VILLE DTPRES. SAMEDI, 22 FEVRIER, i84o. (XXIIIme Année.) l^cutuaf fou ^fauSte-0ccic)euttxfo cio l)cj fou Il Littérature Nationale N° 2o56.) Ce IfJroj.trt L'abonnemeût ce Journal est, pour les villes et arrondissemens de Courtrai et d'Ypres, de fr. 4 par trimestre, et de fr. 5 pour toute la Belgique, franc, de port par la poste. Prix des Insertions en Petit-Romain, 17 cent* par ligne et toutes celles au-dessous de 6 lignes, se paient un franc. OUVERTURE DES PORTES de la ville. Du 1 au 39 février y 5 1/3 heures. FERMETURE DES PORTES de la ville. Du I au 29 févriery 7 heures. ferm. définitive des portes bE LA VILLÉ. Du 1 au 29 février9 173 heures. BELGIQUE. Ypres, 22 février. Mercredi, est décédé, en cette -ville h l'âge de 85 ans, 6 mois, M. Jacques-Em manuel Carpentier, avocat distingué et ancien conseiller pensionnaire de cette ville. Nous doutons que le jeu de mots, ou calembour, suivant, que nous empruntons au n" 48 du Courrier Belge17 février, soit du meilleur gout On reprochait, h l'un de nos ministres, lors de la discussion du canal de l'Espierresde sacrifier les Flandres l'intérêt de l'industrie des houilles. Ouvrez votre code, répondit-il, et vous y verrez, en propres termes, que le gouver nement doit protéger les intérêts des mineurs. Il va sans dire que notre observationou mieux, notre doute, ne s'applique qu'au journal, qui, lui, du moins, eût dû expres sément spécifier où et qui ce bon mot-calembour aurait été tenu, la gravité ministérielle sauve.... Cela se comprend de reste. Ces jours-ciM. le général Clump commandant la division territoriale des deux Flandres, est venu passer la revue d'inspection des troupes de la garnison. Comme il n'y a guère encore que 4 5 mois de sa dernière revue, on suppose, peut-être gratuitement, que l'inspection actuelle a, pour motif, la mise h exécution de nouvelles économies dans le budget de la guerre, département où, dit-on, il s'agit d'un remaniement de position d'un certain nombre d'officiers.... Du reste, nous le répétons, ce ne sont la, paraît-il, que des suppositions et des on dit. S'il en est quelque chose, le Moniteur ne tardera pas longtemps h nous l'apprendre. Toutefois, faisons observer, en passant, qu'il n'y a vraiment d'utiles économies, que celles qui sont nécessaires, et, surtout, équitables et justes. Ajoutons qu'il est des positions, des droits acquis qu'il convient de prendre en favorable considération et quecertesun revirement trop heurté dans la position du corps d'oifieiers, fût-il même économique, témoin les mesures qui ont atteint les régiinens de réserve, serait, k notre avis du moins, aussi peu politique que peu rationnel.... Des personnes se sont plaintesces jours-ci, de l'absence de luminaire, c'est-a- dire, du manque total de l'éclairage public. On était, disent-elles, comme dans les ténèbres, de 7 heures k 10 ou 11 heures du soir. On pourrait, en effet, mieux calculer l'allumage des réverbères, sur les diverses phases et ap paritions de la lune, surtout lors des lunaisons LANGUE FLAMANDE. - Poésie. Poeta nascitur Madeltf.ven, Marguerites tel est le titre d'un Recueil de Poésies diverses, écrites en flamand, que vient de publier Mm° van Ackère, née Maria Doolaeghede Dixmude charmant, délicieux opuscule, brillans miscel- lanées de la plus suave, de la plus intime poésie!... Jamais la Muse de nos contrées n'avait soupiré de tels vers, jamais la lyre, sous une main de femme, n'avait vibré d'accords plus touchans, plus mélodieux Mm0 Maria Doo laeghe nous ne pouvons nous résigner a l'appeler autrement, k la débaptiser en quelque sorte cette dame incontestablementest poète, et poète dans toute l'étendue de ce mot poeta nascitur. Si déjà son nom n'était venu se placer au premier rang parmi tous ses rivauxparmi tous ses émules de talent, de gloire et d'avenir; si déjà la Presse la critique (1) ne l'avait (1) Et uotis-meiue, des premiers, entre autres journaux, dans lEmancipalwn, art. Litiéutu»» Natiobale. - Lanyue flamande, signés L. L. dotée du titre, si noblement mérité et conquis d'ailleurs, de Muse flamande eh bien nous dirions que Maria Doolaeghe est heureusement douée, douée au degré le plus éminent, du sens intime, du sens poétique; c'est-a-dire, de la perception, de l'intuition du beau, du sentiment dans les arts, âme de toute poésie, en un mot, du don rare, merveilleux, de faire passer ce sentimentcette âmedans tout ce qui sort de sa plume!!... Aussi, ses modestes, ses trop modestes Mar guerites sont-elles imprégnées de ce divin fluide, de ce feu sacré, de cette animation créatrice qui, seule, fait les poètes; c'est-a- dire, les formateurs (2), les artistes souverains Ce n'est pas d'aujourd'hui seulement que nous l'avons dit et proclamé Mmo Maria Doolaeghe est, pour la Littérature nationale - flamande, une grande, une symbolique figure; elles nous représente, k elle seule, trois noms littéraires qui brillent, en France, d'un éclat peu commun Delphine Gav Emile de Girardin, Desbordes-Valmore et Amable Tastu..C'est beaucoup dire, sans (2) Du grec poiesis, formation. doute; mais c'est la vérité nous n'avons pas, nous, on doit le savoir de reste, l'ha bitude de flatter, de louer outre mesure qui que ce soit; mais, comme le dit M.-J. de Chénier, Mais tout mérite illustre a conquis notre hommage!,.. Les Margueritesdignes, nobles sœurs des Primevères (5). des Violettes (4), des Ra meaux (5), brillante couronne poétique dont s'enorgueillit la Belgique émancipée et libre, la Belgique devenue nation, les Marguerites sont la, elles aussi, qui attestent jusqu'où s'est de'jk élevée, depuis les deux lustres de sa rénovation la littérature belge française-fla mande (6). M"10 Maria Doolaeghe, k coup sûr, s'est i (3) De M. André van Hasselt. (4) Par Mme Félix de Lamotte. (5) De M. Ernest Buschmannd'Anvers. (6) Nous disons Française-flamande, parce que, pour nous, ces deux branches jumelles du tronc paternel, sont les mêmes, et constituent, ensemble et non séparé ment la littérature nationale belge. Nous regrettons vivement que l'auteur des Margueriteselle aussi soit encore sous l'inlluence de certaines velléités gallophobiques.,.. que nous nous abstiendrons de qualifier, d'attaquer iciîî..^ 1

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Le Propagateur (1818-1871) | 1840 | | pagina 1