êkd VILLE D YPRES. SAMEDI, 2 MARS, i83g. (XXIIm« Année. outiiaf c)cj lou cFfaitc)t:e-0ccic)eiitafc> eto 3e> foo (p*î° 2234.) 5 L ,V l'abonnement ce jocrfal est, pour les villes et arrondissemens de Courtrai et d'Ypres, de fr. 5 par trimestre, et de fr. 6 pour toute la Belgique, franr de port par la poste. Prix des Insertions en Petit-Romain, 17 et. par ligne; et toutes celles au-dessous de 6 lignes, se paient un franc. OUVERTURE DES PORTES de la ville. Du 1 au 31 mars5 heures FERMETURE DES PORTES de la ville. Du 1 au 3i mars y 8 heures. FERM. DÉFINITIVE DES PORTES de la ville. Du i au 3i mars y 10 heures. BELGIQUE. Ypres, 3 mars. Jeudi, a8 février, la police a arrêté dans son logement le sieur Plieutenant démissionné. Cette arrestation est motivée par la distribution de proclamations adressées l'Armée, et que cet ex-officier est accusé d'avoir mises en circulation dans un estaminet de cette ville. Ces proclamations, dit-on, ne contiennent que des réminiscences de la lettre adressée l'honorable M. Dumorlier, par le comte de Montalembert. Ainsi le cas n'est pas pendable. Cependant, le distributeur s'est exposé une peine correctionnelle, attendu que les écrits ne portent ni le nom de leur auteur, ni celui de l'imprimeur. La justice est saisie de cette affaire nous eu ferous connaître l'issue. Les journaux ont parlé vaguement, dans le temps, de l'arrestation du sieur Charles Pattou, fermierPasscbendule, prévenu de menaces C. P., art. 3o5- 3o8. En efletce métayer se trouve détenu, depuis le a8 novembre passé, dans la maison d'arrêt d'YpRES. Dans l'intérêt bieD entendu de la vérité et de la justice, et en attendant que son cours légal ail lieu, nous croyons devoir présenter, ici, quelques explications, que nous regardons comme pertinentes, sur le délit, ou, plutôt, sur le prétendu délit de menacesdont il s'agit. El d'abord, dans l'espèce, il appert que le dépôt de la lettre comminatoire, adressée aux nommés Philippe Clinckemaille et J acques Vaudenbusschebraconniersaudit Pas- schendale (1) etc., n'avaii pour objet, Remarquons, surtout, que cet écrit fut trouvé, le 18 octobre dernier, au matin, la porte du cabaret le Wallemolenet porté chez P. Clinckemaille, distant, delà, d'au moins un quart de lieue..,. Ce n'est que le 38 novembre donc 4o jours après, que le prévenu, cité par- devant le juge d'instruction, fut incarcéré.... que d'obtenir le retrait d'une poursuite, en police correctionnelle, contre Rosalie Deleye, epouse Charles Pattou, du chef de soi-disant voies de fait exercées sur un Vacher, lequel, ce qu'il paraît avait été surprispar elle, rôdant dans une ruelle confinant des propriétés occupées par lesdits fermiers. Or, le père du vacher avait porté l'affaire devant le juge de paix, et exigea, pour l'as soupir un sac de blé. La femme trouva cette prétention exorbitante.... Le magistral conciliateur, au lieu de mettre tout en œuvre pour accorder les parties, s'empressa, au contraire de clore la conciliation et de renvoyer la plainte en police correc tionnelle!... (1) Le tribunal d'YpRES, saisi de l'affaire, condamna, le 6 décembre, i838, l'épouse Charles Pattou DIX FRANCS d'amende, et, nécessairement, aux frais et dépens du procès. Et c'eût été pour éviter, par l'intimidation de meuaces incendiaires, une poursuite aussi minime, que le fermier Ch. Pattou, homme d'une moralité irréprochable, père de 6 en fans, eût pris recours une commination écrite, que la Loi range pat mi les crimes!!... Convenons que toutes les probabilités s'é- lèventicicoDtre la prévention ou du moins, l'atténuent, moralement, d'une telle manière, qu'à grand'peiueil en ressort un simple délit. Mais, excipera-t-on, la lettre comminatoire, le corpus delictiest là... Sans doute; mais, éiayé uniquement de présomptions plus ou moins plausibles, cela suffit-il?... Et puis, ce ne serait pas la première foissurtout la campagne, où les atiimosiiés, les ran (r) Nous passons outre, pour le moment, aux Causes et motifs - parmi lesquels figurent en première ligne, des délits de chasse et de bra connage qui auraient pu donner lieu cette étrange conduite.... pour n'en pas dire davantage. cunes de mauvais voisinage, ont produit souvent de déplorables résultats, ce ne serait pas la première fois que de fausses accusations, appuyées de pièces subreptices (1), eusseut été dirigées, contre des tiers, par ceux-là mêmes qui les avaient fabriquées, ou fait fabriquer, ces prétendues pièces de conviction Quoi qu'il en soit, la chambre du conseil du tribuual d'YpRES, a cru devoir renvoyer l'affaire la chambre des mises eu accusation de la cour d'appel de Gaud. Selon nous, et surtout dans l'espèce qui nous occupe, il est vivement regretter que le fermier Ch. Pattou n'ait présenté ni chambre du conseil, ni celle d'ac cusation, le mémoire justificatif que la Loi l'autorise leur soumettre. Très-souvent, ces mémoires éclairent la conscience du juge, dissipent ou préviennent les doutes qui peuvent s'élever dans son esprit, et, eu tout étal de cause, s'ils ne parviennent pas faire arrêter la mise en liberté, surtout la chambre, de mise en accusation, - préparent, facilitent la défense aux assises; et, ce qui est d'une hauté portée, tendent prouver, au jury, que, fort de son in nocence et de la bonté de sa cause, le prévenul'accuséen épuisant tous les moyeus de défense légaux, n'en a jamais désespéré!!! Nous rendrons compte de l'issue de ce procès. Quant noussi la chambre d'accusation ne prononce pas un arrêt de non-lieu, nous ne formons aucun doute sur l'acquiiiement en cour d'assises. Le verdict de non-culpabilité du jury nous paraît certain. L. D. W. (1) Il est inutile de faire ressortir combien les expertises en fait d'écriture, sont vagues, douteuses, et, par cela même, combien il est facile, la méchanceté, d'imiter, de contrefaire, peu près, telle ou telle écriture donnée. L. D. W.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1839 | | pagina 1