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VILLE D'YPRES.
(N° 2l42.)
SAMEDI, i4 AVRIL, i8'3fr.
(XXIme Année.)
--5vwV.
L'abonnement cc Journal est, pour les villes et
arrondissemens de Courtrai et d'Ypres, de fr. 5 par
trimestre, et de fr. C pour toute la Belgique, fraue
de port par la poste.
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ligue; et toutes celles au-dessous de 6 lignes, se paient
un franc.
OUVERTURE DES PORTES
de là ville.
Du 1 au 3o avril, 4 heures.
FERMETURE DES PORTES
de là ville.
Du i au 3o avril, 8 heures.
FERM. DÉFINITIVE DES PORTES
de la ville.
Du 1 au 3o avrildix heures.
BELGIQUE.
ypres, 14 avril,
^3** La place et forteresse d'Ypres seraient-
elles, par hasard, en e'tat de siège? Y aurait-il,
tout au moins, quelque indice, quelque sus
picion de trame, machination, ou complot,
ne tendant a rien de moins qu'h faire
comme en i83o, risum!... sauter la
poudrière sise h l'Esplanade?... Quoi qu'il
en soit, la sentinelle, poste dudit magasin h
poudre, défend, aux pacifiques promeneurs,
de décrire la courbe, ou, plutôt, l'hémicycle
du rempart, qui entoure la poudrière, et
mène, promenade ordinaire, immémoriale,
la porte de Dunkerque.... A quoi bon?!?.
Ou l'ophthalmie sévirait-elle, par avance d'a
comptesur les poudres? Sérieusement,
pourquoi cette consigne?... Nous ne sommes,
cependant, ni en fenaison, ni en fanage. Puis,
ce passage-la n'est, certes, point un parapet,
ni assimilable a un parapet?... Enfin, peut-être
est-on occupé, céans, h la confectipn de car
touches, a un travail quelconque; et, par un
zèle, une sollicitude exemplaires, veut-on,
dans l'éventualité possihle de quelque acci
dent, en préserver, au moins, les.... prome
neurs?.... Quoi qu'il en soit, les promeneurs,
et nous sommes du nombre, si ce n'est
pas être trop curieux, indiscret enfin, dési
reraient bien savoir pourquoiarrivés au-dessus
de la perche du tir h l'oiseau, société
S'-Sébastienforce leur est de faire demi-
tour et de rebrousser chemin.... Du reste, nos
remarques sont absolument inhostiles et toutes
fiacifiques.... Aussi avons-nous l'espoir que
'état-major de la place, le génie ou l'artil
lerie, qui de droit enfin, daignera les
prendre en bonne part.... sans quoi, nous
serions réellement au regret d'avoir pu dés
obliger, par la, M. Qui de droit, ou blesser,
le moins du monde, sa susceptibilité.... quel
que ombrageuse qu'elle fût d'ailleurs!
Dixi et Honni soit qui mal y pense! »(i)
(1) Mieux au courant, nous y reviendrons dans le
prochain u°.
On écrit de Liège, 9 avril
Dans le but, sans doute, d'attirer un
peu de monde notre théâtre, grâce aux
circonstances, la direction avait annoncé
pour dimanche une représentation du Tar
tufe. La spéculation n'a pas été heureuse
la salle, l'exception du parterre, réunis
sait peine un nombre de spectateurs égal
celui des autres dimanches; la représentation
du chef d'œuvre de Molière, appris la
hâte par quelques-uns des acteurs, n'a point
paru amuser au même (fegré tous ceux qui
étaient venus pour la voir. Avant la (in
du 4e acte, les premières loges s'étaient
successivement dégarnies. Inutile de dire
que les allusion nombreuses dont fourmille
celle pièce ont ^fé accueillies avec des ap-
plaudissemens par le parterre. Au 5e acte,
et lorsque l'acteur prononce ce vers
Nous vivons sous un prince ennemi de la fraude,
cinq ou six coups de sifflet se sont fait
entendre. Quoique la majorité des spectateurs
se composât d'un public qui certes ne
partage pas les opinions des siffleurs, elle
n'a pas cru devoir protester contre celte
manifestation individuelle qui a trouvé si
peu d'échos dans la salle.
A l'issue de la représentation du Tartufe,
un nombre considérable de jeunes gens s'est
rasssemblé sur la place de la Comédie et
s'est rendu, en chantant des aits patriotiques,
au séminaire épiscopal et l'évêché. Ar
rivés en face du premier de ces édifices et
pendant que la grande majorité était occupée
crier ^4 bas la calotte! bas les
missionnaires et van Bommel! quelques
jeunes gens ramassèrent des pavés provenaus
de travaux sur la voirie, et se mirent
les lancer contre la porte du séminaire.
Immédiatement après, la foule se porta
place Si-Jean, où des sérénades, adressées
M. le bourgmestre de Neef, étaient com
mencées; ces sérénades données, et tandis
que les musiciens se dirigeraient du côté
du quai dè la Sauvenière vers la demeure
de M. Scronx, les premiers montèrent la
Haute-Sauvenière et allèrent donner un
charivari M. le gouverneur. Quelques-
uns voulurent aussi se livrer des actes
de violence contre l'hôtel de ce fonction
naire, mais ils en furent empêchés par
l'autorité; les masses se rendirent ensuite
la maison de M. le commissaire de dis
trict, où, dès' le début, on entendit une
pierre lancée contre Ta fenêtre; de là,-
elles se mirent en marche, en se divisant
vers le couvent des rédemptoristes et vers
la rue de la Cathédrale, et s'arrêtèrent
vis-à-vis l'habitation de M. Kersten, im
primeur de l'évêchéoù les charivaris
furent renouvelés. Pendant ce temps, les
sérénades continuèrent leur ronde, et furent
successivement données MM. Lhoneux,
Delfosse et Hubart. Il était minuit sonné
lorsque ces scènes de désordre vinrent
cesser.
MM. les commissaires de police qui avaient
reçu des ordres en conséquence se sont
trouvés partout heureusement assez temps,
pour prévenir de graves excès. Devant le
séminaire épiscopal, comme vis-à-vis de
l'hôtel de M. le gouverneur et le domicile
de monsieur Demonceau, ils ont tenté de
consommer l'arrestation de ceux qui se
signalaient par des attaques contre la pro
priété. Mais ils n'ont pu y réussir par le
motif que les délinquans ont pu se réfugier
dans les masses et que le secours des agens
disséminés sur tous les points menacés
leur manquait. On a vu aussi M. le ca
pitaine de la gendarmerie et son lieutenant
seconder, sur tous les points, les efforts
de la police, afin de ramener la tranquillité.
Politique.
Le Courrier de la Meuse ne parle
point de ce fait.
Le Courrier de la Meuse donne les
mêmes détails, mais avec moins d'étendue.