NOUVELLES DIVERSES.
Paris, en costume, placés autour de Mgr
l'archevêque de Paris près de l'autel; aux
quatre coins du catafalque, les trois maré
chaux de France et l'amiral qui auront
tenu le poêle pendant le cortège le géné
ral Bertrand auprès de l'épée déposée sur
une crédence élevée pour la recevoir;
ses côtés, la commission envoyée SMIé-
lène; dans l'ancien sanctuaire, les états-
majors de l'armée, de la garde nationale,
de la marine, les tribunaux, les députations
des diverses corps constitués, l'école poly
technique, etc.; dans les diverses tribunes
de la nef, les personnes invitées.
Dans l'affaire en diffamation portée
par M. Emile de Girardin contre le gérant
du Charivari, le tribunal police correc
tionnel (6e chambre) a dans son audience
du 11condamné le prévenu par défaut
un an de prison, 10,000 fr. de dommages
intérêts et 2000 fr. d'amande.
La cour de cassation s'est réunie
11 heures dans la grande salle d'audience;
toutes les portes ont été fermées, et la dé
libération commencée hier soir 5 heures,
s'est prolongée jusqu'à ce soir G heures et
demie. Des flots de curieux, parmi lesquels
nous avons remarqué plusieurs dames, ont
stationné toute la journée aux environs
de la cour, attendant l'ouverture des por
tes. A G 1/2 heures la cour a fait annoncer
qu'elle était prête rendre son arrêt. Les
portes ont été ouvertes, et une foule im
mense s'est précipité dans la salle. Parmi
les curieuxnous avons remarqué M.
Orfila et plusieurs députés.
A 7 heures moins un quart, M. le prési
dent a prononcé, au milieu d'un religieux
silence, un arrêt longuement motivé qui
repousse les dix-sept moyens de cassation
présentés par Mmc Lafarge, l'enquête qu'elle
avait demandée par une requête spéciale
ainsi que l'inscription de faux prise par la
demanderesse contre le procès-verbal des
débats, et rejette le pourvoi contre l'arrêt
de la cour d'assises de la Corrèze, qui la
condamne aux travaux forcés perpétuité
et l'exposition publique.
Une question aussi délicate que grave
a jetté pendant 2 ou 5 jours une grande
perturbation dans les esprits Madrid.
Des officiers de l'armée, se disant aides-
Ae-camp du général Espartero ont envahi
les bureaux de plusieurs journaux de l'op
position, parfaite défense aux éditeurs de
rien publier l'avenir contre Espartero
sous peine de voir leurs presses brisées,
leurs bureaux incendiés et leurs têtes
cassées. Comme la plupart de ces éditeurs
et rédacteurs appartiennent la garde
nationale de Madrid, plusieurs officiers de
celte arme avaient pris fait et cause pour
eux. Les imprimeurs s'étaient armés et
tout annonçait une guerre civile prête
éclater. Quant la régence a cru devoir
intervenir pour mettre un terme ce dif
férend et ces scandales.
Dans la matinée, un grand nombre
d'ouvriers se sont mis l'œuvre pour
découvrir les 32 statues de rois et de
grands généraux qui décorent l'esplanade
des Invalides. De ce dernier point jusqu'à
l'Arc de Triomphe de l'Etoile, c'est tout un
musée, de sculptures et de décorations qui
attire une foule immense. Les aigles qui
couronnent les colonnes triomphales de la
grande avenue des Champs-Elysées et du
pont de la Concord sont de deux mètres
et demi de proportion; ils sont placés sur
un énorme globe.
Les étrangers et les habitants des
départements arrivent en grand nombre
pour assister la solennité du 15 décem
bre. On pourra se faire une idée de l'em
pressement avec lequel on assure des places
sur la ligne du cortège, par le fait qui nous
est affirmé qu'un balcon a été loué 5,000
fr. par un spéculateur, et une maison non
habitée 5,000 fr. La plus mince croisée dans
les étages élevés se paie 50 fr., et une
croisée du premier ou second étage 100 fr.
On écrit du Ilàvre, 9 décembre
Cette nuit, vers dix heures, l'escadrille
composée de la Normandie, portant le cer
cueil, du Véloce et du Courrier a mouillé
sur rade.
