Cette défense figure dans le règlement d'ordre affiché l'université. Par arrêté royal du 50 septembre, le sieur Constantin Rodenbach, commis saire d'arrondissement Malines, a été nommé consul général en Suisse. Par arrêté royal de la même date, le comte Charles-Gustave-Ghislain de Marnix, chargé d'affaires près la cour de Danne- marck, est nommé commissaire de l'ar rondissement de Malines, en remplacement du sieur Constantin Rodenbach, appelé d'autre^ fonctions. Aujourd'hui, on prétend que le gouver nement a reçu la nouvelle qu'Ibrahim pacha, après avoir laissé un corps de 40,000 hommes en Syrie, sous les ordres de Soliman-pacha le colonel Selves a dirigé sa marche vers le Taurus, et qu'il est décidé marcher sur Constantinople, en appelant tous les fidèles musulmans, la défense de la patrie, dont les nations chrétiennes ont juré l'anéantissement. Des personnes qui connaissent parfaitement la situation des esprits dans les provinces turques assurent que cet appel produira le plus grand effet, et qu'Ibrahim-pacha peut compter sur la presque totalité des musulmans. On s'attend recevoir par les prochains paquebots, des nouvelles de la plus haute importance. Le 5, le nombre des courriers expé diés de tous côtés par les ministères, le cabinet des Tuileries, les ambassadeurs des puissances étrangères et les banquiers, ainsi que les départs des étrangers ont été si nombreux, qu'à trois heures de l'après- midi il ne restait pas un seul cheval dans les écuries de l'administration des postes. Les roules d'Allemagne et d'Angleterre sont couvertes d'équipages et de voya geurs. On écrit de Metz, o octobre Des journaux de Metz ont annoncé qu'un marchand de chevaux venu Thionville avait répandu le bruit que la Presse avait prohibé, le 26 septembre, la sortie des chevaux achetés pour la France sur le territoire prussien. Cette assertion est in exacte. La seule obligation que l'on ait imposée aux marchands de chevaux ve nant de France, c'est celle de prendre une patente, attendu qu'en Prusse les mar chands patentés du gouvernement ont seul le droit de parcourir les villages pour faire le commerce des chevaux aussi bien que tout autre espèce de commerce. Les funérailles solennelles de la prin cesse Augusta ont eu lieu le 5 au soir, au château de Windsor. Le prince Georges de Cambridge est de retour Londres des funérailles de S. A. R. la princesse Augusta. S. M. la reine et S. A. R. le prince Albert quitteront Claremont demain pour le château de Windsor, accompagnés des personnes de leur suite. Le comte de Minto et sir Charles Adams sont accompagnés Sheerness par le procureur auprès de l'amirauté. Une enquête sévère aura lieu aujourd'hui, sur la tentative d'incendie qui a été commise dans ce port. On écrit de Lisbonne, 28 septembre Le système coërcitif adopté par les hommes la tête du pouvoir est loin de donner de la stabilité leur administra tion. Le gouvernement informé temps par ses espions, a heureusement prévenu un affreux assassinat et une émeute im minente, qui devaient avoir lieu dans la nuit de mardi par six sergents du 2mc ba- taillon de caçadores casernés au château S'-Georges, et qui s'étaient ligués pour mettre a mort leur nouveau colonel Petro Antonio Roboxo, rendre la liberté les prisonniers impliqués dans le mouvement insurrectionne du 11, opérer un soulève ment général dans la capitale, proclamer un nouvel ordre de choses conforme celui établi dans le royaume voisin. Vendredi 25, on a encore découvert par bonheur un complot qui avait pour but l'assassinat des ministres dans leurs hôtels respectifs l'heure de minuit. Cinquante fusiliers du 1er bataillon national, quelques patrouilles municipales et des soldats du 50me caçadores s'étaient assemblés Caë- tanos, au centre de la cité, avaient forcé le dépôt et s'étaient armés; de leur côté, les troupes avaient pris les armes sous la conduite le gouverneur, et tous les cou pables auraient été faits prisonniers, s'ils n'avaient été avertis par un traître, des mesures de l'autorité et n'avaient eu le temps de se disperser. Le cabinet se maintient dans sa com position actuelle. Le bruit court, toutefois, qu'il est question d'un changement de ministère. ABDICATION FRANCE. PARIS, 8 OCTOBRE. séparée de cet unique objet de toutes ses affections; c'est qu elle va le revoir, et qu'elle sait qu'en le serrant sur son cceur, toutes ses larmes vont se sécher, tous ses sourires vont renaître! Gare! gare! voilà le cerf-volant qui s'enlève!Et Bientôt dans l'espace se déploie une masse blanchâtre qui prend son vol au-dessus des arbres, s'éloigne, revient, remonte, voltige et là travers la prairieet, dans l'irrégularité de sa marche, atteste la faiblesse des mains qui le dirige. Bientôt il plane au-dessus des bois, des clochers; on l'a perçoit des hauteurs de la route, u