On lit dans le Journal de Bruges. Mer credi dernier, a été lancé du chantier de M. van Gheluwe, constructeur de navires le beau trois mats Océan^ Nous devons ^gnaler h ce sujet l'activité qui règne notre chantier, où plusieurs navi res se trouvent actuellement en voie de construc tion. En vue du développement heureux qu'a pris en notre ville l'architecture navalenous pensons qu'il serait fort désirable que ce genre d'architecture fut mis au nombre des branches d'enseignement a notre Académie Royale de dessein. Nous appelons sur ce sujet intéressant les lumières de nos administrateurs. FRANCE. Paris, 17 septembre. Le bruit court que Barbès s'est échappé du Mont-St-Michel ainsi que 19 de ses compagnons de captivité 9 de ces derniers auraient été repris. On écrit de Bordeaux, 11 septembre La cour d'assises a condamné aujourd'hui, Eliçabide h la peine de mort. On nous assure que, rentré dans la prison, Eliçabide a repris toute son assurance. Trouvant sur son passage un jeune dessinateur qui devait faire son por trait, il lui a dit en riant Eh bien mon sieur, je suis condamné h mort! Et, se plaçant sur une chaise, il posa pour être dessiné. Cette image, que nous avons vue, est fort ressemblante. Correspondances particulières par voie extraordinaire. Tulle, i» septembre, a 9 heures du matin. 11 reste encore une douzaine de témoins a entendre, non compris les témoins pris dans Or, M. Roulleau, après avoir lu et relu ce programme, après y avoir pensé et repensé, après l'avoir ruminé depuis la première lettre jusqu'à la dernière vous êtes péniblement parvenu découvrir une seule faute d'impression. En vérité, cela dénote une faible aptitude h la critique; nous pourrions signaler bien d'autres imperfections dont ce malencontreux programme est entaché, mais il serait trop fastidieux de le parcourir. Et quelle est celle que vous nous reprochez si gravement? d'avoir mis couronée au lieu de couronnée. Misérable trouvaille! triste résultat de tout le tourment que vous vous êtes imposé! Ce qui nous console, c'est qu'il est impossible que l'omission d'une lettre ait éloigné une seule personne de la représentation du 11 de ce mois. Cependant, pourquoi ce rigorisme envers nous, M. Roulleau? Est-ce parce que ce programme, qui vous a causé tant de mal, n'est pas sorti d'un cer tain endroit, où on écrit le français d'une façon particulière? Vous ne voudrez point le confesser, mais tout le monde le croira. Quoiqu'il en soit, examinons si la correction de votre style vous donne le droit de censurer notre impression. Vous considérez comme un travers de com parer une célébrité qui s'élève une célébrité qui s'est élévée antérieurement. Cela n'est pas vrai, selon nous, lorsque, pour les familles Léautaud et Nicolaï, qui, ce qu'on assure, ne déposeront pas. Ce matin, on entend M1'0 Pouthier et M. Fleignat, sur la petite boîte contenant la gomme en poudre, où l'on a constaté la présence de l'arsenic. Plus on avance, moins on pénètre l'horrible mystère du drame du Glandier. On pense que les débats pourronlkse terminer mardi prochain. Dimanche, i3, loVienrnPffiu matin. MM. Orfila, Devergie et Chevaïïersont arrivés ce matin, 9 heures, en chaise de poste. Le doyen de la Faculté de médecine de Paris et ses collègues sont descendus, dit-on, l'Hôtel des Voyageurs. Ou pense que les trois experts-chimistes de Paris se présenteront aujourd'hui l'audience pour prêter serment, et commenceront ensuite leurs expériences. L'audience commencera une heure. On croit que les débats dureront encore six jours. Mm° Lafarge est plus souffrante qu'a l'ordinaire. On lui a posé hier soir des sinapismes. Le docteur Ventejou, son médecin, reste presque constamment auprès d'elle. D'après le second rapport des experts-chimistes Limoges sur le résultat des recherches portées sur les dix-sept substances que la cour les avait chargés d'examiner chimiquement; il résulte que ces objets renferment de l'arsenic obtenu des substances desquelles il porte le nom. On nous communique l'instant le résultat de l'audience du 14. Après l'audition de plu sieurs témoins que le temps ni l'espace ne faire connaître la mesure d'un talent qui vient d'éclore, on le met en parallèle avec un talent déjà apprécié et connu. Depuis