foule aux cris de la cabaretière se sont
jeté sur l'assasin, qui a fait une résistance
désespérée et a blessé plusieurs personnes
en les accablant d'injures et de vociféra
tions, et ce n'est pas sans peine et de grands
dangers qu'on est parvenu le lier et le
garotter. La blessure qu'il s'est faite au
cou est légère; il a été de suite transféré
en prison. On espère sauver la vie sa
victime qui a été transportée l'hôpital.
Voici le propos, attesté par plusieurs
témoins, que ce furieux a tenu en sortant
du tribunal deux personnes perdront la vie
aujourd'hui, et je serai le troisième. Il en
voulait aussi a ce qu'il paraît l'un des
témoins. (Chronique de Courtrai.)
FRANCE.
M. le bàrori Bignon, pair de France,
membre de l'/icadémie des sciences mo-
ra!js et politiques, section d'histoire gé
nérale et philosophiques, ancien ministre
plénipotentiaire^ ancien membre de la
chanïbre des députés, est mort presque
subitement ce matin, dans, sa maison, rue
Joubert, 47. M. Bignon était né La Meil-
leraye (Seine-Inférieure), en 1771.
Lundi, M. Lamennais s'est constitué
prisonnier Sainte-Pélagie, en exécution
de l'arrêt de la cotir d'assises de la Seine
'iqui l'a condamné un an de prison et
2,000 fr. d'amende.
Plusieurs journaux annoncent que
les débats du procès Darmès s'ouvriront le
4 5 de ce mois, la cour des pairs. Cette nou
velle est au moins prématurée.Le rapport de
la commission d'instruction n'a pas encore
été lu la cour, et quand cette formalité
s'accomplirait cette semaine, il faudrait un
certain délai pour la rédaction et la signi
fication de l'acte d'accusation. Il y a donc
tout lieu de croire que le procès ne pourra
commencer que vers la fin du mois.
On n'a pas oublié que feu le général
Allard avait amené en France un de ses
fils qui était en même temps le fils adoptif
de Runjet-Sing, roi de Lahore. Ce jeune
homme, qui a fait son éducation dans une
des premières institutions de la capitale,
en apprenant l'avènement au trône de
Shere-Sing, a annoncé ses amis qu'il
allait partir pour Lahore, parce que le
nouveau roi était son ami d'enfance, et
qu'il voulait apporter, autant qu'il dépen
drait de lui, les bienfaits de la civilisation
européenne au quatrième successeur de
Runjet, qui son père avait dû toute sa
fortune.
On écrit de Perpignan (Pyrénées
orientales), que les réfugiés carlistes pro
filent de l'amnistie. Quelques centaines
sont déjà rentrés en Espagne, après avoir
prêté le serment de fidélité S M. la reine
Isabelle entre les mains du consul d'Es
pagne Perpignan.
Le bey de Tunis vient d'être promu
une dignité qui, jusqu'alors, avait tou
jours été refusée aux pachas de Tunit.
Un schaoux arrive de Constantinople, lui
a apporté les titres et les insignes de
pacha trois queues. Il a été nommé
en outre (mouchir) maréchal de l'empire,
et a reçu des mains de l'envoyé l'aigrette
de diamants, signe de son nouveau grade.
Le bey a été invité prendre la suzeraineté
du pachalick de Tripoli, moyennant un
tribut de 2 millions de piastres annuelle
ment; mais il a refusé cette faveur oné
reuse, car le pachalick de Tripoli ne
rapporte pas plus de 500,000 fr.
On écrit d'Alby (Tarn et Garonne),
que les réfugiés espagnols, disséminés
dans les divers dépôts du département,
ont manifesté un vif empressement pro
fiter de l'amnistie pour rentrer en Espagne.
A l'égard des officiers et des ecclésiasti
ques, on sait que le gouvernement espagnol
ne les a pas compris dans cette amnistie.
