D AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES 1)1 Ifo 2415. MERCREDI, 25 Novembre, 1840. 24me Annéo. FEUILLETON. YPRES. L'abus que l'on fait de certains mots, les éloigne tellement de leur signification réelle et primitive, qu'on ne parvient plus se faire entendre, en les employant, qu'après en avoir donné une définition plus ou moins exacte. C'est ainsi que le Journal de Bruges a senti la nécessité de préciser le sens qu'il attache aux mots catholiques et libéraux. Selon lui, le vrai libéral veut un gou vernement libre de toute influence de secte et de religion, qui ne demande personne son symbole comme croyant, mais tous indistinctement la part de vertus et de talents qu'ils mettent au service de la patrie. Le Journal de Bruges se rallie ceux qui entendent le libéralisme de celle manière et déclare qu'il est prêt combattre outrance un parti composé d'hommes tellement identifiés avec les croyances et MONUMENTS PUBLICS. les intérêts du catholicisme qu'ils veulent les faire triompher partout et qui ne se croiraient plus dignes d'être appelés fi dèles, si, toutes les fois qu'ils ont en main une autorité quelconque, ils ne l'em ployaient pas, comme ils le disent, pour le bien de l'Église. Pour nous, qui tâcherons toujours d'être raisonnables et modérés, nous voulons bien consentir ce qu'on retranche de la liste des libéraux le parti désigné par notre confrère de Bruges si tant est qu'un pareil parti existe; mais la condition seulement qu'il nous permette de ne pas attribuer le véritable libéralisme un parti, qui existe bien réellement, un parti composé d'hommes tellement ennemis des croyan ces et des intérêts du catholicisme qu'ils veulent les froisser et l'anéantir partout et qui ne se croiraient plus digne d'être appelés fidèles, si, toutes les fois qu'ils ont en main une autorité quelconque, ils ne l'employaient pas, connue ils osent le dire, au préjudice de l'Église. Alors il n'y aura guère plus de différence entre nous. Les catholiques profondément pénétrés de l'esprit de la religion comme de l'es prit de nos institutions civiles et politiques, mériteront juste titre d'être désignés sous le nom de libéraux. Et l'on refusera désormais cette déno mination tant aux catholiques, dont le zèle outré serait plutôt nuisible qu'utile la religion, que tous ceux qui se font un devoir de lutter contre les principes les plus essentiels du catholicisme, de la re ligion (1), soit qu'ils se cachent hypocrite ment, soit qu'ils se montrent découvert. Malheureusement dans l'usage on ap plique par erreur le nom de libéraux ces derniers il vaudrait infiniment mieux les appeler antiréligieux. La constitution, dit le Journal de Bruges, la constitution respecte et protège les croyances religieuses; mais, dans l'or dre temporel, si elle les couvre, elle les domine. Evidemment, si la constitution, dans l'ordre temporel, domine les croyances LE PROPAGATE Les deux individus dont nous avons annoncé l'arrès- talion dans notre n» 2<j i3, du chef de vagabondage, viennent d'être mis en libertéaujourd'hui dans la matinée. Les a' et 3e pages étaient déjà imprimées, lorsque nous avons reçu cette note. OU g ,8.8.8. g .UJ.g_g.C-M. O..gj0 Pendant une soire'e de cette saison pluvieuse, deux jeunes gens, attable's dans un coin d'un estaminet de cette ville, au lieu de s'occuper de futilitéspasse-temps, autre fois si naturel 'a cet âge, s'entretenaient gravement des e'difices publics, et se firent cette demande d'où vient qu une époque, où l'or et l'argent, aujour d'hui si abondants partoutse trouvaient encore en grande partie, cachés dans les entrailles de la terrenos ancêtres ont pu construire ces vastes monuments publics tandis que nous trouvons h peine de quoi les entretenir Après une longue discussion, pendant laquelle ils avaient tour tour invoqué du regard 1 approbation d'un homme respectable, qui semblait s'intéresser h leur conversation celui-ci prit enfin la parole; et, en arbitre complaisant, au lieu de décider la question, for mula comme suit, le résumé de leurs observations. Depuis le 9™° siècle, quatre pouvoirs dans l'état, la noblesse, le clergé, le peuple et la royauté, ont tour h tour primé sur la scène politique de l'europe chacunparvenu a l'apogée de la gloire, disposant de la fortune publiquea construit des monuments, nouvelles tours de Babel, qui attesteraient de sa puissance, et qu'en définitive il nous a légués a entretenir En effet La faiblesse des descendants de Charlemagne - f 0 rendit les nobles gouverneurs des provinces presque indépendants de la couronne Ils éle vèrent ces affreux manoirs féodaux, d'où ils in sultaient la royauté, provoquaient leurs égaux en rang, et pressuraient leurs pauvres vassaux. Ceux-ci, pour échapper a tant de tyrannie, allèrent se grouper autour des monastères, que des religieux élevaient au milieu des bois incultes, qu'ils avaient défrichés. En revanche de la pro tection que le vassal y trouva contre son injuste (1) Il résulte sufiisammeiit de l'ensemble de nos articles sur le Collège S*-Vincent qu'on y a indiqué sous le nom de libérauxceux qui prétendeut l'être, non pas ceux qui le sont efFectiveraent. seigneur, il céda volontiers a ce monastère son travail et même sa liberté au n1" et i2m0 siècle, le clergé régulier devint immensément riche. Comme il s'était voué au culte divin, il ne crut pouvoir faire de ses richesses un usage plus noble et plus digne de sa vocation, qu'en les employant a éléver ces cathédrales, consacrées a la majesté divine et dignes de notre vénération. Le pouvoir de la noblesse, d'abord contre balancé par celui du clergé, comme nous venons de le dire, se ruina peu a peu par les croisades. Pour pouvoir faire ces expéditions coûteuses en Palestine, les nobles vendirent a leurs vassaux le droit de s'administrer eux-mêmes de-lâ l'af franchissement des communes. Le peuple a son tour prima sur la scène politique du monde. Il avait depuis trop longtemps vécu de priva tions, pour ne pas sentir que le premier de ses besoins était le bonheur matériel Il se livra h l'industrie et pour s'assurer d'une manière durable la position acquiseil inventa l'asso- ciation de-la les corporations bourgeoises

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Le Propagateur (1818-1871) | 1840 | | pagina 1