/r JOURNAL D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES, TS'o 2402. SAMEDI, 10 Octobre, 1840. 24me Année. Ce Journal paraît le MERCREDI et le SAMEDI. l'Abonnement est de 4 fr. par trimestre pour la Ville, et 4 fr. 50 pour toute la Relgique, franc de port par la poste. Les insertions se paient 17 centimes la ligne. affranchir les lettres. ÏPRES. Les puissances coalisés, sous prétexte de maintenir la paix en Orient, attaquent et prennent Beyrouth. Sous prétexte de la paix, pour mieux se concilier les peuples, la soldatesque autrichienne et anglaise brûle des marchandises, égorge des femmes, tue des enfants! Au lieu de frapper les troupes égyptiennes, l'Autrichien Frédéric dirige ses coups sur un hôpital, protégé par un drapeau noir! Cinqsohlats égyptiens périssent,cent citoyens inoffensifs meurent dans Beyrouth. Si c'est par des actes semblables que les puissances espèrent obtenir la paix, elles se trompent étrangement. Ces actes réveil leront la haine de tous les peuples, quels que soient les idées qu'on aura soin de répandre chez eux. Il y a quelque jours peine, les puissan ces auraient pu renouer des négociations avec la France. Ces négociations, si elles avaient eu réellement pour but le maintien de la paix, étaient possibles. Aujourd'hui elles ne le sont plus. L'affaire de Beyrouth n'a fait qu'accroître en France l'opposition contre le traité de Londres. Les chambres FEEILLETOA. I S O E E. TILLE D 1 PRES. XI. apprécieront le bombardement de Bey routh comme il doit l'être, et prêteront sans le moindre doute un puissant appui M. Thiers. Les journaux français, pour la plupart, croient fermement que le traite du 15 juillet n'a pas d'autre but que d'amener une coalision de l'Europe contre la France. L'Angleterre, il est vrai, proteste souvent contre cette assertion. Mais s'y serait-on pris différemment qu'on ne l'a fait dans les affaires d'Orient, pour faire croire ces mauvaises dispositions. La France est exclue forcément d'un traité auquel elle avait droit de prendre part. Le terme des négociations n'est pas encore arrivé, et des actes monstrueux d'hostilités ont lieu en Syrie. Le commodore Napier y prélude, l'amiral Stopford y entre franchement d'accord avec l'Autrichien Frédéric. Combien il est regretter que la nou velle qui annonçait que Beyrouth avait été repris par les Egyptiens ne prenne point plus de consistance. Ce fait aurait mer veilleusement contribué abaisser les prétentions des puissances coalisées. Le ministère français aurait eu une preuve éclatante de ce que Méhémet-Ali est en état de faire en Syrie. La défaite des Anglais LE CERF-VOLAAT. et des Autrichiens aurait peut-être en couragé ceux des ministres qui n'osent et qui laissent faire. Quoiqu'il en soit de cette nouvelle si importante, les chances de probabilité sont nombreuses, et il est un fait constant, c'est que les Anglais et les Albanais ont beaucoup plus souffert Beyrouth que les troupes égyptiennes. L'amiral Stopford, ne pouvant vaincre l'ennemi en face, a encore une fois recours l'insurrection. Il paraît avoir envoyé Ac-Alla-Gibelet Rotron ses escadres pour tenter de lancer sur d'autres points ue la côte des troupes et soulever les Druses dans les montagnes. Les journaux français continuent craindre que l'abdication du roi de Hol lande ne rentre dans le plan de coalision, conçue contre la France par les puissances coalisées. Cette crainte d'une coalision, plus que toute autre est appelée exercer une grande influence sur les armements qui se font en France. La Revue des Deux Mondes comprend sous un point de vue très-élevé, la nécessité de ces armements. L'administration del'Université catho lique vient de défendre aux étudiants d'aller au spectacle. LE PROPAGATEL REVUE POLITIQUE. L'ail ilio, la prévôté de Saint-Martin obtient da comte la pleine et libre propriété de quelques terres situées près du territoire nommé rpstalsur lequel nous verrons bientôt s'éléver le cloître des Templiers. Robert de Jésusalera