réquisitoire de M. Otto» deux exemplaires de la brochure intitulée Les traîtres dé masqués, par Ferrand. On lit dans le Précurseur d'Anvers L'ancienne confrérie de S'-Luc si célèbre par les hommes glorieux qu'elle comptait parmi ses membres, vient d'être recons tituée sous le titre d'Académie de S'-Luc. L'Académie portera la devise de l'ancienne confrérie Uyt jonsten vcrsaemt. C'est le 18, que l'installation solennelle a eu lieu. Tout ce qu'Anvers renferme d'artistes et d'hommes de lettres distingués, s'était donné rendez-vous cette fête, qui pour eux était une véritable fête de famille. La se trouvaient également réunis quelques amateurs et protecteurs éclairés des arts. Le roi de Prusse a conféré S. A. le duc Prosper d'Aremberg les insignes de l'ordre de l'aigle noire. M. le comte de Sedluitzki, prince-évèque de Breslau, le baron de Droste Yischering évêque de Munster, et le baron de Lécle- bur-Wicheln, évêque de Paderborn, ont été décorés de l'ordre de l'aigle rouge de 1re classe. Le même ordre de 2rac classe a été don né Mgr. le baron de Beyer, évêque suflragant, et M. llusgen, vicaire-général Cologne. MM. les barons François Egon de Furs- tenberg Boon, de Mirbach, et de Loë Wissen ont été nommés comtes. Ces trois personnages faisaient partie d'une dépu- talion qui s'est rendue Berlin, dans le temps, pour demander l'élargissement de M. l'archevêque de Cologne. FRANCE. La cour des pairs en se déclarant com pétente dans l'affaire de l'attentat contre la personne du roi, a ordonné par son arrêt que dans le cours de l'instruction les fonctions attribuées la chambre du conseil par l'article 128 du code d'instruc tion criminelle, seront remplies par M. le président (celui de MM. les pairs commis pour faire le rapport), et MM. le comte de Saint-Priest, le comte de Bondy, le comte Philippe de Ségur, le baron de Fréville, le vicomte Pernety, de Ricard, Human, le marquis de Cambin, d'Orsan, le vicomte de Jessaint, Etienne, Yiennet et le comte Serrurier. Un banquet auquel prendront part des députés, des pairs, des membres du conseil municipal, des officiers de la garde nationale et des écrivains politiques, aura lieu le jeudi prochain pour entendre les délégués de plusieurs villes de la Grande- Bretagne qui sont venus exposer les sen timents de leurs citoyens. Cette réunion sera présidée par l'honorable M. Odilon- Barrot. (Courrier français.) La femme de l'assassin Darmès séparée de lui depuis plus de trois ans, habite St- Quintin où elle vit de son travail. Diverses stations navales ont reçu l'ordre de fournir des bâtiments de con serve la Belle-Poule dont le retour semble plus prochain qu'on ne l'avait cru. On ajoute qu'un ordre a été expédié fré gates pour quelles aillent au-devant du convoi et le rallient des hauteurs déter minées. Un aide-de-camp du ministre de la guerre est parti ce matin pour Bayonne avec des dépêches pressées pour le com mandant de la place. Une lettre arrivée d'Angleterre Rennes, dit l'Auxiliaire breton, annonce que la frégate la Belle-Poule, venant de Sainte-Hélcne avec les restes mortels de l'Empereur Napoléon, doit arriver d'ici quinze jours ou trois semaines en France. Nos correspondances de Madrid, en date du 15 octobre, laissaient entrevoir la possibilité d'une abdication qui a eu lieu en effet. Il n'en pouvait pas être autrement. L'abdication de Marie-Christine est lerésul- tat des dégoûts sans nombre dont on l'a récemment abreuvée, des exigences inac ceptables dont on l'a entourée. On peut prévoir déjà, en partie, les conséquences de cet acte d'une immense gravité; tout porte croire que la régente ne tardera pas quitter Valence et proba blement elle entrera en France où elle sera accompagnée ou suivie par notre ambas sadeur. On sait qu'en effet, M. delà Redorte est accrédité près la reine régente et non près la reine Isabelle II ce qui établit entre la position et celle de l'ambassadeur d'Angleterre une grande distinction il est vraisemblable que M. Aston ne quittera pas l'Espagne. Plusieurs journaux ont annoncé que les pièces du pourvoi de Mme Lafarge sont parvenues la cour de cassation; c'est une erreur. Mes Daverne et Lanvinavocats chargés de soutenir ce pourvoi, se sont encore présentés aujourd'hui même au greffe de la cour, et ils ont acquis la certitude que le dossier n'y est pas arrivé. Le pourvoi formé par le procureur- général de Limoges, contre le jugement du tribunal correctionnel de Tullest maintenant en état. M. de Ricard est chargé du rapport, et l'affaire viendra probable ment dans la première quinzaine de