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VILLE D'YPRES.
LA CHAMBRE DE COMMERCE ET DES
FABRIQUES D'YPRES.
s6 Obehrêteiita tion tÀalwnafe.
JMeABteurs les ticprc'âcntcmts,
(No 2325.) MERCREDI, i5 JANVIER, i84o.
L'abonnement ce Jourwal est, pour les villes et
arrondissemens de Courtrai et d'Ypres, de fr. 4 Par
trimestre, et de fr. 5 pour toute la Belgique, franc,
de portpar la poste.
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OUVERTURE DES PORTES
de la ville.
Du I au 3i janvier5 i/x heures.
FERMETURE DES PORTES
de la ville.
Du i au 3i janvier6 ijl heures.
FEItM. DÉFINITIVE DES FORTES
de la ville.
Du i au 3i janvier y g 1/2 heures.
Y près, le 11 Janvier i84o.
Enfin la discussion qu'appelait de ses voeux M.
le Ministre des travaux publics s'est ouverte au
•ein de la représentation nationale. La question
du canal de l'Espierres vient soulever devant
vous des débats graves et solennels. Portée au
jourd'hui devant les seuls arbitres qui la
constitution reconnaît le droit de la juger,
cette question recevra-t-elle une solution con
forme aux vues de M. le Ministre? il est permis
d'en douter. Dans ce conflit d'intérêts nationaux
aux prises avec d'intérêts étrangers, dans cette
lutte où après vingt ans d'efforts infructueux,
la France croit entrevoir enfin le moment de
nous dépouiller d'un des éléments de notre
prospérité, les mandataires de la Belgique sacii-
fieront-ils aux exigences de cupides voisins ou
l'égoïsme de quelques spéculateurs du Uainaut le
sort de la navigation intérieure du pays, nos
députés voudront-ils partager la funeste con
descendance du gouvernement compromettre
les intérêts commerciaux de la nation? Voilà ce
qu'avec anxiété on se demande en Flandre.
Nous ne retracerons ici ni l'historique du canal
de Bossuyt ni celui du canal de l'Espierres.
I.es nombreux mémoires qui ont été publiés
dans le temps ont suffisamment fait ressortir les
avantages qui devaient résulter de l'un, et les
désastres que devait amener l'autre de ces canaux;
mais comme beaucoup d'entre vous, Messieurs,
qui d'autres préoccupations n'ont pas permis
une étude approfondie de l'importante question
pendante aujourd'hui en appel devant vous
pourraient se laisser séduire par des arguments
spécieux), mis en avant par les défenseurs du
canal de l'Espierres, nous avons cru devoir dans
l'intérêt de la vérité, relever ces assertions fal
lacieuses, et notamment quelques—unes des allé
gations de M. le Ministre des travaux publics,
en réponse aux faits avancés avec autant de
véracité que d'éloquence par M" le comte de
Mueknaeic, Angillis et autres orateurs. Puissent
nos observations, en éclairant vos convictions,
vous prédisposer, Messieurs, écouter avec
bienveillance les voix éloquentes qui s'élèveront
encore en faveur des véritables intérêts de la
patrie, menacés la fois par des intrigues
étrangères et intestines.
Dans votre séance du 3o décembre dernier,
deux défenseurs du canal de l'Espierres ont suc
cessivement pris la parole; l'un cherchant
dissimuler l'importance de ce canal, n'a vu
dans sa confection que le but d'abréger les
longues promenades que font actuellement dans
nos eaux les charbons du Borinage et de ce
que l'exécution de ce projet ne demande aucun
subside au trésorle noble orateur tire la
conséquence que rien ne s'oppose plus cette
exécution. Avec le laissez faire de M. de Mérode,
et le concours de voisins puissants et industrieux,
la Belgique pourrait au besoin être dotée de
communications de toute nature, directes, faciles,
et non pas coûteusesqui bientôt nous ap
porteraient bon compte de l'étranger tout
ce que notre industrie fournit encore nos
besoins. M. le Ministre des travaux publics s'est
ensuite efforcé de combattre les arguments de
M. de Muelenaere, et c'est contre quelques-
unes des assertions dont s'est servi l'organe du
gouvernement, que nous venons notre tour
dous élever.
