I) AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES.
Ko 2425.MERCREDI, 30 Décembre, 1840. 24™c /Année.
FEUILLETON.
plus que la prise de St-Jean d'Acre par
l'armée Anglo-turque, ne prouvent abso
lument rien eu matière d'enseignement.
On dirait vraiment que M. Annoot est
arriéré tout juste d'un demi siècle.
Le vote négatif de l'honorable M. De
langhe, il faut lui rendre cette justice, a
été motivé avec la convenance et la dignité
qui révèlent une sincère conviction.
M. l'avocat Boedt a lu un discours écrit.
Son zèle l'a entraîné des inexactitudes
que M. le bourgmestre s'est empressé de
rectifier. Il s'est exprimé avec humeur sur
le compte de notre feuille. C'est un tort
la presse est libre, comme les discussions
administratives. Ceux qui embrassent
notre opinion ont eu le bon sens de ne pas
se livrer de très-faciles récriminations.
Du reste, rappelons-le en passant a l'esti
mable conseiller, l'individualité s'efface
derrière l'opinion plus ou moins étendue
que représente un journal.
Nous avons remarqué que M. Donny
n'a émis aucune opinion. Lorsque son
tour de voter est venu, il a déclaré qu'il
se joindrait la majorité. C'est donc par
hasard qu'il s'est prononcé contre l'allo
cation.
Ont voté pour MM. Vandermeersch,
Iweins-Desimpel, Lambin et Boedt.
Ont voté contre MM. De Patin, Donny,
Annoot, Vandenbogaerde, l'avocat Boedt,
Delanghe, Iweins-llinderyckx, Smaelen,
Legraverand, VandebrouckeYandersti-
chele.
On écrit de Bruxelles, 29 décembre
M. Constantin Rodenbach a dû partir
hier pour la Suisse, où, comme on sait, il
est nommé consul-général de Belgique,
avec le litre et le rang de chargé d'affaires.
M. le capitaine Ceulner, l'un des
officiers belges détachés en Afrique et qui
a pris part aux dernières expéditions du
maréchal Valée pour ravitailler Médéah
et Miliana, est arrivé d'Alger Toulon le
19 de ce mois, pour rentrer en Belgique.
On écrit de Philippeville l'Éman
cipation que les habitants les plus respec
tables de cette localité se proposent de
porter, la chambre des représentants,
comme successeur de M. Seron, le comte
Georges de Baillet La Tour, propriétaire
TPRES.
Le sort en est jete\ Ce que nous avons
craint, s'est réalisé le conseil de la com
mune a dépouillé le Collège Épiscopal du
subside que le vœu de la majorité des
électeurs lui avait garanti depuis plusieurs
années, et dont le maintien était réclamé
par la pétition des personnes les plus
notables de la ville.
N'importe, nous ne regrettons pas les
efforts que nous avons déployés pour ré
pandre une opinion désintéressée et loyale.
Los prétendus libéraux, n'ont pas plus
réfuté nos considérations par leurs repré
sentants dans le conseil, qu'ils ne l'avaient
fait par le journal leur dévotion.
MM. Delanghe; Boedt, avocat; et An-
noot ont porté la parole sur la question.
M. Annoot a exhalé d'une manière assez
burlesque la haine qu'il semble nourrir
contre le clergé. Les dissentions entre les
Nctjcmveekers et les Sclutimers Menin, pas
LA FEMME.
9
I v
LE PROPAGATEUR,
Ce Journal paraît le MERCREDI et le SAMEDI. L'a
bonnement est de 4 fr- Par trimestre .pour la "Ville, et 4
fr. 5o pour toute la Belgique, franc de port par la poste.
Les insertions se paient 17 centimes la ligne. Affranchir
les lettres.
