D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVE N° 2421. MERCREDI, 16 Décembre, 1840. APRES. Hier au soir, conformément l'affiche, la troupe équestre de Mr Lustre a offert au public le spectacle de ses exercices. Mc"e Lustre jeune, Me"° Lustre aînée et Mme Aubert se distinguent par leur sou plesse, leur grâce et leur élégence. Le travail de MM. Casimir et Franconi est admirable d'adresse et de force. Le Polo nais a fait preuve d'aplomb dans les deux Hercules. La beauté et l'obéissance du cheval chéri sont remarquables. Ce qui est étonnant, incroyable, ce sont les dislo cations par Mr Jonne. La représentation a été assaisonnée du commencement la lin par les jeux de mots et les ealembourg de l'inépuisable Mr Vallet. 11 serait désirer que, durant le froid, il y eût plus de feu dans la salle, moins que la foule ne vînt suppléer ce défaut, qui du reste n'est pas imputable >lr Lustre, s'il est vrai qu'on lui a défendu de placer des poêles dans le local. En somme, la soirée a été très- satisfaisante. La longueur des soirées d'hiver amène le besoin de les utiliser. En toute saison, la soirée semble destinée tenir le milieu entre l'activité du jour et l'inaction de la nuit. L'été, elle convie la promenade et la contemplation des charmes de la na ture l'hiver des distractions de divers genres en bannissent l'ennui. Sans doute, le travail et l'étude en absorbent la ma jeure portion pour l'immense majorité d'une population laborieuse comme la notre, mais il en demeure néanmoins tou jours un reste vide, par la raison, comme le porte un ancien adage, que l'arc ne saurait être tendu sans relâche. Ce reste, l'estaminet, les cabinets de lecture, les réunions particulières, le coin du feu se le partagent communément. Peu de personnes aiment soit le calme plat des cabinets de lecture, soit la maus sade étiquette des réunions privées. A l'estaminet, la conversation ne se soutient pas toujours avec l'a propos, le sel et la convenance qui en sont l'âme, et en pro duisent l'agrément. Les aménités du coin du feu luttent avec peine contre les bâil lements du soir. Dans les grandes villes, nous voyons parfois annoncer des soirées de littérature, d'improvisation, de mnémotechnie et d'au tres exercices intellectuels. Des étrangers d'un talent supérieur donnent ordinaire ment les séances et ne s'arrêtent point aux villes secondaires, qui en demeurent com plètement privées. On ne saurait néan moins disconvenir de l'attrait que ces sortes de divertissements publics auraient dans une cité éclairée, où l'instruction et le goût ne manquent ni de zélateurs ni de soutiens. Le point sur lequel nous voulons fixer l'attention est de savoir, si, sans présomp tion vaniteuse, rien n'est possible ici l'instar des grandes villes sur une échelle moindre si notamment des conférences sûr l'histoire nationale, tenues de temps en temps, ne feraient pas une heureuse di version la monotonie du piquet et du damier, aux aspirations mélancoliques du cigare, et aux bruyantes évolutions du billard. Un seul essai, fût-il qu'on s'en tint là, serait peut-être une agréable surprise, et ne saurait jamais, ce nous semble, que faire honneur celui qui s'y serait dévoué. Il s'agirait de prendre une époque, un ensemble quelconque de faits de nos an nales, de verser sur ce sujet choisi le plus d'intérêt possible, et de le traiter devant un auditoire réuni cet effet. Ce ne serait point un historien apportant le fruit de ses veilles et de ses longues recherches, ni un savant fesant étalage d'une froide érudition, ni un orateur ou un philosophe pérorant avec emphase sur les vicissitudes humaines, mais un Belge exposant un su jet belge devant quelques uns de ses concitoyens, sans autre prétention que celle de rajeunir quelques souvenirs na tionaux. Ce n'est pas assurément la matière qui manque une bibliothèque publique peut nous aider la connaître; et les conseils de l'homme distingué qui la dirige ne feraient point défaut ceux chez qui nos paroles éveilleraient une noble hardiesse. L'indulgence la plus large est acquise de droit un effort généreux et désintéressé: elle peut être révendiquée au nom de ces bons ayeux avec qui nul d'entre nous ne serait fâché de lier plus étroitement con naissance. Pour le plus grand nombre, la conférence n'apprendrait probablement rien de nouveaumais on aime encore entendre ce qu'on lu jadis et qu'y a-t-il de plus propre inspirer de l'intérêt que le récit des hauts faits de nos pèresde leurs beaux et mauvais jours et de leur gloire cet appel sera-t-il entendu C'est ce que nous ignorons, mais nous ne regret tons dans aucun cas d'avoir laissé tomber au hasard dans nos colonnes une idée capable au moins de porter des fruits, ou de provoquer d'autres réllexions. FRANCE. La cérémonie funèbre des Invalides aura lieu en présence du roi, entouré de la famille royale et des grands officiers de sa maison. Assisteront la cérémonie, les ministres, les pairs, les députés, le conseil- d'état, la cour de cassation et la cour des comptes, le conseil royal de l'instruction publique, l'institut, le collège de France et les doyens de facultés, la cour royale, les préfets de la Seine et de police, le conseil-général de la Seine, le conseil de préfecture, les maires et adjoints de la ville de Paris. En face des ministres, le maréchal gouverneur ayant derrière lui son état-mojor, les maréchaux et amiraux de France, les évêques et les curés de f Ce Journal paraît le MERCREDI et le SAMEDI. L'a bonnement est de 4 fr* Par trimestre pour la Ville, et 4 fr. 5o pour toute la Belgique, franc de port par la poste. Les insertions se paient 17 centimes la ligne. Affranchir les lettres. OLfiJULS-g SLSLSLSUUL2JLSL5L fljt .<LSLSl2JLSLSL2JI& PARIS, H DÉCEMBRE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1840 | | pagina 1