JOURNAL W Y PRES, D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES. No 2406. SAMEDI, 24 Octobre, 1S40. 24mc Année. FEUILLETON. Ce Journal paraît le MERCREDI et le SAMEDI. L'Abonnement est de 4 fr. par trimestre pour la Ville, et 4 toute la Belgique, franc de port par la poste. Les insertions se paient 17 centimes la ligne. affranchir les 50 pour ÏPRES. 1 Le puriste, dont nous avons parlé dans notre dernier N°, a éprouvé d'horribles contorsions en avouant qu'il a commis une faute au moment même où il s'amusait nous corriger. L'écume qui sortait de sa bouche s'est mêlée son encre, car tout ce qu'il a écrit hier sent la bile la plus noire et la plus infecte. Oh! que c'est ragoûtant pour ses lecteurs! N'importe, nous prenons acte de l'aveu et nous maintenons que celui qui ne sait pas écrire lui-même n'a pas le droit de faire la leçon, de présenter la moindre obser vation aux autres. Nous l'avons dit, nous ne sommes ni prote, ni correcteur ce métier est au dessous de nous. Les ex plications que, cet égard, nous avons données récemment un autre puriste, pendant du puriste sus-mentionnéont été accueillies par nos abonnés toute leur indulgence nous est acquise. D'ail leurs, ils sont en général même de rectifier les légères erreurs, dont le jour nal reste quelques fois entaché tous auront vu, par exemple, que dans notre N° de mercrediaux Eantaisicsil faut lire UNE SOIRÉE A L'OPÉRA pourraient l'attester au besoin au lieu de pourraient l'attendre au besoin. Le puriste numéro deux seul, été assez stupide, assez bourrique pour ne pas le deviner. Que voulez-vous, quand on a fait ses études dans un certain endroit.... (on supléera la réticence)on ne peut pas savoir grand' chose et, surtout, on ne peut pas savoir vivre. Faut-il parler de ce gros et lourd jeu de mots le 8m0 ne quitte pas la ville? Eh bien, nous persistons: oui, le 8mo a quitté la ville, c'est-à-dire, la partie du 8mc qui se trouvait ici a quitté nos murs, sauf le dépôt qui reste invariablement. Sans doute, et nous l'avons dit, et c'est là ce qui explique et modifie la première phrase de l'article, une fraction pareille du même 8m% est venue faire garnison parmi nous. Il faut avoir l'imagination bien pauvre, bien indigente pour saisir avidement une telle occasion de lancer une pointe. Mais aussi quelle pointe? elle ne piquera personne, car elle est beaucoup trop obtuse. Nous avons écrit ces lignes uniquement parce que nous avons l'obligation d'éclairer nos lecteurs sur tout ce qui concerne notîe feuille. Si nous n'avions eu qu'à répondre ces chiens hargneux quidans leur envi euse rage, ne cessent d'aboyer contre nous, nous n'eussions pas pris la plume nous leur vouons le plus souverain mépris. On annonce que M. le comte Gus tave de Lannoy est chargé par le roi d'une mission extraordinaire. Il se rendra La Haye pour remettre au nouveau roi des Pays-Bas la réponse de S. M. la notifi cation de l'avènement apportée Bruxelles par le baron Van Zuylen Van Nyeveld. M. Drouct, secrétaire de la légation belge Londres, est arrivé hier Brux elles en courrier extraordinaire, avec des dépêches de notre ambassadeur, et, dit-on aussi de la reine d'Angleterre pour le Roi Leopold. Le bruit a couru la bourse d'hier que ces dépêches avaient trait l'arrangement des affaires d'Orient et la reprise des né gociations dans les termes où elles se trouvaient lors du séjour du Roi des Belges Londres. Samedi dernier, le commissaire-ad joint de la 8mo section a saisi chez les libraires de Bruxelles, et ce en vertu d'un LE PROPAGATEUR, lettres. I ou FEMME VEILLE SUR TOI. 11 faut des vertus pour être capable d'aimer avec excès; il en faut bien davantage pour que cet excès ne soit qu'un malheur et ne devienne jamais un