Bkuxiuis22 septembre.
audiance du 16.
NOUVELLES DIVERSES.
On écrit de Gand, le 20 septembre
VUn incendie d'une violence vraiment extraor
dinaire a éclaté cette nuit dans la filature de coton
exploitée par MM. Delecroix, Tielinan et H. van
Loo située rue de Bruges en cette ville. Les flammes
s'élevaient comme le bouquet d'un immense feu
d'artifice et des millions d'étincelles remplissaient
les airs et s'éparpillaient en couvrant les toits,
depuis le foyer de l'incendie jusqu'à la Place
du Lion-d'Or et même parfois jusqu'à l'église
de St-Bavon. C'est vers minuit que le feu
s'est manifesté au quatrième étage dans un endroit
qu'on ne peut positivement préciser, mais qui
servait de filature ou de carderie. Les flammes
se sont propagagées avec une telle rapidité, qu'en
peu de temps elles se sont communiquées a la
teinturerie de M. Dhaese, attenant a la fabrique
dont il s'agit, et que les deux bâtiments ne
présentaient plus l'arrivée des pompiers, vers
minuit et demi, qu'un vaste foyer qui menaçait de
destruction toutes les maisons environnantes. Grâce
au zèle et aux efforts du corps des pompiers
commande" par le commandant Maes et les lieute
nants de Blende et Claes, on est parvenu vers
trois heures du matin a préserver les maisons
voisines, en abandonnant aux flammes les deux
bâtiments qu'il était de toute impossibilité de pou
voir sauver. Les troupes de la garnison ayant a
leur tête les généraux Clump, Malherbe et le
commandant de place, ont puissamment contribué
ainsi que M. Loys, major du corps de gendarmerie,
circonscrire l'incendie et a prévenir de plus
grands désastres. La filatnre de M. Delecroix
et consors et la teinturerie de M. Dhaese ont été
entièrement détruites avec tout ce qu'elles ren
fermaient. Il ne reste de ces bâtiments que les
suurs. Les mécaniques de la fabrique étaient
seules assurées. On ignore la cause de ce
sinistre qui a occasionné une perte incalculable.
Au moment où nous terminons ces ligneson
vient 110ns annoncer que le mécanicien de l'établis
sement Delecroix et van Loo est en état d'ar
restation. Cet homme a été vu sortant de la
fabrique vers 11 heures et a été plus tard trouvré
ivre dans un cabaret vis-'a-vis de l'établissement,
puis conduit au dépôt municipal.
S. M. la Reine, avec les jeunes princes et
princesse, est arrivée Laeken hier soir 5 heures
un quart, par un convoi spécial du chemin de
fer, qui était parti d'Ostende cet après-midi
vers une heure.
On a commencé poser les tables de marbre
blanc qui doivent être incrustées dans le sacrophage
du monument de la place des Martyrs. Chacune
de ces tables est fixée dans le massif en maçonnerie
au moyen dequatregrandsclousatête circulaire en
cuivre doré.
La famille de M. Jacotot vient de renvoyer,
comme cela est d'usage après la mort des titulaires,
S. M. le roi de Hollande, les insignes de la
décoration de l'ordre du lion, seule récompense que
l'inventeur de l'enseignement universel ait con
senti a accepter pour tout le bien qu'il n'a cessé de
faire pendant son séjour en Belgique.
FltAXCE. Paris, ai septembre.
des travaux publics d'opérer les expropriations;
2° Une ordonnance qui ouvre au ministère
de la guerre, sur l'exercice i84o, un crédit
extraordinaire de six millions, pour la partie
afférente son département des dépenses relatives
aux travaux de fortification de Paris;
3° Une ordonnance qui nomme M. le lieu-
tenant-général vicomte Dode de La Brunerie
directeur supérieur de ces travaux.
Un ouragan terrible a désolé hier la capitale
et ses environs. Des toitures ont été enlevés
des arbres déracinés, des cheminées renversées.
Sur les boulevards extérieurs la terre est jonchée
des débris d'arbres. Au jardin des Tuileries,
un des vieux maronniers qui entourait le grand bas
sin du côté du pont-tournant s'est rompu avec
fracas et ses branches immenses tombant sur
la statue de l'Été, l'ont brisée en mille éclats.
On lit dans le Courrier de Bordeaux
Eliçabide a formé hier son pourvoi en cassation;
il paraît conserver le même calme et a fait
appeler son avocat pour le consulter sur l'op
portunité de ce pourvoi; en signant la déclaration,
Eliçabide disait au greffier delà cour Croyez-vous
qu'on doive mépriser la vie au point de ne
pas user des moyens de la prolonger.
Ceux qui Vapprochent assurent pourtant
que sa volonté est d'être jugée le plus tôt
possible, et que sonc.ourage reprendra le dessus;
s'il en était ainsi, nous aurions demain les
explications de M. Orjila sur son rapport et
le réquisitoire de M. C avocat-général.
