JOURNAL D'YPRES, D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS.ET NOUVELLES DIVERSE K» 2400. SAMEDI, 3 Octobre, 1840. 24mc Annce. FEUILLETON. Dans sa séance huis-clos de samedi dernier, le conseil communal de Bruges a nommé M. Félix Messiaen, nalif d'Ypres, docteur en droit, la chaire de septième de l'athénée. Les succès que notre jeune concitoyen a obtenus dans le cours de ses études, nous l'ont prévoir qu'il fournira avec distinction la pénible mais noble carrière dans la quelle il ne tardera pas poser le pied. Monsieur le comte Camille Durutte a quitté notre ville avant-hier matin. La veille au soir, un orchestre nombreux lui avait présenté les adieux de tous ceux qui sont même d'apprécier l'homme et l'ar tiste par une exécution musicale magni fique. Demain, 2 heures de relevée, il y aura assemblée générale au local dit Société de la Concorde, l'effet de procéder 1° A la reddition des comptes de l'année écoulée. 2° A l'examen de l'inventairedu mobilier. AÎSÎTÎtgATHÎIES. 3° Au tirage au sort pour le rembourse ment de huit actions (emprunt pour l'achat du billard.) 4° A la nomination de trois nouveaux commissaires, en remplacement de ceux que le sort aura désignés comme sortants. D'après un article du règlement, la com mission directrice de la Concorde se re nouvelle par moitié de deux en deux ans. La première opération est dirigée par le sort. S'il y avait donc, au sein de. cette commissiondes membres qui ne fussent pas la hauteur de leur mission, et que le destin n'eût pas la complaisance d'éli miner, il faudrait que la compagnie les tolérât encore pendant deux longues an nées. El il serait difficile de croire qu'il pût en être autrement, vu que, lors de la création, on a mis l'essai des hommes tout nouveaux du moins pour l'assemblée, la tête de l'administration. On écrit de Bruxelles, 1" octobre La cour d'appel de cette ville, fera sa rentrée jeudi 13 octobre prochain midi, en audience solennelle. Un discc prononcé par M. le procurcur-génet Fernelmont pour l'ouverture de l'année judiciaire 1840-41. M. Schryvers, ancien instituteur Hal, et qui vient d'entrer at> collège des B. P. jésuites, Bruxelles, en qualité de novice, est occupé en ce moment con fectionner un superbe tableau calligra- phiquedont il se propose de faire hommage sa majesté, son retour d'Allemagne. Les personnes qui ont vu ce magnifique travail, conviennent unanimement que c'est là un véritable chef-d'œuvre dans son genre. M. le ministre de l'intérieur a invité les différentes chambres de commerce déléguer chacune Bruxelles un de leurs membres, pour discuter sous sa présidence la question de savoir si le régime auquel le commerce maritime est présentement soumis en Belgique, doit subir des modifi cations. Voici les noms des délégués Par la chambre de commerce d'Anvers, LE PROPAGATEUR, Ce JOURNAL paraît le MERCREDI et le SAMEDIIAbonnement est de 4 francs pour toute la Belgiquefranc de port par la poste. Les insertions se paient 17 TPRES. Suivant les astrologues, dont la science était en si grande vénération dans les siècles passés, les antipathies naturelles qui se remarquent chez plusieurs personnes seraient causées par l'influence des étoiles sous lesquelles ces per sonnes reçurent le jour. Ainsi, deux individus nés sous le même aspectdisaient-ils, sont impatiens de se rencontrer, se plaisent a première vue, et s'aiment sans savoir pourquoi. De même, ceux qui sont nés sous des conjonctions op posées, se haïssent sans raison et ne peuvent se réconcilier cordialement. De semblables faits se présentent souvent a nos observations, mais les lumières en se propageant, ont fait oublier les merveilles de l'astrologie judiciaireet nous n'admettons plus cette bizarre manière de nous rendre compte de l'éloignement qui nous fait fuir la société de telle ou telle personne, non plus que de la sympathie que nous ressentons pour telle ou telle autre. La première impres- 1 par trimestrepour la Fillee centimes la ligne Affranchir le sion est si souvent trompeuse que nous nous priverions peut-être d'un ami, d'un protecteur, eu nous y abandonnant lorsqu'elle est défavo rable; au contraire, en nous laissant subjuguer par le charme de la figure ou des manièresnous pourions nous repentir d'avoir, sans examen, donné notre confiance a qui ne la méritait pas. Une autre sorte d'antipathies, qui entraîne des conséquences moins graves, mais complète ment ridicules, provient presque toujours des premières impressions, et se transmet par l'exemple ou les récits des parens ou des nourrices aux enfants qui leur sont confiés. Une dame avait un goût décidé pour les tableaux, mais elle se trouvait mal chaque fois qu'elle voyait des estampes dans un livre. Elle était encore enfant, lorsqu'un jour son père la surprit détachant les gravures d'un volume; afin de lui ôter l'envie de continuer, il lui arracha violemment le livre des mains et l'effraya en lui disant d'un air et d'un ton courroucés que ces feuillets cachaient de mau vais esprits qui l'étrangleraient s'il lui arrivait d'y toucher encore. L'horreur dont elle fut saisie se présentait a son imagination chaque fois qu'il lui tombait sous les yeux un volume contenant des gravures. L'histoire nous fournit plusieurs exemples d'antipathies, que nous aurions peine h croire s'ils ne nous étaient parvenus d'une manière authentique. Ainsi, Lamothe-le-Vayer ne pouvait supporter le son d'aucun instrument, quoiqu'il trouvât un plaisir extrême a écouter le bruit du tonnerre. César, l'historien, le philosophe, le guerrier, tremblait de tout ses membres en. entendant le chant du coq; l'illustre Bacon s'évanouit a la vue d'une éclipse de lune; Marie de Médicis, enthousiaste, admiratrice de toutes les autres fleurs, éprouvait un malaise nerveux l'aspect d'une rose, même en peinture; le duc d'Epernon tombait en défaillance a la vue d'un lévrier; Henri III, roi de France, n'osait rester seul dans une chambre où il se trouvait un chat; un roi de Pologne, nommé Uladislas, était si cruellement agité lorsqu'il voyait une pomme qu'il fuyait de toutes ses forces loin de l'innocent objet de son aversion; le célèbre professeur Scaliger était saisi d'un, tremblement universel en apercevant du cresson un autre homme, également distingué par ses

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Le Propagateur (1818-1871) | 1840 | | pagina 1