens de Portugal par les questions sui
vantes: ce II est une chose sur laquelle nous
désirerions qu'il plût lord Palmersion de
s'expliquer nettement. N'avail-il pas reçu il
y a plus d'un mois, du Roi des Belges ou
de personnes son service, des assurances
positives et des reuseignemens sur un complot
formé Lisbonne contre le pouvoir royal
on lui représentait la conspiration comme
arrivée maturité, et menaçant d'éclater
chaque instant? Ne disait-on pas au noble
lord qu'une révolution était inévitable Lis-
benne? Le noble lord en recevant ces avis
ne répondit-il pas que l'on exagérait, et que
ces reuseignemens ne méritaient aucun cré
dit? Le Roi des Belges lui-même ne précisa-
t-il pas veibalement lord Palmerston
avant le i5 de ce mois, tout ce qui devait
ar/iver? Le sécrétait e d'état des affaires
étiangèies ne persista-l-il pas, malgré loules
Ces dénonciations, soutenir que ces rumeurs
de complots étaient sans fondemens? Que
faisait lord Howard de YValden pendant ce
temps? Av.lit-il fait passer son intelligent
p.Uion quelques notes pour lui faire pressen
tit ceqm allait arrivei? Pourquoi donne-t-on
lord Howard de Walden 8,000 liv. sterl.
pat an? Ce seront là des questions qui ne
peuvent manquer d'être soumises au parle
ment dés le début de la session.
- Nous apprenons que le gouvernement
français a reçu de celui d'Espagne commu
nication de ce fait; c'est que lors de la réu
nion des cortès, la nouvelle constitution sera
modifiéeet qu'une chambre des pairs sera
consetvée. Le roi des Français en a ressenti
une vive satisfaction et aussitôt après cette
nouvelle, l'ambassadeur est parti pour Madrid.
ALLEMAGNE.
Francfort, 2g septembre.
On écrit de S'-Pétersbourg, 17 septembre:
D'après les bulletins officiels de la santé de
l'empereur, datés des g, 10 et 11S. M. se
porte aussi bien que son état permet de l'es
pérer. La fièvre qui survient souvent après la
fracture ne s'est point manifestée; la douleur
et l'enflure de la partie lésée diminuaient, et
l'on espérait une prompte adhérence des deux
pat lies de la clavicule. L'empereur avait passé
tranquillement les deux premières nuits et
avait bien dormi pendant celle du 10 au 11.
Voici desdéiailssur la manière de voyager
de l'empereur de Russie, qui expliquent l'ac
cident qui lui est artivé:
Ces sortes d'accidens sont fiéquens ea
Russie où la rapidité du voyage est telle qu'on
ne saurait s'en faire une idée exacte dans tout
autre pays. Que l'on songe que l'empereur
met ordinairement 36 heures pour faire le
voyage de Pétersbourg Moscouqui est de
780 werstes, près de 200 lieues de France,
et l'on verra bien que rien en Europe ne
pourra être comparé cette terrible manière
de voyager.
La suite de l'empereur se trouve toujours
une grande distance, et souvent plusieurs
journées de sa personne. Tout son bagage
consiste, en attendanten une petite calèche
très-simple dans laquelle l'empereur se place,
en manteau et en casquetteavec le seul comte
Benkendoiff, son compagnon ordinaire de
voyage. Un cocher et valet de chambre for
ment louie leur suite provisoire. Le choc a
été si rude cette fois, que la calèche n'a pas
versé seulement sur le côté, mais complète
ment sens dessus dessous, présentant quatre
roues en l'air. Le cocher a été jeté uDe
grande distance, et en sera quitte pour quel
ques contusions un peu graves; le valet de
chambre a été frappé violemment l'œil qu'on
n'espère pas pouvoir lui conserver, et l'empe
reur, froissé par la voiture et recevant le
comte Benkendoiff, qui est tombé sur lui de
tout son poids, a eu la clavicule cassée, sans
qu'il soit rien arrivé, contrairement ce qui a
été dit, son compagnon de voyage.
- On écrit de Munich, 21 septembre:
Mercredi dernier, on a célébré ici le mariage
de M. le baron de Bourgoing, envoyé de
France, et commissaire français Bruxelles
en i83o, avec Mlle Ida de Lotzbeck, fille de
M. le conseiller baron de Lotzbeck. Immédia
tement après la cérémonie les époux sont parfl
lis pour les terres de la famille près d'Augs-
bourg.
- On écrit de Vienne, 22 septembre
L. M. l'empereur et l'impératrice sont ar
rivés aujourd'hui, entre 4 et 5 heures du soir,
en pai faite santéde retour de la Bohême et
sont descendus au château royal de Schœn-
brunu. L. M. ont été reçues par la garde
bourgeoise de la capitale et une foule immense
qui attendait les augustes voyageurs sur la
grande roule et qui salua leur arrivée par
d'unanimes acclamations.
- Ou écrit de Naples, i5 septembre:
Ou dit que notre roi se rendra, sous peu,
de nouveau Paris. Son mariage avec une
fille de Louis-Philippe paraît devoir s'effec
tuer. Cette union est généralement désirée ici.
- On écrit deConstantinople, 6 septembre:
La destitution récente de Logothet Nico-
laki Arislarchi a causé quelque sensation
dansle monde politique, parce qu'on considère
cette destitution comme un changement dans
les relations de la Porte avec la Russie.
Notre ville a été le théâtre d'un terrible
incendie. Tout le quartier du sultan Bajazet,
situé au milieu de Cooslantioople, est devenu