D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERS JOURNAL ]\o 2409. MERCREDI, 4 Novembre, 1840. 24me Année. FEUILLETON. Ce Journal paraît le MERCREDI et le SAMEDI. L'Abonnement est de 4 fr. par trimestre pour la Ville, et 4 fr. ou pour toute la Relgu/ue, franc de port par la poste. Les insertions se paient 17 centimes la ligne. affranchir i,es lettres.) YPRES. Nous apprenons l'instant qu'un in fanticide a été commis Voormezeele. Avant-hier la justice s'est rendue sur les lieux. Le fœtus a été découvert dans une fosse d'aisance. Il paraît que les médecins légaux ont constaté qu'il y a eu respiration. Il est douloureux de voir que presque tous les jours les feuilles rapportent des crimes de ce genre. L'inclination du jury prononcer des acquitements en présence de dispositions répressives trop sévères n'est peut-ctre pas étrangère cet effrayant résultat,qui réclame hautement la révision de notre code pénal. L'ouverture du parlement anglais est fixée comme on sait au 12 novembre, celle des chambres législatives de France le 5 et de Belgique le 10, va avoir lieu pres- qu'en même temps. On nous assure que cette fois le roi en personne ouvrira la session par un discours dont la rédaction doit être arrêtée aussitôt après l'ouverture de la session extraordinaire des chambres françaises au 5 novembre. Le ministère n'attend pas la réunion des chambres pour publier les projets du budget de 1841. UNE AME. Samedi soir, nous avons reçu un exem plaire des lois de finance pour 1841ac compagné d'un arrêté royal du 16 octobre 1840 qui autorise le ministère soumettre ces lois la représentation nationale. Les budgets de la dette publique, des dotations, des services généraux des mi nistères et des non-valeurs et des rembour sements, sont fixés, pour l'exercice 1841, la somme de fr. 105,632,724-51 c., et les dépenses pour ordre celle de francs I,714,000. Le budget de la dette publique est de fr. 29,837,847—97 centimes. Le budget des dotations (liste civile, chambres législatives et cour des comptes) est de fr. 3,297,458-95. Le budget de la justice est de francs II,060,757. Le budget des affaires étrangères est de fr. 1,115,500. Le budget de la marine est de fr. 960,849. Le budget de l'intérieur est de francs 3,356,676—80. Le budget de la guerre est de francs 30,525,000. Le budget des travaux publics est de fr. 12,372,119-59. Le budget des finances est de 11,321,333 fr. Le chapitre des non-valeurs et rem boursements est de 1,806,200 fr. JUSTICE. Audience du 29 Oclobi'e. TRIBULATIONS b'ttn sous-offiricr, k soit guik et k leur ottr Après avoir rempli les formalités requi ses, un sergeant-major obtint la permis sion d'aller visiter son frère Ledegheni (arrondissement de Courtrai). Dès le point du jour, il se mit en route; rien qui mérite d'être rapporté ne signala le trajet; il arriva bon port, mais.... il eût le cruel désappointement de ne pas trouver son frère. Démarches auprès des supérieurs, dépenses, voyage, tout devient inutile. Cependant un sous-officier ne perd jamais la carte, il lire habilement parti des cir constances les plus contrariantes aussi le nôtre alla-t-il prendre quelques litres de bière.... Nous ne savons pas au juste comment monsieur le major (comme disaient les LE PROPAGATEUR, Tu vivras sur la terre le nombre d'anne'es dont se compose la vie humaine.... Ayant dit ces motsla reine des génies se détourna. De même que disparaissentle soir d'un beau jour ces légers nuages de pourpre et d'or qui, n'étant plus animés par les rayons du soleil perdent peu a peu leur forme et leur couleur, de même les ailes d'or de la Sylphide pâlirent; les fleurs qui couronnaient sa tête s'effeuillèrent; ses longues draperies azurées se ternirent, et une vapeur légère marqua un moment la place qu'elle avait occupée au milieu de ses compagnes. Et dans cet instant le premier cri d'un enfant nouveau-né se fit entendre ce cri avidement recueilli par l'oreille d'une jeune mère, ce cri auquel elle doit l'oubli de toutes ses douleurs. L'époux se penchait vers elle avec amour; des larmes coulaient sur les joues de l'aïeul aux cheveux blancs; des larmes coulaient dans les rides nombreuses qui sillonnaient les joues de la grand'mère. Déj'a elle aimait l'enfant nou- veau-né plus encore peut-être qu'elle n'avait aimé sa fille. Soumise aux lois immuables de la nature, la Sylphide, sous cette fragile enveloppe, connut la faiblesse et les maux de l'enfance et dès l'enfance s'annonça une âme mais c'était par ces éclairs si vifs et si rapides, que l'œil doute de les avoir aperçus; c'était par ces étincelles fugitives que jette le diamant lorsque la main du lapidaire commence le dégager de la croûte grisâtre quile cachant aux yeux l'empêche de réfléchir les rayons du jour, qu'il renverra bientôt nuancés de mille en mille couleurs. Déjà la Sylphide se trouvait a l'étroit dans le corps qu'elle animait. Elle n'avait conservé aucun souvenir du passé, de ce qu'elle était avant d'avoir été bannie du septième ciel mais en elle il y avait un sentiment vague qui lui disait Cette terre n'est point ta patrie! Des désirs sans butdes inquiétudes sans fondement, une tristesse sans motif, se mêlaient l'étourderie de la jeunesse. Plus l'intelligence se développait, plus l'âme recouvrait ses facultés premièresplus le monde social lui paraissait petit, mesquin et pauvre. De longues rêveries d'un bonheur que la Sylphide ne trouvait nulle partexcitaient le dégoût de la vie. Par la pensée elle planait quelquefois dans les cieux par la pensée elle se détachait de ce corps qu'elle était venue animer; par la pensée elle errait dans ces vastes mondes que la pensée seule sait découvrir. L'a elle goûtait les ineffables délices de l'amour tel que le concevait son imagination noble, son âme pure de toute souillure l'a elle retrouvait toutes ces facultés de l'intelligence que les dou leurs physiques, que les besoins de la vie viennen

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Le Propagateur (1818-1871) | 1840 | | pagina 1