tort. m» gcizot. (fin.) Son attitude est gracieuse et mélancolique. Un simple peignoir de mousseline voile ses formes charmantes; de la flèche d'or qui relève ses cheveux s'échappent des boucles soyeuses. Elles ondulent sur son cou frais et satiné; les yeux fermés, le cœur doucement ému, elle cède de dangereux et ineffaçables souvenirs. Il y a si long-temps qu'elle souffre, qu'elle combat! Une rêverie n'est pas un crime Il est là ses pieds, pâle, maigre, changé, méconnaissable. Oh! dis, dis que tu m'aimes! dis! Elle se lève, elle veut s'éloigner avec la dignité de la vertu. Ton silence me tue, un mot par pitié; un mot ou je meurs. Qu'il est puissant le cri de la passion l'épouse s'arrêteIl l'appelle, il implore cet aveu qu'il a lu dans ses yeux, mais qu'il Si l'individu se frolle encore nous, aucun ménagement ne sera plus employé et nous dirons noire pensée en toutes lettres. veut entendre de sa bouche. Elle résiste encore, des cris étouffés se font entendre, ils déchirent, ils torturent son cœur; elle est anéantie. Erodore l'étreint dans ses bras,.... Dis-moi que tu m'aimesElle ne répond pas..... Il pâlit, elle le voit, ses longs cils voilent ses yeux. Elle incline sa tête vers lui, et sur ses lèvres se dessiuent, rapides, légers, fugitifs les mots enivrans Je t'aime. Femme, tu ne t'appartiens plus. Effrayée, honteuse, elle frémit. Il la presse contre son sein, la rassure par des accens que le cœur n'inspire qu'une fois et que la mort seule a le pouvoir de faire oublier. Elle se ranime, elle sourit Alors ils confondent battemens de cœur, baisers, soupirs, extases, désirs, tout une existence enfin. Us étaient l'univers ce moment, l'éternité leur crime le triomphe, la vie, le bonheur la vertu. Tous deux étaient sans voix. O ma vie! s'écria enfin l'heureux jeune homme. Mon bien-airaé! répondit la belle et fragile créature avec cette voix caressante qui va 1 âme et ce regard de femme qui aime et qui chérit sa faute. M'aimeras-tu? Oh! oui Et ce oui ressemblait un soupir lent et mélodieux. Gomment m'aimes-tu? Comme les doux rêves de ma jeunesse. Il couvrit ses jolies mains de baiseres. Et toide- manda-t-elle, dis aussi comment tu m'aimes? Comme l'espérance. C'est encore une ombre, observa la ma licieuse enfant en posant le doigt sur sa bouche. Eh bien, comme le bonheur! Puis il s'établit entre eux une douce causerie intime, délicieuse. Dis, ma chérie, ne te semble-t-il pas qu'une vie sans amour est une vie in complète. Ah répondit-elle avec un accent inconcevable d'émotion, l'amour, c'est une autre vie dans la vie. O mon âme! Ensuite vinrent les doux retours vers le passé, les récils mille fois interrompusDe sermens pour l'avenir, ils n'en firent joint.leur passion était son matin; elle était complète. Seule, elle sentit des remords, elle pria pleura, eut horreur d'elle-même, forma de vertueuses résolutions il reparut, l'impressionnable amante oublia la perte de son innocence et de son repos. Elle avait connu les orages du cœur la femme qui a écrit Il est impossible d'être tout fait malheureux quand on s'aime, qu'on se le ditqu'on est près Vun de Vautre. La feuille périodique est dans les mains de Palmina. Elle litsoudain une exclamation sourde et déchirante brise son cœur, sa tête se penche, plus d'espoir! le divorce, oet adultère légal et quelquefois moral et nécessaire, est rejeté par l'aristooratie. Lorsque le monde réel se présente vous armé de sa froide raisonil cause un douloureux et profond étonnement. Mmc de Duras Edouard. Il n'est plus l'époux outragé. Elle l'a veillé soins, d'affection; c'est dans ses bras, c'est so entouré de soutenu par sa

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Le Propagateur (1818-1871) | 1840 | | pagina 1