2
et reçue Paris le 20, Mme LafFarge rend
compte Me Paillet, son avocat pour le
procès criminel, de ce qui s'est passé au
tribunal de Drives, et elle ajoute
Je vous avoue que j'ai cruellement
souffert d'un silence dont l'interprétation est
toujours mauvaise et calomnieuse.
Puis elle prie Me Paillet de presser son
arrivée auprès d'elle
«Je puiserai dans votre présence la force
nécessaire pour recommencer la terrible épreuve
dont l'essai me fait encore bien souffrir. Par
grâce, monsieur, n'abandonnez pas la pauvre
calomniée; elle vous confie son honneur, sa
vie et Dieuqui est le père de toutes les
douleurs, bénira votre généreuse participation,
et fera de votre fils la joie et la récompeuse
de votre vie.
Adieu, monsieur, etc,
On écrit de Gonstantinople, le 4 juillet,
la Gazette d? Ausgbourg
La Porte a déclaré que si l'Angleterre
voulait prendre des mesures coercilives contre
Méhémet-AIi, elle n'y prendrait aucune part.
Sami-bey paraît être le favori de son maître,
un homme d'expérience. Il est l'ami du reis-
effcDdi, Reschid-pacha, mais le surpasse par les
dons de l'esprit et l'adresse. Il semble aussi
qu'il est dans les relations et les intimes
confidences avec la sultane mère.
Eruiellss24 juillet
Le 20 onze heures du malin s'est ouverte
la première séance de la 3e session des assises de
cette province. Un juré n'ayant point répondu
l'appel a été condamné 5oo fr. d'amende.
La nommée Jeanne-Catherine Bossaerts,
usée de 18 ans, née et domiciliée dans la
o
province d'Anvers, comparaissait devant la
cour sous le poids d'une accusation capitale,
celle d'avoir dans le courant de mars 1840,
Broechem (Anvers), volontairement tué son
enfant nouveau-né, crime prévu par les arti
cles 3oo et 3on du code pénal.
Cette grave affaire avait déjà été portée
la dernière session des assises d'Anvers,
et l'accusée fut alors condamnée peine de
mort, mais cet arrêt fut cassé par la cour
suprême pour une irrégularité qui s'était glissée
dans la procédure.
Sur la plaidoirie de M* Vervoort, jeune
avocat du barreau de Bruxelles, le jury a dé
claré non coupable l'accusée qui a été mise en
liberté l'instant même. Dans cette cause,
le ministère public, représenté par M. van
Camp, n'a qne faiblement insisté sur l'accu
sation qui présentait les doutes les plus sérieux
sur la culpabilité de l'accusée, doutes qui ré
sultaient tant du défaut de preuves matérielles,
que de la déclaration des hommes de l'art
appelés émettre leur opinion sur les cir
constances de cette triste affaire. M. le docteur
Graux, professeur d'anatomie l'université
libre, a été entendu.
On nous communique les détails sui-
vans sur l'acte de brigandage dont la commune
de Beckerzeel, située deux lieues de Bruxel
les, vient d être le théâtre
Dans la nuit du i5au 16 du courant, vers
une heure du matin, des voleurs ont pratiqué
ras de terre une large ouverture dans la
muraille dn presbytère, épaisse de deux pieds
et établie sur un soubassement de pierres de
taille. Il se sont introduits d'abord dans la
buanderie, et, pour arriver de là dans la cuisine,
ils ont enlevé des dalles en pierres bleues
et sont passés au-dessous de la porte. Après
avoir bien bu et bien mangé et avoir vi
sité les armoires sans y trouver grand' chose,
ils paraissent avoir conçu l'infâme projet d'as
sassiner le curé et sa cousine. L'un des voleurs
est moDté armé d'un couteau et d'un grand
bâton; il a fixé sur le palier de l'escalier
trois chandelles allumées et s'est ensuite dirigé
dans la chambre de la cuisine et lui a as
sené sur la tête trois violens coups de bâton
qui firent jaillir le sang grands flots, Aux cris
que jetait cette malheureuse, le curé s'est
éveillé et est accouru au secours, mais en
chemin, il a rencontré le voleur qui avait
le bâton et le couteau levés pour frapper. Sans
avoir égard ses menaces, M. le curé saisit vi
vement ce voleur sous le bras et le porta
devant une fenêtre pour le précipiter dans
le jardin il le lança effectivement travers la
croisée, quoiqu'elle fût fermée; mais comme
ce brigand ne cessait de donner des coups
de couteau sur la tête du curé, celui-ci ne put
le faire tomber dans le jardin, et essaya de le
précipiter du haut de l'escalier. Il le fit tomber
de quelques marches et parvint enfin saisir
par la lame le couteau du voleur il le tord et
le casse dans ses mains. Il jette la lame, et voit
alors au bas de l'escalier un deuxième bri
gand de haute taille qui se mit également
frapper coups de bâton. Mais le premier
se voyant désarmé, prend la fuite, et est suivi
aussitôt par l'autre. Le curé est sorti alors
par la porte de la rue et a appelé au secours.