A sept heures précises, le convoi s'est
mis en marche et s'est dirigé vers la jetée
du Havre.
Au moment où la Normandie, qui mouil
lait en tête de la llotille, pavillon carré au
grand màt, s'est trouvée peu près par le
travers des bains Frascati, les autorités
sont arrivées sur le musoir de la jetée
nord. Les batteries ont alors commencé
leur salut de 21 coups de canon chacune.
TRANSLATION DU CORPS DE NAPOLÉON.
Le gouvernement a autorisé une députation
des blessés de septembre d'assister aux funérailles
de i'empereur Napoléon. Elle est composée de
MM. de Crehen, capitaine commandant le corps;
Swinnen, chirurgien-major; F. Joseph, 1" lieu
tenant; Buzelin, sergent-major et deux simples
blessés. Ces MM. sont partis hier au soir pour
Paris. Nous apprenons avec plaiser que le gou
vernement français a accueilli avec empressement
la demande de cette députation, et qu'une place
lui a été désignée dans le cortège.
Le Journal de Bruges saisit l'occasion
de la discussion des budgets pour faire resortir
l'injustice de l'arrêté du 6 décembre qui a réduit
la solde des officiers appartenant a la réserve,
alors que cette solde était fixée par la loi. Ce
journal soutient que les chambres en avaient
seules le pouvoirque ces officiers font dans
les villes de garnison le service de la place
de concert avec les autres officiers de la ligne,
et sont par conséquent en activité de service,
réunissant le grade et l'emploi. Il rappelle que
M. Buzen, lors de son avènement au pouvoir,
se déclara le défenseur du soldat, et a promis
solennellement la réparation des injustices et la
réforme des abus, et cependant, dit ce journal,
il a paru ignorer la mesure injuste prise par
son prédécesseur. Il espère donc que quelque
membre de la chambre élèvera la voix en faveur
d'une classe de citoyens qui ont consacré leur
temps et leurs peines a se faire une honorable
carrière et auxquels il convient d'assurer un
traitement en rapport avec les dépenses que
nécessite leur position.
On écrit de Gand, 9 décembre
Lundi dernier une dame se présente chez
M. Gillé, marbrier et tailleur de pierres, rue
Courte du Marais, et demande le paiement d'un
billet a ordre de 1,800 fr., signé par M. de
la Lieux, propriétaire de carrières Fétuy et
bourgmestre de cette commune; la veille M. Gillé
avait reçu une lettre d'avis portant la même
signature. Le billet allait être payé h la dame,
quand h un examen plus attentif des doutes
s'élèvent sur son authenticité on renvoie l'étran
gère une autre heureet quand elle revient
on l'a fait arrêter par M. le commissaire de police
Van Maldeghemqui s'était rendu dans la maison
de M. Gillé. Une lettre reçue hier de M. de la
Lieux est venue prouver qu'effectivement tout
était faux, billet h ordre et lettre d'avis, et
la dame continue a rester sous la main de la
justice.
On écrit de Bruxelles, i4 décembre
Un feu de cheminée s'est manifesté hier
matin au ministère de la guerre, mais il a été
atteint en peu d'instants et sans qu'on ait a
signaler aucun dégât important.
Un affreux malheur, assassinat et suicide,
a eu lieu a Anversdans un cabaretrue de
l'Ecluse, vers onze heures et demie du matin.
La femme de la maisonassez jolieâgée de
3o ans environ, a été assassinée par un sergent
de i« chasseurs h pied qui s'était rendu près
d'elle, muni de deux pistolets; l'assassin s'est
servi de l'un pour commettre son crime, et de
l'autre pour se détruire sans avoir pu y réussir.
Ce malheureux, assez grièvement blessé, a été
immédiatement transporté h l'hôpital. Le mari,
honnete ouvrierétait a l'ouvrage l'orsqu'il
apprit cette terrible nouvelle, et il se trouvait
dans un desespoir difficile k décrire lorsque le
cadavre de sa femme fut enlevé de sa demeure.
Il faut supposer qu'un accès de jalousie a donné
lieu k ce double malheur. 11 paraît du reste
que la femme s'est défenduecar ses ciseaux
qu'on a trouvés près du cadavre du blessé
étaient tachés de sang, et le sergent portait