no vembre. (Droit.) wI PARIS, 22 OCTOBRE. qu'il a passé de la vie la mort, qu'il a franchi le seuil de l'éternité. Il l'a héuie..,.. Adieu, terre qui as reçu sas trûtes restes, adieu. Des flots de poussière s'élèvent sur la route de Grenoble Paris, les chevaux sont couverts de sueur. Ils fendent le vent. Une femme prodigue l'or. Elle adresse sa femme de chambre des questions rares, brèves et succédées. Où sommes-nous? quelle heure est-il? Ne pourrez-vous pas voyager la nuit. Quelle lenteur! les postillons dorment-ils? Les tours de Notre-Dame se dessinent sur l'horizon. Elle sourit, elle pleure, elle étouffe De l'air! de l'air. On baisse les glaces. Comment le cœur peut-il contenir tant d'émotion? Oh! que l'existence est la fois puissante et fragile! Érodore Palmina! Toi, moi; tout ce que j'aime, tout ce que j'idolâtre toiEt tous deux se redisent ces mots dont l'amour a le secret, ces mots qui perdraient tout leur charme, toute leur magie être répétés. N'est-ce pas dans l'air, dans l'accent, dans l'inspiration du moment qu'ils puisent toute leur éloquence? Que seraient-ils, dits froidement? Que tu es belle! mon ange Et les yeux d'Érodore exprimaient l'admiration. Que je te voie que je m'enivre de ton regard si tendre et si mélancolique Viens, que je t'adore Elle parla de son épouxelle redit ses derniers momens. Et les larmes, la douleur de Palmina rappelaient la femme avec sa tendresse et son dévouement. Qu il est heureux! tu pleures son souvenir..... Ah! je donnerais mille vies pour de si doux regrets!... L'homme ne saurait-il jamais s'oublier? Toujours lui!... Tu ne vivras que pour moiJe pourrai te voir sans obstacle, tous les jours, toute heureMa main frémira dans la tienne, mon cœur palpitera sur le tien Il palpitera d'orgueil, de joie»Un léger nuage glissa comme une ombre sur le front de Palmina. Que ta pudeur se rassure! La fierté de mon bonheur sera toujours intime, toujours ma bien-aimée. Pourquoi a-t-elle pâli Pourquoi murmure-t-elle toujoursElle fixe ses regards tristes et pénétrans sur lui. Érodore, m'aimez-vous? Son accent est solennel. Si je t'aime, ma vie! Et il la presse sur son cœur avec un mouvement passionné. Oh! si tu pouvais te voir, la pudeur embellit ta beauté. Ah j'aime ton esprit, tes charmes, tes rares» tes nobles et douces qualités; tout me plaittout me séduit en toi. Où trouver plus de perfections. Comment ne pas t'aimer? N'es-tu pas l'élue de mes goûts? Sois jamais mon amie, mon amanteIci les yeux de Palmina restèrent suspendus aux lèvres d'Érodore, elle ne respirait pasUn gémissement la soulagea, puis son front redevint soucieux. Qu'as-tu, ma chérie? Érodore, dit-elle d'une voix émue, je suis libreEt vous l'êtes aussi, ajouta-t-elle faiblement. 11 ne répondit pas. Elle posa les deux mains sur son cœur pour en comprimer les battemens et recueillant toutes ses forceselle répéta ces paroles qui di saient tant de choses. Érodore, je suis libre et vous l'êtes aussi, s 11 n'y eut point d'hésitation, chaque mot fut fortement accentué. Elle voulait connaître sa destinéequelque sombre qu'elle pût être. M'avez-vous comprise, Érodore? Une surprise indicible une étrange surprise se manifesta dans l'air du jeune homme. Et elle, un sourire effrayant erra sur ses lèvres. Me répondrez-vous enfin O mon amie, nous aimerions-nous mieux? Laissons aux âmes vulgairesPour toi je renonce l'hymen. Assez, dit-elle, en étendant vers lui sa main glacée; assez... Son visage était pâle et dé composé comme celui d'un mort. O mon Dieu! toi seul n'es pas impitoyable! Tu pardonnes ta faible créature, tu ne la trompes jamais. Elle fit quelques pas vers la porte. Un affreux tremblement agita tous ses membreselle s'appuya contre la muraille. Il courut elle, il voulut déposer un baiser sur ses lèvres. Elle le repoussa sans colère. Il n'y a plus d'illusions, Érodore. Attéré, désolé, il gardait le silence. Il Adieu, je vous pardonnela chrétienne Palmina vous par donne. Elle se traîna vers sa voiture. Anna, tu comman deras mon cercueil. la femme de chambre tressaillit, Palmina désigna son cœur. Oui, mon enfant, la mort est là. Elle était jeune, riche, opulente; et lui, il l'idolâtrait. Que désirait-il? Que voulait-il dans la compagne de sa vie. Il la voulait pure! Elle sera son amante, son amante respectée, chérie, adorée, mais son épouse?... Et son front se couvre d'une sueur glacée, et son cœur et sa voix répondent Jamais. Homme elle n'attend, elle ne craint plus rien de toi. Mms A. Donx.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1840 | | pagina 2