^OOOOOOOOOOOOQOOOOOOOOOOOQQOOOOOPPOOOOOOOOOOOP
Patiente, le soir, elle écoute l'histoire
Qu'il conte avec lenteur sur les jours qui l'ont fui
Puis, lui donne baiser son jeune front d'ivoire,
Et finit la journée en priant Dieu pour lui.
Amante, elle avait cru ne cueillir que des roses.
Alors qu'elle serait unie son époux,
Ne vivre que d'amour, et ses lèvres mi-closes
Ne comptaient savourer que baisers longs et doux.
Elle s'était trompée!... En ce monde tout change,
Le soleil a son ombre et fait place la nuit,
On ne saurait trouver un bonheur sans mélange,
Et la peine toujours le précède ou le suit.
Aussitôt qu'elle vit le mauvais temps éclore
Sa voix pour son époux fut un écho des cieux,
Résignée, indulgente, elle savait encore
Adoucir, consoler en essuyant ses yeux
Entourant de ses bras l'idole de son âme
Elle disait Dieu Maître puissant et fort,
Pour lui toute la joie, et pour moi, pauvre femme
a Je prendrai le malheur et bénirai mon sort!
Qui ne connaît la mère i cette heure suprême
Où son fils vient au jour en lui brisant le flanc
Pâleoubliant son mal et le chérissant même
Pressant avec ivresse et sa chair et son sang.
Pendant neuf mois entiers elle a souffert saus cesse
Elle eu rend grâce au ciel, sou enfant son sein.
Saurait-on trop payer un avenir si plein?
Plein d'angoisses, de pleurs, de joie et de tendresse.
Ah! son fils pour elle nul autre pareil!
Dieu per met et bénit cet orgueil d'une mère.
Auprès de son berceau, pendant la nuit entière,
Par ses chants elle appelle un paisible sommeil.
Elle réve pour lui le boubeur et la gloire;
Pas un seul de ses jours n'est triste et dépouillé.
Pourtant la vie est rude... aurait-elle oublié?..,.
Elle désire taut qu'elle finit par croire
Lorsque son fils est grand, elle est vieille son tour;
Le monde et les plaisirs ne lui font plus envie;
Son âme, il a fallu la fermer l'amour,
Détourner son regard des vrais biens de la vie
Hommages et beautétout la quitte la fois
Devant elle est la route épineuse et stérile
Un penser la console elle peut être utile.
Cest un pâle reflet du bonheur d'autrefois.
Au terme du voyage la fia elle arrive,
Souvent seule, et n'ayant pas un cœur pour appui;
Elle a toujours aimétout le long de la rive;
Elle a toujours souffert pour elle et pour autrui.
Qu'importe! elle jouit du bien qu'elle a pu faire;
Et remerciant Dieu de sa tremblante voix
Répète, en s'endormant après une prière
Vaut mieux beaucoup aimer, et pleurer quelque fois.
QjLS.SJLi. IS.SL 13. Ï..1.SL1SUISL3.SLZSS}
Pour aimer et souffrir la femme est ici bas
Comme un ange exilé, gardant de sa nature
La grâce et la beauté, une âme tendre et pure,
Pour semer le bonheur et l'amour sur ses pas.
Si le trajet pour elle est plein de sacrifices,
Si son plaisir est rare et surtout passager;
Consoler la soutient; elle met ses délices
Dans celui qu'elle a su donner et prolonger.
Ah! ne nous plaignons pas! la mission est belle!
Qui voudrait renoncer ce foyer d'amour
Qui brûle notre coeur de sa flamme immortelle,
Et qui sait de nos maux nous payer en un jour?
Qui donc pourrait passer près de celui qui pleure
Sans calmer son chagrin et sans le partager
Que dis-je! quand on aime on voudrait tout garder
On trouve que sa part est encor la meilleure.
D'un vieux père la fille est la joie et l'orgueil
Quand le temps l'a courbé, son bâton de vieillesse;
11 marche eu s'appuyant sur elle avec tendresse,
Ou lui sourit joyeux assis dans son fauteuil;