quand donc la comparaison ne serait-elle plus un des éléments indispensables du jugement?) Exagère-t-on ce dernier au préjudice du premier, il y a malveillance, esprit de dénigre ment; fait-on l'inverse, on devient l'instrument d'une méprisable adulation. Et, quoique ces passions ne soient nullement honorables, vous n'avez été capable de combattre que la première; en dépit de l'intention que vous essayez d'afficher, vous vous êtes laissé dominer par la seconde. Nous ne savons pas ce que signifie une célébrité défunte car nous avons la conviction que la célébrité, du moment qu'elle est soli dement établie, ne s'altère plus, ne s'éteint point. En penseriez-vous autrement, M. Roulleau, vous qui visez, s'il faut en croire les gens, l'im mortalité. Vous avez voulu opposer une célébrité d'une époque antérieure une célébrité contemporaine et vous avez été bien malheureux dans le choix de vos expressions. Ajoutons que texhumation d'un défunt pour le placer sur un piédestal, est une image horrible qui fait reculer l'ima gination. Renommées, que... A quoi, s'il vous plaît, se rapporte ce mot? nous cherchons vainement ces renommées, que l'on octroie aux morts pour pâlir les vivants. Malibran est morte, hélas!... Grisi s'est laissé faire comtesse trois fois hélas H (sic.) nous permettent point de rapporter, MM. les experts sont introduits, non sans une peine infinie. Sur les ordres du président, la force publique leur fraie un passage travers les rangs pressés de la Joule. L'accusée est introduite, et après que M. Dubois a donné lecture du procès-verbal des premières opéra tions chimiques, M. le docteur Orfila lit le rapport rédigé dans les termes suivants M. Orfila nous venons rendre compte h la cour des travaux auxquels nous nous sommes livrés. Toutes les expériences ont été faites avec les réactifs qui avaient servi MM. les experts qui avaient déjà opéré dans respèce; toutefois nous avons employé une certaine quantité de potasse que nous avions apportée de Paris, et dont ces messieurs n avaient pas cru devoir se servir. Ces expériences ont été faites en présence de huit membres de la commission au moins. Voici quels ont été les résultats de Vexpertise. Je diviserai en quatre parties ce que j'ai dire. 1° Je démontrerai qu'il existe de l'arsenic dans le corps de Lafarge. Stupeur générale l'accusée reste immobile); 2° que cet arsenic ne provient pas des réactifs avec lesquels nous avons opéré, ni de la terre qui entourait le cerceuil', 3° que l'arsenic retiré par nous ne vient pas de cette portion arsenicale qui existe naturellement dans le corps de l'homme4® et enfin je ferai voir qu'il n'est pas impossible d'expliquer la diversité des résultats et des opinions dans les expertises qui ont été sin' c.èrement faites quand on les compare la nôtre. M. Orfila se livre une longue discussion sur Que dire la-dessus, si ce n'est hélas hélas hélas! ayez pitié de lui! Ce talent, ou, mieux, la manière d'être de son talentest-il aussi une exception en Allemagne Le mot aussi est surabondant vous n'avez encore parlé d'aucune autre exception. Pourquoi posez-vous une question que vous ne pouvez pas résoudre Vous eussiez-dù dire ce que vous entendez par la manière d'être du talent de Mme Ernst- Seidlerque vous semblez abstraire du talent lui-même. Ce qu'il a (sic) de certain, c'est que la soirée, du 11 septembre, marquera dans le souvenir des personnes présentes la repré- senlation de Vexcellente troupe allemand (sic.) Dites, M. Roulleau, cela ne surpasse-t-il pas le malencontreux programme Trois langues tributaires. Oh que c'est beau, que c'est poétique En voulant faire l'aveu modestie éton nante que vous ignorez l'allemand et l'italien vous avez dit deux ne sont pas compré hensibles pour nous Croyez vous que ce soit la même chose La compréhensibilité d'une langue est cette qualité, inhérente elle, qui la rend susceptible d'être comprise entendue. Tandis que c'est un défaut de qualité en vous, comme en nousqui fait que nous ne com prenions ni l'italien, ni l'allemand; car en étudiant l'une et l'autre de ces langues, nous parviendrions indubitablement les comprendre. A travers ce dédale de phrases embarrassées.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1840 | | pagina 2