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ai. C
AFFICHES, ATOMES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES.^
N» 2437.
24m« Année
FEUILLETON.
BELGIQUE.
ypres, 10 février.
L'humanité est le complément néces
saire du véritable courage; l'esprit qu'il
importe de faire prévaloir dans l'armée
n'exclut en aucune façon la philanthropie.
Ceux qui ne se servent des armes que
dans un but de nécessité urgente ou d'u
tilité incontestable, n'ont pas étouffé les
sentiments généreux que la nature sème
dans tous les cœurs.
C'est ce que vient de prouver le 8me ré
giment d'infanterie en garnison Ypres.
Sur la proposition de leur digne colonel,
M' GheerinçRx, tous les officiers, sous-offi
ciers et soldats ont destiné un jour de
solde au soulagement de l'indigence que
Je froid rigoureux et persistant développe
d'une manière effrayante.
Hier a eu lieu la Grande Caserne une
distribution de 700 pains.
Une commissioncomposée de MM.
Van Daele et Casier, capitaines; Mortier et
Kerckhoff, lieutenants; Casier et Wandels,
sous-lieutenants; et Delchambre, officier-
payeur, a été chargée de dresser la liste
des ménages malheureux auxquels on a
fait parvenir des secours en argent.
Une conduite aussi noblement charita
ble, des aumônes placées avec tant de
convenance et de discernement, acquiè
rent MM. les officiers du 8"" l'estime
et la reconnaissance des habitans.
Puisse leur exemple trouver des imi
tateurs!
Les Langhoirs Victorinnen de Pope-
ringhe, ont représenté lundi, sur notre
Théâtre, de Dood van. Cœsar et de Zegen-
praelende Liefde.
Il faut le dire, ces amateurs ont dépassé
de beaucoup notre attente. Les deux prin
cipaux rôles, celui de Brutus et surtout
celui de Caesar ont été bien joués. Les rôles
secondaires ont été rendus d'une façon
supportable. Les costumes seuls prêtaient
largement la critique il serait facile de
les rendre convenables en suivant les con
seils d'un homme de goût.
La deuxième pièce a été exécutée avec
verve, aplomb et ensemble.
Courage poperinghois ne vous laissez
pas intimider par quelques criailleries
envieuses du parterre. Vous avez le droit
de les répudier; ceux qui vous ont applaudi
reconnaissent que jamais il$ n'ont vu
Ypres, un meilleur spectacle flamand que
le vôtre.
Bruxelles, 9 Février.
Un arrêté royal modifiant l'arrêté du
26 décembre 1830, rendu par le gouver
nement provisoire, porte qu'à dater du
1er janvier 1841 les sous-officiers et soldats
de l'armée n'auront droit un chevron
qu'après 10 ans de service effectif, 2
chevrons, qu'après 15 ans, et trois che
vrons 20 ans. La haute paie reste fixée
5 centimes par jour et par chevron.
La haute-cour militaire dans sa
séance du 29 janvier a rendu son arrêt
contre Adolphe Van Rymenant, âgé de 19
ans, natif de Blekede près de Hambourg,
chasseurs la 2m# compagnie 1" bataillon
PORTRAIT.
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rettes ou les fichusce nombre vous jetterait
dans une rêverie semblable b celle où tombait
Newton dans ses heures de travail mais tout
cela n'est rien. C'est l'emploi de son temps dont
je n'ose vraiment vous parler, de peur de vous
dégoûter horriblement de la vie tranquille et
laborieuse; c'est le portrait de sa figure que
je n'ose vous montrer de peur de vous inspirer
le plus profond mépris pour l'état de santé et de
fraîcheur car sachez qu'une élégante doit être
pâle et délicate, et voyez combien la nature
elle-même porte respect au monde élégant? La
vie qu'on mène dans ce paradis terrestre, vous
met en peu de temps dans l'état de faiblesse
et d'épuisement voulu par l'étiquette la plus
rigoureuse. Nature, il faut te rendre justice, tu
es parfois bien remplie d'égards et pénétrée de
convenances.
Vous vous doutez qu'une élégante passe dans
son lit la plus grande partie du jour. Elle ne reste
pourtant jamais au bal la dernière. A l'heure où
les robes sont chiffonées, les coiffures en désor
dre, les gants noircis, les têtes échaufféesquelques
bourses vidées par le jeu, et plus d'un cœur prit
d'amour b l'heure où il y a plus de laisser-aller
dans les manières et dans les discours, l'élégante
a disparu; elle se repose aussi fort souvent pendant
le bal et si un écolier a l'audace de l'engager h
danser, il sera repoussé avec perte. Quand elle
dansec'est avec une froideuren apparence si
naturelle et si vraie, que l'homme le plus passi
onné, b l'imagination la plus inflammable, aimerait
mieux mourir, que de lui dire b l'oreille quelque
mot bizarre, comme Je vous aime ou bien
Que vous êtes belle Si elle valsec'est avec tant
de réserve et de légèreté, que sa robe ne fait pas
un pli de trop, et que l'heureux valseur qui a tenu
dans ses mains cette taille charmante, ne s'en
souvient plus le lendemain.
Chose étrange qu'une personne savante, douée
de grandes qualités, de talens, même de génie,
mais absolument étrangère aux lois de l'élégance,
soit un instant égarée dans ce monde privilégié;
elle y sera embarrassée, craintive, désorientée,
tandis qu'une élégante sera toujours b l'aise dan6
toutes les réunions possibles.
ttJLUAUAAAWJULiULiULajUUUD
Qui veut savoir ce que c'est qu'une élégante
quels sont ses devoirs, ses obligations et ses
plaisirs? 0 modestes bourgeoises, si vous saviez
quelle délicieuse vie mène une élégante, que
de sucreries elle mange, que de paroles sucrées
elle écouteque de mots sucrés elle dit combien
vous porteriez envie b ces enfans privilégiés de
la société! Vous croyez peut-être qu'une élé
gante est obligée d'aimer son mari, de nourrir
ses garçons, de songer b ses amis, b sa famillea
sa maison? Point du tout. Cela serait ridicule,
ennuyeux ou fatigant, et la fatigue, l'ennui
ou le ridicule ne sont pas faits pour entrer
cbez une élégante.
Si je vous disais que de cachemires sont dans
les tiroirs d'une éléganteje vous ferais frémir
si vous saviez que de robes elle possède, vous
resteriez anéanties. Si on pouvait calculer le nom
bre de ses petits ajustemens, tels que les colle-