confirme la donation de quelques propriétés rurales, faite la dite prévôté par Frumald, châtelain d'Ypres. Robert de Jérusalem donne la prévôté d'Ypres, le comté de Saint-Martin, avec les terres qui en dépendent. Ce comté avait haute, moyenne et basse justice, et s'étendait tant dans la ville que dehors. Le châtelain Frumald et son frère Théobald signent cette donation. L'an lin, Baudouin VII, dit à-la-Hache, comte de Flandre, pour donner aux Yprois une preuve de sa réconnaissance de leur fidélité, tient en cette ville une assemblée de ses grands et de ses barons, et y fait des lois appelées la paix publique. Nous avons déjfc dit ailleurs, que ces lois font l'éloge de la piété du comte Baudouin et de son amour pour la justice. L'an m6, par §€5 lettres patentes, du 17 Octobre, ce prince déclare quepour prévenir les abus qui résultent des combats en champ clos, les habitants d'Ypres ne pourront être appelés en duel, dans la ville et sa banlieue, ni pour se purger par le feu, le fer rouge ou l'eau bouillante, s'ils ne sont accompagnés de quatre de leurs parents ou amis. L'an il 18, la peste qui s'était fait sentir dan3 toute la Flandre, emporte, en peu de temps, quatre mille personues de la ville et des faubourgs d'Ypres. L'an 1119, les chanoines réguliers de la prévôté de Saint- Martin obtiennent de Jeanévèque de Térouanc, les églises, c'est dire, les dîmes des villages de Boesingbe, Reningelst et Zuidsohote, Raoul, arebévêque de Rheims, confirme, l'an- pée suivante, la fondation de la prévôté, faite en iioi, et le don de ces mêmes dîmes. J.-J. L. Care! gare! éloignons-nous; le cerf-volant va s'envoler!,.... Et le joli enfant bondissait de joie ses yeux brillaient comme les premières étoiles du matin. Ses cheveux blonds, tout bouclés, tantôt flottaient sur ses épaules, tantôt re venaient ombrager son front, jusqu'à ce que sa petite main, les élaguant avec vivacitéles rejetât encore une fois sur son cou. C'est que le gentil enfant était tout transporté de plaisir, qu'il piétinait et qu'il bouillonnait d'impatience de voir s'élever dans les airs ce beau cerf-volantsur lequel étaient peints des aigles, des démons, des crocodiles, et dont la longue queue, ornée de tant de houpes bleue3, blanches, dorées et argentées, se développait en tournoyant avec une grâce si majestueuse! Quel est 1 écolier, le jeune homme, l'homme même, le veillai d enfin qui ne se rappelle en souriant ses parties de cerf-volant? ne s'indentifîe, par le souvenirl'extase de ce petit peuple réuni dans une plaine, suivant toutes les directions du vent, la bouche béante, les yeux braqués vers le ciel, et entourant de tous ses vœuxde toutes ses inquiétudes le grand dragon ou l'oiseau aux longues ailes de carton colorié, qu'ils ont confié aux caprices de l'air, et qui voltige sur leurs têtes? J'en connais plus d'un qui ont soixante-dix ans et n'ont pas encore oublié leur premier cerf-volant et leur premier amour. Et l'enfant jetait de petits cris joyeux, et il battait des mains; et, avant de le laisser envoler, il tournait, re tournait, et regardait encore dans tous les sens le beau cerf-volant que sa maman lui avait envoyé de Paris. Ah! s'il avait su alors que sa bonne mère approchait bien près de lui; que, libre pour un instant des entraves du monde, elle venait, en toute hâte, donner un baiser ce fils idolâtre, et que si peu de distance le séparait d'une étreinte maternelle, l'enfant eût-il quitté ses yeux? et sou joli joujou n'eût-il point balancé l'élan de ses caresses filia les?A cet âge on ne comprend pas encore le bonheur; on ne sent que la joie. Mais la mère! oh! comme elle est palpitante et troublée 1 comme ses chevaux avancent lentement pour ses vœux comme elle entend déjà la voix de son enfant, et croit sentir ses petites lèvres fraîches et roses couvrir tout son cou de baisers! C'est qu'il y a deux longues semaines qu'elle est

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Le Propagateur (1818-1871) | 1840 | | pagina 1