On ne saurait se faire une idée de toutes les
lettres que reçoit Mm° Lafarge; le courrier
de ce matin n'apportait guère que des lettres
pour elle; la plupart expriment des sentiments
de sympathie et de pitié, des espérances; il
est cependant des gens qui sont venu insulter
l accusée jusque dans sa prison, dans les
lettres qui témoignent hautement de leur haine
et de leur lâcheté. On a bien voulu nous
communiquer la lettre suivante, que madame
Lafarge a reçu hier matin et que sa sin
gularité nous engage publier
Madame depuis longtemps j'ai voulu
écrire au président pour annoncer que c'était
moi quiayant des haines contre M. Lafarge,
l avait empoisonné; mais je n'avais pas osé.
Comme pourtant je voyais que votre con
damnation approchaitje me suis décidé
vous écrire. Quand vous recevrez cette lettre, il
sera inutile de faire faire des recherches
parce que je me suis tué. Si par hasard l'on
voulait chercher mon cadavre on le trouvera
probablement la Morgue, car je me suis
jeté dans la Seine, près de Paris.
Ne voulant pas déshonorer ma famille,
je ne dirai pas mon nom. Madame je vous
supplie en grâce de m'accorder votre pardon
d'avoir fait si longtemps peser sur votre
tête une si terrible accusation. Adieu!
Paris, ce i3 septembre,
Cette lettre est timbrée de Paris au départ
du i4 septembre.
Le Bulletin des Lois publie
i° Une ordonnance qui déclare d'utilité pu
blique et d'urgence les travaux de fortification
exécuter autour de la ville, et charge le ministre
On écrit de Bruges, le 19 septembre
Les retraites écelésiastiques annuelles dans
notre évêché ont obtenu cette année le plus grand
succès La retraite donnée dans le collège a
f urnes a compté 7 4 ecclésiastiques, celle de
Ronlers i3o, celle de Bruges enfin, qui a été
animée par la présence de Mgr l'évèqne et
s'est terminée jeudi, 212. Ce qui fait un total de
4j6.
Aujourd'hui Mgr l'évêque a fait une ordination
de 4 prêtres, 2 diacres, 1 sous-diacre, etc.
On écrit de Louette-Saint-Pierre, le 17
septembre
Hier, un orage terrible a éclaté sur les communes
de Louette-Saint-Pierre, Gedinne et Houdreraont.
Le tonnerre et les éclairs n'ont discontinué
dans tout le temps de sa durée. Une grêle,
qui bientôt jeta l'effroi chez tous les cultivateurs,
tomba d'une manière effrayante; les grêlons étaient
de la grosseur d'une petite noix. Les dégâts
causés par cet ouragan sont considérables.
On lit dans le Journal des Débats
L'affaire des juifs de Damas vient de recevoir une
heureuse solution; une justice tardive, il est
vrai, puisque quatre infortunés ont péri dans
l'instruction, vient d'être rendue par Méhémet-Ali.
Les efforts de sir Mosès Montéfioré et de M.
Crémieux ont amené ce résultat important, en
ce qu'il a pour effet de rendre h la liberté
neuf malheureux, victimes d'une odieuse accu
sation, et d'anéantir la prévention injuste qui
pesait sur toute la communauté israélite de Damas.
Lorsque les passions seront calmées, on pourra
rechercher les causes de la disparition du père
Thomas et de son domestique. Il suffit aujourd'hui
de constater la mise en liberté des infortunés
prévenus. Des lettres du 3o août, arrivées d'A
lexandrie par le Papin, contiennent les ex
pressions de la joie la plus vive et des plus
grands éloges de Méhémet-Ali.
Correspondances particulières.)
PAR VOIE EXTRAORDINAIRE.
Tulle, 17 septembre, 9 heures du matin.
La santé de Mmo Lafarge paraît s'être amé
liorée depuis hier. Elle pourra, dit-on soutenir
les débats. Dans ce cas, l'affaire serait terminée dans
trois jours.
Les plaidoiries paraissent devoir être animées.
Ou dit que M0 Bac, qui avait d'abord dû ne
prendre aucune part aux débats, s'est décidé,
en présence du dernier aspect qu'a pris l'affaire, a
se charger de la réplique. M" Paillet plaiderait
le premier, et discuterait tous les faits de l'ac
cusation ainsi que la question légale.
Les médecins de Tulle ont donné hier un
magnifique dîner a M. Orfila. Plusieurs toasts
ont été portés a la science et au doyen de la
faculté de médecine de. Paris.
10 heures i;4.
M. le docteur Vidalin vient de visiter Mm®
Lafarge. Son état est alarmant. M. Vidalin ne
pense pas qu'elle puisse soutenir les débats.
M. le docteur Chastaingt de Pierre Buffières
vient d'être commis par M. l'avocat-général
Decoux pour constater l'état de l'accusée et en
faire un rapport a la cour.
Il se répand que le docteur Chastingt affirme
qu'il ne pense pas que Mmo Lafarge puisse soutenir
les débats. Alors l'affaire serait renvoyée a une
autre session, mais on ne pense pas qu'elle
vienne h la prochaine session.
18 septembre, 10 heures du matin.
Madame Lafarge est fort souffrante; elle a
cependant passé une nuit plus calme que les
précédentes. Elle se lève pour aller l'audience.