Les voisins attirés par ses cris et ceux de
la cousine, ont visité la maison et fait des
recherches aux alentours, mais n'ont plus trou
vé les voleurs.
M. le curé a reçu trois grandes blessures,
une au cou, une la tête et une sur le
front; mais heureusement elles ue sont pas
mortelles; et sa cousine, qui est aussi blessée
la tête, se trouve hors de danger.
Les auteurs de ce crime ne sont pas connus
jusqu'à présent. La justice fait tousses efforts
pour les découvrir. De graves soupçons planent
sur des relieurs de livres, le père et ses
deux fils, des ouvriers de Luxembourg, qui se
sont présentés chez M. le curé la veille du
crime pour relier des livres.
Vendredi 17, M. van Parys, substitut du
procureur du roi, M. Otto, juge d'instruction,
accompagné de M. Lédeganck, greffier, se
se sont rendus sur les lieux et y sont restés jus
que bien tard dans la nuit.
Le ai, le Roi, la Reine et les jeunes
Princes sont venus en ville, 3 heures,
en calèche découverte. L. M. se sont rendues
au palais en passant par la rue de la Madeleine
et la Montagne de la Cour. Le Roi a présidé
le conseil des ministres. La Reine et les
Princes sont retournés Laeken vers 4 heures;
le Roi y est revenu seul plus tard.
Le Te Deum pour le neuvième an
niversaire de l'inauguration du Roi a été
célébré, le 21, dans l'église des SS. Michel
et Gudule, au milieu d'une allluence coa-
sidérable.
Le Te Deum a été exécuté par la musique
ordinaire de l'église, sous la direction de
M. Snel.
A leur entrée et leur sortie, les corps
judiciaires ont reçu les honneurs militaires
prescrits par le décret impérial de 1807.
M. le comte de Seckendorff, ambas-t
sadeur de S. M. le roi de Prusse, a été reçu,
le 18 de ce mois, par M. le ministre des
affaires étrangères. L'arrivée de M. de
Seckendorff a mis fin aux fondions de chargé
d'affaires que remplissait provisoirement M.
Balai).
On lit dans la partie officielle du
Moniteur
Par arrêté royal en date du 17 juillet
1840, le sieur Henri de Brouckère, gou
verneur de la province d'Anvers, est nommé
membre de la commission mixte de navigation,
etc., etc., et président de la commission
belge, en remplacement de M. Charles Rogier.
Par arrêté royal du 18 de ce mois,
M. le docteur Seutinmédecin en chef de
l'armée, est mis en disponibilité par supT
pression d'emploi.
Cinq chefs d'instruction, MM. Gaggia,
Lebel, Brown, Hens et Staumont ont adressé
y Ami de V Ordre la réquisition de désigner
l'institution de Bruxelles sur lequel il a attiré
le blâme. S'il n'obtempère l'invitation de
nommer, il y aura, dit un journal, poursuite
collective eu calomnie.
FRANCE. Paris, i3 juillet
On écrit de Barcelone, 14 juillet
Espartéro après avoir laissé la brigade
d'avant-garde de son armée Martorell, où
est établi dans ce moment son quartier général,
est arrivé hier, midi, Barcelone.
Le peuple, accouru sur le passage du cortège,-
entourait de tous côtés le général en chef,
il se ruait sur son cheval, embrassait ses
pieds, ses genoux, sa tête, la queue du
cheval et couvrait lui et son cheval de branches
et de couronnes de laurier. Espartéro, séparé
de son état-major, semblait être porté par
la foule. Reconduit ainsi jusqu'à la maison
habitée par sa femme sur la place Santa-Anna,
il s'est montré sur le balcon, et il a remercié
avec effusion la foule qui l'a salué par des
cris de f^iva Espartéro!
L'ayuntamiento n'était pas étranger, dit-on,
ces démonstrations d'enthousiasme pour lé
général Espartéro, considéré par le partj
du mouvement comme l'adversaire du ministère
actuel, et entièrement contraire la loi
les ayuntamientos, volée dernièrement
les corlès.
Ce matin, l'ayuntamiento constitutio
de la ville, par l'organe d'un députatic
eu l'honneur de féliciter le duc de la Victi
La députation, après avoir félicité le d
exprimé l'espoir qu'il ne se livrerait pa
repos avant d'avoir consolidé d'une mao
ferme et sûre la constitution de 1837,