D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERS Pi» 2430. SAMEDI, 16 Janvier, 1841. 24me FEUILLETON. YPR.ES. La grande majorité de nos concitoyens exprime de la manière la plus incontes table et la plus efficace sa volonté de maintenir le Collège Épiscopal. Les sous criptions recueillies jusqu'à ce jour s'élè vent une somme au moins aussi forte que celle accordée antérieurement par la ommune. Il faut ajouter que les listes n'ont pas encore circulé par toute la ville net que les souscripteurs s'obligent pour 'trois ans. Eh bien, qu'en dites-vous, conseillers communaux, n'avions-nous pas raison d'affirmer que notre opinion était celle de tous les habitants, quel ques rares exceptions près; n'avez-vous pas eu tort de méconnaître ces voix nom breuses qui vous prescrivaient si haute ment vos obligations, celles d'obéir la majorité dont vous êtes sortis. Et vous fauteurs du Collège Communal, vous qui .•.prêchez constamment le libéralisme et qui vous êtes récrié lorsque nous avons ap pelé votre collège de prédilection, le collège .des libéraux, qu'est-ce que vous aurez L'ÉTUDE. Q^aiuut^sjuiiuiiULSuuiaJUijO gagné par vos intrigues et par vos libelles; croyez-vous qu'elle vous sera bien utile la victoire dont vous vous glorifiez? Si vous ne le sentez pas aujourd'hui, nous n'aurons pas besoin de vous le dire au bout de trois années et peut-être plus tôt. En vous frot tant les mains, vous dites ce qui va ar river était prévu les prêtres, nous le savons, disposent de grandes ressources; c'est précisément pourquoi la commune ne doit point les soutenir. Que ceux-là subventionnent le Collège S'-Vincent, qui attachent tant d'importance son main tien ce n'est pas nous de payer des gens dont nous ne voulons point A la bonne heure! Mais pensez-vous qu'il faille être du petit nombre de ceux qui préten- pent ingénûment avoir vu la lumière pour faire un raisonnement aussi profond? De- trompez-vous, leur tour, les catholiques diront avec droit, si vous refusez de par ticiper aux frais du collège de la majorité, nous ne voulons pas plus forte raison contribuer au subside du collège de la minorité. En effet, toute institution pu blique doit être conforme aux idées les plus répandues. Si elle ne l'est pas, elle pêche par sa base, elle doit crouler si elle l'est, chacune des parties dissidentes peut ériger ses risques des établissements parallèles. C'est le résultat de la liberté. iîtonstcur, J'ai l'honneur de vous saluer, UN ABONNÉ. !«stcttvs! LE PROPAGATEUR, Ce Journal paraît le MERCREDI et le SAMEDI. L'a- Ëinement est de 4 fr. par trimestre pour la Ville, et 4 5o pour toute la Belgique, franc de port par la poste, insertions se paient 17 centimes la ligne. Affranchir les lettres. B j »V>7< Les plaisirs ne font qu'embellir la vie, mais la sciencecomme l'amour, donne une vie nouvelle. J'ai pensé, dès mon enfance, qu'il vaut mieux vivre avec les livres qu'avec les hommes les livres ont l'essence des cerveaux humains, chacun y a éposé ce qu'il avait de plus parfait, et savoir ivre et sympathiser avec euxc'est presque s'éle ver dans un monde meilleur. Et puis, grâces h ces livres, on peut communiquer avec des êtres supé rieurs, avec de grands hommes de qui le vulgaire ne saurait approcher autrement. O génie soleil des âmes! que de fois tu m'as rendue 'a la viei que de fois, blessée, déchirée par le monde, ne pouvant plus soutenir le poids dont il m'accablait, je me sauvai sous tes ailes comme dans un sanc tuaire, et de la, m'élevant tes pensées sublimes (comme le faible lierre monte au soumet de l'ar bre), on me plongeant dans des flots d'harmonie, j'oubliai et le mal que m'avaient fait les humains, et jusqu'à leur existance Nous ne croyons presque plus au plaisir il a succédé au bonheur, mais leurs temps tous deux soit passés. Le bonheur, il se trouvait sur la terre quand on croyait avec un ardent enthousiasme Dieu, la gloire, la liberté, et qu'on marchait d'un pas ferme, sans crainte, sans indécision, un but unique, content chaque soir des pas qu'on avait faits pour l'atteindre, et brûlant d'être au lendemain pour avancer encore. On perdit ces grandes religions, mais on ne fut pas encore réduit au néant, car les joies de la terre n'étaient pas Stf f '$c£/cui e/u ÇtOpaijateuw. Tai Fhonneur de vous faire parvenir copie du discours que M' Julien CastriLque avocat en cette villea prononcé le 1 i. du courant sur la tombe du respectable» et digne ex-juge de paix Mr Ooghe, fespérantque vous ne refuserez pas une place dans votre estimable journal, une pièce que tout le monde lira avec plaisir. C'est avec douleur que nous voyons dispa raître un un, mais avec tant de rapidité ces hommes du dernier siècle, qui par leur vertu, leur savoir, seront toujours des guides assur^. pour nous, après nous avoir instruits de leur expérience acquise au milieu des commotions de la fin du dix huitième siècle. Aujourd'hui encore aux bords de la fosse humide et profonde nous pleurons la mort d'un de nos anciens magistrats, qui par son intégrité et son amour de la justice sût captiver l'atta chement des personnes soumises sa jurisdiction. Nommé Juge de Paix par le suffrage de ses concitoyens une époque difficile, où les pas sions fermentaient excitées par les événements politiques, il sût allier le respect dû la jus tice avec la dignité du magistrat; le justiciable épuisées les arts, la civilisation, venaient de faire naître les voluptés légères; en perdant le ciel, l'amitiél'amour passionnéon se répliqua sur. un bal, sur un concert, sur un spectacle, eti'ivresse des sens, troublant la vue, ne laissa pas apercevoir la petitesse de la proie. L'âge du plaisir succéda l'âge du bonheur. Mais présent, désabuses de tout, notre plus grande joie doit être l'étude. Quand on aime moins se lancer dans l'arène, on se fait spectateur quand on peut moins sentir, on examine. Le voyageur sur les ruines de Pompeia voit bien ces cirques admirables qui ont fait le bonheur des anciens, mais ils sont muets aujour d'hui, et offrent seulement des matériaux l'artiste et l'historien. Ainsi le désabusement a fait une ruine de la terre; tous les temples sont déserts, les dieux depuis long-temps sont partis, et l'antiquaire est venu.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 1