On écrit de Rodez (Aveyron), le 2
janvier, que sur 400 réfugiés qui compo
sent le dépôt de cette ville44 seulement
ont consenti profiter de l'amnistie et se
sont mis en route pour l'Espagne. Le 1er
janvier, 200 réfugiés du dépôt de la Lozère
sont passés par Rodaz, se dirigeant vers
la Catalogne. Dans la dernière quinzaine
de décembre, quelques-uns de ces étran
gers, venant du Cantal, avaient passés par
cette ville, suivant la même direction.
Les obsèques de M. le baron Bignon,
pair de France, membre de l'Académie
des Sciences morales et politiques, ont eu
lieu aujourd'hui midi l'église S'-Louis-
d'Antin. La grande députation de la cham
bre des pairs, précédée d'un messager d'état
et de deux huissiers, était composée de
MM. le marquis de La Houssaye, Serrurier,
le marquis de Saint-Simon, le général
comte Pajol, le général Pelet, de Laribois-
sièro, le comte Chabrillant, Durosnel, de
Cambis, de Cadore, d'Abancourt', de Bri-
gode, Colbert, le général Cubières, des
Essarts, le général Marchand, Malaret,
Pernetty et le comte de Hédouville. Les
cordons du poêle étaient tenus par MM.
Cousin, en costume de membre de l'Ins
titut, le général Marchand et le comte
Daru en costume de pair, et M. de Tracy,
député. Le service militaire était fait par
la P® compagnie de sous-officiers vétérans
et de forts détachements des 39% 63% 65e
et 67e de ligne.
Un grand nombre de pairs de France,
de députés, de membres de l'institut et de
notabilités dans les sciences et les lettres
assistait cette cérémonie. La plupart des
membres de l'institut étaient en costume.
Le service s'est terminé une heure. Les
dépouilles mortelles de M. Bignon, con
formément au vœu qu'il en avait exprimé
son lit de mort, ont été transférées sa
terre de Vertives, près Ecouis département
de l'Eure, pour être inhumées.
La commission des fortifications s'est
réunie aujourd'hui; elle est restée quatre
heures en séance, et a terminé ses tra
vaux. Elle entendra demain la lecture du
rapport qui sera communiqué lundi la
chambre en séance publique.
Quelques journaux s'étaient occupés
aujourd'hui des points de controverse qui
auraient éclaté entre le ministère et la
commission. Nous croyons convenable
en attendant la discussion la chambre,
de présenter seulement un exposé suc
cinct des trauvaux de la commission, en
nous abstenant de porter un jugement
soit sur les résolutions qu'elle a adoptées,
soit sur les explications qui lui ont été
fournies par MM. les ministres qu'elle
a invités se rendre dans son sein.
La commission nommée le 19 décembre
c'est constituée le 22 du même mois et
après quatre séances, elle a nommé, dans
la journée du 26, M. Thiers, rapporteur,
et s'est fixée sur les points principaux de
son travail.
M. le maréchal Soult invité se rendre
au sein de la commission, le 29 décembre,
a déclaré au nom du gouvernement et
d'après les délibérations du conseil des
ministres, qu'il consent ce qu'il soit mis
dans le projet de loi que les fortifications
de Paris se composeraient d'une enceinte
et de forts, et qu'il admet également que
les travaux portent simultanément sur
l'enceinte et sur les forts détachés. C'est
le sens de son exposé des motifs et le
maréchal a cru qu'il était de sa loyauté de
ne pas faire d'opposition.
ANGLETERRE.
On apprend que le jour anniversaire
du mariage de S. M. a été choisi pour le
baptême de la princesse royale. La cérémo
nie se célébrera au palais de Buckingham.
On assure qu'on a cherché ajouter par
tous les moyens possibles l'intérêt de
cette cérémonie, qui réunira un nombre
considérable d'augustes et illustres per
sonnages. On dit qu'aucune promotion
n'aura lieu l'occasion du baptême de la
princesse royale.
Une lettre de Lahore, datée du 9
novembre dernier et transmise par le
c
2
PARIAI, 11 JANVIER.
LONDRES, 11 JANVIER.