D AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSJS. N° 2419. 24me Année. FEUILLETON. QUELQUES ON DIT. RÊVERIE. FRANCE, Quelques journaux avaient annoncé que la célébration des funérailles de l'empereur aurait lieu le 10 de ce mois. Il paraît que le 15 est le jour fixé pour cette grande solennité. MM. Emanuel de Lascases et Hernoux sont arrivés Paris. Le général Berlrand, le général Gourgaud, M. Mar chand et tous les officiers de l'expéditiou veillent Cherbourg, avec S. A. 11. Mgr le prince, sur les restes de l'empereur. Ou vient d'augmenter considérablement le nombre des ouvriers qui travaillent aux préparatifs de la cérémohiè. La cour de cassation vient de rendre une décision qui n'est pas sans intérêt. Une jeune demoiselle avait été instituée par vieux parent, légataire d'une fortune qui s'élève en capital près de 9 millions; mais s'était la'condition de se marier. Le sens de ce testament avait donné lieu des contestations. Saisi de l'interpré tation de cet acte de dernière volonté, la cour royale de Paris avait subordonné l'ex écution du legs la célébration du mariage, de sorte qu'en se mariant la jeune fille devenait millionnaire ou restait-pauvre eu vivant dans le célibat. La jeune légataire a formé contre cet arrêt un recours eu cassation, et sur la plaidoirie de Me Ledru- Rollin, la chambre des requêtes a admis le pourvoi contre l'arrêt de la cour de Paris. LE PROPAGATEUR TA Ce Journal paraît le MERCREDI et le SAMEDI. L'a bonnement est de 4 fr* Par trimestre pour la "Ville, et 4 fr. 5o pour toute la Belgique, franc de port par la poste. Les insertions se paient 17 centimes la ligne. Affranchir les lettres. ll'RES. QiSLSLSLZSiSiXSLXSISJIJISJLSifi Un germe de discorde a failli se développer au sein de la Concorde. La commission a adressé le programme des fêtes aux chefs de corps et non individuellement chacun des officiers, membres honoraires. Ceux-ci ont eu raison de se formaliser. Quelques démissions ont été données; mais le colonelauprès de qui on avait prétexté l'ignorance des demeures les a fait retirer. Cependant ces Messieurs ne fréquentent plus les réunions journalières. Le premier bal a élé dcsert, pâle et froid. Il y a quelques jours, la porte de paille, rue de la balle, offrait par extraordinaire aux regards des passants une grande affiche. Quel pouvait en être l'objet? on s'en approchait, on l'examinait.* c'était une pasquiuade contre des parents qui ont vendu, prostitué leurs deux filles k l'effet de se procurer une existence moins dure. Ali! quel infâme usage de l'au torité paternelle En faisant travailler vos enfantsvous eussiez trouvé en elles l'appui de vos derniers jours et vous leur eussiez laissé le plus noble des héritages, l'houneur On nommait les parents, on nommait les ache teurs. Les dieux ne nous ont rien donné; il nous ont tout vendu. A chaque instant de la vie, nous éprouvons la vérité profonde de cette pensée des anciens et pourtant a chaque instant de la vie nous nous en indignons, comme de la découverte nouvelle d'une injustice a laquelle nous étions loin de nous attendre. Si dohs pouvions nous bien pénétrer de cette penséela résignation a une dure nécessité nous rendrait le fardeau moins lourd. Depuis très longtemps, un mari avait quitté sa femme, ses enfants et la ville, pour se rendre aux Indes. On le croyait mort. Il faut même que l'on se soit procuré des pièces quelconques a l'appui de cette présomption car la femme a contracté un subséquent ma riage. L'union des nouveaux époux s'était consolidée, lorsque tout a coup elle a dû s'é mouvoir et se bouleverser *k l'apparition du précédent et véritable mari. Dimanche passé, il y avait soirée musi cale a la Concorde. a propos, qu'est-ce qu'une soirée musicale? Nous croyions que c'était une réunion d'hommes et de femmes pour entendre et surtout pour écouter la mu sique. Erreur. Pour donner une soirée musicale il faut deux salles une petite et une grande. On enferme dans la petite un bruyant orches tre militaire; dans la grande, les Messieurs et les Mesdames jouent, se promènent et boivent. On n'y fume pas encore. Il serait de mauvais ton d'écouter la musique. On finira par y danser. A la maison de ville, la musique de l'artillerie a exécuté: i° Pot-pourri de Zampa, 2" Scène et air de Lucie de Lammermoor, 3° Pot-pourri de valses, 4° Pot-pourri de l'am bassadrice, 5° Trio d'Anna Boleua 6° Valse. A l'occasion de la St-Nicolas, aucuns, qui manient ordinairement la plume, ont par trop manié la bouteille et le verre. Pendant deux ou trois jours, peu de papier a été bar bouillé. Mais il y a compensation a tout. On nous dit sans cesse aussi Le bonheur n'est point fait pour l'homme Il vaudrait mieux dire que c'est l'homme qui n'est point fait pour le bonheur La preuve en est facile a donner: L'a-t-il atteint, il s'en dégoûte. Voyez les gens heureuxces gens qui n'ont pas même le temps de former un souhaita qui tout sourit, tout prospère. L'ennui, le dé goût, compagnons fidèles de la satiété, les accablent. Ils désirent un changement dans la douce uniformité d'une existence qui coule comme le ruisseau Limpide et pur k travers les prairies et les fleurs. Ce changement que peut-il leur apporter? Ce n'est pas la félicité puisqu'ils ont tout ce que l'homme considère comme la base de la félicité, comme étant la PARIS, 7 DÉCEMBRE. félicité même. Faut-il le dire? ils ont besoin de malheur. Ce sont les âmes fortes surtout qui éprou vent ce besoin le repos n'est point fait pour elles. Le repos, c'est l'engourdissement des facultés, de l'énergie qu'elles ont en elles. Ne pas trouver k les exercer, c'est, pour elles ne point exister. De la cette agitation sans but. De même que le guerrier né pour les com bats et la gloire, une âme forte veut combattre, souffrir et vaincre. Dût-elle succomber dans la lutte, dût-elle ne plus sentir la vie que par la douleur cette douleur lui semble préférable a ce calme profond qui fait ressembler aujourd'hui au jour de la veille; il lui faut pour l'avenir de ces souvenirs qui font époque, il faut que,

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1840 | | pagina 1