Mon fils est là dit la tendre mère, et elle regarde avec bonheur ce cerf-volant dont elle lui fit cadeau, et qui, signal de sa présence, lui fait de loin mesurer l'espace qui la sépare encore de lui, indique les lieux qu'il parcourt, les émotions qui l'occupentet semble vouloir s'avancer vers elle, comme pour lui apprendre d'avance qu'elle va trouver son enfant plein de santé et de plaisir. Puis elle suivait dans les airs ce vol incertain et fantasque. Dans sa superstitieuse tendresse, elle se plaisait y définir l'horoscope de son fils. Ainsi, pensait-elle gaîment, je le verrai se lancer dans la vie il parcourra les divers cercles de la société, comme son cerf-volant parcourt aujourd'hui ces diverses régions; tantôt battu par une tourmente, tantôt relevé par un souffle bienfaisant et léger, il façonnera son âme et son imagination toutes les épreuves du monde. Il aura des passions vives et brillantes qui l'entraîneront parfois dans des erreurs, mais il aura aussi d'heureuses vertus que le ramèneront toujours au bien et la joie; car, c'est moi, sa mère, qui dirigerai son essor et conduirai tous les fils de la fragile nacelle sur laquelle il est destiné s'élever dans la vie. ANGLETERRE. LONDRES, 8 OCTOBRE. Dans cet instant le cerf-volant se porta si haut qu'elle le perdit de vue. A peine un petit point noir se distinguait-il, s'éclipsant au loin dans l'horizon. Bientôt il disparut tout- à-fait. Son cœur s'oppressa. Elle fit avancer plus promp- tement sa voiture. A toi la corde! -- Non, moi! A toi! A moi! A moi! A moi, qui appartient le cerf-volants'écrie le petit enfant mutin qui a de longs cheveux blonds qui volent et s'entremêlent comme des écheveaux de soie. A moiqui vous laisse tous voir mon beau cerf-volant que maman m'a donné pour moi seul. A moi la corde Et on abandonne la corde dans ses petites mains faibles et délicates. Une voiture roule dans l'avenue. Nouveau motif de cu riosité. Tous les eufans accourent de ce côté un seul ne peut pas les suivrec'est oelui qui tient la corde. -- Où est donc mon fils dit une femme toute belle et toute tremblante, qui s'élance de la voiture. Et elle suit tous les enfans qui retournent vers la prairie. Mais où est-il donc s'écrient-ils tous la fois où est le cerf-volant notre beau cerf-volant où est-il Où est mon fils? mon fils... répète une voix pleine d'a mour et d'agitation. Là, c'était là sa place. Le cerf-volant était là. Il aura été pris. Où est-il donc A cet instant, des cris décliirans, des cris d'une mère épou vantée remplissent les airs. Voicivoici la corde, s'écrient la fois plusieurs enfans, en sautant et s'applaudissant de leur heureuse découverte; et DU L'abdication du roi des Pays-Bas est un fait consommé. Voici la proclamation royale par la quelle il a mis fin h son règne PROCLAMATION ROYALE. Nous Guillaume, par la grâce cle Dieu, roi des Pays-Basprince cV O range-Nassau, grand-duc de Luxembourg, etc., etc. Pénétré d'une respectueuse reconnaissance pour l'aide, l'encouragement et l'appui dont le tout-puissant souverain des peuples ne nous a pas laissé manquer dans les hautes fonctions auxquelles ils recommençaient rire et gambader, se félicitant de l'idée de voir bientôt relancer leur cerf-volant. Une main froide et blanohe se saisit de cette corde. C'est la main de la mère. Elle la soulèvela palpe, l'interroge, la sent se raidir contre le mouvement qui l'attire. Elle est donc retenue? il faut en suivre la trace il n'y a plus rien dire. Les témoins frémissent, les enfans se taisent. La mère marche et s'avance. Elle traverse des buissons de fleursde hautes herbes elle écarte des branchages touffus, passe sur un parterre émaillé, descend dans des fossés, remonte dans des ronces, ne s'aperçoit ni de l'eau qui trempe ses vêtemensni des déchirures qui ensanglantent ses membres, ni des battemens acres, incisifs qui précipitent la vie dans son cœur. Elle ne se trouble, chancelle, ne laisse échapper la corde, ne tombe, que parce qu'elle vient de perdre l'existence Elle s'est arrêtée devant un puits. Mais là, cette fatale corde n'a point encore fini son cours. On l'aperçoit, laide et tendue, se prolonger au fond du puits; elle soutient un poids qui résiste, et on la retire supportant le corps d'un jeune enfant aux cheveux blonds, dont les nerfe s'étaient contractés dans les angoisses de la mort. Des villageoises haletantes et la physiouoraie hagarde ac couraient en cet instant. Elles avaient vu du haut de la mon tagne le malheureux enfant courir reculons vers le puits, fi craignait d'abandonner du regard le cerf-volant, dont le vol le forçait rétrograderet il tomba, le pauvre petit ange! Le soiril y avait une étoile de plus dans le ciel, et un tom beau de plus sur la terre.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1840 | | pagina 2