Des mémoires publiés dans le temps contre
le canal de l'Espierres, en établissant un parallèle
entre la politique suivie par le gouvernement
déchu et celle du gouvernement actuel, avaient
avancé que sur ce point du moins le Roi des
Pays-Bas comprenant les véritables intérêts de
la Belgique, avait constamment tepoussé comme
antinationale, la conception du canal de l'Es
pierres. M. le Ministre a essayé de prouver
qu'à la fin de son règne le roi Guillaume lui-
même était devenu partisan du canal de l'Es
pierres, et comme unique preuve de cette étrange
allégation, il cite une lettre que lui a écrite
cet égard certain M. Legrand-Gossard de Mons;
nous n'avons qu'un mot répondre une
pareille assertion c'est que le roi des Pays-Bas
n'a jamais changé de langage au sujet du canal
de l'Espierres, vis-à-vis des chambres de commerce
deCourtraiet d'Ypres, et nous ajouterons pour la
gouverne de M. le Ministre des travaux publics
lui-même, que ce monarque mettait autant de
confiance dans ces chambres, que dans un en
trepreneur, et que S. M. n'était pas dans l'habitude
de parler aux uns dans tel sens et aux autres
dans tel autre.
M. le Ministre avance qu'il n'est pas possible de
desservir par un moyen commun, le canal de
Bossuyt par exemple, le marché français du
département du Nord, et celui de la haute Lys
belge; nous répondrons cela que si le gouver
nement avait mis autant de persévérance et de
ténacité défendre les intérêts du pays qu'il
en met aujourd'hui faire triompher la fatale
conception du canal de l'Espierres, la possibilité
qu'il dé nie eût existé; nous soutiendrons même
que le canal de Bossuyt eût pu remplacer celui
de l'Espierres, si la France l'eût sincèrement
voulu, puisqu'elle pouvait recevoir le charbon
belge par ce canal en remonte de la Lys et
de la L'eu le, et en admettant ce combustible aux
mêmes droits que par le canal de l'Espierres, et
que quant aux rives de la Lys ainsi qu'aux
villes de Bergues et Dunkerque, elle pouvait
s'approvisionner par la navigation bel^e.
Le marché de la haute Lys belge de Raerlebeke
Arménie res n'est qu'un marché de 55,ooo
tonneaux de houille, dit M. le Ministre des
travaux publics, 35,ooo tonneaux de houille,
voilà tout ce qu'il demande au Hainaut.
Nous le répétons, si le gouvernement avait
mis autant de bon vouloir soutenir le canal
de Bossuyt qu'il en a mis a défendre le canal
de l'Espierres, ce marché intérieur de 35,ooo
tonneaux, seraient bientôt venus se joindre avec
les 100,000 tonneaux que selon les calculs mi
nistériels, consomment le district et les manu
factures de Roubaix, les exportations du Hainaut
vers la mer du Nord, exportations auxquelles
ont encore été employés en i838 au delà de
102g bateaux.
Mr le ministre veut faire transiter le charbon
belge par la France pour arriver la haute
Lys. Ignore-t-il par hasard que les vexations
et l'arbitraire auxquels étaient naguère as
sujettis les navires belges Condé ont nécessité
la confection du canal de Pommerœil? Le charbon
arrivera en transitant par la France a plus bas
prix que par la voie actuelle, a dit M. le
Ministre.
Nul doute que si la France tolère le transit
par l'Espierres vers la haute Lys belge que ce
passage ne soit préféré celui de Bossuyt,
mais le France aussi aurait mauvaise grâce de
se plaindre d'avoir passer par la Belgique,
puisqu'il ne dépendrait que d'elle seule de